Je vous propose une petite journée d’initiation/ au poêle de masse. Vous repartirez avec les clés pour mieux comprendre et faire le bon choix pour votre contexte. Cette journée est organisée chez moi, à la paillourte dans le 44, au chaud prêt de mon poêle de masse (en espérant qu’il fasse suffisamment froid pour qu’on l’allume 😉 .
Bien sûr il y sera question du MiniMasse : est-ce qu’il sera adapté à votre projet… Mais pas que, si ce n’est pas le cas, nous discuterons les autres possibilités qui s’offre à vous.
Le savoir partagé :
Compréhension des éléments de base du « confort thermique »
Comment fonctionne un poêle de masse ? (on ouvrira le capot du mien)
La capacité à déterminer un besoin de chauffage sur un habitat donné (en fonction de sa composition de mur, volume, situation géographique…)
Sur ce point si vous avez un projet personnel, nous travaillerons dessus, lisez ce document afin de venir avec toutes les informations nécessaires.
La capacité à déterminer quelle serait la consommation de cet habitat
Est-ce qu’un poêle de masse est adapté à mon habitat
Quelle options s’offre à moi (auto-construction, kit, artisan…)
Et plein de petits points comme la production d’eau chaude, la cuisson (four blanc/noir…) mini atelier pratique de maçonnerie de briques réfractaires
Le coût, la rentabilité ;
Une vidéo « replay » de la formation sera mis à disposition ;
En transport en commun : Vous pouvez venir jusqu’en Train sur Nantes, il y a un Car (ligne 301 aleop) qui part de la gare SNCF de Nantes pour venir jusqu’à Rouans.
Pour vos questions poêles de masse : un forum dédié aux poêles de masse open source existe ! Venez discuter du MiniMasse, du poêlito et compagnie… forum.poeledemasse.org
J’en avais parlé, et bien c’est fait ! Je suis allé passer 4 jours au labo d’Agir Low-Tech pour fabriquer leur prototype de poêle pour petit habitat et j’ai participé à son développement en effectuant tout un tas de tests/mesures. Ce premier prototype est arrivé dans ma paillourte en janvier 2021.
J’ai déjà expliqué le contexte, les observations qui justifiaient mon envie de retourner vers « un poêle de masse » dans cet article, je ne vais donc pas revenir dessus. Beaucoup m’ont demandé « mais pourquoi tu ne refais pas un poêlito comme pour ta yourte ? ». Plusieurs raisons : La force du poêlito réside dans son côté masse/inertie démontable pour pouvoir être facilement déménager. Ici il s’agit d’un habitat fixe (la paillourte). Le poêlito, sans banc affiche un rendement de 70% ce qui à aujourd’hui la limite basse pour la commercialisation d’un poêle… On peut mieux faire. A l’usage le poêlito est un foyer ouvert qui demande de la surveillance durant la flambée, un foyer fermer apporte un confort d’utilisation non négligeable pour moi..
Voici les caractéristiques de ce petit poêle de masse :
Conçu pour 3kg de bois par flambée
Conçu pour des bûches de 33cm installées à la verticale
Les briques sont collées au coulis argileux, c’est donc démontable (en quelques heures)
Avertissement : Cet article, contrairement aux autres sur ce blog ne va pas être détaillé pour éviter la reproduction. En effet, à l’heure où s’écrit ces mots, ce poêle est un prototype, il n’est pas terminé, il va très probablement y avoir des modifications à lui apporter. Quand il sera « présentable » (bon rendement, pollution minimum…), une documentation fournie (pour reproduction) sera rédigée, c’est le but… donc comme dit la formule consacrée : « NE FAITES PAS CA CHEZ VOUS » 🙂
Voici comment j’utilise le poêle : 1h de feu par jour maximum ; 3kg de bois (feuillu, du chêne ici) allumé par le haut avec des petits morceaux des palettes coupés finement. La flambée est souvent autour des 18-20h histoire de profiter de la zone de cuisson et de la petite chaleur qui fait du bien le soir en rentrant.
Montage du poêle chez Agir LowTech
Fabrication / montage
En décembre, je me suis rendu 4 jours dans le labo de test d’Agir Low-Tech pour fabriquer/monter/tester leur poêle pour petit habitat. La fabrication est plutôt sommaire puisque c’est un poêle en brique réfractaire, il s’agit donc principalement de découpe de brique. Merci à Florian qui a assemblé/découpé/soudé toute la métallerie sur mesure (plancha, porte, couvre joint…) pendant qu’avec Guillaume nous découpions les briques et montions le poêle. Voici quelques images :
Quelques tests
Une fois terminé, nous avons pris le temps d’effectuer 2 flambéees avec analyse de combustion. Ces analyses sont prometteuses mais pas encore parfaites. Les défauts observés semblent pour le moment de « bons défauts » (dans le sens corrigeables) et ces premières analyses sont à prendre avec du recul car les conditions n’était pas optimum (en effet le mortier n’était pas sec, donc beaucoup de vapeur d’eau se dégageait).
Le (re)montage à la maison
De retour à la maison mon père est venu m’épauler pour le remontage du poêle.
Tests et retours d’expérience
Je contribue en ayant installé le poêle chez moi pour faire des retours d’expériences « en situation réelle » et de faisant des tests, des tests, des tests…
Caractériser la chaleur dégagée
Banc de test
Agir LowTech souhaite que son poêle soit aux normes. Il va ainsi falloir le faire passer en labo. Vu que ça coûte cher, il faut s’assurer que ça va passer… Pour « faire comme au labo » et tenter de satisfaire la norme NF EN 15250, j’ai conçu ce petit banc de test à base de raspberry pi zéro, de sonde ds18b20 et de quelques thermocouples :
Le détail du code source du projet « banc de test » avec schéma de câblage / code source et compagnie est disponible à cette adresse :
J’ai scanné le poêle sous différents angles à la caméra thermique sur toute une flambée. Voici ce que ça donne en vue de face :
La combustion est belle ?
Je n’ai pas pu me procurer d’analyseur de combustion mais j’ai pu observer quelques éléments.
J’ai filmé la cheminée durant une flambée complète :
Verdict : très très très très peu de fumée, faut vraiment être très attentif pour en voir. Même moi quand j’étais sur le toit à 1m de la cheminée, c’était à peine perceptible, à quelques moments j’ai vu une mince fumée blanche mais c’est tout… ce qui est plutôt très bon signe de bonne combustion/non pollution – à voir si les analyses de combustion le confirment…
Cuisson
Agir LowTech s’est donné pour objectif de répondre aux besoins en chaleur et cuisson… Le poêle est donc doté d’une « plancha » de cuisson et d’un mode « four » dans le foyer.
Plancha
La « plancha » de cuisson permet de faire mijoter des petits plats. Après quelques réglages, la puissance obtenu est satisfaisante. La durée du feu étant de ~1h, et la plancha étant froide durant le ~premier 1/4 d’heure, on dispose de 3/4 d’heure de chaleur vive (ensuite la puissance restituée est largement suffisante pour faire mijoter, mais plus pour saisir…)
En l’état ça fonctionne très bien pour faire une poêlée de légumes.
17 minutes après allumage du feu, les oignons commencent à frémir ;
47 minutes après allumage du feu, c’était cuit.
Four
Belle surprise pour moi qui ne soupçonnait pas qu’on puisse cuisiner dans le foyer. Dans le poêle de masse, la chaleur reste aux alentours des 190°C pendant une bonne heure à l’intérieur du foyer. Test du cake approuvé :
User comments
Le cake sort doré, bien cuit, c’est parfait. On a aussi fait du céleri rôti, des gratins…
Le cake n’est pas le plus facile à cuire dans un moule rectangulaire, mais je n’avais pas de plat plus bas (et donc plus large…) qui correspondait aux dimensions du poêle. En effet, l’inconvénient de ce « four », c’est qu’il n’est pas très grand, on peut y glisser 2 plats à cake mais pas de plat à tarte standard (le foyer fait ~20cm de large).
Comment je m’en sers : à la fin de la flambée, je ferme l’arrivée d’air pour que les braises s’éteignent, je pose un morceau de brique sur les braises, ce qui permet au plat de reposer sur cette brique et sur le « seuil » de la porte.
Attention toutefois à ce que le plat soit bien positionné au-dessus du foyer, et pas trop sur le seuil de la porte car la chaleur y est moins vive – il pourrait y avoir des différences de cuisson. Aussi, si le plat doit être plus mijoté que saisi, il faut attendre 1/2h-1h avant de le mettre dans le four après la flambée pour que la chaleur baisse un peu.
Voici un relevé de températures à l’intérieur du foyer (dans le four). La minute 0, c’est l’allumage du poêle ; la minute 54, c’est la fin de la flambée et le début de la cuisson dans le four ; la minute 96, l’ouverture de la porte car fin de la cuisson du cake :
Minutes
54
59
64
70
75
80
86
91
96
102
107
Température dans le foyer
261
234
215
205
193
192
180
181
107
178
147
Comparaison poêle en fonte VS poêle de masse
A gauche le poêle d’Agir Low-Tech juste monté et, à droite, le poêle en fonte CHAPPEE
J’ai chauffé le premier hiver avec un petit poêle en fonte CHAPPEE 4kW. Au cours du 2ème hiver, au mois de janvier (en plein hiver donc), j’ai monté le poêle de masse d’Agir LowTech conçu pour les petit habitats. Donc j’ai pu comparer ces 2 « modes de chauffage » qui utilisent le même combustible, le bois, mais qui ne restituent pas son énergie de la même façon.
Edit 2024 : une vidéo a été réalisé pour mieux comprendre ce point : https://forum.poeledemasse.org/t/video-sur-le-confort-thermique-fonctionnement/2529
Préambule sur le confort thermique
Pour la suite, je vais notamment parler des températures des murs, car c’est un des facteurs du confort thermique (je parle des autres critères du confort thermique ici). Je détaille ce point car un poêle de masse « rayonne » (chaleur) et de ce fait, réchauffe les murs. Ce que ne fait pas (ou moins) un poêle « classique » qui, lui, réchauffe l’air (chaleur par convection).
Le thermomètre affiche une valeur qui peut différer de votre ressenti. En effet, la température ressentie est une moyenne entre la température de l’air et la température des parois (temp ressentie = (temp de l’air * temp paroi) / 2). Prenons l’exemple d’une maison en pierre sans isolant, l’hiver. Imaginons que votre mur de pierre soit à 14°, vous allez devoir chauffer à 20° pour avoir un ressenti de 17°. Alors que si la paroi était plus chaude (16° car isolée par l’extérieur par exemple) on atteindrait le ressenti de 17° simplement en chauffant à 18°. L’énergie économisée pour augmenter la température d’un habitat de 2° tout l’hiver est considérable. La température des parois est donc une donnée importante à prendre en compte pour le confort thermique.
Comparaison subjective/de ressenti
Le confort thermique est TRÈS différent, et bien meilleur avec le poêle de masse qu’avec le poêle en fonte :
La première chose, c’est qu’on a pas la surchauffe au moment de la flambée… Surchauffe qui pouvait parfois monter à ~26°C. Bon c’était le moment de se mettre tout nu pour aller sous la douche, mais souvent, on finissait par ouvrir les portes et réchauffer les oiseaux… Avec le poêle de masse, la chaleur au moment de la flambée est douce.
La nuit, la température ne semble quasi pas descendre.
La température reste extrêmement constante, toute la nuit, toute la journée…
Quand on se lève le matin le poêle est encore rayonnant (on le sent) – note : la maison fait 40m2, le poêle est au centre, on est toujours à max 3m du poêle.
Quand on ouvre les portes pour ventiler (nous n’avons pas de VMC), ~5 minutes après avoir refermé les portes, la température est de nouveau la même qu’avant ouverture.
ça peut s’expliquer par les murs chauds / réchauffés par le poêle de masse. Ce n’était pas le cas avec le poêle en fonte, on avait plus l’impression d’avoir « perdu des calories ».
Le sol est clairement plus chaud / plus agréable avec le poêle de masse. Avec le poêle en fonte, même avec des chaussons on pouvait ressentir le frais.
Mon amie a des problèmes de circulation sanguine, elle a souvent les extrémités froides, plus tant avec le poêle de masse (hasard ou pas….)
ça peut s’expliquer par le fait que la chaleur par rayonnement apporté par le poêle de masse est une chaleur par infra-rouge qui nous traverse (contrairement à la chaleur par convection, qui nous réchauffe en surface).
Comparaison chiffrée
Je me suis amusé à faire une mini étude sur le comportement thermique de ma maison (la paillourte) avec ces 2 modes de chauffages au bois que sont : le poêle en fonte et le poêle de masse.
Note : Ici, je compare seulement 2 échantillons (2 soirées), mais j’ai plusieurs échantillons de données et le constat global est identique. Et ici, c’est le constat global, pas le détail de la mesure, qui nous intéresse.
Qu’est-ce qui a été mesuré :
Température des murs
Importante dans le confort thermique comme dit précédemment
Température de l’air intérieur
Température des parois du poêle (moyenne)
Celle-ci montre le rayonnement du poêle (la chaleur qu’il dégage)
Température de l’air extérieur
Remarques :
Dans les 2 cas, la même quantité de bois a été brûlé (3kg de bois sec à moins de 20% d’humidité) soit environ ~12kWh d’énergie ;
Les 2 flambées durent environ 1h.
Résultats avec le poêle en fonte CHAPPEE (note : température du poêle sur axe Y secondaire – à droite) :
Résultats avec le petit poêle de masse tiny d’Agir LowTech (note : température du poêle sur axe Y secondaire – à droite) :
On constate clairement que la température de l’air monte fort durant la chauffe du poêle en fonte (+3.9°C en 1h30) alors qu’elle monte très progressivement sur le poêle de masse (+1,3°C en 1h30) ;
On constate aussi que la température de l’air de départ, (~17°C avant flambée) est de retour au bout de ~5h avec le poêle en fonte alors qu’avec le poêle de masse, celle-ci n’est pas redescendu au bout des 20h de prise de mesures… Donc pour la même quantité de bois, la chaleur est présente plus longtemps…
La température des murs (bleu clair et mauve)
Avec le poêle en fonte : presque comme pour l’air, la température des murs monte rapidement (+2,5°C durant la flambée), mais elle commence à redescendre dès que le feu est éteint,
Soit la sonde prend en partie la température de l’air et ne reflète pas complètement la température du mur – ça doit être le cas, car elle était « en surface » et non « dans le mur » soit le mur est chaud seulement en surface et non en profondeur donc se refroidit plus rapidement ;
Avec le poêle de masse, la température monte peu durant la chauffe (+0,4°C) mais continue d’augmenter légèrement après que le feu soit éteint.
La température moyenne des parois du poêle (en vert sur l’axe de droite des graphiques)
Avec le poêle en fonte, on fait un bon de +374,3°C pour atteindre une température de surface de 392°C au max (ne surtout pas poser la main…). Celle-ci retombe très rapidement après arrêt du feu : 50% de cette chaleur à disparu après 30 minutes à partir de la fin de la flambée ;
Avec le poêle de masse elle monte de +51,6°C pour atteindre une température de surface moyenne de 76.6°C max. 50% de cette chaleur est encore présente 10h après la fin de la flambée.
Limites :
La température extérieure (en orange) n’est pas identique sur les 2 études. Il est donc difficile de comparer, mais encore une fois c’est le « mouvement général qui était visé » – je suis pas dans un labo…
La température des murs (bleu clair et mauve) part de plus haut sur l’étude du poêle de masse parce qu’il avait déjà fait son job, à savoir réchauffer les murs… donc les murs étaient plus chauds… (même remarque qu’au-dessus, c’était en situation réelle et non en labo…).
Les ressentis sont confirmés par les chiffres : les murs sont nettement plus chauds, plus longtemps, et ne baissent pas en température entre 2 feux. Ce qui me fait me dire que le poêle est légèrement sur-dimensionné pour mon habitat. D’ailleurs, je n’ai jamais eu besoin de faire 2 feux par jour durant ce premier hiver.
Conclusion
Je suis hyper content d’avoir ce petit poêle de masse. Il est peut être un chouilla sur-dimensionné (je dis ça car même quand il fait des températures négatives, on ne fait pas plus d’un feu par jour), mais cette chaleur que ça produit (chaleur du poêle douce + chaleur des murs) est tellement agréable.
Sur l’aspect cuisson, je suis un peu frustré, car je ne m’y suis penché qu’en fin d’hiver (on a arrêté de chauffer quotidiennement depuis mi-mars).
Je suis aussi très heureux d’avoir remis le nez dans le chauffage au bois (après ma première expérience de poêlito). Je trouve ça fascinant, hyper complet / complexe, mais passionnant. J’ai beaucoup appris, mais je me sens encore tellement novice (tellement le champ d’apprentissage est grand…).
Grand merci à Guillaume, d’Ecolowtech et Agir Low-Tech qui coordonne ce projet de petit poêle de masse.
Pour vos questions poêles de masse : un forum dédié aux poêles de masse open source existe ! Venez discuter du MiniMasse, du poêlito et compagnie… forum.poeledemasse.org
Je ne suis pas sûr qu’on m’ait appris à faire un feu. J’ai observé, et puis c’est pas si compliqué de faire brûler du bois. Mais se chauffer au bois de façon efficace / sans polluer, je ne savais finalement pas le faire… Ça fait pourtant un petit moment que je chauffe au bois. Mais il m’a fallu monter mon 2ème poêle, et rencontrer des personnes ressources (Agir LowTech) pour vraiment me pencher sur la question (c’était pas trop tôt).
Le chauffage au bois est pour moi le plus écologiquement soutenable. Dans le sens où le bois pousse à côté de chez moi, qu’il n’y a pas de transformation industrielle (coût énergétique pour le pellet par exemple, sans compter le transport…), il est renouvelable, je peux aller le couper/gérer mon bois en toute autonomie/liberté/de façon responsable. De plus, quand je coupe mon bois, vu la sueur que ça génère, je réfléchis 2 fois avant de remettre une bûche dans le foyer pour gagner 1°C de plus le soir avant d’aller me coucher…
Comme toutes les énergies, la plus écologique c’est celle qu’on a pas besoin de produire. Il faut donc viser avant tout l’efficacité de la combustion, chauffer moins, chauffer moins grand (faire des petites maisons quoi ;-). Mais déjà bien utiliser son moyen de chauffage ça permet de s’approcher des rendement annoncé par le constructeur de votre poêle.
Laisser une bûche brûler la nuit en sous tirage. En terme de pollution en particules fines, c’est équivalent à faire 12 fois le tour du périphérique parisien avec un vieux diesel. Guillaume, d’Ecolowtech et Agir Low-Techdétail les explications/les chiffres.
Utiliser un foyer ouvert/cheminée :
Le feu dans la cheminée, c’est ce qu’il y a de pire. Seulement 15 % du bois brûlé sert réellement à chauffer. À 85 %, il part dans les fumées, produit des gaz polluants et des émissions de particules fines très élevées. Ce mauvais rendement entraîne une surconsommation de bois importante et encrasse vite le conduit. À titre de comparaison, se chauffer une seule journée avec du bois dans la cheminée émet autant de particules fines que parcourir 3 500 km avec une voiture diesel.
Pour bien démarrer un feu, il faut préférer un allumage doux, par le haut (appelé aussi Top-Down). Je vous laisse en chercher plus sur le sujet, et vous mets une vidéo explicative sur le « comment faire » :
J’étais pour ma part plutôt sceptique au départ sur cette technique, notamment parce que ça nécessite un allume-feu et ma réaction a été : « encore un truc a acheter… « . On peut fabriquer soit même ces allume-feu avec du marre de café, de la cire (et bien d’autres truc) – même si à l’achat, c’est un poste de dépense extrêmement faible…
Un bon réglage
Les flammes vous parlent, elle vous indiquent notamment si l’arrivée d’air est suffisante ou non :
Les flammes doivent être jaunes et danser doucement.
Si les flammes sont jaune vif et dansent rapidement, c’est que vous êtes en excès de tirage. Il faut diminuer l’arrivé d’air. Sinon les particules de bois sont pas complètement décomposées ou les gaz ne peuvent pas s’enflammer car pas assez chaud.
Les fumées grise en sortie de cheminée sont synonyme de mauvaise combustion. C’est dingue ce truc : demandez à un enfant de dessiner une maison avec une cheminée, il va y dessiner une cheminée avec de la fumée qui en sort… de la pollution en somme… Un début de grille de lecture partager par Guillaume d’Ecolowtech et Agir Low-Tech (plus issus de l’expérience/observation que d’étude donc à prendre avec des pincettes) :
Gris/Marrons en général c’est manque d’air secondaire, beaucoup d’imbrûlés et de particules (d’où la couleur)
Trop de gaz imbrûlés rejeté = rejet de monoxyde de carbone (CO)
Bleu/gris c’est trop d’air et foyer qui monte pas assez en température…
Les particules de bois sont pas complètement décomposées ou les gaz ne peuvent pas s’enflammer car pas assez chaud.
Fumée blanche = condensation = bonne combustion
A noter que des fumées blanches, qui semble se former loin au dessus du débouché, pour le coup c’est de la vapeur qui se condense au contact de l’air froid. Le panache semble devenir de plus en plus dense en s’élevant alors qu’il est transparent à la sortie de la cheminée. C’est le signe d’une excellente combustion :
La vitre est aussi un bon indicateur. Si votre vitre noircie c’est qu’il y a de grande chance que votre feu manque d’air (source). (ça peut aussi venir d’un bois trop qui n’est pas sec). Il n’est pas anormal que celle-ci soit tout de même à nettoyer de temps en temps…
Fermer l’arrivée d’air au bon moment
Quand la flamme n’est plus jaune/orange – quand elle est petite et commence à bleuir – c’est le moment de fermer l’arriver d’air. Si votre poêle est bien étanche (ce qui est souhaitable, sinon vérifiez les joints de portes par exemple) la braise devrait s’éteindre en quelques secondes.
J’avais tendance à laisser complètement se consumer le bois pour qu’il n’y ait pas de charbon, et plus que de la cendre. Guillaume d’Ecolowtech et Agir Low-Tech fait un petit calcul qui démontre que ça revient à laisser un radiateur électrique de 1000W branché dehors… En effet, on laisse s’échapper plus d’air chaud (dû au tirage du poêle qui est chaud) que ne nous en restitue le poêle avec ce qu’il reste comme braise à ce moment là. Du coup, à ce moment-là, on refroidit la maison.
Utiliser un poêle performant
Il est avant tout primordial d’utiliser un poêle à bois performant (bon rendement). Un foyer de cheminée ouvert est une catastrophe écologique, en plus de n’apporter que très peu de chaleur au foyer.
A titre de comparaison, sur les rendements de combustion :
Cheminée fermée/insert : 70 à 85% (mais 30 à 50% pour les anciens) (source)
Poêle à bûche : 70 à 85% (source) (mais 40 à 50% pour les vieux modèles – source) A noter que désormais la norme impose un minimum de rendement à 70% pour que le poêle soit mis en vente
Ici, il est question de rendement de « combustion » = l’énergie dégagée par la combustion du bois.
Le bon dimensionnement de celui-ci par rapport à votre maison est aussi primordial. La tendance est au surdimensionnement « par peur d’avoir froid », et « qui peut le plus peu le moins ». Mais s’il est surdimensionné, vous allez avoir tendance à le mettre en sous tirage, ce qui provoque énormément de pollution aux particules fines.
Je ne vais pas détailler ici comment choisir son appareil, ce n’est pas le sujet mais c’est un point important.
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Le bois
Il est nécessaire d’avoir du bois de chauffage adapté à votre poêle, avec un taux d’humidité inférieur à 20%. Sinon, il va utiliser beaucoup d’énergie pour gazéifier, donc faire baisser la température de combustion (= fumée).
Il faut aussi alimenter son foyer avec la bonne quantité de bois (quantité pour laquelle il a été conçu/optimisé). Pour connaître la bonne quantité de bois pour votre foyer vous pouvez vous référer au manuel de votre poêle. Si vous n’avez pas/plus de manuel vous pouvez vous référer à une méthode plus approximative expliqué sur le blog chauffageaubois.eu.
Si vous surchargez ou sous-chargez le poêle en bois par rapport à ses capacités, celui-ci n’atteindra pas les rendements pour lesquels il a été conçu. Vous allez perdre en efficacité, augmenter en pollution…
Voici une vidéo réalisé sur le combustible du MiniMasse qui résume tout ça :
Les pellets dans tout ça ?
En terme d’autonomie, c’est pas dingue, ça ne pousse pas à côté de chez nous… Le procédé de transformation est énergivore, sans compter le conditionnement, transport… C’est possible de faire ses pellets soi-même, mais bon courage il faut broyer, presser… en gros, il faut des esclaves énergétiques…
MAIS ce type de poêle a le mérite d’être utilisable par n’importe qui (car « automatique ») qui n’aurait (par exemple) pas envie (dommage) de « bien faire »/ »d’apprendre » à bien faire brûler du bois… Du coup, je finis par me dire que dans la balance, un utilisateur de pellets n’est peut-être pas pire pour l’environnement qu’un mauvais utilisateur bois bûche.
A nuancer avec le fait qu’il existe des poêles à bois dits « intelligents » qui sont capables de réguler le tirage correctement pour gagner en rendement/efficacité/moins polluer… ça serait à privilégier par rapport au pellet pour un utilisateur « qui veut pas s’embêter… » (d’autant que ces poêles sont résilients et sont capables de fonctionner sans électricité).
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Nous cherchons des personnes ayant un poêlito sous la main prêt à donner quelques heures et ainsi contribuer à ce projet open source. Une procédure sera fournie, ce n’est pas plus complexe que prendre des températures et les noter dans un tableur… Les données récoltées seront compilées, analysées et publiées sous licence libre bien sûr.
Le poêlito est une solution bien pensée pour les habitats liégés et mobiles car semi démontable. En plus d’être open source c’est une solution largement documentée par son créateur ce qui le rend accessible. Pour ma part j’ai essayé de rédiger un retour d’expérience mais la démarche n’était pas très chiffré… Suite à mon passage chez Agir Low-Tech et à la fabrication de leur prototype de poêle de masse pour petit habitat. J’ai discussion avec Guillaume (d’Agir Low-Tech) et il nous apparaît pertinent de récolter de la donnée (qui n’existe pas à notre connaissance) sur le comportement thermique (restitution de chaleur) du poêlito.
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Agir Low-Tech travaille actuellement sur la conception d’un poêle de masse open source pour les petits habitats (la nécessité première pour avancer vers la sobriété). Contrairement au poêlito, il serait à foyer fermé (ce qui laisse présager un meilleur rendement) & certifié. Côté points communs : ça restera un poêle de masse open source, documenté, accessible financièrement, avec plaque de cuisson et dans le futur il chauffera peut être même de l’eau… Donc si tu es (ou envisages) de vivre en Yourte, en Paillourte, en TinyHouse, ou autre petit habitat, Agir Low-Tech travaille pour toi ! (pour nous 🙂 ).
Pour que ce projet puisse se concrétiser, il leur faut des € car il y a du matériel, des instruments de mesure et des centaines d’heures de travail… alors je vous encourage à donner, parce que développer un poêle ça ne s’improvise pas et pour connaître des acteurs du projet : ça bosse bien et ça partage !!! (merci !)
Il n’existe pas/peu de poêles de masse documentés / auto constructibles pour les petits habitats. Souvent, ceux-ci utilisent donc un poêle qui n’est pas correctement dimensionné pour leur habitat. Hors un poêle à bois bien dimensionné, c’est important pour éviter toute pollution de l’air. Un poêle en sous tirage (faire traîner une flambée) ou en sur tirage (trop d’oxygène) fait baisser le rendement du poêle et augmente l’émission de particules fines.
Le feu dans la cheminée, c’est ce qu’il y a de pire. Seulement 15 % du bois brûlé sert réellement à chauffer. À 85 %, il part dans les fumées, produit des gaz polluants et des émissions de particules fines très élevées. Ce mauvais rendement entraîne une surconsommation de bois importante et encrasse vite le conduit. À titre de comparaison, se chauffer une seule journée avec du bois dans la cheminée émet autant de particules fines que parcourir 3 500 km avec une voiture diesel.
Graphique de ~24h dans la paillourte sans chauffe le soir en hiver (jaune = température extérieure, rouge = température intérieure, bleu = température local matériel solaire)
La température baisse de 1,5° à l’intérieur de la paillourte (20° à 21h, 18,6 le matin à 9h) alors qu’il fait 0,5°C dehors à 9h ce matin là… Une mini flambée le matin à 10h30 : on a brûlé des chutes de bois (environ 1 petit seau de maçon, ça fait monter la température (trop fort) à 25 en 3/4 d’heure…).
Observations
La température est stable (dû a un habitat bien isolé avec de l’inertie – enduit terre) mais le poêle (un petit mais vieux poêle à bois de 4kW en fonte CHAPPEE qu’on m’a donné) est trop puissant : il chauffe trop vite/trop fort.
On a vraiment pas besoin de beaucoup chauffer dans l’hiver on a brûlé ~2/3 de stère de bois, et quand je dis bois c’est du bois de palette et des morceaux de charpente vermoulue – donc du très léger, peu calorique.
La masse de la paillourte (enduit terre crue, dalle terre crue…) de la maison n’a pas le temps de chauffer : la masse de la maison se réchauffe par rayonnement, hors le poêle n’a pas le temps de chauffer/rayonner qu’il faut déjà l’éteindre car l’air est déjà trop chaud (en moyenne, je dirais que le poêle est allumé à peine 1 heure / jour). Le fait d’éteindre rapidement le poêle n’est pas une bonne chose en terme d’émission de particules fines, mais le poêle n’est pas arrivé à température pour avoir un rendement correcte que nous l’éteignons car il fait trop chaud…
Pourquoi un poêle de masse ?
Avec un poêle de masse la montée en température sera plus douce, il n’y aura pas de surchauffe :
Avec un poêle de masse, les murs se réchaufferont avec le rayonnement de celui-ci, la chaleur sera mieux répartie dans l’habitat et le confort s’en trouvera bien meilleur.
Pour vos questions poêles de masse : un forum dédié aux poêles de masse open source existe ! Venez discuter du MiniMasse, du poêlito et compagnie… forum.poeledemasse.org
Sur mon poêlito je dispose une plaque de cuisson grâce à la vitre sur le dessus. Il ne manque pas grand-chose pour transformer cette plaque de cuisson en four. Il vous faut :
Un bout de taule à découper en rond et percé en 3 points : j’ai utilisé des chutes de bidon d’huile, je n’avais pas la largeur nécessaire alors moi elle est en 2 morceaux, mais ça marche pareil…
3 bouts de tiges filetés à introduire dans les trous de la taule
6 écrous pour emprisonner la taule (un dessus et un dessous la taule sur chaque tige)
Une « cloche » : ici une vielle gamelle de cantine
Il faut que la taule soit inclinée afin de faire tourner la chaleur
Voilà le résultat en images avec le « test du gratin » :
La taule inclinée sur ces 3 tiges filetés
On referme avec la cloche
Miracle après 25 min de cuisson, c’est gratiné !!!
Plus de 200°, c’est parfait
Si ça marche avec un gratin, ça doit bien marcher avec une tarte (oui…) :
Tarte crue
Tarte cuite !
Merci à Barnabé qui m’a inspiré pour ce p’ti bricolage
Pour vos questions poêles de masse : un forum dédié aux poêles de masse open source existe ! Venez discuter du MiniMasse, du poêlito et compagnie… forum.poeledemasse.org
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L’association Low-tech Lab, que j’avais déjà rencontré pour le four solaire, à profiter de son lowtechtour pour passer me voir. Le sujet de la visite c’était : le poêlito. Durant leur (chouette) séjour nous avons fabriqué un poêlito 60L afin qu’il le documente.
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