Commande lumière pour percussion (DMX/Raspberry pi)

J’ai un petit groupe de musique dans lequel je fais de la percussion avec petit set Cajon + accessoires, pour faire une mini batterie transportable à vélo… Nous sommes amateurs ; j’ai rejoint le groupe en cours de route, et ils avaient collectivement acheté la table de mixage et la sono pour les concerts. De mon côté, je me suis dit que j’allais mettre au pot en achetant les lumières.

Un jour, à la déchetterie, j’ai trouvé 2 petits projecteurs LED RVB pilotables par DMX : « Algam Lighting SLIMPAR 710 HEX« . Ils étaient hors d’usage, mais après le passage entre les mains d’un ami magicien de l’électronique, ils ont ressuscités 🙂

Je me suis tout de même procuré une interface USB>DMX (Enttec Open DMX USB Interface Bundle) afin de pouvoir piloter mes jouets.

Les projecteurs LED RVB connectés en DMX via USB

Point consommation électrique

Consommation de la sono sur une répète

La consommation électrique est un point important. Nous avons une petite sono qui consomme ~60W de moyenne, avec des pics à 120W. Il nous arrive de jouer en « autonomie » (dans les bois par exemple) sur ma batterie de vélo 48V, avec un convertisseur 48V-350W de chez Victron. Celle-ci nous permet de tenir ~4h de concert sans problème (on a un set de ~1h alors on est large). Les 2 projecteurs LED consomment ~10W chacun, ce qui fait qu’on devrait pouvoir largement jouer notre concert, même avec les 2 projecteurs, même avec 3 rappels 🙂

Console DMX pour Cajon

Je me suis lancé dans la création d’une commande DMX pour mon Cajon. Afin de pouvoir jouer + commander les lumières par le protocole DMX.

Démonstration vidéo

Préparation lumière sur logiciel

Je suis parti sur le logiciel QLC+, qui est open source, plutôt complet (pour ce que j’ai à faire) et léger. J’ai l’ambition de faire tourner ma mini console sur un Raspberry pi. Dans QLC+, je peux préparer des séquences / ambiances par morceau, et passer d’une ambiance à une autre.

Par exemple, sur la capture ci-après – qui correspond au morceau « Tu veux ou tu veux pas », il y a plusieurs ambiances selon si c’est le moment de l’intro, du refrain, d’un solo…. J’utilise les cadres avec pagination pour « passer au morceau suivant ».

Je vous partage mon fichier qxf, qui permet au logiciel QLC+ de « comprendre » ces projecteurs. Je l’ai créé à partir de l’Éditeur d’appareil QLC+ (qlcplus-fixtureeditor) :

Je vous partage aussi mon fichier avec l’enchaînement des ambiances (un morceau par page) dans la console virtuel. Pour une meilleure compréhension…

Les commandes sur Cajon

Je décide qu’il me faut donc 4 boutons :

  • Pour passer à l’ambiance lumière suivante
  • Revenir à l’ambiance lumière précédente (en cas de pépin)
  • Passer à la page/morceau/séquence suivant
  • Taper la pulsation (s’il y a des ambiances qui « clignotent », je veux que celles-ci soient en rythme…). 2 tapes à intervalle suffisent à donner la pulsation, il ne reste qu’à la suivre…. A noter que la pulsation peut être détectée via un micro USB sur le Raspberry Pi avec le Audio Trigger dans QLC+. C’est ce que j’ai finalement privilégié…

Rapidement, je me rends compte qu’il me faudra doubler ces 4 commandes :

  1. 4 boutons accessibles aux mains (si j’ai les pieds occupés)
  2. 4 mêmes boutons accessibles aux pieds (si j’ai les mains occupées)…

Et oui, parce que ça dépend des morceaux… Parfois je fais du cabassa, parfois du cajon…

Voilà le schéma de câblage / branchement sur le Raspberry pi des boutons :

Schéma de câblage / branchement sur le Raspberry

Si vous suivez, vous voyez 3 boutons sur le schéma alors qu’il y en a 4… J’ai changé d’avis en cours de route, et j’ai pas changé mon schéma. Mais vous avez l’idée générale…

Une fois soudé, j’ai tout rangé dans des petites boîtes en chutes de contre plaqué ou autres qui traînaient :

Une fois que mes ambiances sont « calées », et que les connexions sont faites, je peux installer un linux (avec interface) sur un Raspberry pi. Désormais, il me faut faire en sorte que les boutons que j’ai connectés sur le GPIO du Raspberry interagissent avec QLC+.

Option 1 : websockets

Option très propre, puisque QLC+ intègre un websockets (moyennant le lancement avec un « -w » de QLC+) qui permet d’interagir avec le logiciel lancé en tâche de fond par script :

import asyncio
import websockets

async def test():
    async with websockets.connect('ws://127.0.0.1:9999/qlcplusWS') as websocket:
        # Play
        await websocket.send("2|PLAY")
        response = await websocket.recv()
        print(response)
 
asyncio.get_event_loop().run_until_complete(test())

Seulement, toutes les fonctionnalités des consoles virtuelles ne sont pas implémentées… Par exemple, je ne pouvais pas ajuster le tempo (Widget durée).

Option 2 : simuler un clavier

C’est l’option retenue, je simule l’appui sur une touche de clavier quand un bouton est pressé (signal GPIO d’un bouton poussoir). Je m’explique :

QLC+ peut facilement être piloté par clavier, les raccourcis sont facilement paramétrables. Ainsi, j’ai paramétré plusieurs raccourcis :

  • d : démarrer le séquenceur du morceau
    • f : stopper le séquenceur du morceau
    • q : ambiance suivante
    • s : ambiance précédente
  • z : page suivante (morceau suivant)
  • x : allumer le micro pour détecter le tempo
  • w : déterminer la durée (taper le tempo)

Ensuite, pour simuler mes touches de clavier en fonction des boutons pressés (GPIO activé), j’ai fait un petit script en python avec la librairie pyautogui qui simule un clavier, voici les dépendances :

sudo apt install python3-rpi.gpio
pip install pyautogui

Et voici le script

#-------------------------------------------------------------------------------
# Bibliothèques
#-------------------------------------------------------------------------------
import RPi.GPIO as GPIO                 #bibliothèque RPi.GPIO
import time                             #bibliothèque time
from pyautogui import press, typewrite, hotkey 	#clavier virtuel
#-------------------------------------------------------------------------------

#-------------------------------------------------------------------------------
# Configuration
#-------------------------------------------------------------------------------
pin1 = 17                                #broche utilisé en entrée
pin2 = 18                                #broche utilisé en entrée
pin3 = 27                                #broche utilisé en entrée
pin4 = 22                                #broche utilisé en entrée
pinLed = 23                              # Broche de la led
ledUpTime = 500                         # Temps d'allumage de la LED
# Temp de rebond : 
temps = 100                              #valeur attente en msec

#-------------------------------------------------------------------------------
# Préparation
#-------------------------------------------------------------------------------
GPIO.setwarnings(False)                 #désactive le mode warning
GPIO.setmode(GPIO.BCM)                  #utilisation des numéros de ports du
                                        #processeur
GPIO.setup(pin1, GPIO.IN, pull_up_down=GPIO.PUD_DOWN)
GPIO.setup(pin2, GPIO.IN, pull_up_down=GPIO.PUD_DOWN)
GPIO.setup(pin3, GPIO.IN, pull_up_down=GPIO.PUD_DOWN)
GPIO.setup(pin4, GPIO.IN, pull_up_down=GPIO.PUD_DOWN)
GPIO.setup(pinLed, GPIO.OUT, initial=GPIO.LOW) 
                                        #mise en entrée du port GPIO 22
                                        #et activation résistance soutirage
                                        #au ground
# Passer sur Qlight+ si ce n'est pas le cas
print("alt tab")
hotkey('alt', 'tab')
time.sleep(3)                       

#-------------------------------------------------------------------------------
# Lancement
#-------------------------------------------------------------------------------
ledup=False
if __name__ == '__main__':
     GPIO.output(pinLed, GPIO.HIGH) # Turn on
     time.sleep(2)
     GPIO.output(pinLed, GPIO.LOW) # Turn off
     print("Début du programme")        #IHM
     print("Sortie par ctrl-c\n")       #IHM
     try:
         while True:                    #boucle infinie
             # Gestion de l'extinciton de la led
             if (ledup != False) :
                 now = time.time()
                 if (now < ledup+ledUpTime):
                     GPIO.output(pinLed, GPIO.LOW) # Turn off
                     ledup = False
             # Gestion des boutons
             entree1 = GPIO.input(pin1)   #lecture entrée
             entree2 = GPIO.input(pin2)   #lecture entrée
             entree3 = GPIO.input(pin3)   #lecture entrée
             entree4 = GPIO.input(pin4)   #lecture entrée
             if (entree1 == False):       #si touche appuyée
                 GPIO.output(pinLed, GPIO.HIGH) # Turn on
                 print("Press f (Stop séquence)")
                 press('f')
                 time.sleep(0.5)
                 print("BP 1 appuyé")     #IHM
                 print("Press z (Page suivant) - N")
                 press('z')
                 time.sleep(0.5)
                 print("Press d (Start séquence)")
                 press('d')
                 time.sleep(0.5)
                 print("Press x (Allumer le micro)")
                 press('x')
                 ledup = time.time()
             if (entree2 == False):       #si touche appuyée
                 GPIO.output(pinLed, GPIO.HIGH) # Turn on
                 ledup = time.time()
                 print("BP 4 appuyé - T")     #IHM
                 print("w (tape)")
                 press('w')
             if (entree3 == False):       #si touche appuyée
                 GPIO.output(pinLed, GPIO.HIGH) # Turn on
                 ledup = time.time()
                 print("BP 2 appuyé - P")     #IHM
                 print("Press q (Pas prédent)")
                 press('q')
                 time.sleep(0.5)
             if (entree4 == False):       #si touche appuyée
                 GPIO.output(pinLed, GPIO.HIGH) # Turn on
                 ledup = time.time()
                 print("BP 3 appuyé - S")     #IHM
                 print("s (Pas suivant)")
                 press('s') 
                 time.sleep(0.5)
             time.sleep(temps / 1000)   #attente en msec 
     except KeyboardInterrupt:          #sortie boucle par ctrl-c
         GPIO.cleanup()                 #libère toutes les ressources
         print("\nFin du programme\n")  #IHM

Pour le lancement, au démarrage du Raspberry, je place des fichiers « .desktop » dans le répertoire .config/autostart/ de l’utilisateur « pi » que j’utilise pour lancer l’interface graphique.

Le script qui simule le clavier est lancé avec .config/autostart/button-qlcplus-controle.desktop

[Desktop Entry]
Type=Application
Name=button-qlcplus-controle
GenericName=button
Exec=/usr/bin/python /home/pi/DMX/button-qlcplus-controle.py  > /tmp/button-qlcplus-controle.log
Terminal=true
StartupNotify=true

Pour le lancement de QLC+, c’est le fichier .config/autostart/qlcplus.desktop :

[Desktop Entry]
Type=Link
Name=Q Light Controller Plus Web
Icon=qlcplus
Exec=qlcplus -f -k -w -o DMX/fichierQLC.qxw
StartupNotify=false

Retour visuel

Même si c’est pas indispensable, pour savoir où on en c’est pratique d’avoir un retour visuel sur la console virtuelle de QLC+. Ce que j’ai fait, c’est que j’ai mis le Raspberry Pi en mode « Hotspot Wifi » (en gros, comme votre box – des tuto plein le web pour faire ça…), et je m’y connecte avec mon téléphone portable. De là, je peux :

  • Voir la console en mode web (lancer QLC+ avec un « -w »)
  • Voir l’écran avec VNC (sur un téléphone linux, j’utilise AVNC).

Voilà ce que ça donne :

En situation

Des photos en situation :

Boisinière multifonction

L’an passé, j’ai pas mal cuisiné avec un petit rocket de cuisson. C’était plaisant mais un peu limitant en terme de fonctionnement. En effet, je ne pouvais utiliser qu’une casserole ou une cocotte ; pas de four, difficile de mettre un gros bac pour stériliser les bocaux… Un passage au Pyromaniack 2021 m’a bien motivé à bricoler une boisinière extérieure… Quand le temps ne se prête pas au solaire…

Au niveau des cuiseurs feu de bois, dans le paysage LowTech/DIY, je vois surtout deux grands acteurs :

  • Les FEUFOLLET sont très créatifs en la matière (four, plaque, percolateur, plancha…) ;
  • Oxalis qui propose un système pertinent avec un foyer commun et plein de modules/interfaces pour faire four, plaque… (vidéo de présentation)

J’ajoute Bolivia Ini qui vend des cuiseurs à bois plus qu’il ne diffuse de documentation hors stage, même si c’est cuiseurs CBE semble avoir bien analysé : étude 1 étude 2

dusoleildansnosassiettes.com

Ces 2 acteurs font des choses très intéressantes mais pas trop dimensionnée pour mes besoins quotidiens/familiaux. En tout cas, pas pour mon foyer de 3 personnes. J’ai donc opté pour le « Cuiseur multi-combustible » de David Szumilo (Du Soleil Dans Nos Assiettes) . David étant aussi « Monsieur Oxalis« . Grand merci à lui pour ce partage !

Les avantages que j’y ai vu sont :

  • Multi-fonction (four, stérilisateur à bocaux, plaque, plancha…). Du coup : gain de place ;
  • Facile à fabriquer (en 1/2 journée c’est fait ;
  • Peut convenir à un foyer / pour un usage quotidien ;
  • Le côté multi-combustible (bois, pellet…) n’était pas trop attirant au début pour moi, et puis pour le pain j’ai craqué, c’est quand même pas mal…

Le seul défaut que j’y vois (mais qui en fait aussi son point fort), c’est que les gastronomes de cantine (objet central dans la conception), c’est pas simple à récupérer… Les cuistots disent que c’est increvable, donc ça ne se jette/donne pas…

  • Sur le marché de l’occasion, ça se trouve, mais il y a différentes marques et elles ne s’emboîtent pas forcément toutes entre elles… (et c’est nécessaire dans le cas présent). Du coup, pas simple non plus.
  • Sur le marché du neuf : beh c’est du neuf, en Inox (et l’inox c’est rare… est-ce qu’il y en a encore ?).

Et en même temps, c’est cet usage des gastronomes qui m’a plu. Parce que c’est un objet « standardisé » en taille, si bien qu’ils peuvent s’assembler les uns dans les autres et le tout devient multi-fonction. Il n’y a qu’un seul gastronome (le foyer) à vraiment martyriser, les autres restes « en état », ils sont au pire noircis. L’inox présente l’avantage de garantir une bonne longévité au cuiseur, car le métal aurait tendance à se dégrader rapidement avec l’acidité des gaz de combustion / la condensation. Sur ce point David m’a dit :

J’ai 2 ans de recul sur le vieillissement des gastros inox. Ils ont été utilisés lors des stages de 3 jours ici tout les mois, pour faire mon pain tout les 3/4 jours, régulièrement pour la cuisine domestique et la stérilisation de bocaux : en moyenne, chacun a fonctionné une centaine de fois par an, la tenue de l’inox est incomparable avec les cuiseurs bidons dont les phénomènes de condensation altèrent rapidement le métal, à ce jour, aucun signe de faiblesse. La pièce la plus sollicitée est le bas du couvercle isolé car il n’est pas refroidi du fait de l’isolation, il blanchit (donc plus de 700°) à chaque pain et pizzas, pas de déformation ni de rouille, le métal est juste devenu plus orangé.

David Szumilo sur la tenue dans le temps de ce cuiseur.

Les gastronomes / l’assemblage

Quand on achète un gastronome, il y a 2 choses :

  • La largeur est fixe (~300mm)
  • La longueur : 1/1 c’est celui du foyer qui fait ~500mm, puis ça se décline :
    • 1/2, sera 2x moins long que le 1/1 (~250mm), on pourra donc glissé deux 1/2 dans un 1/1
    • 1/3 sera 1/3 moins long que le 1/1 (~165mm)
    • … Vous aurez compris la logique
  • La profondeur : 20cm c’est celui du foyer. Ensuite au choix : 5, 10, 15, 20, 25cm….

Du coup, je me suis dit que c’était génial, hyper flexible ! Qu’une fois le foyer réalisé dans un 1/1 on y place ce qu’on veut dedans. Oui mais…

Et bien oui, andouille que je suis, c’est pas magique… Soit, mais quand même, ce que j’avais imaginé dans ma tête peut quand même prendre forme en réfléchissant 2 minutes. J’ai juste rajouté une bande d’alu que j’ai plié en forme du gastronome 1/1 et le trou est bouché…

A ceci près qu’il faut faire une encoche à la moitié de la longueur pour mettre des 1/2. J’avais prévu de mettre des encoches pour utiliser des 1/3 – 2/3. Mais fnalement, je ne m’en sert jamais…

2 gastronomes 1/1 de marque différentes… Ils ne s’emboîtent pas…

Avertissement sur la récupération d’occasion : En plus d’être une misère parce qu’il y en a peu, c’est souvent très dépareillé. Je me suis fais avoir car tous les gastronomes ne s’emboîtent pas les uns dans les autres. Les dimensions sont standards mais pas les formes visiblement 🙁 dommage…

La fabrication

J’ai plutôt suivi les instructions de David, le créateur, sur le site dusoleildansnosassiettes, rien de bien novateur. J’ai récupéré une vielle table en métal pour faire le support et zou :

Chargement bois

J’ai opté pour un Té en Inox pour la partie chargement bois. David propose une version plus lowtech avec des boîtes de conserves.

La tenue se fait avec 2 tiges filetées, glissées dedans, parce que j’avais ça sous le coude.

Four à pain / Pellés

Tout l’hiver j’ai fais mon pain dans le MiniMasse (petit poêle de masse d’Agir LowTech), et il me fallait de quoi faire mon pain le reste de l’année… J’ai commencé par faire le couvercle isolé :

Le couvercle isolé de vermiculite (pour le four et le stérilisateur) que j’ai riveté au 4 coins

Ensuite, j’ai réalisé une seule réserve à pellets, celle pour la cuisson de mon pain, qui fait 20cm de haut et 10cm de rayon. Elle permet 1h de chaleur. David a documenté pas mal de tailles de réserve pour différents usages/temps/intensités de chauffe.

Avantage du pellet :

  • Combustion constante, propre
  • Pas de surveillance : tu charges, t’allumes, tu reviens 1h après… (particulièrement appréciable pour la stérilisation de bocaux, le pain..)

L’inconvénient :

  • C’est pas gratuit : au départ, cette boisinière, c’était avant tout pour utiliser un déchet que je produis (coupe dans le jardin, chute de bricolage), donc c’est couillon de se retrouver à acheter un sac de pellets… Après, relativisons, un sac de 15kg c’est environ ~20h de feu (dans la réserve de 10cm de diamètre)
  • Écologiquement, le bilan du pellet n’est pas dingue, surtout parce que c’est un produit industriel :
    • Pour répondre à la demande croissante, on broie des arbres pour en faire du pellet (la phase de broyage demande de l’énergie) ;
    • Le séchage du pellet se fait dans des fours… à bois ? 😮 parce qu’en industrie, on a pas le temps, le stockage coûte plus cher que l’énergie d’un four… (là où du bois bûche peut sécher naturellement) ;
    • Il y a peu de chance qu’il soit produit + transformé à côté de chez soi, donc il y a eu du transport (contrairement à un arbre).

Bon voilà, c’est le petit confort pour faire du pain… Sinon, je l’utilise avec mes chutes de bois de bricolage / palettes qui traînent dans le jardin / taille d’arbustes…

Trouver le bon fonctionnement pour mon pain n’a pas été chose simple… j’ai raté pas mal de pain… J’ai un plat en céramique rectangle pour le pain que j’utilise dans mon poêle, donc je voulais rester sur celui-ci. La mise en place des briques est plus subtile qu’il n’y parait. Il y a une grosse brique sur la tranche qui permet d’éviter le contact direct des flammes avec le plat. J’en mets une autre par dessus de façon à ce que le couvercle soit quasi en contact de celle-ci, ça incite les flammes à passer sur le côté, ou dessous la brique. Sinon, ça passe par dessus la brique et le pain ne cuit pas par le dessous (cuisson non homogène). Ensuite, je place 2 petits morceaux de briques pour que le plat repose mais plus ils sont petits, plus ils permettent la circulation des gaz chauds sous le plat. Le plat est relevé tant que faire se peut (quasi à touche-touche avec le couvercle) pour encourager au maximum le passage par le dessous.

Souvent, je commence la flambée avec 1m de conduit d’évacuation. Ça saisit bien le pain et ensuite, à mi cuisson, je retire un morceau (pour ne laisser que 50cm) et j’en profite pour tourner mon plat à 180° pour que la cuisson soit homogène.

Un chapeau

J’ai fait un petit chapeau de conduit parce que la partie cuisson est sous mon débord de toit, au sec, mais pas la partie fumées. Un chapeau peut me permettre de cuisiner s’il pleut un peu… alors j’ai bricolé ça avec des chutes de conduits de poêle et des chutes d’aluminium (inspiration Vital, dans le manuel poêlito).

Meuble à gastronome

Avec le petit meuble à gastro vite fait en chute de planche de terrasse, c’est parfait !

Prix

J’ai acheté des trucs en trop, et des trucs que j’aurais aimé avoir en plus (des petits couvercles 1/2). Mais j’ai fais une petite synthèse de ce que je préconise d’avoir en pour une utilisation familiale (four, stérilisateur, plaque, crêpes…) et on s’en sort en gros pour ~260€ en neuf pour le gros du matériel (j’ai pas compté la quincaillerie) :

Utilisation

Cela fait maintenant plusieurs mois que je l’utilise avec satisfaction, pas quotidiennement mais au moins 3-4 fois par semaines :

Merci encore à David Szumilo (Du Soleil Dans Nos Assiettes) pour le partage de son savoir inspirant !

Batterie de vélo avec des batteries 18650 de récup’ – 1 an après

Mise à jour 2023 : Batterie 18650 récup’ pour vélo : suite et fin

Il y a 1 an, j’ai fabriqué une batterie de vélo avec des cellules 18650 récupérées dans des batteries d’ordinateurs qui partaient à la poubelle. L’article complet : Fabriquer une batterie de vélo avec des batteries d’ordinateurs de récup’ (18650).

Plus d’un an après, après plus de 1000km, j’ai observé une diminution d’autonomie de la batterie de l’ordre de ~20% (à la louche). La batterie est encore largement utilisable : je peux encore faire ~50km d’autonomie. Par curiosité, je l’ai tout de même ouverte pour voir où j’en étais.

Avant de l’ouvrir, je l’ai sollicitée (déchargée) pour voir si certains paquets de 18650 (mon montage c’est 13S6P) étaient significativement bas en voltage. Le constat fût le suivant :

  • Globalement, les 11 paquets du centre étaient à ~3.8V ;
  • A l’extrémité négative (proche du moins) le voltage était à 3.69V (donc plus bas) ;
  • A l’extrémité positive (proche du plus) le voltage était à 3.948V (donc plus haut).

Au vu de ceci, je me suis dit que les cellules proches du « – » avaient été plus sollicitées, et donc devaient être fatiguées. Après un nouveau passage au testeur (OPUS), ce n’est pas du tout ce qui s’est confirmé, c’est même tout l’inverse : les cellules proches du « + » avaient perdu énormément de capacité par rapport à celles proches du « -« . Dans le détail :

Capacité en ~06/2020Capacité en 09/2021Différence
21321255-877
2440636-1804
2108182-1926
20981693-405
24572388-69
24452383-62
Capacité des modules à l’extrémité + de la batterie
Capacité en ~06/2020Capacité en 09/2021Différence
25132494-19
24901991-499
23562248-108
22972259-38
20502011-39
19771779-198
Capacité des modules à l’extrémité – de la batterie

J’ai donc remplacé les 4 des 12 18650 testées qui avaient vraiment beaucoup perdu et j’ai inversé les cellules proches du + et proches du -… L’avenir dira si c’était suffisant…

Schéma des cellules testés

Cette étude ne porte que sur les 2 extrémités (2 groupes sur 13…). Je ne sais pas dans quel état se trouvent les autres cellules au centre. Pourquoi ? Parce que je n’ai pas pris le temps de refaire un test pour toutes les cellules, et aussi parce que le démontage des modules plastiques vruzend n’était pas simple du tout… C’est même franchement pas hyper démontable + certains modules vruzend sont fendus… Pas terrible quoi… (mais j’ai pas trouvé mieux)… Si vous avez, je prends…

Ceci étant fait, après remontage, la batterie tient encore moins la décharge :’-( Est-ce que j’ai déséquilibré la batterie, ou est-ce que les cellules que j’ai mis en remplacement ne sont finalement pas si bonnes que ça, je n’en sais rien… je crois que je ne vais pas passer à côté d’un test complet des cellules…

Bref : faire sa batterie c’est beaucoup de temps, l’entretenir aussi !

Autonomie électrique : Connexion inappropriée = problème dans le temps…

Témoignage d’une bêtise qui aurait pu se finir plus mal que ça, et qui (surtout) aurait pu être évitée.

La bêtise c’est de n’avoir pas utilisé des connexions adéquates (diamètre et donc surface de contact) sur un porte fusible. En gros, le porte fusible était trop petit par rapport au diamètre des cosses à presser.

Récit

Ces 3 dernières semaines j’ai eu quelques coupures. Le convertisseur s’est mis en sécurité et est reparti quelques secondes plus tard. J’ai pensé que c’était le hasard, que le réfrigérateur s’était déclenché en même temps qu’un autre poste de dépense important avec mon système de gestion du surplus (la réactivité d’un appel de courant n’est pas géré…), mais il y avait peut-être autre chose…

Un après-midi, j’ai eu une nouvelle coupure mais cette fois le convertisseur ne s’est pas rallumé. Je suis allé voir dans mon local et le fusible 100A entre le convertisseur et les batteries était fondu :

Il a joué son rôle vous me direz… mais une des connexions (celle de gauche) était desserrée, ce qui a dû causer un arc électrique au vu des dégâts sur le porte fusible.

Au départ je me suis dit que c’était de ma faute, que j’aurais dû, de temps en temps, vérifier le bon serrage de toutes les connexions, celui-ci s’était manifestement desserré. Mais après discussion, le problème de desserrage semble avoir été provoqué par le choix inapproprié du porte fusible (en termes de dimension) pour que les connexions soient optimales (surface de contact) ce qui induit un échauffement de la connexion par effet Joule, qui petit à petit, réduit la pression de serrage, d’où le desserrage à terme (source).

Le méga fuse de remplacement / approprié

Le MiniMasse – (petit) poêle de masse d’Agir Low-Tech – est (en test) à la paillourte

Mise à jour : Le MiniMasse est « prêt » (version béta)

Pour que le MiniMasse (poêle de masse libre de droit) puisse continuer son développement, Agir Low-Tech a besoin de vos dons.

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J’en avais parlé, et bien c’est fait ! Je suis allé passer 4 jours au labo d’Agir Low-Tech pour fabriquer leur prototype de poêle pour petit habitat et j’ai participé à son développement en effectuant tout un tas de tests/mesures. Ce premier prototype est arrivé dans ma paillourte en janvier 2021.

J’ai déjà expliqué le contexte, les observations qui justifiaient mon envie de retourner vers « un poêle de masse » dans cet article, je ne vais donc pas revenir dessus. Beaucoup m’ont demandé « mais pourquoi tu ne refais pas un poêlito comme pour ta yourte ? ». Plusieurs raisons : La force du poêlito réside dans son côté masse/inertie démontable pour pouvoir être facilement déménager. Ici il s’agit d’un habitat fixe (la paillourte). Le poêlito, sans banc affiche un rendement de 70% ce qui à aujourd’hui la limite basse pour la commercialisation d’un poêle… On peut mieux faire. A l’usage le poêlito est un foyer ouvert qui demande de la surveillance durant la flambée, un foyer fermer apporte un confort d’utilisation non négligeable pour moi..

Voici les caractéristiques de ce petit poêle de masse :

  • Conçu pour 3kg de bois par flambée
  • Conçu pour des bûches de 33cm installées à la verticale
  • Il pèse environ 500kg (juste en brique)
  • Plancha de cuisson ainsi que four (dans le foyer)
  • Dimensions : ~66cm x ~66cm x ~90cm de haut
  • Les briques sont collées au coulis argileux, c’est donc démontable (en quelques heures)

Avertissement : Cet article, contrairement aux autres sur ce blog ne va pas être détaillé pour éviter la reproduction. En effet, à l’heure où s’écrit ces mots, ce poêle est un prototype, il n’est pas terminé, il va très probablement y avoir des modifications à lui apporter. Quand il sera « présentable » (bon rendement, pollution minimum…), une documentation fournie (pour reproduction) sera rédigée, c’est le but… donc comme dit la formule consacrée : « NE FAITES PAS CA CHEZ VOUS » 🙂

Voici comment j’utilise le poêle : 1h de feu par jour maximum ; 3kg de bois (feuillu, du chêne ici) allumé par le haut avec des petits morceaux des palettes coupés finement. La flambée est souvent autour des 18-20h histoire de profiter de la zone de cuisson et de la petite chaleur qui fait du bien le soir en rentrant.

Montage du poêle chez Agir LowTech

Fabrication / montage

En décembre, je me suis rendu 4 jours dans le labo de test d’Agir Low-Tech pour fabriquer/monter/tester leur poêle pour petit habitat. La fabrication est plutôt sommaire puisque c’est un poêle en brique réfractaire, il s’agit donc principalement de découpe de brique. Merci à Florian qui a assemblé/découpé/soudé toute la métallerie sur mesure (plancha, porte, couvre joint…) pendant qu’avec Guillaume nous découpions les briques et montions le poêle. Voici quelques images :

Quelques tests

Une fois terminé, nous avons pris le temps d’effectuer 2 flambéees avec analyse de combustion. Ces analyses sont prometteuses mais pas encore parfaites. Les défauts observés semblent pour le moment de « bons défauts » (dans le sens corrigeables) et ces premières analyses sont à prendre avec du recul car les conditions n’était pas optimum (en effet le mortier n’était pas sec, donc beaucoup de vapeur d’eau se dégageait).

Le (re)montage à la maison

De retour à la maison mon père est venu m’épauler pour le remontage du poêle.

Tests et retours d’expérience

Je contribue en ayant installé le poêle chez moi pour faire des retours d’expériences « en situation réelle » et de faisant des tests, des tests, des tests…

Caractériser la chaleur dégagée

Banc de test

Agir LowTech souhaite que son poêle soit aux normes. Il va ainsi falloir le faire passer en labo. Vu que ça coûte cher, il faut s’assurer que ça va passer… Pour « faire comme au labo » et tenter de satisfaire la norme NF EN 15250, j’ai conçu ce petit banc de test à base de raspberry pi zéro, de sonde ds18b20 et de quelques thermocouples :

Le détail du code source du projet « banc de test » avec schéma de câblage / code source et compagnie est disponible à cette adresse :

Passage à la caméra thermique

J’ai scanné le poêle sous différents angles à la caméra thermique sur toute une flambée. Voici ce que ça donne en vue de face :

La combustion est belle ?

Je n’ai pas pu me procurer d’analyseur de combustion mais j’ai pu observer quelques éléments.

J’ai filmé la cheminée durant une flambée complète :

Verdict : très très très très peu de fumée, faut vraiment être très attentif pour en voir. Même moi quand j’étais sur le toit à 1m de la cheminée, c’était à peine perceptible, à quelques moments j’ai vu une mince fumée blanche mais c’est tout… ce qui est plutôt très bon signe de bonne combustion/non pollution – à voir si les analyses de combustion le confirment…

Cuisson

Agir LowTech s’est donné pour objectif de répondre aux besoins en chaleur et cuisson… Le poêle est donc doté d’une « plancha » de cuisson et d’un mode « four » dans le foyer.

Plancha

La « plancha » de cuisson permet de faire mijoter des petits plats. Après quelques réglages, la puissance obtenu est satisfaisante. La durée du feu étant de ~1h, et la plancha étant froide durant le ~premier 1/4 d’heure, on dispose de 3/4 d’heure de chaleur vive (ensuite la puissance restituée est largement suffisante pour faire mijoter, mais plus pour saisir…)

En l’état ça fonctionne très bien pour faire une poêlée de légumes.

  • 17 minutes après allumage du feu, les oignons commencent à frémir ;
  • 47 minutes après allumage du feu, c’était cuit.

Four

Belle surprise pour moi qui ne soupçonnait pas qu’on puisse cuisiner dans le foyer. Dans le poêle de masse, la chaleur reste aux alentours des 190°C pendant une bonne heure à l’intérieur du foyer. Test du cake approuvé :

Le cake sort doré, bien cuit, c’est parfait. On a aussi fait du céleri rôti, des gratins…

Le cake n’est pas le plus facile à cuire dans un moule rectangulaire, mais je n’avais pas de plat plus bas (et donc plus large…) qui correspondait aux dimensions du poêle. En effet, l’inconvénient de ce « four », c’est qu’il n’est pas très grand, on peut y glisser 2 plats à cake mais pas de plat à tarte standard (le foyer fait ~20cm de large).

Comment je m’en sers : à la fin de la flambée, je ferme l’arrivée d’air pour que les braises s’éteignent, je pose un morceau de brique sur les braises, ce qui permet au plat de reposer sur cette brique et sur le « seuil » de la porte.

Attention toutefois à ce que le plat soit bien positionné au-dessus du foyer, et pas trop sur le seuil de la porte car la chaleur y est moins vive – il pourrait y avoir des différences de cuisson. Aussi, si le plat doit être plus mijoté que saisi, il faut attendre 1/2h-1h avant de le mettre dans le four après la flambée pour que la chaleur baisse un peu.

Voici un relevé de températures à l’intérieur du foyer (dans le four). La minute 0, c’est l’allumage du poêle ; la minute 54, c’est la fin de la flambée et le début de la cuisson dans le four ; la minute 96, l’ouverture de la porte car fin de la cuisson du cake :

Minutes545964707580869196102107
Température dans le foyer261234215205193192180181107178147

Comparaison poêle en fonte VS poêle de masse

A gauche le poêle d’Agir Low-Tech juste monté et, à droite, le poêle en fonte CHAPPEE

J’ai chauffé le premier hiver avec un petit poêle en fonte CHAPPEE 4kW. Au cours du 2ème hiver, au mois de janvier (en plein hiver donc), j’ai monté le poêle de masse d’Agir LowTech conçu pour les petit habitats. Donc j’ai pu comparer ces 2 « modes de chauffage » qui utilisent le même combustible, le bois, mais qui ne restituent pas son énergie de la même façon.

Edit 2024 : une vidéo a été réalisé pour mieux comprendre ce point : https://forum.poeledemasse.org/t/video-sur-le-confort-thermique-fonctionnement/2529

Préambule sur le confort thermique

Pour la suite, je vais notamment parler des températures des murs, car c’est un des facteurs du confort thermique (je parle des autres critères du confort thermique ici). Je détaille ce point car un poêle de masse « rayonne » (chaleur) et de ce fait, réchauffe les murs. Ce que ne fait pas (ou moins) un poêle « classique » qui, lui, réchauffe l’air (chaleur par convection).

Le thermomètre affiche une valeur qui peut différer de votre ressenti. En effet, la température ressentie est une moyenne entre la température de l’air et la température des parois (temp ressentie = (temp de l’air * temp paroi) / 2). Prenons l’exemple d’une maison en pierre sans isolant, l’hiver. Imaginons que votre mur de pierre soit à 14°, vous allez devoir chauffer à 20° pour avoir un ressenti de 17°. Alors que si la paroi était plus chaude (16° car isolée par l’extérieur par exemple) on atteindrait le ressenti de 17° simplement en chauffant à 18°. L’énergie économisée pour augmenter la température d’un habitat de 2° tout l’hiver est considérable. La température des parois est donc une donnée importante à prendre en compte pour le confort thermique.

Comparaison subjective/de ressenti

Le confort thermique est TRÈS différent, et bien meilleur avec le poêle de masse qu’avec le poêle en fonte :

  • La première chose, c’est qu’on a pas la surchauffe au moment de la flambée… Surchauffe qui pouvait parfois monter à ~26°C. Bon c’était le moment de se mettre tout nu pour aller sous la douche, mais souvent, on finissait par ouvrir les portes et réchauffer les oiseaux… Avec le poêle de masse, la chaleur au moment de la flambée est douce.
  • La nuit, la température ne semble quasi pas descendre.
  • La température reste extrêmement constante, toute la nuit, toute la journée…
  • Quand on se lève le matin le poêle est encore rayonnant (on le sent) – note : la maison fait 40m2, le poêle est au centre, on est toujours à max 3m du poêle.
  • Quand on ouvre les portes pour ventiler (nous n’avons pas de VMC), ~5 minutes après avoir refermé les portes, la température est de nouveau la même qu’avant ouverture.
    • ça peut s’expliquer par les murs chauds / réchauffés par le poêle de masse. Ce n’était pas le cas avec le poêle en fonte, on avait plus l’impression d’avoir « perdu des calories ».
  • Le sol est clairement plus chaud / plus agréable avec le poêle de masse. Avec le poêle en fonte, même avec des chaussons on pouvait ressentir le frais.
  • Mon amie a des problèmes de circulation sanguine, elle a souvent les extrémités froides, plus tant avec le poêle de masse (hasard ou pas….)
    • ça peut s’expliquer par le fait que la chaleur par rayonnement apporté par le poêle de masse est une chaleur par infra-rouge qui nous traverse (contrairement à la chaleur par convection, qui nous réchauffe en surface).

Comparaison chiffrée

Je me suis amusé à faire une mini étude sur le comportement thermique de ma maison (la paillourte) avec ces 2 modes de chauffages au bois que sont : le poêle en fonte et le poêle de masse.

Note : Ici, je compare seulement 2 échantillons (2 soirées), mais j’ai plusieurs échantillons de données et le constat global est identique. Et ici, c’est le constat global, pas le détail de la mesure, qui nous intéresse.

Qu’est-ce qui a été mesuré :

  • Température des murs
    • Importante dans le confort thermique comme dit précédemment
  • Température de l’air intérieur
  • Température des parois du poêle (moyenne)
    • Celle-ci montre le rayonnement du poêle (la chaleur qu’il dégage)
  • Température de l’air extérieur

Remarques :

  • Dans les 2 cas, la même quantité de bois a été brûlé (3kg de bois sec à moins de 20% d’humidité) soit environ ~12kWh d’énergie ;
  • Les 2 flambées durent environ 1h.

Résultats avec le poêle en fonte CHAPPEE (note : température du poêle sur axe Y secondaire – à droite) :

Résultats avec le petit poêle de masse tiny d’Agir LowTech (note : température du poêle sur axe Y secondaire – à droite) :

Sources des données : etudePDMAgirLowtech.ods & etudePoeleFonteChappee.ods

Observations des données :

  • Température de l’air (jaune):
    • On constate clairement que la température de l’air monte fort durant la chauffe du poêle en fonte (+3.9°C en 1h30) alors qu’elle monte très progressivement sur le poêle de masse (+1,3°C en 1h30) ;
    • On constate aussi que la température de l’air de départ, (~17°C avant flambée) est de retour au bout de ~5h avec le poêle en fonte alors qu’avec le poêle de masse, celle-ci n’est pas redescendu au bout des 20h de prise de mesures… Donc pour la même quantité de bois, la chaleur est présente plus longtemps…
  • La température des murs (bleu clair et mauve)
    • Avec le poêle en fonte : presque comme pour l’air, la température des murs monte rapidement (+2,5°C durant la flambée), mais elle commence à redescendre dès que le feu est éteint,
      • Soit la sonde prend en partie la température de l’air et ne reflète pas complètement la température du mur – ça doit être le cas, car elle était « en surface » et non « dans le mur » soit le mur est chaud seulement en surface et non en profondeur donc se refroidit plus rapidement ;
    • Avec le poêle de masse, la température monte peu durant la chauffe (+0,4°C) mais continue d’augmenter légèrement après que le feu soit éteint.
  • La température moyenne des parois du poêle (en vert sur l’axe de droite des graphiques)
    • Avec le poêle en fonte, on fait un bon de +374,3°C pour atteindre une température de surface de 392°C au max (ne surtout pas poser la main…). Celle-ci retombe très rapidement après arrêt du feu : 50% de cette chaleur à disparu après 30 minutes à partir de la fin de la flambée ;
    • Avec le poêle de masse elle monte de +51,6°C pour atteindre une température de surface moyenne de 76.6°C max. 50% de cette chaleur est encore présente 10h après la fin de la flambée.

Limites :

  • La température extérieure (en orange) n’est pas identique sur les 2 études. Il est donc difficile de comparer, mais encore une fois c’est le « mouvement général qui était visé » – je suis pas dans un labo…
  • La température des murs (bleu clair et mauve) part de plus haut sur l’étude du poêle de masse parce qu’il avait déjà fait son job, à savoir réchauffer les murs… donc les murs étaient plus chauds… (même remarque qu’au-dessus, c’était en situation réelle et non en labo…).

Les ressentis sont confirmés par les chiffres : les murs sont nettement plus chauds, plus longtemps, et ne baissent pas en température entre 2 feux. Ce qui me fait me dire que le poêle est légèrement sur-dimensionné pour mon habitat. D’ailleurs, je n’ai jamais eu besoin de faire 2 feux par jour durant ce premier hiver.

Conclusion

Je suis hyper content d’avoir ce petit poêle de masse. Il est peut être un chouilla sur-dimensionné (je dis ça car même quand il fait des températures négatives, on ne fait pas plus d’un feu par jour), mais cette chaleur que ça produit (chaleur du poêle douce + chaleur des murs) est tellement agréable.

Sur l’aspect cuisson, je suis un peu frustré, car je ne m’y suis penché qu’en fin d’hiver (on a arrêté de chauffer quotidiennement depuis mi-mars).

Je suis aussi très heureux d’avoir remis le nez dans le chauffage au bois (après ma première expérience de poêlito). Je trouve ça fascinant, hyper complet / complexe, mais passionnant. J’ai beaucoup appris, mais je me sens encore tellement novice (tellement le champ d’apprentissage est grand…).

Grand merci à Guillaume, d’Ecolowtech et Agir Low-Tech qui coordonne ce projet de petit poêle de masse.

Page d’appel aux dons du projet pour que ce poêle de masse pour petit habitat open source puisse voir le jour : https://agir.lowtech.fr/t/pdm/projets/tiny/fiche-de-presentation/

Licence : C C BY SA

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Toilettes sèches à litière (théorie et pratique)

Cela fait maintenant plusieurs années que je suis passé aux toilettes sèches et j’en suis très heureux. C’est même ce qui fait le plus « sens » dans ma démarche globale, ce sur quoi il me serait difficile (intellectuellement) de revenir. Un élément déclencheur dans ma prise de conscience à ce sujet, ça a été le spectacle du fabuliste Pistil qui, entre 2 fables, avait déclamé pour chauffer la salle :

Est-ce que vous êtes tous fiers de chier dans de l’eau potable ?

« Ouaii…  » heuu… ha mince.. c’est vrai ça…

En résumé, les toilettes sèches c’est une bonne chose car :

  • Simple / pas cher
  • Pas besoin d’eau potable
  • Pas besoin de retraitement d’eaux noires/vannes (les pires, d’autant qu’elle ne sont que très partiellement épurées… )
  • Pas de déchets (+ pas de transport de ces déchets) mais de l’engrais (compost).

Il est possible de polémiquer sur les panneaux solaires, le moyen de chauffage le plus écolo et compagnie, autant je n’ai jamais entendu de débat construit / argumenté autour de l’aspect écologiquement soutenable des toilettes secs à litières C’est a mon sens la seul vrai bonne solution soutenable.

Les idées reçues / questions fréquentes

Il faut passer aux toilettes sèches pour économiser l’eau

Même si dans les faits : oui, l’eau potable est précieuse, l’argument principal pour aller vers des toilettes sèches n’est pas l’économie d’eau (même si c’est toujours ça de pris). Par contre, la diminution de pollution est significative car 90 % de la pollution azotée d’un ménage sont dus aux toilettes à eau.

En effet, il n’y a pas de bonne méthode pour épurer les eaux-vannes (eau caca+pipi). Le gâchis est fait au moment où les eaux-vannes sont mélangées avec les eaux grises (savonneuses…) avant épuration. Ce gâchis est irréversible (source).

Les toilettes sèches, ça pue !

Si vous avez l’image des toilettes sèches de festival ou 10 000 festivaliers passent en 2 jours… alors là oui, ça pue. Mais rappelez-vous le temps des toilettes chimiques, c’était bien pire…

Donc non, des toilettes sèches domestiques ne sentent pas si :

  • On recouvre de sciure les excréments : l’humidité favorable à la fermentation et au développement des odeurs est absorbée.
  • Que la vidange du seau est faite régulièrement (~4 jours)
  • Que l’utilisateur met suffisamment de litière (copeau/sciure)
  • Que le seau n’est pas en plastique (le plastique absorbe les odeurs)

C’est légal ?

Les toilettes sèches sont autorisées y compris dans les habitations raccordées au réseau d’assainissement collectif, sous réserve qu’elles ne génèrent aucune gêne pour le voisinage. Les selles et urines doivent être recueillies dans un seau ou une cuve étanche. Arrêté 07/09/20. Ce texte impose aussi :

  • « composter sur une aire étanche conçue de façon à éviter tout écoulement et à l’abri des intempéries ». Il est communément admis que les SPANC (organisme contrôleur) impose un compost sur dalle en ciment. C’est une interprétation du texte. En effet, il est dit « aire de composte étanche » on ne parle pas d’infiltration (donc pas de dalle) (écoulement!= infiltration) (détail pour discuter avec le SPANC)
  • Les sous-produits issus de l’utilisation de toilettes sèches et après compostage doivent être valorisés sur la parcelle et ne générer aucune nuisance pour le voisinage, ni pollution.

Et les traitement médicamenteux ? ça va polluer mon jardin !

Ce que j’aime dans ce type de réflexion, c’est que ce n’est pas terrible de polluer son jardin mais cette même pollution, plus loin… semble invisible.

Il faut savoir que l’assainissement (quel qu’il soit) ne règle pas du tout le problème médicamenteux à l’heure actuel. Joseph Országh, après analyse, a déterminé que les résidus médicamenteux se dégradaient partiellement dans le compost.

Donc en plus de ne pas – trop – polluer son jardin avec les médicaments, on évite aussi de polluer le milieu aquatique…

Et la séparation d’urine, c’est mieux non ?

Non… les matière fécales nécessitent de l’urine pour composter correctement. Pierre l’écoleau, en parle mieux que moi. En gros c’est :

  • Moins lourd à vidanger (si pas d’urine)
  • Moins d’odeur dans les toilettes (si pas d’urine)
  • MAIS : Apparition d’odeur au compost (compost difficile sans urine)
  • ET SURTOUT : Azote pas assimilé : on ne règle pas le problème de pollution du milieu aquatique…

Et le papier toilette, on le met où ?

Le papier toilette est ce qui se dégrade le plus rapidement, vous pouvez donc le mettre dans les toilettes, comme dans des toilettes à eau potable. Préférez utiliser un papier toilette, ni coloré, ni blanchi, ni parfumé, pour éviter de polluer votre compost (à noter que cette préférence devrait aussi avoir lieu dans des toilettes à eau pour ne pas polluer les cours d’eau / les champs… même si la pollution plus loin semble invisible…).

Il faut un grand jardin pour ça.

Il faut un jardin, c’est plus pratique (même si on peut rêver d’une collecte de compost de toilettes sèches municipales en ville ou de points de dépôt…) MAIS il n’est pas nécessaire d’avoir un GRAND jardin. Un compost de 2m3 suffit pour 4 personnes (c.f. plus bas le dimensionnement du compost), soit une emprise au sol de 1mx2m et un compost de toilettes sèches n’émet pas d’odeur s’il est équilibré (j’en parle après).

C’est parti ?

La litière

Un mélange sciure et copeau est à plébisciter. Si c’est uniquement de la sciure de bois (poussière) ça va s’agglomérer et pas bien composter, les copeau aide à l’aération du compost, mais la sciure à un meilleur pouvoir absorbant.

Faites le tour des scieries / ébénistes autour de chez vous (ils utilisent plus certainement du bois massif), sinon les menuisiers (mais souvent il y a un mélange avec OSB/agglo…). C’est souvent un déchet pour eux, que peu valorisent (à moins d’avoir de gros volumes et de les transformer en bûches compressées). N’hésitez pas à donner en échange…

Le compost

Contrairement aux toilettes à eau qui génèrent des déchets (une eau souillée à jamais), les toilettes sèches à litière génèrent de l’engrais !!! Le tout sans transport, tout est fait sur place… C’est pas formidable ?

Un compost qui ne sent pas est un compost équilibré. Équilibré en carbone (matière morte : feuille, carton, foin…) et azote (matière fécale, urine mais aussi déchets alimentaires). Il doit aussi être brassé / aéré / couvert pour réguler l’humidité et un peu arrosé l’été en cas de sécheresse, si jamais celui-ci est en plein soleil (un composteur à l’ombre c’est toujours mieux).

Quand on verse le seau de compost on couvre avec du carbone (feuille morte, paille, foin, herbe séchée…) : ça coupe quasi instantanément les odeurs.

Le dimensionnement, selon l’ADEME:

Composition de la famille (nombre de personnes)Vidange des excrétas (en kg/j)Vidange des excrétas (en kg/an)Volume minimum du composteur (en m3)
31.73631.50.6
42.639600.96
4 (travail à domicile)3.3712301.2
52.529200.92
source ADEME

Dans l’étude, il est aussi dit :

Par retour d’expérience, au bout d’un an la réduction de volume est d’environ 1/5.

Un composteur de 1,5 m3 minimum est conseillé pour une famille de 4 individus pour un an de remplissage.

L’étude décortique aussi le bilan microbiologique. C’est intéressant d’avoir des chiffres sur la destruction de ces bactéries après compostage.

Au minimum il faut 2 bacs, un bac de compost qu’on alimente + un bac de compost au repos. Il est possible d’ajouter un 3ème bac et donc d’allonger le repos du compostage. Ce 3ème bac donnera du terreau.

Il est préconiser d’attendre 18 mois (après mise au repos) avant dépendre du composte dans un potager ; cette durée peut être réduite à 9 mois pour les parterres ornementaux / les arbres…

Fabrication de toilettes sèches « type cube »

Il y a une quantité de modèles sur internet. J’aime bien celui-ci car son volume est optimisé et donc peu encombrant, il est déplaçable, facile d’installation (il n’y a qu’a le poser par terre).

Vous trouverez de nombreux sites qui proposent des tutos sur les toilettes sèches, voire l’achat de toilettes sèches (autour de ~250-400€).

De mon côté j’en ai fabriqué une petite série type « cube » pour des amis. En vrac dans la conception :

© fabuloustoilettes.com
  • Un seau avec un départ de anse sous le niveau du seau (illustration) : ça évite d’ajouter une bavette ;
  • Un seau en INOX : c’est cher mais ça ne garde pas les odeurs contrairement au plastique et vous le garderez toute la vie !

Choisir la bonne taille du seau, attendre sa livraison et faire le « cube » en fonction du seau me parait le plus adapté.

Choisir la taille de son seau :

Volume15L20L30L
Idéal pour2 personnes3 personnes4 personnes
Fréquence vidange à 2 personnes4 jours6 jours
8 jours
Fréquence vidange à 3 personnes3 jours4 jours
Fréquence vidange à 4 personnes4 jours
Poids plein8 kg10 kg12 kg

Plus la vidange est régulière, moins il y a de chance d’avoir d’odeur, moins le seau est lourd… mais plus fréquente est la corvée… Il est donc de bon ton d’installer le compost non loin des toilettes.

Niveau comptable :

  • 3-4h de fabrication
  • ~210€ de matériaux neufs et sans lésiner (option contreplaqué 3 plis + seau inox, soit de « très belles toilettes »…)
    • Ici, le choix du neuf a été fait pour faire une petite série pour des amis.
    • Mon précédent modèle de toilette m’avait coûté 0€, j’avais même fabriqué la charnière: voir l’article

Matériel nécessaire :

  • Panneau de bois (1/2 de 122cm x 250cm suffit)
  • 2 charnières
  • 1 abattant
  • Un seau
    • Inox si c’est pour un usage intérieur (car le plastique absorbe les odeurs)
    • Plastique alimentaire pour le reste
  • Des vis

Un mot sur l’abattant : il me parait important qu’il soit fixé au cube. En gros, il ne sera pas possible de lever en position « pipi pour homme » pour plusieurs raisons :

  • Décourager les hommes d’y aller et les encourager à aller pisser dans le jardin (le seau sera moins lourd à déplacer) ;
  • Inciter les hommes à pisser assis, ainsi éviter les risques d’éclaboussures de pipi sur le cube en bois > parce qu’après le bois garde les odeurs…
    • D’ailleurs il faut prévoir un traitement de surface sur le bois qui soit lessivable en cas d’éclaboussures d’urine
  • Limiter encore plus les odeurs/intrusions de mouches car la boîte est « bien fermée » une fois la lunette abaissée.

J’ai acheté l’abattant sur mes-toilettes-seches.fr car il répond à ces exigences. Il est aussi possible de se le fabriquer sans trop de peine.

Je ne détaille pas la fabrication, parce que ça n’est jamais qu’un cube en bois assemblé avec des vis…

Où ça s’installe ?

Où vous voulez, à la place de vos anciennes toilettes polluantes / à eau potable, dans un cellier, une salle de bain…

Utilisation

C’est presque comme un WC :

  • Faire ses besoins (je ne fais pas de dessin)
  • Recouvrir généreusement de litière (copeau/sciure)

Bien sur pas autre chose que scelles/urine/papier dans les toilettes, pas de tampon, serviette ou autres choses non compostables…

Pour la vidange :

C’est bon de le faire tous les ~4 jours en intérieur. Quand on vide le seau, on le rince avec un peu d’eau. Après avoir déposer son offrande sur le tas de compost, on recouvre celui-ci avec des feuilles mortes, de l’herbe, du foin, du carton… ce qu’on a sous le coude…

Ressources

Je ne savais utiliser un poêle à bois sans polluer. Et vous ?

Je ne suis pas sûr qu’on m’ait appris à faire un feu. J’ai observé, et puis c’est pas si compliqué de faire brûler du bois. Mais se chauffer au bois de façon efficace / sans polluer, je ne savais finalement pas le faire… Ça fait pourtant un petit moment que je chauffe au bois. Mais il m’a fallu monter mon 2ème poêle, et rencontrer des personnes ressources (Agir LowTech) pour vraiment me pencher sur la question (c’était pas trop tôt).

Le chauffage au bois est pour moi le plus écologiquement soutenable. Dans le sens où le bois pousse à côté de chez moi, qu’il n’y a pas de transformation industrielle (coût énergétique pour le pellet par exemple, sans compter le transport…), il est renouvelable, je peux aller le couper/gérer mon bois en toute autonomie/liberté/de façon responsable. De plus, quand je coupe mon bois, vu la sueur que ça génère, je réfléchis 2 fois avant de remettre une bûche dans le foyer pour gagner 1°C de plus le soir avant d’aller me coucher…

Comme toutes les énergies, la plus écologique c’est celle qu’on a pas besoin de produire. Il faut donc viser avant tout l’efficacité de la combustion, chauffer moins, chauffer moins grand (faire des petites maisons quoi ;-). Mais déjà bien utiliser son moyen de chauffage ça permet de s’approcher des rendement annoncé par le constructeur de votre poêle.

Ce qu’il ne faudrait pas faire

Laisser une bûche brûler la nuit en sous tirage. En terme de pollution en particules fines, c’est équivalent à faire 12 fois le tour du périphérique parisien avec un vieux diesel. Guillaume, d’Ecolowtech et Agir Low-Tech détail les explications/les chiffres.

Utiliser un foyer ouvert/cheminée :

Le feu dans la cheminée, c’est ce qu’il y a de pire. Seulement 15 % du bois brûlé sert réellement à chauffer. À 85 %, il part dans les fumées, produit des gaz polluants et des émissions de particules fines très élevées. Ce mauvais rendement entraîne une surconsommation de bois importante et encrasse vite le conduit. À titre de comparaison, se chauffer une seule journée avec du bois dans la cheminée émet autant de particules fines que parcourir 3 500 km avec une voiture diesel.

Source quechoisir.org

Ce qu’il faudrait faire

Allumage par le haut

Un bon allumage est primordial car :

Les premières minutes de chauffe constituent 80% des émissions de particules fines sur l’ensemble de la période de chauffe.

Rund Um, France 3 Alsace

Pour bien démarrer un feu, il faut préférer un allumage doux, par le haut (appelé aussi Top-Down). Je vous laisse en chercher plus sur le sujet, et vous mets une vidéo explicative sur le « comment faire » :

J’étais pour ma part plutôt sceptique au départ sur cette technique, notamment parce que ça nécessite un allume-feu et ma réaction a été : « encore un truc a acheter… « . On peut fabriquer soit même ces allume-feu avec du marre de café, de la cire (et bien d’autres truc) – même si à l’achat, c’est un poste de dépense extrêmement faible…

Un bon réglage

Les flammes vous parlent, elle vous indiquent notamment si l’arrivée d’air est suffisante ou non :

  • Les flammes doivent être jaunes et danser doucement.
  • Si les flammes sont jaune vif et dansent rapidement, c’est que vous êtes en excès de tirage. Il faut diminuer l’arrivé d’air. Sinon les particules de bois sont pas complètement décomposées ou les gaz ne peuvent pas s’enflammer car pas assez chaud.
Signe de pollution / mauvais tirage (Source picbleu.fr)

Les fumées grise en sortie de cheminée sont synonyme de mauvaise combustion. C’est dingue ce truc : demandez à un enfant de dessiner une maison avec une cheminée, il va y dessiner une cheminée avec de la fumée qui en sort… de la pollution en somme… Un début de grille de lecture partager par Guillaume d’Ecolowtech et Agir Low-Tech (plus issus de l’expérience/observation que d’étude donc à prendre avec des pincettes) :

  • Gris/Marrons en général c’est manque d’air secondaire, beaucoup d’imbrûlés et de particules (d’où la couleur)
    • Trop de gaz imbrûlés rejeté = rejet de monoxyde de carbone (CO)
  • Bleu/gris c’est trop d’air et foyer qui monte pas assez en température…
    • Les particules de bois sont pas complètement décomposées ou les gaz ne peuvent pas s’enflammer car pas assez chaud.
Fumée blanche = condensation = bonne combustion

A noter que des fumées blanches, qui semble se former loin au dessus du débouché, pour le coup c’est de la vapeur qui se condense au contact de l’air froid. Le panache semble devenir de plus en plus dense en s’élevant alors qu’il est transparent à la sortie de la cheminée. C’est le signe d’une excellente combustion :

La vitre est aussi un bon indicateur. Si votre vitre noircie c’est qu’il y a de grande chance que votre feu manque d’air (source). (ça peut aussi venir d’un bois trop qui n’est pas sec). Il n’est pas anormal que celle-ci soit tout de même à nettoyer de temps en temps…

Fermer l’arrivée d’air au bon moment

Quand la flamme n’est plus jaune/orange – quand elle est petite et commence à bleuir – c’est le moment de fermer l’arriver d’air. Si votre poêle est bien étanche (ce qui est souhaitable, sinon vérifiez les joints de portes par exemple) la braise devrait s’éteindre en quelques secondes.

J’avais tendance à laisser complètement se consumer le bois pour qu’il n’y ait pas de charbon, et plus que de la cendre. Guillaume d’Ecolowtech et Agir Low-Tech fait un petit calcul qui démontre que ça revient à laisser un radiateur électrique de 1000W branché dehors… En effet, on laisse s’échapper plus d’air chaud (dû au tirage du poêle qui est chaud) que ne nous en restitue le poêle avec ce qu’il reste comme braise à ce moment là. Du coup, à ce moment-là, on refroidit la maison.

Utiliser un poêle performant

Il est avant tout primordial d’utiliser un poêle à bois performant (bon rendement). Un foyer de cheminée ouvert est une catastrophe écologique, en plus de n’apporter que très peu de chaleur au foyer.

A titre de comparaison, sur les rendements de combustion :

  • Cheminée ouverte : 10-15% de rendement (source)
  • Cheminée fermée/insert : 70 à 85% (mais 30 à 50% pour les anciens) (source)
  • Poêle à bûche : 70 à 85% (source) (mais 40 à 50% pour les vieux modèles – source) A noter que désormais la norme impose un minimum de rendement à 70% pour que le poêle soit mis en vente

Ici, il est question de rendement de « combustion » = l’énergie dégagée par la combustion du bois.

Le bon dimensionnement de celui-ci par rapport à votre maison est aussi primordial. La tendance est au surdimensionnement « par peur d’avoir froid », et « qui peut le plus peu le moins ». Mais s’il est surdimensionné, vous allez avoir tendance à le mettre en sous tirage, ce qui provoque énormément de pollution aux particules fines.

Je ne vais pas détailler ici comment choisir son appareil, ce n’est pas le sujet mais c’est un point important.

Le 15 février 2025 formation comprendre et dimensionnement un poêle de masse le 15/02 dans le 44


Pour vos questions poêles de masse : un forum dédié aux poêles de masse open source existe ! Venez discuter du MiniMasse, du poêlito et compagnie…
forum.poeledemasse.org

Le bois

Il est nécessaire d’avoir du bois de chauffage adapté à votre poêle, avec un taux d’humidité inférieur à 20%. Sinon, il va utiliser beaucoup d’énergie pour gazéifier, donc faire baisser la température de combustion (= fumée).

Il faut aussi alimenter son foyer avec la bonne quantité de bois (quantité pour laquelle il a été conçu/optimisé). Pour connaître la bonne quantité de bois pour votre foyer vous pouvez vous référer au manuel de votre poêle. Si vous n’avez pas/plus de manuel vous pouvez vous référer à une méthode plus approximative expliqué sur le blog chauffageaubois.eu.

Si vous surchargez ou sous-chargez le poêle en bois par rapport à ses capacités, celui-ci n’atteindra pas les rendements pour lesquels il a été conçu. Vous allez perdre en efficacité, augmenter en pollution…

Voici une vidéo réalisé sur le combustible du MiniMasse qui résume tout ça :

Les pellets dans tout ça ?

En terme d’autonomie, c’est pas dingue, ça ne pousse pas à côté de chez nous… Le procédé de transformation est énergivore, sans compter le conditionnement, transport… C’est possible de faire ses pellets soi-même, mais bon courage il faut broyer, presser… en gros, il faut des esclaves énergétiques…

MAIS ce type de poêle a le mérite d’être utilisable par n’importe qui (car « automatique ») qui n’aurait (par exemple) pas envie (dommage) de « bien faire »/ »d’apprendre » à bien faire brûler du bois… Du coup, je finis par me dire que dans la balance, un utilisateur de pellets n’est peut-être pas pire pour l’environnement qu’un mauvais utilisateur bois bûche.

A nuancer avec le fait qu’il existe des poêles à bois dits « intelligents » qui sont capables de réguler le tirage correctement pour gagner en rendement/efficacité/moins polluer… ça serait à privilégier par rapport au pellet pour un utilisateur « qui veut pas s’embêter… » (d’autant que ces poêles sont résilients et sont capables de fonctionner sans électricité).

Source

N’hésitez pas à commenter (sourcé au plus possible) cet article, il y a peut être des approximations / erreurs…

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