Carport en (presque) bois rond

Pour les besoins de la dame qui pique, qui exerce une activité de couturière ambulante dans une caravane, j’ai fabriqué un carport pour caravane. Parce qu’une caravane, ça n’est pas fait pour être dehors toute l’année. Donc pour augmenter la durée de vie de ladite caravane, il était bon de l’abriter…

Un copain a fabriqué un hangar en bois rond avec l’atelier paysan. Le but est de construire un hangar uniquement en bois, et avec pour quasi seul outil une tronçonneuse… J’ai beaucoup aimé l’idée. Après avoir parcouru la documentation publiée par l’atelier paysan, ça m’a bien donné envie d’essayer/d’apprendre.

Pourquoi du bois rond ? Et bien parce que les arbres, ça pousse rond 😮 et si on achète un poteau carré, c’est qu’il y a eu transformation (donc énergie). Au mieux, après abattage, le tronc est transporté en camion jusqu’à la scierie, puis jusqu’à chez vous (un monde presque parfait). Mais la plupart du temps, il y a aussi un intermédiaire grossiste, un distributeur… Avec transport nécessaires pour chacune de ces étapes. Sans parler du déchet potentiel généré pour avoir une section carrée – même si ceux-ci sont souvent revalorisés – il faut des gros arbres pour faire des petits poteaux.

Le bois rond, lui, (en tout cas tel que moi je le pratique) se « cueille » à proximité du lieu de mise en œuvre (le plus près c’est le mieux). Il n’y a que peu de pertes / déchets dans sa mise en œuvre. Il présente aussi l’avantage de pouvoir être mis en œuvre « vert » parce qu’il ne va pas fendre dans tout sa longueur/causer de problème structurel en séchant, étant donné qu’on ne rompt pas le fil du bois.

Bref un bilan écologique bien meilleur pour du bois rond, et puis : c’est beau (objectivement 🙂 )

Ceci étant, j’ai fait preuve de compromis dans la mise en œuvre, en utilisant du douglas scié pour l’ossature du toit. Compromis sur le temps de mise en œuvre et la simplicité. En effet, les assemblages en bois rond, c’est bien plus long… Peut-être parce qu’on a pas l’habitude ?

Voici la modélisation du carport (rien de novateur, c’est 4 poteaux et un toit) :

Et je vous mets le dossier de la déclaration préalable faite en mairie pour déclarer ce carport :

Mise en oeuvre

Alors voilà, comme pour la toiture de ma maison, j’ai été abattre quelques châtaigniers dans le taillis d’un copain du coin (merci Manu), par une belle matinée ensoleillée de février. Puis je les ai  » épluchés  » à la plane (c’est tellement agréable / ergonomique).

J’ai choisi 4 beaux morceaux de châtaignier d’environ 16 cm de diamètre au pied (qui devait avoir ~20 ans),~3m de haut pour faire les poteaux et deux petits de 8 à 10 cm pour faire les jambes de force. Les quatre poteaux ont été choisis « le plus droit possible » (c’est relatif). Ce qui m’importait ici, c’était d’avoir surtout un plan bien droit dans le sens où la caravane entre dans le carport, afin de ne pas surdimensionner l’empiètement de celui-ci.

Au départ, j’étais parti pour utiliser des supports de plots avec une grande vis pour l’ancrage au sol, ce qui permet d’ajuster la hauteur. Mais comme me l’a dit un ami charpentier, ce type de support prend du jeu dans le pas de vis… J’ai donc opté pour des supports à sceller dans mes plots. Pour conserver le confort d’ajustement de hauteur, mes plots sont des regards en béton que j’ai enterré mais que j’ai laissé vide dans un premier temps. J’ai ensuite monté le carport, qui était suspendu au-dessus des plots (avec une planche vissée sur le poteau pour conserver la distance entre le plot et le bois). Quand j’ai été sûr de l’ensemble, j’ai coulé du béton dans mes plots.

Pour l’assemblage de mes poteaux et de leurs jambes de force, comme dans le manuel de l’atelier paysan, j’ai opté pour un assemblage par embrèvement. L’atelier paysan termine l’assemblage avec des tiges filetées. Dans leur usage, il s’agit de monter un hangar agricole. De mon côté, j’ai opté pour des grosses vis à tête plate.

Ces assemblages se sont faits au sol, par dessin d’épure, et les découpes à la tronçonneuse. Avoir une règle et une équerre, c’est toujours pratique, mais l’œil pour des assemblages en bois rond c’est primordial.

Pour l’assemblage de l’ossature de la toiture, rien de foufou non plus, des morceaux de Douglas en 50×150 assemblés avec des vis inox.

J’aurais aimé faire un débord de toit mais la longueur de la pente s’approchant de 3 m, le plus simple était d’utiliser des bacs aciers entiers (plutôt que de devoir découper, faire des chevauchements…).

Ensuite, j’ai fais le contreventement de la toiture :

Plus que la toiture (bac acier) à poser, j’avais des reste de fixation de ma cabane de jardin, donc il ne sont pas de la même couleur… mais tant pis :

Conclusion

Voilà un petit projet qui aura nécessité tout autant de temps de préparation (plan, commande de quincaillerie, coupe de bois en forêt..) que de mise en œuvre (environ 5,5 jours homme)

Si c’était à refaire :

  • Le compromis bois rond pour les poteaux mais chevrons sciés pour la toiture était un bon compromis pour simplifier la mise en œuvre du toit (bac acier c’est plutôt droit…) et a simplifié l’assemblage/le temps passé pour le tout.
  • Le toit est trop haut par rapport à la caravane, j’ai pris trop de marge de marge. C’est dommage, la proximité du toit permet d’éviter que l’eau ne passe trop. Bon, je me suis pas motivé à recouper les poteaux pour 20cm…
  • J’ai suivi les pourcentages minimum de pente de toiture avec ce bac acier (donné par le fabriquant) mais c’est un pourcentage pour un potentiel recouvrement. Ici il n’y en a pas, j’aurais pu/du faire plus plat (pour le même critère que le point du dessus.
  • La largeur a été déterminée par la longueur des bacs acier vendus, ça fait peu de débord de toiture mais ça évite les recouvrements (et recouvrement égal plus de matière, coût plus élevé, des découpes…) ça c’est un bon point 😉
  • Quand on est sur le toit, on se rend compte que ça bouge pas mal quand même… J’aurais dû faire descendre mes jambes de force (à 45°) plus bas. Ceci dit, il n’y a pas de prise au vent… ça devrait pas tomber tout de suite…
  • Le bac acier blanc, c’était à mon avis une bonne idée rapport aux chaleurs qui nous attendent…

En coût financier : ~700€

  • Poteau en bois rond : 0€ (un échange de savoir avec le copain)
  • Ossature de toiture : ~200€+60€ de port
  • Bac acier : 304€
  • Supports à sceller : ~70€
  • Visserie/tirefonds INOX : 120€ (mais y’a de beaux fonds de boîte…)

Economiquement, il y a des carports beaucoup moins chers sur le marché tout fait (à se demander comment c’est possible avec un coût social/environnemental acceptable). Mais ça semble vraiment cheap et il y en a peu pour caravane. Il y en a pour des camping-car, mais ça aurait été vraiment trop grand à côté de notre petite paillourte, donc il aurait fallu bricoler… je sais pas si j’aurais gagné mon temps…

Four à pain en terre

J’ai commencé à m’intéresser au four à pain pour plusieurs raisons / usages :

  • Personnelle : dans mon jardin, pour nos soirées pizza, pour le pain, et pour mes voisins/copains quand le four est chaud (mutualisation d’une cuisson) ;
  • Collective (à plus long terme) : monter un four à pain collectif pour mon village, pourquoi pas… Je pense que pour être solidaire, il est nécessaire de se connaître, d’avoir confiance les uns dans les autres. En ce sens, avoir un rendez vous hebdomadaire ou mensuel autour du feu, d’une flambée qui permet à chacun de faire son pain, sa tarte, ses pizzas, ses gâteau, ses fruits séchés, etc. me paraît intéressant pour se croiser, discuter, échanger et, ainsi, gagner en confiance les uns dans les autres. Ça me semble qui plus est répondre à un besoin inter-générationnel (ho la vache, je devrais peut être remplir un dossier de subvention, j’ai plein de mots-clé).

Actuellement, je fais mon pain l’hiver dans mon poêle de masse (à la fin de la flambée), et je me suis fais une petite boisinière (pas que pour le pain) pour le reste de l’année. Le résultat dans la boisinière est correcte mais il y a certaines contraintes :

  • Quantité de pain limitée par flambée ;
  • Cuisson « à la flamme » avec alimentation en bois toutes les 10-15 minutes durant l’heure de cuisson (nécessite donc d’être très disponible) ;

Pour corriger ça – et aussi parce que j’aime bien expérimenter des nouveaux machins avec du feu dedans – j’ai voulu me construire un four à pain, un vrai…

Mes besoins

  • Taille de four/sole familiale pour ~2-3kg de pain, de quoi entrer une pizza… Soit une sole de ~65cm de diamètre
  • Pas d’envie que ce soit déplaçable (trop contraignant par rapport au besoin réel)
  • En matériaux peu coûteux pour mon bilan environnemental.

Recherche

Mon regard s’est très vite porté vers les fours en terre, parce que la terre c’est chouette, c’est gratuit, y’a qu’a se pencher ; et le bilan environnemental de ce type de four est plutôt très faible…

Je suis rapidement tombé sur les plus connu/documenté :

Mais je me suis aussi rapidement confronté à un gros manque : le retour d’expérience à moyen/long terme… Comme pour les maisons en paille, j’ai trouvé plein de blogs d’auto-constructeur, qui tentent des trucs plus ou moins innovants, plus ou moins osés, mais souvent ça s’arrête à la fin du chantier ou de la première flambée. Difficile de trouver des retours à +1, +4, +10 ans. Savoir ce qu’ils recommenceraient, et ce qu’ils ne recommenceraient pas…

Parce qu’autant je suis content de passer du temps à faire un four à pain à faible impact environnemental (en terre), autant si ce type de four a une durée de vie limitée (<2 ans), je suis prêt à mettre des rangs de briques réfractaires.

Retour d’expérience

Jean-Marie

Qui a fait cette construction : http://jm69.free.fr/four/

Bonsoir,

non je ne l’ai plus, car entre temps je suis devenu… Boulanger ! Autant dire que le four ‘remplaçant’ est un poil plus performant (au bois) (voir www.jmlepain.fr).

oui je l’ai utilisé qq années après la fabrication, et il tourne encore chez un copain.

c’est un four qui craint pas mal l’humidité, il est un peu petit pour faire plus de 3 ou 4 kg de pain, et plutôt en pains pas trop gros (moins de 1 kg). La chauffe est relativement longue (2-3 heures), on pourrait y ajouter un avaloir et une cheminée pour améliorer le tirage… Ne pas lésiner sur le temps de séchage, au risque de le voir se fissurer (mais finalement il marche bien qd mm)

pour y garder des braises et cuire des pizzas (une à la fois), c’est presque petit. Mais après s’il doit être mobile, plus grand ça pèse encore plus..

Je pense que tu trouveras sur le web bcp d’autres réalisations qui peuvent t’aider aussi. Sans compter les stages four terre paille.. Un qui me vient à l’esprit c’est celui du génial Barnabé Chaillot (chaine youtube, attention, addiction !), il chauffe bcp bcp plus (et probablement plus vite), ça a l’air d’être un concept intéressant.

Et donc attention au risque de devenir boulanger ensuite !

bonnes cuissons

Valérie

Valérie qui a fait ce four : http://www.creation-ceramique.com/galerie/fourapain/, a pris le temps de me répondre :

Bonjour David,

Il y a un an nous avons vendu la maison où était implanté le four, aussi à l’heure actuelle je ne sais pas dans quel état il est. Cependant lorsque nous l’avons quitté, il fonctionnait très bien.
Nous l’utilisions depuis 2011.
Quelques fissures sont apparues que nous avons laissé telles quelles alors qu’il aurait été possible de les combler. Pendant le confinement nous l’utilisions chaque semaine. En dehors de cette parenthèse, c’était plutôt une moyenne d’une fois par mois.
J’aimerai en refaire un ! Je ferai alors plus attention à la phase de retrait du sable au moment de la fabrication, de sorte que la voûte ne s’affaisse pas ….
Je conseille vivement ce type de four!!

Valérie

Pierre

Que j’ai eu par téléphone.

Four à pain calqué sur celui-ci de Valérie, avec pour nuances : proportion à +1,1, 1,2 ; enduit terre chaux sur le dessus (avec toiture) ; trappe à l’avant pour les braises.

Pour vous résumer l’échange :

  • Il est content d’avoir augmenté les proportions mais, avec le recul, l’aurait encore augmenté d’un chouilla plus pour avoir plus de place pour les pizzas (elles sont vites en contact avec les braises) ;
  • La trappe pour les braises, c’est une tomettes non scellée à l’avant du four, avec un seau en métal en dessous, il trouve ça hyper pratique ;
  • L’enduit du dessus a fissuré, mais rien de dramatique. Il me dit que ça travaille beaucoup la première année, après ça ne semble plus trop bouger ;
  • Il a mis une cheminée et il est content du tirage ;
  • L’entrée de la porte est trop « fin » / fragile, ça tape beaucoup avec les outils, donc ça s’effrite. Du coup, il faudrait que ce soit au moins de la même épaisseur que le reste voir en brique.

Fabrication

Et bien ça semble tenir la route sur du long terme, alors go pour la terre !

Je suis principalement parti du four de Nicolas MOUSSU qui propose un four 3kg de pain (5kg de bois par flambée), et j’ai suivi les conseils de Jean-Marie en ajoutant un conduit pour limiter la fumée dans la figure + augmenter le tirage et j’ai légèrement augmenter la taille de la sole pour plus d’aisance à faire les pizzas 🙂 (toujours sur les conseils de Jean-Marie).

Il est important de conserver une géométrie identique du four. Personnellement, mon four est 1,1 fois plus grand que le modèle de Nicolas. A ce propos, j’ai fait un tableur pour faire varier par « facteur » les dimensions/proportions du four :

Préparation

J’ai été faire les « courses » :

  • Récupérer de la terre chez des copains qui en avait suite à leur chantier ;
  • Récupérer quelques tomettes d’occasion pour faire la sole ;
  • Récupérer 2 bottes de pailles chez un copain qui construit en paille (au final j’ai eu besoin de 1,2) ;
  • Récupérer une remorque de sable pour éviter de (trop) taper dans le bac à sable de ma fille…

J’ai fais l’effort de faire un peu de vélo quand même 🙂

Ensuite j’ai préparé la paille (hachée à la tondeuse) et fait quelques tests grandeur nature pour la terre (prenez le temps de la caractériser + de faire des tests mêmes épaisseurs + sur 80x80cm). J’avais déjà une indication de ses qualités, étant donné que les copains chez qui je l’avais récupérée avaient fait des enduits avec. Mais je voulais assurer une couche qui ne fissure pas et qui ne poudre pas (trop) à minima pour la première couche du dôme (celle en contact avec les flammes).

Attention : ne reproduisez aucune recette de béton de terre sans test préalable (lire ici pour comprendre)

Support

J’ai fabriqué le support du four à l’aide de poteaux en chêne (récup’ d’atelier d’un copain), et des restes de planches de terrasse en chêne également. J’ai fait un petit assemblage mi-bois histoire de bien répartir la charge. J’ai essayé de positionner le support au maximum sous le périmètre du four pour récupérer la charge.

Là-dessus, j’ai récupéré chez mon voisin des morceaux de plaque de béton vibré/ferraillé de ~4cm d’épaisseur. Ces morceaux sont à la base des clôtures, et il en a démonté quelques mètres… ça servira de base pour le four.

J’ai posé tout ça sur des « plots » composés de parpaings de récupération enterrés, de morceaux de clôture béton découpés… bref, de ce que j’avais sous le coude.

La sole

La sole est constituée de

  • Une couche isolante : 10cm de paille-terre avec beaucoup de paille, et juste ce qu’il faut de terre pour tenir le tout (à savoir, une barbotine : de la terre et de l’eau jusqu’à avoir un « gant » de terre qui se forme sur la main) ;
  • D’une couche intermédiaire : 5cm de terre-paille ;
  • De la sole : 5cm de tomette. J’ai récupéré quelques tomettes d’occasion pour faire une sole qui résiste mieux aux chocs. J’ai collé les tomettes (de ~2,5cm) sur un mortier terre-sable de ~2,5cm)

Le dôme

La constitution du dôme :

  • La forme du dôme est façonnée en sable mouillé. Ce sable sera ensuite retiré une fois le dôme sec et donc stable.
  • Ensuite, on dépose du papier journal humide pour que les couches suivantes ne se mêlent pas au sable.
  • 5cm de terre-sable pour le côté inertie + ignifuge
  • 5cm de terre-paille pour l’inertie + structure
  • 10cm de paille-terre (comme pour la sole) pour l’isolation
  • ~3cm d’enduit de finition – sur ce point, il semble pertinent de patienter 1 an d’utilisation avant de faire la « vraie » couche de finition, pour laisser apparaître les fissures dues à la cuisson de la terre, et les reboucher ensuite. Ce que je ferai…

J’avais un vieux morceau de conduit émaillé, je me suis dis que ça allait faire office de buse de sortie pour connecter le conduit. Le conduit d’évacuation n’est pas forcément nécessaire mais les retours d’expériences collectés m’ont fait me dire que c’était intéressant tout de même pour :

  • Faciliter/augmenter le tirage ;
  • Ne pas se prendre trop de fumée dans la figure quand on se penche devant le four pour conduire le feu ;

Sur cette phase, j’ai bêtement omis de faire un gabarit de porte (cette Partie est bien visible sur le document de Valérie Calvat). Ça aurait été pertinent pour que la forme de la porte soit « parfaite ». Là, l’entrée à été faite à l’œil, et la porte à donc été faite sur mesure a posteriori.

La partie isolation paille-erre n’était pas simple et je ne l’avais pas vu venir… ça ne tient pas bien… Du coup j’ai fais des poupées/mèches de paille (comme pour le torchis mais en plus long) les plus longues possibles (paille non coupée), et je les plaçais de haut en bas.

Toiture / évacuation

Ce petit four en terre, il fallait le protéger de l’eau. Je lui ai construit un petit abri sans prétention fait de trucs récupérés / de chutes, j’ai simplement acheté les 2 supports de poteaux et le conduit avec son chapeau.

Je regrette de n’avoir pas fait plus de débord de toiture ou de ne pas avoir mis la toiture plus basse. En l’état, s’il pleut et qu’il y a du vent d’est, le four mouille… Et en même temps, un débord de toit ou un toit plus bas, ça aurait été pénible pour enfourner.

Pour la traversée de toiture, j’ai bricolé un solin. Ça fonctionne, mais vu le temps que j’y ai passé, j’aurai peut-être dû l’acheter… Dans l’ordre :

  • Découper le bac acier et le marteler pour le relever, ainsi l’eau de ruissellement fera le tour ;
  • Tracer le cône qui ira autour du conduit sur un papier : trahttps://fr.planetcalc.com/3831/?r1=12&H=25&r2=7
  • Découper celui-ci dans un morceau d’inox de récup’
  • Assembler le cône (riveté)
  • En place, tracer la pente de toiture puis découper celle-ci
  • Ensuite, bourrer de mastique haute température partout ou je pouvais :-p

Outillage

Je me suis motivé pour fabriquer l’outillage pour le four. L’avenir nous dira si c’était une bonne idée, je vous mets quelques ressources sur le sujet :

Pelle à enfourner

J’ai de quoi tourner le manche (en chêne), j’ai fait un plat sur le manche et j’ai découpé la pelle dans un morceau de contre plaqué :

Pelle à défourner

Pour défourner, tourner les pizza, j’ai fait une petite pelle (20cm) en Inox (avec le reste de la récup’ pour le cône d’évacuation des fumées)

Racloir/balayette

Alors là, j’ai fait simple : j’ai plié un vieux racloir à béton dont je ne me suis jamais servi ; et j’ai découpé une vieille balayette que j’ai assemblé de l’autre côté du racloir… et hop 2 en 1

Conclusion

En coût (en argent), c’est pas rien mais pas grand chose : quelques tomettes d’occasion (~20€), du sable (~20€), un conduit simple peau d’1m (32€), un chapeau inox (27€)… bon après j’ai fais pas mal de récup’… En « tout neuf » c’est plus chère…

En temps, ça fait quelques heures mais ça s’est étalé (au moins 1 semaine entre chaque étape parce que les enduits ont besoin de sécher) mais à la louche, 4-5 jours pour l’ensemble du travail :

  • 1,5 jours fondation+support
  • 1/2 journée récup matériaux
  • 3h première couche isolation
  • 2h couche sole
  • 2h dôme + première couche terre-sable
  • 1/2h seconde couche sur le dôme
  • 1h couche isolante du dôme
  • 1/2h couche de finition
  • 1j d’abri
  • 3h d’outillage

La construction c’était sympa, pas de grande difficulté. Je suis surtout satisfait de ne pas avoir eu de trop grosse fissures, car j’avais pris le temps de tester ma terre préalablement. La construction s’est étalé dans le temps pour que chaque couche soit bien sèche avant de commencer la suivante.

Si vous cherchez du conseil, je vous suggère de vous rendre par ici : https://www.auxfoursapain.com/ (une mine d’or, et des gens passionnés).

Pour le moment, je ne l’ai pas utilisé, il sèche… mais je ne manquerai pas de vous faire un retour d’expérience à son sujet…

De même pour l’usage…

Une soirée de cuisine sur/dans le MiniMasse

Et oui, le MiniMasse est toujours là chez moi, c’est le premier hiver ou je l’ai « simplement » utilisé, sans le barder de capteurs ou fais des tests de production d’eau chaude 🙂

Je vous partage une flambée typique ou on exploite au maximum pour la cuisson… En plus, bien sûr, d’avoir chauffé la maison et d’avoir produit un peu d’eau chaude sanitaire. Ce soir là, avec 3kg de bois nous avons :

  • Cuit à la vapeur des poireaux, betteraves, patates douces pour le repas ;
  • Un pain de 500g ;
  • Des cookies ;
  • Fait chauffer un peu d’eau chaude pour la tisane…

Préalablement, j’ai préparé mon pâton de pain. Je ne détaille pas ici ma recette de pain au levain, ni le façonnage : vous trouverez plein de recettes plus ou moins pertinentes à droite, à gauche (le mieux à mon sens étant d’en discuter avec des personnes autour de vous qui font déjà leur pain, c’est plus sympa…).

Fin de pousse, prêt à enfourner

Ici, je fais mon pain dans un moule en céramique spécial fermé par un couvercle (couvercle percé de 2 trous pour que de l’humidité puisse sortir un peu mais pas trop…). Le moule diminue un peu la taille des « bulles dans le pain » mais je trouve que la croûte est meilleure. Il est possible de le faire directement dans un plat si vous voulez une boule.

Je laisse pousser mon pain dans du papier sulfurisé, dans un moule en bois qui fait environ la même taille que le moule en céramique.

Là, mon pain est en fin de pousse (dernière étape avant la cuisson).

Début de la flambée

On lance le feu, le cuiseur vapeur est sur le poêle : le temps qu’on épluche, l’eau n’est pas encore chaude…

Sur le poêle, on utilise notre cuiseur vapeur (le « vitaliseur de Marion 3 – ça permet de compartimenter, d’étager…). La vapeur sur le poêle, c’est pratique vu qu’on ne peut réguler la puissance du feu (quoi que possible de placer un diffuseur de chaleur entre la poêle et la plaque si c’est trop chaud). Ce soir là, il y avait cuisson betterave, poireaux et patates douces sur le poêle (on a pas exploité l’étage du dessous mais potentiellement tu peux faire des patates, des céréales ou autre en même temps).

Je profite de la chaleur de la plancha pour faire préchauffer mon moule à pain en céramique pour qu’il soit bien chaud. Ainsi, quand je vais y mettre le pain il va être saisi.

La flambée n’est pas terminée mais c’est déjà bien cuit dans le cuiseur vapeur. On a le temps de mettre une bouilloire pour la tisane de fin de soirée et, même si le feu s’éteint, l’eau continue de chauffer doucement sur la plaque de cuisson encore chaude…

Quand la flambée est terminée (que les flammes réduisent, qu’elles sont orange-bleu) :

  • Je ferme l’arrivée d’air et je place les 2 briques sur les braises, au fond du foyer ;
  • Je prends mon pâton par le papier sulfurisé que je mets dans mon moule en céramique (chaud) pour le saisir ;
  • Je place mon moule en céramique dans le foyer, sur les briques durant 1/2h ;
  • Au bout d’1/2h je le retourne (le fond du foyer en brique est plus chaud que la vitre, ça cuit moins bien vers la vitre) pour encore 1/2h ;
  • Au bout d’une heure dans le poêle, le pain est prêt

Si le dessus du pain n’est pas suffisamment doré sur le dessus (la chaleur vient du dessous/des côtés et il n’y a rien pour rayonner du chaud par le dessus)* je le sors du moule et je le place la tête en bas, au dessus des braises (éteintes mais chaudes) environ 2 minutes, et il dore très rapidement…

Et après le pain, on a encore profité de la chaleur des briques pour faire des cookies dans un plat sur mesure pour le MiniMasse en plaque offset pliée (Merci Dominique).

Pour résumer, avec nos 3kg de bois nous avons :

Boisinière multifonction

L’an passé, j’ai pas mal cuisiné avec un petit rocket de cuisson. C’était plaisant mais un peu limitant en terme de fonctionnement. En effet, je ne pouvais utiliser qu’une casserole ou une cocotte ; pas de four, difficile de mettre un gros bac pour stériliser les bocaux… Un passage au Pyromaniack 2021 m’a bien motivé à bricoler une boisinière extérieure… Quand le temps ne se prête pas au solaire…

Pyromaniack 2021 en vidéo

Au niveau des cuiseurs feu de bois, dans le paysage LowTech/DIY, je vois surtout deux grands acteurs :

  • Les FEUFOLLET sont très créatifs en la matière (four, plaque, percolateur, plancha…) ;
  • Oxalis qui propose un système pertinent avec un foyer commun et plein de modules/interfaces pour faire four, plaque… (vidéo de présentation)

J’ajoute Bolivia Ini qui vend des cuiseurs à bois plus qu’il ne diffuse de documentation hors stage, même si c’est cuiseurs CBE semble avoir bien analysé : étude 1 étude 2

dusoleildansnosassiettes.com

Ces 2 acteurs font des choses très intéressantes mais pas trop dimensionnée pour mes besoins quotidiens/familiaux. En tout cas, pas pour mon foyer de 3 personnes. J’ai donc opté pour le « Cuiseur multi-combustible » de David Szumilo (Du Soleil Dans Nos Assiettes) . David étant aussi « Monsieur Oxalis« . Grand merci à lui pour ce partage !

Les avantages que j’y ai vu sont :

  • Multi-fonction (four, stérilisateur à bocaux, plaque, plancha…). Du coup : gain de place ;
  • Facile à fabriquer (en 1/2 journée c’est fait ;
  • Peut convenir à un foyer / pour un usage quotidien ;
  • Le côté multi-combustible (bois, pellet…) n’était pas trop attirant au début pour moi, et puis pour le pain j’ai craqué, c’est quand même pas mal…

Le seul défaut que j’y vois (mais qui en fait aussi son point fort), c’est que les gastronomes de cantine (objet central dans la conception), c’est pas simple à récupérer… Les cuistots disent que c’est increvable, donc ça ne se jette/donne pas…

  • Sur le marché de l’occasion, ça se trouve, mais il y a différentes marques et elles ne s’emboîtent pas forcément toutes entre elles… (et c’est nécessaire dans le cas présent). Du coup, pas simple non plus.
  • Sur le marché du neuf : beh c’est du neuf, en Inox (et l’inox c’est rare… est-ce qu’il y en a encore ?).

Et en même temps, c’est cet usage des gastronomes qui m’a plu. Parce que c’est un objet « standardisé » en taille, si bien qu’ils peuvent s’assembler les uns dans les autres et le tout devient multi-fonction. Il n’y a qu’un seul gastronome (le foyer) à vraiment martyriser, les autres restes « en état », ils sont au pire noircis. L’inox présente l’avantage de garantir une bonne longévité au cuiseur, car le métal aurait tendance à se dégrader rapidement avec l’acidité des gaz de combustion / la condensation. Sur ce point David m’a dit :

J’ai 2 ans de recul sur le vieillissement des gastros inox. Ils ont été utilisés lors des stages de 3 jours ici tout les mois, pour faire mon pain tout les 3/4 jours, régulièrement pour la cuisine domestique et la stérilisation de bocaux : en moyenne, chacun a fonctionné une centaine de fois par an, la tenue de l’inox est incomparable avec les cuiseurs bidons dont les phénomènes de condensation altèrent rapidement le métal, à ce jour, aucun signe de faiblesse. La pièce la plus sollicitée est le bas du couvercle isolé car il n’est pas refroidi du fait de l’isolation, il blanchit (donc plus de 700°) à chaque pain et pizzas, pas de déformation ni de rouille, le métal est juste devenu plus orangé.

David Szumilo sur la tenue dans le temps de ce cuiseur.

Les gastronomes / l’assemblage

Quand on achète un gastronome, il y a 2 choses :

  • La largeur est fixe (~300mm)
  • La longueur : 1/1 c’est celui du foyer qui fait ~500mm, puis ça se décline :
    • 1/2, sera 2x moins long que le 1/1 (~250mm), on pourra donc glissé deux 1/2 dans un 1/1
    • 1/3 sera 1/3 moins long que le 1/1 (~165mm)
    • … Vous aurez compris la logique
  • La profondeur : 20cm c’est celui du foyer. Ensuite au choix : 5, 10, 15, 20, 25cm….

Du coup, je me suis dit que c’était génial, hyper flexible ! Qu’une fois le foyer réalisé dans un 1/1 on y place ce qu’on veut dedans. Oui mais…

Et bien oui, andouille que je suis, c’est pas magique… Soit, mais quand même, ce que j’avais imaginé dans ma tête peut quand même prendre forme en réfléchissant 2 minutes. J’ai juste rajouté une bande d’alu que j’ai plié en forme du gastronome 1/1 et le trou est bouché…

A ceci près qu’il faut faire une encoche à la moitié de la longueur pour mettre des 1/2. J’avais prévu de mettre des encoches pour utiliser des 1/3 – 2/3. Mais fnalement, je ne m’en sert jamais…

2 gastronomes 1/1 de marque différentes… Ils ne s’emboîtent pas…

Avertissement sur la récupération d’occasion : En plus d’être une misère parce qu’il y en a peu, c’est souvent très dépareillé. Je me suis fais avoir car tous les gastronomes ne s’emboîtent pas les uns dans les autres. Les dimensions sont standards mais pas les formes visiblement 🙁 dommage…

La fabrication

J’ai plutôt suivi les instructions de David, le créateur, sur le site dusoleildansnosassiettes, rien de bien novateur. J’ai récupéré une vielle table en métal pour faire le support et zou :

Chargement bois

J’ai opté pour un Té en Inox pour la partie chargement bois. David propose une version plus lowtech avec des boîtes de conserves.

La tenue se fait avec 2 tiges filetées, glissées dedans, parce que j’avais ça sous le coude.

Four à pain / Pellés

Tout l’hiver j’ai fais mon pain dans le MiniMasse (petit poêle de masse d’Agir LowTech), et il me fallait de quoi faire mon pain le reste de l’année… J’ai commencé par faire le couvercle isolé :

Le couvercle isolé de vermiculite (pour le four et le stérilisateur) que j’ai riveté au 4 coins

Ensuite, j’ai réalisé une seule réserve à pellets, celle pour la cuisson de mon pain, qui fait 20cm de haut et 10cm de rayon. Elle permet 1h de chaleur. David a documenté pas mal de tailles de réserve pour différents usages/temps/intensités de chauffe.

Avantage du pellet :

  • Combustion constante, propre
  • Pas de surveillance : tu charges, t’allumes, tu reviens 1h après… (particulièrement appréciable pour la stérilisation de bocaux, le pain..)

L’inconvénient :

  • C’est pas gratuit : au départ, cette boisinière, c’était avant tout pour utiliser un déchet que je produis (coupe dans le jardin, chute de bricolage), donc c’est couillon de se retrouver à acheter un sac de pellets… Après, relativisons, un sac de 15kg c’est environ ~20h de feu (dans la réserve de 10cm de diamètre)
  • Écologiquement, le bilan du pellet n’est pas dingue, surtout parce que c’est un produit industriel :
    • Pour répondre à la demande croissante, on broie des arbres pour en faire du pellet (la phase de broyage demande de l’énergie) ;
    • Le séchage du pellet se fait dans des fours… à bois ? 😮 parce qu’en industrie, on a pas le temps, le stockage coûte plus cher que l’énergie d’un four… (là où du bois bûche peut sécher naturellement) ;
    • Il y a peu de chance qu’il soit produit + transformé à côté de chez soi, donc il y a eu du transport (contrairement à un arbre).

Bon voilà, c’est le petit confort pour faire du pain… Sinon, je l’utilise avec mes chutes de bois de bricolage / palettes qui traînent dans le jardin / taille d’arbustes…

Trouver le bon fonctionnement pour mon pain n’a pas été chose simple… j’ai raté pas mal de pain… J’ai un plat en céramique rectangle pour le pain que j’utilise dans mon poêle, donc je voulais rester sur celui-ci. La mise en place des briques est plus subtile qu’il n’y parait. Il y a une grosse brique sur la tranche qui permet d’éviter le contact direct des flammes avec le plat. J’en mets une autre par dessus de façon à ce que le couvercle soit quasi en contact de celle-ci, ça incite les flammes à passer sur le côté, ou dessous la brique. Sinon, ça passe par dessus la brique et le pain ne cuit pas par le dessous (cuisson non homogène). Ensuite, je place 2 petits morceaux de briques pour que le plat repose mais plus ils sont petits, plus ils permettent la circulation des gaz chauds sous le plat. Le plat est relevé tant que faire se peut (quasi à touche-touche avec le couvercle) pour encourager au maximum le passage par le dessous.

Souvent, je commence la flambée avec 1m de conduit d’évacuation. Ça saisit bien le pain et ensuite, à mi cuisson, je retire un morceau (pour ne laisser que 50cm) et j’en profite pour tourner mon plat à 180° pour que la cuisson soit homogène.

Un chapeau

J’ai fait un petit chapeau de conduit parce que la partie cuisson est sous mon débord de toit, au sec, mais pas la partie fumées. Un chapeau peut me permettre de cuisiner s’il pleut un peu… alors j’ai bricolé ça avec des chutes de conduits de poêle et des chutes d’aluminium (inspiration Vital, dans le manuel poêlito).

Meuble à gastronome

Avec le petit meuble à gastro vite fait en chute de planche de terrasse, c’est parfait !

Prix

J’ai acheté des trucs en trop, et des trucs que j’aurais aimé avoir en plus (des petits couvercles 1/2). Mais j’ai fais une petite synthèse de ce que je préconise d’avoir en pour une utilisation familiale (four, stérilisateur, plaque, crêpes…) et on s’en sort en gros pour ~260€ en neuf pour le gros du matériel (j’ai pas compté la quincaillerie) :

Utilisation

Cela fait maintenant plusieurs mois que je l’utilise avec satisfaction, pas quotidiennement mais au moins 3-4 fois par semaines :

Merci encore à David Szumilo (Du Soleil Dans Nos Assiettes) pour le partage de son savoir inspirant !

Terrasse en chêne

Après 5 ans de bons et loyaux services et 3 démontages / remontages ma terrasse en palette a rendu l’âme. Les lames de palettes utilisées était vraiment trop fines et l’entraxe entre les lambourdes était trop important… on a fini par passer le pied à travers plusieurs fois 😮

Maintenant qu’on n’est plus dans un contexte nomade – yourte, je pouvais me permettre de faire quelque chose de plus durable/fixe. Du coup, j’ai opté pour une terrasse en chêne… Si j’ai pas fait de bêtise, elle me survivra…

Cette terrasse ne m’a pas coûté mes 2 bras, malgré le fait qu’elle soit en chêne… C’était 16,44€TTC/m2 pour des planches de chênes 27mm d’épaisseur. A titre de comparaison :

  • Dans un magasin de bricolage, avec lame de terrasse en douglas de 27mm, ça tourne autour des 30€TTC/m2 ;
  • Dans un magasin de bricolage, une terrasse en pin vert de 27mm, ça tourne autour des 20€TTC/m2 ;
  • Le bois exotique, ça peut monter à 100€, 300€/m2…

Pourquoi c’était « si peu cher » ? :

  • Je l’ai acheté directement à la scierie ;
  • C’était du bois « frais de sciage » (donc pas sec) ;
  • La largeur des planches étaient variables
    • C’est la façon la plus « écologiquement soutenable » d’utiliser du bois, en effet, « la grume » (le tronc d’arbre) est rond et jamais parfaitement droit… Il est donc difficile d’avoir une largeur + longueur constante. Ou alors il y a du déchet généré par cette volonté d’avoir des planches constantes.
  • Le bois était « brute », non dégauchi / non raboté : certaines planches ont jusqu’à 3mm d’épaisseur de plus, mais quand on marche, même pieds nus ce n’est pas gênant. J’ai quand même « choisi les planches que je mettais les unes à côtés des autres ».

Tout ça crée une terrasse « rustique » mais qui va bien avec la maison (une terrasse en Teck ça aurait fait tâche…).

Fabrication

Rien de sorcier, j’ai commencé par faire des gabarits échelle 1 pour me rendre compte en vrai. Puis j’ai enterré les parpaings qui me restait du « sous lambourdage » de la yourte. Ensuite, j’ai mis de niveau avec des tomettes de terre non gélives qui traînaient chez un voisin. Par dessus, j’ai posé des chutes d’EPDM (issues de la toiture végétalisée) pour faire rupture capillaire entre le minéral et le bois, et mis des chutes de géotextile de l’ancienne terrasse + du toit sous la terrasse pour éviter que ça pousse (trop), j’ai utilisé des vis inox bien sûr… voilà en gros le tableau…

Fini !

Plutôt satisfait du résultat, c’est plutôt harmonieux avec la maison, je suis content !

Je ne savais utiliser un poêle à bois sans polluer. Et vous ?

Je ne suis pas sûr qu’on m’ait appris à faire un feu. J’ai observé, et puis c’est pas si compliqué de faire brûler du bois. Mais se chauffer au bois de façon efficace / sans polluer, je ne savais finalement pas le faire… Ça fait pourtant un petit moment que je chauffe au bois. Mais il m’a fallu monter mon 2ème poêle, et rencontrer des personnes ressources (Agir LowTech) pour vraiment me pencher sur la question (c’était pas trop tôt).

Le chauffage au bois est pour moi le plus écologiquement soutenable. Dans le sens où le bois pousse à côté de chez moi, qu’il n’y a pas de transformation industrielle (coût énergétique pour le pellet par exemple, sans compter le transport…), il est renouvelable, je peux aller le couper/gérer mon bois en toute autonomie/liberté/de façon responsable. De plus, quand je coupe mon bois, vu la sueur que ça génère, je réfléchis 2 fois avant de remettre une bûche dans le foyer pour gagner 1°C de plus le soir avant d’aller me coucher…

Comme toutes les énergies, la plus écologique c’est celle qu’on a pas besoin de produire. Il faut donc viser avant tout l’efficacité de la combustion, chauffer moins, chauffer moins grand (faire des petites maisons quoi ;-). Mais déjà bien utiliser son moyen de chauffage ça permet de s’approcher des rendement annoncé par le constructeur de votre poêle.

Ce qu’il ne faudrait pas faire

Laisser une bûche brûler la nuit en sous tirage. En terme de pollution en particules fines, c’est équivalent à faire 12 fois le tour du périphérique parisien avec un vieux diesel. Guillaume, d’Ecolowtech et Agir Low-Tech détail les explications/les chiffres.

Utiliser un foyer ouvert/cheminée :

Le feu dans la cheminée, c’est ce qu’il y a de pire. Seulement 15 % du bois brûlé sert réellement à chauffer. À 85 %, il part dans les fumées, produit des gaz polluants et des émissions de particules fines très élevées. Ce mauvais rendement entraîne une surconsommation de bois importante et encrasse vite le conduit. À titre de comparaison, se chauffer une seule journée avec du bois dans la cheminée émet autant de particules fines que parcourir 3 500 km avec une voiture diesel.

Source quechoisir.org

Ce qu’il faudrait faire

Allumage par le haut

Un bon allumage est primordial car :

Les premières minutes de chauffe constituent 80% des émissions de particules fines sur l’ensemble de la période de chauffe.

Rund Um, France 3 Alsace

Pour bien démarrer un feu, il faut préférer un allumage doux, par le haut (appelé aussi Top-Down). Je vous laisse en chercher plus sur le sujet, et vous mets une vidéo explicative sur le « comment faire » :

J’étais pour ma part plutôt sceptique au départ sur cette technique, notamment parce que ça nécessite un allume-feu et ma réaction a été : « encore un truc a acheter… « . On peut fabriquer soit même ces allume-feu avec du marre de café, de la cire (et bien d’autres truc) – même si à l’achat, c’est un poste de dépense extrêmement faible…

Un bon réglage

Les flammes vous parlent, elle vous indiquent notamment si l’arrivée d’air est suffisante ou non :

  • Les flammes doivent être jaunes et danser doucement.
  • Si les flammes sont jaune vif et dansent rapidement, c’est que vous êtes en excès de tirage. Il faut diminuer l’arrivé d’air. Sinon les particules de bois sont pas complètement décomposées ou les gaz ne peuvent pas s’enflammer car pas assez chaud.
Signe de pollution / mauvais tirage (Source picbleu.fr)

Les fumées en sortie de cheminée sont synonyme de mauvaise combustion. C’est dingue ce truc : demandez à un enfant de dessiner une maison avec une cheminée, il va y dessiner une cheminée avec de la fumée qui en sort… de la pollution en somme… Un début de grille de lecture partager par Guillaume d’Ecolowtech et Agir Low-Tech (plus issus de l’expérience/observation que d’étude donc à prendre avec des pincettes) :

  • Gris/Marrons en général c’est manque d’air secondaire, beaucoup d’imbrûlés et de particules (d’où la couleur)
    • Trop de gaz imbrûlés rejeté = rejet de monoxyde de carbone (CO)
  • Bleu/gris c’est trop d’air et foyer qui monte pas assez en température…
    • Les particules de bois sont pas complètement décomposées ou les gaz ne peuvent pas s’enflammer car pas assez chaud.

La vitre est aussi un bon indicateur. Si votre vitre noircie c’est qu’il y a de grande chance que votre feu manque d’air (source). (ça peut aussi venir d’un bois trop qui n’est pas sec). Il n’est pas anormal que celle-ci soit tout de même à nettoyer de temps en temps…

Fermer l’arrivée d’air au bon moment

Quand la flamme n’est plus jaune/orange – quand elle est petite et commence à bleuir – c’est le moment de fermer l’arriver d’air. Si votre poêle est bien étanche (ce qui est souhaitable, sinon vérifiez les joints de portes par exemple) la braise devrait s’éteindre en quelques secondes.

J’avais tendance à laisser complètement se consumer le bois pour qu’il n’y ait pas de charbon, et plus que de la cendre. Guillaume d’Ecolowtech et Agir Low-Tech fait un petit calcul qui démontre que ça revient à laisser un radiateur électrique de 1000W branché dehors… En effet, on laisse s’échapper plus d’air chaud (dû au tirage du poêle qui est chaud) que ne nous en restitue le poêle avec ce qu’il reste comme braise à ce moment là. Du coup, à ce moment-là, on refroidit la maison.

Utiliser un poêle performant

Il est avant tout primordial d’utiliser un poêle à bois performant (bon rendement). Un foyer de cheminée ouvert est une catastrophe écologique, en plus de n’apporter que très peu de chaleur au foyer.

A titre de comparaison, sur les rendements de combustion :

  • Cheminée ouverte : 10-15% de rendement (source)
  • Cheminée fermée/insert : 70 à 85% (mais 30 à 50% pour les anciens) (source)
  • Poêle à bûche : 70 à 85% (source) (mais 40 à 50% pour les vieux modèles – source) A noter que désormais la norme impose un minimum de rendement à 70% pour que le poêle soit mis en vente

Ici, il est question de rendement de « combustion » = l’énergie dégagée par la combustion du bois.

Un poêle à bûches performant de 80% de rendement de combustion (si on l’utilise à fond), dans le foyer la température monte à ~650 °C et évacue des fumées à 350 °C. C’est à dire que plus de la moitié de l’énergie (des 80 % de rendement) dégagée chauffe l’extérieur, et non la maison. Donc pour un rendement de combustion à 80% auquel on retire ~50% de rendement de restitution de chaleur, ça nous donne un rendement global réel autour de 40%…

Un poêle de masse a un rendement de combustion autour de 90% (source), et évacue des fumées à moins de 150°C. Donc un rendement global de ~70-75%. Un poêle de masse consommera donc à minima 2 fois moins de bois à chaleur dégager équivalente (sans parler du confort thermique qui est bien meilleur.

Précision apporté par Thomas, artisan poêlier

Le bon dimensionnement de celui-ci par rapport à votre maison est aussi primordial. La tendance est au surdimensionnement « par peur d’avoir froid », et « qui peut le plus peu le moins ». Mais s’il est surdimensionné, vous allez avoir tendance à le mettre en sous tirage, ce qui provoque énormément de pollution aux particules fines.

Je ne vais pas détailler ici comment choisir son appareil, ce n’est pas le sujet mais c’est un point important.

Pour vos questions poêles de masses : un forum dédié aux poêles de masses open source existe ! Venez discuter du MiniMasse, du poêlito et compagnie…
forum.poeledemasse.org

Le bois

Il est nécessaire d’avoir du bois de chauffage adapté à votre poêle, avec un taux d’humidité inférieur à 20%. Sinon, il va utiliser beaucoup d’énergie pour gazéifier, donc faire baisser la température de combustion (= fumée).

Il faut aussi alimenter son foyer avec la bonne quantité de bois (quantité pour laquelle il a été conçu/optimisé). Pour connaître la bonne quantité de bois pour votre foyer vous pouvez vous référer au manuel de votre poêle. Si vous n’avez pas/plus de manuel vous pouvez vous référer à une méthode plus approximative expliqué sur le blog chauffageaubois.eu.

Si vous surchargez ou sous-chargez le poêle en bois par rapport à ses capacités, celui-ci n’atteindra pas les rendements pour lesquels il a été conçu. Vous allez perdre en efficacité, augmenter en pollution…

Les pellets dans tout ça ?

En terme d’autonomie, c’est pas dingue, ça ne pousse pas à côté de chez nous… Le procédé de transformation est énergivore, sans compter le conditionnement, transport… C’est possible de faire ses pellets soi-même, mais bon courage il faut broyer, presser… en gros, il faut des esclaves énergétiques…

MAIS ce type de poêle a le mérite d’être utilisable par n’importe qui (car « automatique ») qui n’aurait (par exemple) pas envie (dommage) de « bien faire »/ »d’apprendre » à bien faire brûler du bois… Du coup, je finis par me dire que dans la balance, un utilisateur de pellets n’est peut-être pas pire pour l’environnement qu’un mauvais utilisateur bois bûche.

A nuancer avec le fait qu’il existe des poêles à bois dits « intelligents » qui sont capables de réguler le tirage correctement pour gagner en rendement/efficacité/moins polluer… ça serait à privilégier par rapport au pellet pour un utilisateur « qui veut pas s’embêter… » (d’autant que ces poêles sont résilients et sont capables de fonctionner sans électricité).

Source

N’hésitez pas à commenter (sourcé au plus possible) cet article, il y a peut être des approximations / erreurs…

La paillourte cherche son poêle : Le poêle de masse « Petit abitat » d’Agir Low-Tech ?

Pour vos questions poêles de masses : un forum dédié aux poêles de masses open source existe ! Venez discuter du MiniMasse, du poêlito et compagnie…
forum.poeledemasse.org

Licence CC BY SA 4.0 – Agir Low-Tech

Mise à jour : Le poêle de masse d’agir low-tech a été fabriqué et installé dans la paillourte

Agir Low-Tech travaille actuellement sur la conception d’un poêle de masse open source pour les petits habitats (la nécessité première pour avancer vers la sobriété). Contrairement au poêlito, il serait à foyer fermé (ce qui laisse présager un meilleur rendement) & certifié. Côté points communs : ça restera un poêle de masse open source, documenté, accessible financièrement, avec plaque de cuisson et dans le futur il chauffera peut être même de l’eau… Donc si tu es (ou envisages) de vivre en Yourte, en Paillourte, en TinyHouse, ou autre petit habitat, Agir Low-Tech travaille pour toi ! (pour nous 🙂 ).

Pour que ce projet puisse se concrétiser, il leur faut des € car il y a du matériel, des instruments de mesure et des centaines d’heures de travail… alors je vous encourage à donner, parce que développer un poêle ça ne s’improvise pas et pour connaître des acteurs du projet : ça bosse bien et ça partage !!! (merci !)

Page d’appel aux dons du projet : https://agir.lowtech.fr/t/pdm/projets/tiny/fiche-de-presentation/

Il n’existe pas/peu de poêles de masse documentés / auto constructibles pour les petits habitats. Souvent, ceux-ci utilisent donc un poêle qui n’est pas correctement dimensionné pour leur habitat. Hors un poêle à bois bien dimensionné, c’est important pour éviter toute pollution de l’air. Un poêle en sous tirage (faire traîner une flambée) ou en sur tirage (trop d’oxygène) fait baisser le rendement du poêle et augmente l’émission de particules fines.

Le feu dans la cheminée, c’est ce qu’il y a de pire. Seulement 15 % du bois brûlé sert réellement à chauffer. À 85 %, il part dans les fumées, produit des gaz polluants et des émissions de particules fines très élevées. Ce mauvais rendement entraîne une surconsommation de bois importante et encrasse vite le conduit. À titre de comparaison, se chauffer une seule journée avec du bois dans la cheminée émet autant de particules fines que parcourir 3 500 km avec une voiture diesel.

Source quechoisir.org

Retour sur le premier hiver dans la paillourte

Graphique de ~24h dans la paillourte sans chauffe le soir en hiver (jaune = température extérieure, rouge = température intérieure, bleu = température local matériel solaire)

La température baisse de 1,5° à l’intérieur de la paillourte (20° à 21h, 18,6 le matin à 9h) alors qu’il fait 0,5°C dehors à 9h ce matin là… Une mini flambée le matin à 10h30 : on a brûlé des chutes de bois (environ 1 petit seau de maçon, ça fait monter la température (trop fort) à 25 en 3/4 d’heure…).

Observations

La température est stable (dû a un habitat bien isolé avec de l’inertie – enduit terre) mais le poêle (un petit mais vieux poêle à bois de 4kW en fonte CHAPPEE qu’on m’a donné) est trop puissant : il chauffe trop vite/trop fort.

On a vraiment pas besoin de beaucoup chauffer dans l’hiver on a brûlé ~2/3 de stère de bois, et quand je dis bois c’est du bois de palette et des morceaux de charpente vermoulue – donc du très léger, peu calorique.

La masse de la paillourte (enduit terre crue, dalle terre crue…) de la maison n’a pas le temps de chauffer : la masse de la maison se réchauffe par rayonnement, hors le poêle n’a pas le temps de chauffer/rayonner qu’il faut déjà l’éteindre car l’air est déjà trop chaud (en moyenne, je dirais que le poêle est allumé à peine 1 heure / jour). Le fait d’éteindre rapidement le poêle n’est pas une bonne chose en terme d’émission de particules fines, mais le poêle n’est pas arrivé à température pour avoir un rendement correcte que nous l’éteignons car il fait trop chaud…

Pourquoi un poêle de masse ?

Avec un poêle de masse la montée en température sera plus douce, il n’y aura pas de surchauffe :

Avec un poêle de masse, les murs se réchaufferont avec le rayonnement de celui-ci, la chaleur sera mieux répartie dans l’habitat et le confort s’en trouvera bien meilleur.

Merci Agir Low-Tech pour ce travail de développement, impatient de le tester dans la paillourte 😉

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