Comme expliqué dans cet article sur les pré-cadres, les linteaux ont été faits avec 2 morceaux de 8×20 en douglas (même section que les pré-cadres), mis l’un sur l’autre sur la tranche. Ils sont assemblés histoire de faire « ensemble » avec 2 plaque d’OSB récupérées dans les poubelles du menuisier. Nous avons isolé les linteaux de portes avec des panneaux de fibre de bois. Ceux-ci sont rigides, ce qui permet d’enduire dessus sans problème.
Isolation des linteaux
Les linteaux sont solidaires du pré-cadre car vissés par le dessous (à travers le pré-cadre) avec de longues vis (6×140), mais aussi avec des équerres sur le pré-cadre. Le linteau est aussi solidaire de la charpente grâce à un feuillard qui entoure la perche posée dessus. Enfin, il est solidaire des murs grâce à des broches en châtaigner. On a ensuite isolé le linteau en panneaux de fibre de bois (les « trous » seront bouchés au terre-paille) :
Les feuillards qui solidarisent la charpente aux linteaux
Les équerres pour éviter le glissement du linteau
Les broches en châtaigner prises sur le linteau (feuillard) et dans le mur à l’horizontal
La fibre de bois (intérieur + extérieur) sur le linteau
La fibre de bois eduite
Nos portes sont en chêne, elles sont toutes largement vitrées. Nous avons choisi de les fixer en « applique extérieure » (pour connaître les différents type de pose, aller voir ce petit wiki de menuisier), pour 2 raisons :
La pose en applique intérieure nous aurait demandé une vigilance particulière aux infiltrations d’eau au niveau du seuil. L’eau étant l’ennemie de la paille, si on peut s’éviter des problèmes c’est toujours bon à prendre…
La pose en feuillure est risquée en paille porteuse : si jamais votre pré-cadre travaille trop (poids de la charpente, mouvement du mur…) vous ne pouvez plus ouvrir vos portes. C’est ce qui est arrivé à un ami qui a construit en paille porteuse, il a dû tout démonter… Au moins avec la pose en applique extérieure il n’y a pas trop de boulot en cas de pépin, et en plus mes pré-cadres sont costauds… (ceinture, bretelle…)
Pose des portes
Un morceau de contre plaqué marine (chute de la lisse basse) a été assemblé à la porte, ce qui permet ensuite de visser la porte en applique. Les portes on été posées avec des cales au besoin pour le niveau (fait au fil à plomb), et il y en avait souvent besoin. En effet les cadres avaient bien travaillé…
Petit béton coulé pour supporté le seuil de la porte et éviter les déformation
Rainure dans le CP marine pour faire passer les ficelles de bottes
Pièce de bois (en CP marine) ajoutée/vissée à la porte
La porte prête à être posée
On voit que le pré-cadre n’est plus du tout à l’équerre… ça a bien bougé… (c’est la pire des 3)
Et voilà la porte vissée sur le pré-cadre
La double porte au SUD
Pour faire l’arrondi entre le mur et le pré-cadre on a mis de la canisse bourrée de paille en vrac, la canisse sert de support pour l’enduit
L’étanchéité sera faite au mastic…
Renfort pour équerre
Après quelques mois, ça bouge toujours au niveau des pré-cadres, les portes sont constamment à re-régler… Je fini donc par ajouter des équerres métalliques sur les pré-cadre pour maintenir l’équerrage. J’aurais dû le faire avant c’est certain ! Une de chaque côté (intérieur / extérieur) aurait été l’idéal. Au lieu de ça, j’en ai rajouté une à l’intérieur + une dans le pré-cadre (mes portes étaient déjà posées et prises dans l’enduit extérieur c’était pénible de tout retiré… ET OUI je n’avais rien qui tenait l’équerrage avant sur mes pré-cadres après la pose des portes, je pensais que « l’ensemble » allait rester cohérent et que le mur de chaque côté allait l’empêcher de bouger… En fait ça bouge… c’est souple…
Petite découpe du pré-cadre pour intégrer l’équerre
Pose de l’équerre dans le pré-cadre
Il a fallu découper un peu la dalle…
Équerre en applique en bas
Équerre en applique en haut
Il semble que le toit ait fini par trouver sa place environ 5 mois après la pose de la charpente. J’ai peut être posé les portes trop tôt, j’aurais dû attendre ces 5 mois (mais ne sachant pas que ça allait durer autant de temps…). En même temps c’était bien d’avoir les portes pour passer l’hiver et mettre la maison hors gel. Donc l’idéal aurait été de trianguler le pré-cadre durant minimum les 6 mois qui ont suivi la pose de la charpente.
Cache misère
Par dessus les pré-cadres, j’ai posé des « cache-misère » en contre plaqué de 3mm (si c’était à refaire, je prendrais du 5mm, plus rigide).
La paillourte est en train de passer du statut de maison à celui de lieu de culte :-p. En effet, elle est maintenant coiffée de son clocheton (un clocher vitré au centre de la charpente réciproque).
On a choisi de faire un clocheton – et non un dôme comme on avait sur la yourte – afin d’éviter les surchauffes de l’été. Le soleil étant plus bas l’hiver, on pourra quand même faire entrer de la lumière. Il y a des chances pour que ça nous apporte moins de lumière que le dôme c’est le compromis avec la chaleur excessive de l’été….
Notre clocheton est composé de 8 faces dont :
5 vitrées châssis fixes
1 vitrée en fenêtre ouvrante oscillo-battante (pour pouvoir aérer)
2 faces closes, isolées, au nord. Elles sont fermées par une plaque d’alu à l’intérieur pour l’effet réfléchissant, histoire de tirer un maximum de bénéfices de la lumière venant du Sud.
On a choisi une seule fenêtre ouvrante parce que les fixes coûtent 2 à 3 fois moins cher, et je pense (j’espère) que c’est suffisant pour faire circuler l’air en en été…
La couverture est faite de tuiles plates. Ça me semblait plus simple de faire des découpes sur des tuiles plates (et il y a beaucoup de découpe à faire sur tous ces petits pans). Au départ, j’étais parti pour faire des bardeaux avec le reste de châtaigner de la charpente, mais j’étais pas certain d’en avoir suffisamment, et vu qu’il y a la sortie de poêle, ça me sécurisait pas trop de mettre du bois à cet endroit.. (ha les peurs..)
Lisse sur la charpente
Pour pouvoir poser notre clocheton, il nous fallait une base « droite », on a donc entrepris de poser une lisse avec 2 couches de contreplaqué collées/vissées, solidarisées avec des tire-fond à la charpente. La charpente réciproque m’aura encore valu quelques suées… En effet, elle n’était pas du tout droite au centre. Après avoir taillé des plats sur ma charpente, je me suis amusé à « caler » les point bas pour avoir une lisse ~droite à la bulle. Ensuite cette lisse est assemblée à la charpente avec des tire-fond.
Mis en place de l’échafaudage
Assemblage des « lunes » en contreplaqué
Voilà le côté le plus haut
Et voilà la différence… waw…
Vue d’en bas (va falloir cacher la misère…)
Ensuite on colle la seconde lisse en quinconce
Qu’on visse
Et on est venu mettre des tire-fond jusqu’à la charpente
Un boudin de géotextile a été rempli de liège en vrac (de reste) aux endroits un peu haut pour faire le lien avec la paille
Pré-assemblage
Le clocheton a été découpé / pré-assemblé au sol pour faciliter son montage une fois là-haut. Les sections de bois sont en douglas. C’est du : 4,5×9,5 pour les « pré-cadres » de fenêtre, du 12,4×12,4 pour les poteaux et du 4,5×14,5 pour les rampants. Voilà un bref schéma de comment ça se passe :
Schéma du clocheton vue en coupe
Et voilà le pré-assemblage :
La seconde couche de lisse posée au sol
Avec un gabarit de fenêtre + 4mm de chaque côté pour la compribande / la marge
Test de la structure (découpée préalablement)
Les fenêtrs sont là !
La face avant (alu)
Test au sol
Simulation, l’EPDM va venir sur le pré-cadre, il sera maintenu en compression
Il y aura une compribande sous la fenêtre et un joint bien sûr
Du coup j’ai entaillé le poteau et le pré-cadre pour y intégrer l’équerre (pour que son épaisseur ne gène pas la pose des fenêtres)
Les poteaux sont pré-assemblés, équerres posées, prêts à être montés
Les rampants
Les fenêtres sont en bois, plaquées alu à l’extérieur. C’est un peu plus cher à l’achat, mais ces fenêtres ne seront pas protégées par un débord de toit, le choix du bois en extérieur ici aurait été très énergivore en terme d’entretien.
Assemblage
Le jour J, un jour presque beau… Où on a tout réassemblé en haut.
La petite charpente tient avec un système de clef sur toute la hauteur au centre (en chute de contreplaqué marine). On a mis du joint sous les fenêtres, mais aussi sous les poteaux, pour que l’eau ne ruisselle pas entre l’EPDM et le poteau jusque dans la maison (au début on en avait pas mis sous les poteaux… c’est arrivé, il a fallu retirer les fenêtres, soulever le tout avec un cric de voiture… bref…)
La structure
A 2 pour poser les ouvertures c’est confort !
La petite charpente
C’est mon papa sous la pluie 🙂
Du bricolage le temps d’insérer la clef
La clef
Les côtés non vitrés (Nord) qui seront isolés et fermés en aluminium
Fin de journée : l’écran est mis, tout est bâché, il fait nuit…
Un écran sous toiture / part pluie respirant (SD 0.02) à été posé le même jour.
Les fenêtres sont fixées avec des grandes vis, jointées avec une compribande et du silicone.
Couverture et sortie de poêle
La couverture est en tuiles plates 17×27 qu’on a récupérées d’occasion (60€ les 600 tuiles jamais montées). Heureusement parce que pour si peu (il nous en fallait ~300), aucun distributeur ne voulait se bouger… On est parti sur une toiture avec une pente à ~35° avec écran sous toiture. L’écran sous toiture nous permettait de diminuer la pente (on a fait au minimum) pour pas faire trop tâche avec le reste du toit à ~18°. Les tuiles sont recouvertes sur 9cm, elle se recouvre donc par 3 fois.. L’écran sous toiture est perspirant, il sera agrafé avec de l’agrafe inox et les liteaux sont cloués par dessus. Ensuite les contre-liteaux sont posés afin d’aménager une lame d’air entre l’écran et les tuiles.
Voilà comment ça se passe :
Il a fallu commencer par découper des demi tuiles (ou 2/3 de tuile plus exactement) pour le bas de pente, puis les percer. En effet, les tuiles que j’ai récupérées ne le sont pas, les tuiles que j’avais vues l’étaient, et j’ai lu qu’il est bon d’en clouer 1/5… je dois en avoir cloué 2/5, un peu plus côté ouest…
Les tuiles récupérées
Découpes des demi tuiles à la meuleuse
Le perçage
Les arêtiers ont été traités avec des tuiles Canal de récup’, montées au mortier chaux (3 sable pour 1 chaux). Au sommet, l’idéal aurait été un poinçons / épi de faîtage (discussion ici) mais outre le fait que l’esthétisme de la chose est discutable, ça coûte vite 200€ (sachant que j’en ai pour 60€ de tuiles pour le tout, ça n’aurait pas eu de sens…) et il n’en font pas à 8 faces irrégulières :-p. J’ai donc pris le parti de monter jusqu’en haut avec des tuiles Canal, j’ai glissé une chute d’EPDM au sommet que j’ai noyée dans un mortier hydrofuge (avec adjuvant donc – pour le sommet seulement). On verra dans le temps, c’était une solution simple et peu coûteuse. La prise de risque est minime, il y a un écran sous toiture en dessous et même si ça devait s’infiltrer, c’est du douglas, il y aurait juste 4m² d’isolant à changer… ça va…
J’ai acheté 1m15 de tuyau double peau pour traverser tout mon rampant et sortir à 40cm au dessus du faîtage (partie la plus haute du toit) pour éviter les perturbations (dans les faits, j’ai pas été si haut, vue la petite toiture ça devrait bien se passer)… Là-dessus, j’ai acheté un solin, un chapeau chinois, un support de fixation… ça fait un gros billet à sortir (~450€). Tout ça peut se bricoler, un tuyau double peau c’est un tuyau dans un tuyau avec de l’isolant ignifuge, un chapeau chinois c’est jamais qu’un bout d’inox avec 3 rivets (plein d’astuces pour faire ces trucs-là dans le manuel du poêlito)… Mais ayant vécu un incendie, maintenant je ne joue plus avec le feu :-p.
Mon écran sous toiture (part pluie) n’était pas ignifuge, donc j’ai découpé un morceau d’aluminium à l’emplacement de la sortie de poêle pour respecter les distances de sécurité avec les matériaux inflammable (8cm pour mon tuyau).
J’ai bricolé un support pour tenir le tuyau d’évacuation en partant de l’achat d’un collier pour haubaner (c’est le moins cher), ensuite j’ai fais des pattes avec des feuillards qui me restaient de la charpente. Le solin lui a été découpé (forcément il en font que des carrés), les bord on été rabattus dans le cas ou l’eau chercherait à s’infiltrer (le mortier des tuiles d’arête n’adhère pas vraiment sur l’inox, c’est donc plutôt sage…)
Le liteaunage (cloué)
Premier rang de tuiles
Et voilà la couverture en tuiles plates terminée
C’est beaucoup beaucoup de découpes… (meuleuse disque diamant)
Les arêtes collées à la chaux
Les tuiles du sommet sont découpées
Le sommet, présentation de mon morceau d’EPDM que je vais noyer dans le mortier hydrofuge
Et voilà le sommet terminé
L’évacuation des fumées du poêle maintenant
Mon bricolage de support de tuyau à base de collier pour haubaner, de tige filetée et de feuillards
Découper un rond sur un plan incliné, c’est pas simple. Méthode triviale : on présente, on coupe, on présente, on ajuste…
La seconde partie
Présentation du solin
Les couleurs du ciel.. Waw… petit cadeau de fin de journée…
Arrêtier autour du solin
Après on passe le tuyau, sa collerette, son chapeau…
et hop le conduit est posé !
Le plaquage alu (vissé et jointé)
Le clocheton terminé (enfin la partie extérieure)
Ha j’ai aussi ajouté un petit grillage pour éviter que les oiseaux ne viennent faire leur nid entre les tuiles et l’écran sous toiture… histoire de pas pourrir mon isolant et que j’ai à recommencer..
Des ressources pour les tuiles plates qui m’ont aidé (c’était la 1ère couverture en tuiles plates et en tuile tout court pour moi…) :
Le clocheton est isolé dans les rampants avec 145mm de panneau de fibre de bois ce qui nous donne un R de ~4. C’est pas foufou comparé à la paille, mais c’était compliqué de mettre plus sans que ça ne paraisse énorme. Bon et c’est aussi sur un cercle de 2m²… comparé au ~49m² de toiture autour, c’est pas grand chose…
J’ai isolé par le dessous. C’était pénible, mais ça m’a permis de mettre rapidement hors d’eau (c’était l’hiver) et de travailler au sec. J’ai constitué des patrons en kraft que j’ai ensuite reportés sur l’isolant. Les rampants ont été fermés avec un contreplaqué.
En guise de frein vapeur, j’ai utilisé du papier kraft « normal ». Je n’ai pas réussi à déterminer le SD de celui que j’ai acheté. Le papier kraft isover vendu avec la laine de verre est donné pour un SD compris entre 1 et 3. Mon kraft étant plus fin j’ai cru bon d’en mettre 2 couches histoire d’être sûr (sans confirmation que ça change quelque chose au SD…). Il faut que le SD intérieur soit 5 fois supérieur à celui du côté extérieur pour que la traversée de l’humidité soit bonne. Mon écran sous toiture a un SD de 0.02 donc même si le kraft fait 1, je suis large de ce côté-là.
Le rampant qui accueille la sortie de poêle a été isolé en laine de verre récupérée d’une fin de chantier (pour son côté ignifuge).
Découpe des panneaux de bois
On commence à les poser
Le frein vapeur scotché
Frein vapeur OK !
Découpe du contreplaqué 10mm
Pose du contreplaqué
On redescend le tout et on huile
Pendant que ça sèche, gabarit pour la tranche « sortie de poêle » en alu et non en contreplaqué (inflammable)
La découpe est pas trop mal
La laine de roche autour de la sortie de poêle (car ininflammable)
Ouverture de la fenêtre
Le clocheton possède une fenêtre ouvrante en oscillo-battant. J’ai cherché plusieurs moyens « lowtech » de l’ouvrir (tringle, vis sans fin, câble…) mais rien de satisfaisant. J’ai donc opté pour le moteur électrique. De toute façon, avec mes panneaux solaires, c’est ok : le moteur consomme peu et la fenêtre sera surtout actionnée l’été (période de quasi abondance en électricité solaire…)
Coût humain et financier
Temps passé : ~25 jours homme
Au total pour ce clocheton j’en ai eu pour ~2700€ (une grosse partie de ce coût était inclus dans le 1er bilan de fin de chantier)
Fenêtre pour clocheton
1 588 €
Bois clocheton
240 €
Lisse clocheton
170 €
Isolant clocheton
45 €
Sortie poêle
453 €
Moteur fenêtre
153 €
Part pluie / écran sous toiture
30 €
Tuile plate (occasion)
60 €
Premiers retours
Ce mini édifice sur le petit édifice m’aura pris beaucoup de temps. Je suis content du rendu, la lumière à l’intérieur est bien présente (même plus que ce que je m’étais dit) mais c’est pas aussi lumineux qu’avec le dôme de la yourte. Ça évitera par contre j’en suis sûr les surchauffes de l’été (on peut pas avoir le beurre et l’argent du beurre et…). Ceci étant, pour la lumière, c’est compliqué de se rendre compte car les enduits intérieurs vont être éclaircis avec l’enduit de finition, idem pour la dalle. Je tâcherai de faire un article après 1 ou 2 ans pour revenir sur ce point.
Si c’était à refaire, j’envisagerais peut être de faire un dôme comme la yourte mais en verre avec une partie ouvrante (indispensable pour l’aération) et un sur-toit démontable qui serait mis juste l’été. Même si combiner « aspect démontable » et « résistance en cas de grand vent » n’est pas toujours simple, ça pourrait valoir le coup d’essayer parce que je pense (pure spéculation) que ça peut être moins de temps et d’argent à fabriquer…
En continuant à utiliser le site, vous acceptez l’utilisation des cookies (au chocolat) Plus d’informations
Les cookies sont utilisés à des fin de statistique de visite du blog sur une plateforme indépendante que j'héberge moi même. Les statistiques sot faites avec un logiciel libre. Aucune information n'est redistribué à google ou autre. Je suis seul autorisé à lire ces informations