Je ne savais utiliser un poêle à bois sans polluer. Et vous ?

Je ne suis pas sûr qu’on m’ait appris à faire un feu. J’ai observé, et puis c’est pas si compliqué de faire brûler du bois. Mais se chauffer au bois de façon efficace / sans polluer, je ne savais finalement pas le faire… Ça fait pourtant un petit moment que je chauffe au bois. Mais il m’a fallu monter mon 2ème poêle, et rencontrer des personnes ressources (Agir LowTech) pour vraiment me pencher sur la question (c’était pas trop tôt).

Le chauffage au bois est pour moi le plus écologiquement soutenable. Dans le sens où le bois pousse à côté de chez moi, qu’il n’y a pas de transformation industrielle (coût énergétique pour le pellet par exemple, sans compter le transport…), il est renouvelable, je peux aller le couper/gérer mon bois en toute autonomie/liberté/de façon responsable. De plus, quand je coupe mon bois, vu la sueur que ça génère, je réfléchis 2 fois avant de remettre une bûche dans le foyer pour gagner 1°C de plus le soir avant d’aller me coucher…

Comme toutes les énergies, la plus écologique c’est celle qu’on a pas besoin de produire. Il faut donc viser avant tout l’efficacité de la combustion, chauffer moins, chauffer moins grand (faire des petites maisons quoi ;-). Mais déjà bien utiliser son moyen de chauffage ça permet de s’approcher des rendement annoncé par le constructeur de votre poêle.

Ce qu’il ne faudrait pas faire

Laisser une bûche brûler la nuit en sous tirage. En terme de pollution en particules fines, c’est équivalent à faire 12 fois le tour du périphérique parisien avec un vieux diesel. Guillaume, d’Ecolowtech et Agir Low-Tech détail les explications/les chiffres.

Utiliser un foyer ouvert/cheminée :

Le feu dans la cheminée, c’est ce qu’il y a de pire. Seulement 15 % du bois brûlé sert réellement à chauffer. À 85 %, il part dans les fumées, produit des gaz polluants et des émissions de particules fines très élevées. Ce mauvais rendement entraîne une surconsommation de bois importante et encrasse vite le conduit. À titre de comparaison, se chauffer une seule journée avec du bois dans la cheminée émet autant de particules fines que parcourir 3 500 km avec une voiture diesel.

Source quechoisir.org

Ce qu’il faudrait faire

Allumage par le haut

Un bon allumage est primordial car :

Les premières minutes de chauffe constituent 80% des émissions de particules fines sur l’ensemble de la période de chauffe.

Rund Um, France 3 Alsace

Pour bien démarrer un feu, il faut préférer un allumage doux, par le haut (appelé aussi Top-Down). Je vous laisse en chercher plus sur le sujet, et vous mets une vidéo explicative sur le « comment faire » :

J’étais pour ma part plutôt sceptique au départ sur cette technique, notamment parce que ça nécessite un allume-feu et ma réaction a été : « encore un truc a acheter… « . On peut fabriquer soit même ces allume-feu avec du marre de café, de la cire (et bien d’autres truc) – même si à l’achat, c’est un poste de dépense extrêmement faible…

Un bon réglage

Les flammes vous parlent, elle vous indiquent notamment si l’arrivée d’air est suffisante ou non :

  • Les flammes doivent être jaunes et danser doucement.
  • Si les flammes sont jaune vif et dansent rapidement, c’est que vous êtes en excès de tirage. Il faut diminuer l’arrivé d’air. Sinon les particules de bois sont pas complètement décomposées ou les gaz ne peuvent pas s’enflammer car pas assez chaud.
Signe de pollution / mauvais tirage (Source picbleu.fr)

Les fumées grise en sortie de cheminée sont synonyme de mauvaise combustion. C’est dingue ce truc : demandez à un enfant de dessiner une maison avec une cheminée, il va y dessiner une cheminée avec de la fumée qui en sort… de la pollution en somme… Un début de grille de lecture partager par Guillaume d’Ecolowtech et Agir Low-Tech (plus issus de l’expérience/observation que d’étude donc à prendre avec des pincettes) :

  • Gris/Marrons en général c’est manque d’air secondaire, beaucoup d’imbrûlés et de particules (d’où la couleur)
    • Trop de gaz imbrûlés rejeté = rejet de monoxyde de carbone (CO)
  • Bleu/gris c’est trop d’air et foyer qui monte pas assez en température…
    • Les particules de bois sont pas complètement décomposées ou les gaz ne peuvent pas s’enflammer car pas assez chaud.
Fumée blanche = condensation = bonne combustion

A noter que des fumées blanches, qui semble se former loin au dessus du débouché, pour le coup c’est de la vapeur qui se condense au contact de l’air froid. Le panache semble devenir de plus en plus dense en s’élevant alors qu’il est transparent à la sortie de la cheminée. C’est le signe d’une excellente combustion :

La vitre est aussi un bon indicateur. Si votre vitre noircie c’est qu’il y a de grande chance que votre feu manque d’air (source). (ça peut aussi venir d’un bois trop qui n’est pas sec). Il n’est pas anormal que celle-ci soit tout de même à nettoyer de temps en temps…

Fermer l’arrivée d’air au bon moment

Quand la flamme n’est plus jaune/orange – quand elle est petite et commence à bleuir – c’est le moment de fermer l’arriver d’air. Si votre poêle est bien étanche (ce qui est souhaitable, sinon vérifiez les joints de portes par exemple) la braise devrait s’éteindre en quelques secondes.

J’avais tendance à laisser complètement se consumer le bois pour qu’il n’y ait pas de charbon, et plus que de la cendre. Guillaume d’Ecolowtech et Agir Low-Tech fait un petit calcul qui démontre que ça revient à laisser un radiateur électrique de 1000W branché dehors… En effet, on laisse s’échapper plus d’air chaud (dû au tirage du poêle qui est chaud) que ne nous en restitue le poêle avec ce qu’il reste comme braise à ce moment là. Du coup, à ce moment-là, on refroidit la maison.

Utiliser un poêle performant

Il est avant tout primordial d’utiliser un poêle à bois performant (bon rendement). Un foyer de cheminée ouvert est une catastrophe écologique, en plus de n’apporter que très peu de chaleur au foyer.

A titre de comparaison, sur les rendements de combustion :

  • Cheminée ouverte : 10-15% de rendement (source)
  • Cheminée fermée/insert : 70 à 85% (mais 30 à 50% pour les anciens) (source)
  • Poêle à bûche : 70 à 85% (source) (mais 40 à 50% pour les vieux modèles – source) A noter que désormais la norme impose un minimum de rendement à 70% pour que le poêle soit mis en vente

Ici, il est question de rendement de « combustion » = l’énergie dégagée par la combustion du bois.

Le bon dimensionnement de celui-ci par rapport à votre maison est aussi primordial. La tendance est au surdimensionnement « par peur d’avoir froid », et « qui peut le plus peu le moins ». Mais s’il est surdimensionné, vous allez avoir tendance à le mettre en sous tirage, ce qui provoque énormément de pollution aux particules fines.

Je ne vais pas détailler ici comment choisir son appareil, ce n’est pas le sujet mais c’est un point important.

Le 15 février 2025 formation comprendre et dimensionnement un poêle de masse le 15/02 dans le 44


Pour vos questions poêles de masse : un forum dédié aux poêles de masse open source existe ! Venez discuter du MiniMasse, du poêlito et compagnie…
forum.poeledemasse.org

Le bois

Il est nécessaire d’avoir du bois de chauffage adapté à votre poêle, avec un taux d’humidité inférieur à 20%. Sinon, il va utiliser beaucoup d’énergie pour gazéifier, donc faire baisser la température de combustion (= fumée).

Il faut aussi alimenter son foyer avec la bonne quantité de bois (quantité pour laquelle il a été conçu/optimisé). Pour connaître la bonne quantité de bois pour votre foyer vous pouvez vous référer au manuel de votre poêle. Si vous n’avez pas/plus de manuel vous pouvez vous référer à une méthode plus approximative expliqué sur le blog chauffageaubois.eu.

Si vous surchargez ou sous-chargez le poêle en bois par rapport à ses capacités, celui-ci n’atteindra pas les rendements pour lesquels il a été conçu. Vous allez perdre en efficacité, augmenter en pollution…

Voici une vidéo réalisé sur le combustible du MiniMasse qui résume tout ça :

Les pellets dans tout ça ?

En terme d’autonomie, c’est pas dingue, ça ne pousse pas à côté de chez nous… Le procédé de transformation est énergivore, sans compter le conditionnement, transport… C’est possible de faire ses pellets soi-même, mais bon courage il faut broyer, presser… en gros, il faut des esclaves énergétiques…

MAIS ce type de poêle a le mérite d’être utilisable par n’importe qui (car « automatique ») qui n’aurait (par exemple) pas envie (dommage) de « bien faire »/ »d’apprendre » à bien faire brûler du bois… Du coup, je finis par me dire que dans la balance, un utilisateur de pellets n’est peut-être pas pire pour l’environnement qu’un mauvais utilisateur bois bûche.

A nuancer avec le fait qu’il existe des poêles à bois dits « intelligents » qui sont capables de réguler le tirage correctement pour gagner en rendement/efficacité/moins polluer… ça serait à privilégier par rapport au pellet pour un utilisateur « qui veut pas s’embêter… » (d’autant que ces poêles sont résilients et sont capables de fonctionner sans électricité).

Source

N’hésitez pas à commenter (sourcé au plus possible) cet article, il y a peut être des approximations / erreurs…

11 réflexions au sujet de « Je ne savais utiliser un poêle à bois sans polluer. Et vous ? »

  1. « Si les flammes sont jaune vif et dansent rapidement, c’est que vous êtes en excès de tirage. Il faut diminuer l’arrivé d’air car cela entraîne un dégagement excessif de monoxyde de carbone. »
    Bizarre, j’aurais pensé que le monoxyde de carbone est lié au contraire au manque d’air. Pouvez-vous vérifier / argumenter ?
    Par ailleurs, les pertes liées à l’excès de tirage seraient entièrement neutralisées si on concevait une canalisation d’apport d’air pour nos appareils à combustion, et ainsi ne pas refroidir la pièce.

    1. Bizarre, j’aurais pensé que le monoxyde de carbone est lié au contraire au manque d’air. Pouvez-vous vérifier / argumenter ?

      Tu as raison c’est une erreur, je corrige (sur le dégagement de monoxyde lié au manque d’air)

      Par ailleurs, les pertes liées à l’excès de tirage seraient entièrement neutralisées si on concevait une canalisation d’apport d’air pour nos appareils à combustion, et ainsi ne pas refroidir la pièce.

      Tu veux parler du « bon moment pour fermer l’arrivé d’air ». Dans le cas d’un poêle de masse (c’est moins vrai pour un poêle sans inertie mais un peu quand même) une arrivé d’air, même extérieur, il faudrait la fermer au bon moment aussi… Car cette air va refroidir le poêle et donc évacuer des calories. Mais c’est certain que ça serait plus pertinent sur bien des aspects.

  2. Bonjour David
    Donc ton poêlito a été remplacé par un autre poêle?
    Il semble que tu chargeais par au-dessus et que tu allumais le feu via le cendrier?
    Ferais-tu différemment maintenant avec le Poêlito?

    En tous cas, super merci encore pour tous tes « apports ».
    Materne

      1. Ok merci.
        Concernant l’eau chaude puisque je suis tombé là-dessus sur le lien LowTech, j’ai acheté d’occas un ballon d’eau chaude chauffée au gaz. Je pense faire le bas d’un Rocket dans une citerne et de poser le ballon dessus? J’ai vu cela sur un post d’un lieu de formation en permaculture, sauf que le Rocket n’était en terre. Je pense m’en servir pour les chantiers participatifs de construction d’une maison en paille hexagonale (CST). Et ensuite dans la maison …… si cela fonctionne bien. Merci encore ….

  3. Salut, retour d’expérience avec un poêle a bûches de 50 cm utilisé depuis 10 ans en chauffage principal d’une maison de 90m2 en famille de 4. On commande entre 6 et 8 stères par an qu’on additionne d’environ 1 stère de bois récupéré. Il nous reste généralement entre 1 et 2 stères en fin d’hiver (avec le réchauffement les hivers ne sont plus très froids sur l’ouest lyonnais). Le fournisseur ne livre pas toujours du bois bien sec… on le commande avant l’été (juin) et le laisse sécher/laver à l’air libre tout l’été une fois empilé. Au départ je couvrais, ce qui est aberrant car le lavage par la pluie joue beaucoup dans l’évacuation des tanins qui provoquent beaucoup de fumée lors de la combustion.
    Avec un stère de l’année d’avant ça permet de commencer la chauffe en novembre avec du bois bien gris (signe de bon état de séchage).
    Pour lancer le feu je vide bien le cendrier en dessous, petit tas : papier ou boites d’oeuf+3 pommes de pin (ou peaux d’oranges séchées, pleines d’huiles essentielles très efficace en démarre-feu)+ branchages. Les déchets « bois » type noyaux d’olive, coques de noix etc sont aussi très bien et peu encombrants en stockage… et je lance le feu avec trappe du cendrier dessous ouverte pour assurer un très bon tirage.
    Une fois les bois moyens bien embrasés je pose une moyenne bûche et ainsi de suite jusqu’à la grosse bûche en brûlage de croisière. Je ferme alors la trappe et joue du tirage selon le vent.

    Selon moi le principe pour lancer est la petite pyramide seule avec de l’espace pour lancer le feu, puis deux autres étapes avec moyenne bûche puis grosse en attendant à chaque fois que la combustion soit bien interne (bûche rouge sans trop de feu) pour mettre une nouvelle bûche.
    Ce qui fait fumer c’est le papier, si le bois est humide/tanins, les résines éventuelles (ne jamais brûler de pin)… et quand la flamme est jolie ça veut dire qu’elle consume du carbone. C’est mieux que de laisser échapper mais je pense qu’il est préférable que la bûche soit juste rougeoyante, c’est là qu’elle est la plus chaude…

    1. Un poêle a bûches de 50 cm utilisé depuis 10 ans en chauffage principal d’une maison de 90m2 en famille de 4. On commande entre 6 et 8 stères par an qu’on additionne d’environ 1 stère de bois récupéré

      C’est une forte consommation rapporté à la surface je trouve. De mon côté je suis à <1 stère pour 40m2... (moitié moins de surface pourtant consommation / ~7)

      Une fois les bois moyens bien embrasés je pose une moyenne bûche et ainsi de suite jusqu’à la grosse bûche en brûlage de croisière. Je ferme alors la trappe et joue du tirage selon le vent.

      Selon moi le principe pour lancer est la petite pyramide seule avec de l’espace pour lancer le feu, puis deux autres étapes avec moyenne bûche puis grosse en attendant à chaque fois que la combustion soit bien interne (bûche rouge sans trop de feu) pour mettre une nouvelle bûche.

      Tu n’as pas lu l’article ? Ou je me suis mal exprimé mais c’est exactement ce que je dis qu’il faut éviter… Tu pratique l’allumage par le bas. ça fonctionne mais ça émet beaucoup de particules fines, il faut préférer un allumage par le haut, ça fonctionne aussi très bien et c’est plus propre : https://david.mercereau.info/je-ne-savais-utiliser-un-poele-a-bois-sans-polluer-et-vous/#Allumage_par_le_haut

  4. la pollution de l’air due aux ancestrales cheminées à feux de bois est une des plus grande préoccupation à avoir ! : les poussières de suie et de fumées de cheminées à bois sont cancérigènes : le benzopyrène (faisant partie des hydrocarbures aromatiques polycycliques HAP) dans le goudron des poussières de résidus de combustion de carbone (et la fumée des cigarettes !), sont des composés cancérigènes. Le benzopyrène est souvent utilisé pour exprimer l’exposition globale aux HAP dans l’air car il se retrouve habituellement majoritairement adsorbé à des particules aéroportées (d’où le danger des feux de cheminées en particulier) : https://www.officiel-prevention.com/dossier/protections-collectives-organisation-ergonomie/risque-chimique-2/la-prevention-des-risques-professionnels-des-hydrocarbures

  5. salut David. on ne s’est pas encore rencontrés, mais ça viendra un jour j’en suis sûr… (autour de la construction d’un four à pizza, sans doute ! 😉
    merci pour ton site en tout cas, chouette boulot !

    petite remarque sur ton tableau de rendement des poeles :

    en poele de masse, on parle de rendement global : l’énergie disponible pour chauffer la pièce/l’énergie contenue dans le bois.

    en poele à buche, on parle de rendement de combustion : l’énergie dégagée par la combustion du bois. qui sert à chauffer la maison, mais aussi à créer le tirage… tu ne peux pas comparer (et oreka non plus ! 😉
    un poele à buches hyper performant de 80 % de rendement de combustion (si on l’utilise à fond en permanence, ce que personne ne fait) brule à 650 °C et évacue des fumées à 350 °C. c’est à dire que plus de la moitié de l’énergie (donc des 80 % de rendement) dégagée chauffe l’extérieur, et non la maison.
    donc un rendement global réel autour de 40 %…

    un poele de masse a un rendement de combustion autour de 98% (quasi pas de cendres, je vide le mien 1 à 2 fois par an), et évacue des fumées à moins de 150 °C.
    donc un rendement global de 80%

    une des raisons de la consommation de 2 à 3 fois moins de bois pour un poele de masse par rapport à un poele à buche pour une meme maison et pour un meme confort (en vrai, bien supérieur, mais bon…)

    1. Merci pour cette précision Thomas, d’autant que maintenant que je traîne à l’AFPMA c’est quelque chose que j’ai pointé du doigt depuis l’écriture de l’article. Je l’ai modifié en conséquence > https://david.mercereau.info/je-ne-savais-utiliser-un-poele-a-bois-sans-polluer-et-vous/#Utiliser_un_poele_performant n’hésite pas à me (re) faire corriger si c’est toujours pas bon (même si bon, dans la vulgarisation y’a toujours une part d’inexactitude pour simplification…)

      Moi aussi j’ai pas mal entendu parler de toi, ça serait un plaisir de te croiser, si tu passes vers Rouans, n’hésite pas 🙂 (tu connais des gens qui ont mon numéro et mon adresse 🙂

      David

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