Batterie de vélo avec des batteries 18650 de récup’ – 1 an après

Il y a 1 an, j’ai fabriqué une batterie de vélo avec des cellules 18650 récupérées dans des batteries d’ordinateurs qui partaient à la poubelle. L’article complet : Fabriquer une batterie de vélo avec des batteries d’ordinateurs de récup’ (18650).

Plus d’un an après, après plus de 1000km, j’ai observé une diminution d’autonomie de la batterie de l’ordre de ~20% (à la louche). La batterie est encore largement utilisable : je peux encore faire ~50km d’autonomie. Par curiosité, je l’ai tout de même ouverte pour voir où j’en étais.

Avant de l’ouvrir, je l’ai sollicitée (déchargée) pour voir si certains paquets de 18650 (mon montage c’est 13S6P) étaient significativement bas en voltage. Le constat fût le suivant :

  • Globalement, les 11 paquets du centre étaient à ~3.8V ;
  • A l’extrémité négative (proche du moins) le voltage était à 3.69V (donc plus bas) ;
  • A l’extrémité positive (proche du plus) le voltage était à 3.948V (donc plus haut).

Au vu de ceci, je me suis dit que les cellules proches du « – » avaient été plus sollicitées, et donc devaient être fatiguées. Après un nouveau passage au testeur (OPUS), ce n’est pas du tout ce qui s’est confirmé, c’est même tout l’inverse : les cellules proches du « + » avaient perdu énormément de capacité par rapport à celles proches du « -« . Dans le détail :

Capacité en ~06/2020Capacité en 09/2021Différence
21321255-877
2440636-1804
2108182-1926
20981693-405
24572388-69
24452383-62
Capacité des modules à l’extrémité + de la batterie
Capacité en ~06/2020Capacité en 09/2021Différence
25132494-19
24901991-499
23562248-108
22972259-38
20502011-39
19771779-198
Capacité des modules à l’extrémité – de la batterie

J’ai donc remplacé les 4 des 12 18650 testées qui avaient vraiment beaucoup perdu et j’ai inversé les cellules proches du + et proches du -… L’avenir dira si c’était suffisant…

Schéma des cellules testés

Cette étude ne porte que sur les 2 extrémités (2 groupes sur 13…). Je ne sais pas dans quel état se trouvent les autres cellules au centre. Pourquoi ? Parce que je n’ai pas pris le temps de refaire un test pour toutes les cellules, et aussi parce que le démontage des modules plastiques vruzend n’était pas simple du tout… C’est même franchement pas hyper démontable + certains modules vruzend sont fendus… Pas terrible quoi… (mais j’ai pas trouvé mieux)… Si vous avez, je prends…

Ceci étant fait, après remontage, la batterie tient encore moins la décharge :’-( Est-ce que j’ai déséquilibré la batterie, ou est-ce que les cellules que j’ai mis en remplacement ne sont finalement pas si bonnes que ça, je n’en sais rien… je crois que je ne vais pas passer à côté d’un test complet des cellules…

Bref : faire sa batterie c’est beaucoup de temps, l’entretenir aussi !

Autonomie électrique : Connexion inappropriée = problème dans le temps…

Témoignage d’une bêtise qui aurait pu se finir plus mal que ça, et qui (surtout) aurait pu être évitée.

La bêtise c’est de n’avoir pas utilisé des connexions adéquates (diamètre et donc surface de contact) sur un porte fusible. En gros, le porte fusible était trop petit par rapport au diamètre des cosses à presser.

Récit

Ces 3 dernières semaines j’ai eu quelques coupures. Le convertisseur s’est mis en sécurité et est reparti quelques secondes plus tard. J’ai pensé que c’était le hasard, que le réfrigérateur s’était déclenché en même temps qu’un autre poste de dépense important avec mon système de gestion du surplus (la réactivité d’un appel de courant n’est pas géré…), mais il y avait peut-être autre chose…

Un après-midi, j’ai eu une nouvelle coupure mais cette fois le convertisseur ne s’est pas rallumé. Je suis allé voir dans mon local et le fusible 100A entre le convertisseur et les batteries était fondu :

Il a joué son rôle vous me direz… mais une des connexions (celle de gauche) était desserrée, ce qui a dû causer un arc électrique au vu des dégâts sur le porte fusible.

Au départ je me suis dit que c’était de ma faute, que j’aurais dû, de temps en temps, vérifier le bon serrage de toutes les connexions, celui-ci s’était manifestement desserré. Mais après discussion, le problème de desserrage semble avoir été provoqué par le choix inapproprié du porte fusible (en termes de dimension) pour que les connexions soient optimales (surface de contact) ce qui induit un échauffement de la connexion par effet Joule, qui petit à petit, réduit la pression de serrage, d’où le desserrage à terme (source).

Le méga fuse de remplacement / approprié

La paillourte ~2 ans après

Cela fait presque 2 ans maintenant que nous avons emménagé dans notre paillourte.

Globalement on est hyper content, c’est confortable, agréable à vivre, rien n’a bougé, ça ne nous est pas tombé sur la tête (c’était une peur, exprimée ici).

État des lieux

Les enduits

Hyper content des enduits, ça n’a pas bougé d’un iota, c’est beau… Autant ceux de l’intérieur que ceux de l’extérieur.

On m’avait venté les bienfaits de la terre pour la régulation hygrométrique. Ça par contre, je ne l’ai pas constaté. Notre maison est même plutôt humide… mais c’est peut-être (certainement) dû à l’environnement marécageux où nous nous sommes installés (l’eau est à 20cm sous le niveau du sol l’hiver, alors tu peux drainer autant que tu veux, c’est humide…).

La paille

Juste avant de revendre mon humidimètre pour paille (re – c.f. article « après 1er hiver« ), j’ai fait des trous dans les murs pour être sûr :-p (le parano…) et c’est (encore) plutôt positif : ~14% d’humidité (encore plus sec qu’avant)

Il aurait été vraiment bien que je retourne voir sous l’EPDM du toit, pour tester l’état de la paille en toiture. Mais c’est pas mal de travail de virer couche par couche la toiture végétalisée, je n’avais pas le courage… Je l’avais déjà fais après le premier hiver, et c’était aussi plutôt hyper encourageant.

Les portes

C’est mon principal regret sur cette maison : ne pas avoir mis le prix dans de bonnes huisseries. Ce sont des portes Lapeyre parce que c’était les seuls à faire des portes en bois non exotique (en chêne en l’occurrence) pas trop chères. Sauf que « Lapeyre y’en a pas deux » et on sait pourquoi…

Résultat : elles ont beaucoup bougé/travaillé, le bois est « si fin » qu’on avait de la condensation qui se formait (principalement sur le dormant) et qui venait tremper le seuil en douglas.

Pour palier partiellement à ce problème, j’ai isolé le dormant des portes par l’extérieur. J’ai vissé des morceaux de plaques de liège, que j’ai tramé puis enduit d’une petite couche d’enduit de finition directement.

Depuis, le problème de condensation sur le dormant a complètement disparu. L’ouvrant condense lui un peu mais beaucoup moins. La conception de ces portes reste tout de même à revoir. Le seuil est en alu, il condense, et là je ne sais pas bien ce que je peux y faire… Du coup on a aussi protégé le douglas sur le seuil. Mais cet hiver, on a pas remis de serpillière en bas de nos portes donc ce qui reste de condensation est acceptable…

Le sol

Le sol, c’est compliqué de faire quelque chose de pérenne (sans trop d’entretien) et d’écologiquement soutenable…

Dalle terre

C’est le GROS GROS point noir/pénible. Déjà la mise en œuvre n’a pas été chose simple (grosses fissures). Et elle s’est dégradée à vitesse grand V… Pourtant on est toujours en chaussettes/chaussons/pieds nus dessus… La couche de protection finissait toujours par disparaître très vite. A noter que la cire, option de protection choisie en n°1, demande de nombreuses passes pour constituer une protection résistante. Deux ou trois ne suffisent vraisemblablement pas. Résultat : plus d’étanchéité ET l’abrasion faisant (à force de marcher dessus), de petits grains de sable contenus dans la terre finissaient par se détacher puis accélérer l’abrasion du reste de la dalle… bref une sorte de boucle pas chouette… Donc après plusieurs tentatives de réparation + cire à nouveau, nous avons choisie l’option n°2 : la tempera. Nous avions fait des tests, des petits carrés de chaque option, restés cachés depuis tout ce temps sous notre paillasson. Les tests à la cire ont souffert de l’abrasion (la poussière et la terre coincés sous le paillasson qui entrent en frottement à chaque essuyage de pied). La tempera, elle, n’a pas bougé. En gros c’est de l’huile de lin, de l’œuf et des pigments (bien choisis). La recette a été tirée du livre « Les sols en terre » et les pigments on été acheté… chez Av Jord, fournisseur suédois, selon les conseils du livre.

Mise à jour 11/2021 par Marion :

Initialement, nous avions traité la dalle à la cire – en quelques couches, mais pas assez. Peut-être qu’avec 15 couches ça aurait été, mais on n’a pas testé, et la cire c’est pas donné.

Alors que ce premier essai de traitement de surface nous avait vite amenés à vivre sur de la terre presque battue – en tout cas et passés les 6 premiers mois, on avait les chaussettes oranges systématiquement – la tempera paraît bien plus prometteuse. Après une dizaine de mois :

  • nos chaussettes gardent leur couleur,
  • la serpillière peut être passée sans abîmer le traitement de surface ;
  • pas de creusement de la surface (avant, les endroits passagers étaient bien plus marqués que les autres : ils poudraient, et nous emmenions la matière derrière nos passages répétés, ce qui avaient pour effet d’accentuer le phénomène)
  • c’est facile et agréable à appliquer, en une couche d’huile de lin chauffée + 2 couches de primaire + 2 couches de finition.

C’est pas magique non plus :

  • Difficile d’éviter les poques, si un objet lourd tombe sur la dalle, il y a de grandes chances pour qu’elle s’enfonce à cet endroit.
  • Si reprise il doit y avoir, il faut éventuellement reprendre avec un peu de terre pour réparer, puis préparer la tempera à nouveau (primaire + finition) pour parfois un rien du tout. Pour m’éviter des surprise de différence de teinte, j’ai utilisé des sachets de pigments prêts à l’emploi de chez Avjord (bémol, c’est pas local, et c’est en suédois :-)), dont la créatrice semble une référence en la matière.

Conclusion : à ce jour, je pourrais bien plébisciter une dalle en terre auprès des nouveaux constructeurs… ce qui n’était pas le cas les 6 premiers mois de sa vie…

Tomettes

Nos tomettes se portent mieux que la dalle terre. Ceci-dit, par certains aspects, elles ne sont plus bien neuves. Au départ nous avons essayé de les saturer de lait entier pour éviter qu’elles ne tâchent, mais on s’est vite aperçu qu’il fallait y revenir souvent, très souvent, trop souvent….. On est donc passé à l’huile dure. Deux couches avec entretien au savon noir. Après quelques mois, la tomette nécessite une nouvelle protection. Marion, qui a traité les tomettes : « si c’était à refaire, je crois que je passerais de la bonne vieille huile de lin en un bon nombre de couches (10 ? 15 ?), une bonne fois pour toutes, pour imbiber les tomettes et ne pas les traiter qu’en surface ».

C’est sûr qu’avec une couche d’acrylique (comme c’est beaucoup pratiqué), ça n’aurait pas trop bougé… mais bon c’est cochon…

Le toit

La charpente est toujours aussi belle. Le bois (certainement plutôt les voliges) craquouillent de temps en temps, mais c’est la vie du bois, il faut s’y faire.

La toiture végétalisée a pris, tranquillement, chaque saison apporte sont lot de changements, le premier printemps, on a eu beaucoup de coquelicots, maintenant quasi plus, les plantes grasses ont pris le dessus / occupent l’espace… C’est chouette, c’est beau, voilà quelques photos :

Et si c’était à refaire

On me pose souvent cette question, et je ne sais jamais vraiment quoi répondre… C’est sûr que je ne referai pas de paillourte, mais c’est aussi parce que j’en ai déjà fait une… et j’en suis fière, je la trouve belle, c’était une aventure enrichissante. Je pense en tout cas que je mettrais les bottes à plat plutôt que sur champ comme j’ai fais (dans les livres, c’est plutôt de la paille à plat) parce que ça a occasionné beaucoup de peurs / de déformations du mur pour gagner quelques m2… le jeu n’en vaut pas la chandelle. La charpente réciproque serait aussi à questionner. Je lui trouve autant d’avantages que d’inconvénients :

  • C’est magnifique (c’est la première chose sur laquelle bloquent les gens quand il rentre dans la maison…)
  • C’est cohérent avec la paille porteuse et le fait de ne pas mettre de lisse haute (pour un rond seulement) car elle tolère de grosses différences de hauteur entre 2 perches (~1m), ce qui lui donne souplesse et tolérance par rapport au mur.

MAIS :

  • C’est très pénible à couvrir/isoler parce que plutôt tordu…
  • Cela impose beaucoup de contrainte par rapport à la couverture / l’étanchéité… d’ailleurs je ne sais pas bien ce que j’aurai pu faire d’autre qu’une toiture végétalisée là-dessus (et je ne suis pas du tout convaincu de l’aspect écologique/durabilité d’une telle toiture).

MAIS : je ne vois pas ce que j’aurais pu faire d’autre / de mieux qu’une charpente réciproque dans ce contexte…

Résultat : j’en sais rien… C’est fait !

Bonus, la paillourte sous la neige

Petit bonus exceptionnel (tous les ~10 ans), de la neige en loire atlantique :-o, ça valait bien quelques photos :

Questions fréquentes sur la paillourte

Le permis de construire

Beaucoup de questions autour du permis de construire :

« Est-ce que tu as fait une demande de permis de construire ? »

Oui, la paillourte est déclarée, elle est en zone constructible, donc cadastrée et tout le bazar…

« C’est conforme à la RT2012

Oui et non. La réglementation thermique en vigueur pour les bâtiments neufs au moment de ma construction est bien la RT2012. Cependant depuis le 1er janvier 2015, les bâtiments <50m² n’y sont plus soumis. Ils sont soumis à la RT Bâtiment (source) dont voici le texte. C’est une réglementation beaucoup plus souple, sans contrôle obligatoire payant (le test d’infiltrométrie en l’occurrence, donc pas d’obligation d’étanchéité à l’air parfaite), chauffage au bois possible car pas non plus d’étude thermique obligatoire payante… Du coup notre paillourte fait 49,5m² au nu du mur extérieur (ce qui ne fait plus que ~40m² intérieur avec l’épaisseur des murs en paille).

« Est-ce que tu as eu des difficultés à l’avoir ? La mairie n’a pas été trop pénible ? »

Pas de difficulté. Avant d’acheter et d’envisager la paillourte j’avais éplucher le PLU de ma commune et j’avais rencontré la chargée de l’urbanisme pour lui parler du projet, voir si j’avais rien oublié dans le PLU…

Le PLU s’intéresse à l’aspect esthétique / extérieur uniquement. Du coup, inutile de parler de paille ou terre… Dans tous les cas, il y a, je pense, extrêmement rarement des contraintes de forme (rond, carré, rectangle…). Les points bloquants pourraient être :

  • Des restrictions sur la toiture : par exemple obligation de couvrir en tuile dans certain village typique… Mais depuis la loi grenelle 2, il est interdit d’interdire tout dispositif « favorisant la retenu des eau pluviales » (Inscrit dans le code de l’ubanisme L111-16, article R111-23 (source)
  • Des restrictions sur la couleur des murs : Toutes les maisons doivent avoir les murs blancs… ça va ajouter un sur-coût mais il n’est pas impossible de teinter l’enduit extérieur avec des pigments d’ocre, ou de faire un lait de chaux (même si ça peut être dommage parce que la couleur de la terre c’est tellement beau…).

Mes propos deviennent caduques si le terrain se trouve hors zone constructible ou près d’un monument protégé. Il y a un paquet d’églises en France, faut pas trop s’en approcher sinon il y a les architectes des bâtiments de France qui étudient aussi le sujet et leur regard est plus « personnel » que l’interprétation d’un texte…

« Est-ce que tu peux me transmettre les documents donnés pour le permis ? Ça serait vraiment une super base pour faire la notre sans être obligé de faire appel à un architecte. »

Pour une maison de moins de 150m² il n’est pas obligatoire d’avoir recours à un architecte. C’est moi qui ai rédigé le permis de construire, fait les plans, etc… C’est du boulot, du gros boulot même, mais le faire soit même c’est une grosse économie.

Voici le dossier de permis de construire avec PCMI1, 2, 3, 4, 5, 6, 8 :

Mais ça ne va avancer personne… Les permis sont très « personnalisés » en fonction de là où on est en France, du PLU, de la zone de construction sur le cadastre. Tout ça fait varier le nombre de pièces à fournir. Les contraintes esthétiques, combien de portes, de fenêtres vous voulez… bref ça sert à rien de copier, ça sera différent. Mais je vous le mets quand même pour avoir une idée….

Combien ça coûte une paillourte ?

Je ne sais pas pour « les paillourtes » (il doit y avoir autant de paillourtes différentes que de constructeurs), mais pour la mienne, je sais le dire : le détail est sur cette page : Bilan humain/financier

Tu es du métier ?

Non du tout, j’ai une formation en électronique/informatique. Par contre, je ne me suis pas lancé comme ça. J’ai fais BEAUCOUP de chantiers participatifs (pendant un temps, je ne faisais quasiment que ça de mon temps libre/mes vacances…). J’ai suivi des petits modules de formation/stage par ici ou par là, j’ai lu beaucoup de livres, rencontré des auto-constructeurs qui avaient un projet similaire pour avoir des retours d’expériences sur leur vécu… Bref ça ne s’improvise tout de même pas.

T’as pas peur que ça brûle une maison en paille ?

Avez-vous déjà essayé de mettre le feu à un annuaire téléphonique ? C’est très difficile, parce qu’il n’y a pas d’oxygène entre les pages. Et bien c’est pareil avec la paille en bottes (utilisée dans la construction ici). C’est de la paille compressée au même titre que les pages de l’annuaire, la paille se consume donc très doucement.

Une vidéo ou des pompiers mettent le feu à une maison en paille terminera de vous convaincre :

T’as pas peur que les rongeurs mangent toute la paille ?

Les rongeurs mangent les céréales, pas les brins de paille. Les céréales ont été moissonnées avant la mise en botte, il n’y a donc normalement plus (ou quasi) à manger pour les rongeurs. Ceci étant, ils peuvent vouloir venir se mettre au chaud l’hiver (comme dans tout les isolants), il faut donc soigner les enduits et les faire d’au minimum 3, 4 cm pour éviter les intrusions.

Après le 1er hiver…

La paillourte a passé son premier hiver, avec lui nous avons eu des déconvenues (plus ou moins pénibles) et des bonnes surprises. Commençons par le positif :

La paille du toit

L’isolation paille en toiture m’avait été déconseillée par certain, d’autres m’avaient dit c’est ok avec un système de ventilation, d’autres que c’était ok mais surtout pas de ventilation… Mais aucune des personnes que j’ai contactées avec une toiture similaire (végétalisée/EPDM, isolée en paille avec ou sans ventilation) n’était capable de me dire comment était la paille après plusieurs années, personne n’avait eu la curiosité de soulever l’EPDM…

Et bien j’y suis allé, avec beaucoup de stress / appréhension. Ça allait être une heure de vérité, soit tout était ok et c’était une victoire, soit c’était tout une toiture à refaire / revoir… et j’avoue que ça m’aurait plombé le moral, car je commençais juste à entrevoir la fin du chantier… ça l’aurait sacrément rallongé…

Le verdict : C’est OK !!!

Le bémol c’est bien sûr que ça ne fait que ~9 mois de vie, mais pour le moment la paille est en très bon état, très sèche, peut être même plus sèche qu’au moment de la pose (étrange…). Tellement sèche que l’humidimètre affiche « LO », traduisez : « taux d’humidité trop bas pour être mesuré » (donc <8% de mémoire sur la notice)

La paille des murs

Là, c’est un peu plus étrange. Elle semble plus humide qu’au moment de la pose. En effet à la pose on était <12% d’humidité et là on est entre 15 et 18% (testé uniquement à 2 endroits du mur). Rien d’alarmant cependant c’est peut être dû au fait que l’enduit n’est pas complètement sec (après 6 mois de pose + le fait que ça soit l’hiver…) Si vous avez un éclairage, je suis preneur. En tout cas je surveillerai ça…

Descente de charge

J’avais fait un article sur la descente de charges observée (tassement des bottes avec le poids du toit). J’ai continué à prendre des mesures, parce que ça a continué à descendre après l’article… De pas grand chose (~2cm contre ~20cm évoqué dans le premier article)

Condensation EPDM / clocheton

Au niveau du clocheton, la jonction entre l’isolant et l’EPDM n’est pas franche, vue la forme de la charpente réciproque à cet endroit-là, c’est pas simple… De ce fait, quand on a jouté le clocheton, la lisse à fait « remonter » l’EPDM à certains endroits autour du clocheton. Ce qui fait qu’il y a de l’air qui circule côté intérieur sous l’EPDM et celui-ci peut être d’une température nettement différente à l’air qui circule au dessus de l’EPDM = condensation. Cet endroit étant très pénible à isoler on a opté pour une petite isolation par l’extérieur. On a fait des « chaussettes » remplies de liège en vrac, et on a entouré la périphérie du clocheton avec. On a remis les cailloux autour et voilà, plus de condensation. Le liège a été utilisé ici pour ses propriétés imputrescibles. Le liège a aussi la particularité de garder son pouvoir isolant même trempé (ce qui n’est vraiment pas le cas de beaucoup d’isolants).

Je confirme que ça nous a réglé le problème ! Depuis, plus de condensation à cet endroit.

Condensation rampant clocheton

Toujours la condensation… Définitivement c’est pas simple à gérer… Quelques semaines après avoir terminé le clocheton, je me suis aperçu qu’il y avait des traces d’humidité sur un montant. J’ai démonté le contreplaqué de « parement » et je n’ai pu que constater de la condensation sur le frein vapeur en papier kraft (deux épaisseurs).

En démontant, j’ai constaté que la condensation s’est formée là ou le contreplaqué ne touchait pas l’isolant (donc que de l’air circulait). J’ai démonté une plaque d’isolant pour être certain que ça ne provenait pas d’une infiltration d’eau… Et non c’est bien de la condensation : l’isolant est ok et les rampants étaient bien sec, sans trace de quoi que ce soit d’anormal (à la limite, je préfère ça…)

Pour le moment, ce problème n’est pas réglé. Pour éviter la condensation, de ce que j’en sais, il faut soit une lame d’air pour qu’elle puisse sécher, soit pas du tout de circulation d’air. Dans mon cas, la 1ère option parait plus faisable… Si vous avez une suggestion je suis preneur !

Retour d’expérience à chaud sur l’auto-construction

Alors ces 4 mois d’expérience d’auto-constructeur, de chantier participatif, de chantier ou tu construis ta maison, c’était comment ?

J’ai trouvé ça : éprouvant, stressant, fatiguant, exténuant physiquement… mais j’ai quand même appris plein de trucs, c’était hyper riche humainement et surtout hyper satisfaisant. Dans le détail :

  • Stressant : Parce que prendre seul des décisions techniques qui ont de l’importance (que la maison ne nous tombe pas dessus par exemple) et bien ça a été stressant pour moi. Prendre ces responsabilités sur un truc qu’on fait pour la première fois (faire une maison) et qui a une forte incidence financière, moi ça m’a stressé (pourtant je suis pas d’une nature « boule au ventre »). Mon truc à moi pour calmer mon stress par rapport aux choix techniques ou aux problèmes potentiels qui surviennent sur le chantier, c’est de toujours avoir un plan B. Tant que j’ai pas de plan B, je suis pas bien ; dès que j’en ai un, je me sens soulagé. Un exemple : je constate que les murs de paille porteuse ont été trop contraints, le faux aplomb est important, ça peut nous tomber dessus. Dans ma tête, le plan B c’était de me dire que si ça merde, on met 24 poteaux sous les 24 perches de la charpente réciproque et la maison tiendra (tant pis, ça sera plus en paille porteuse). Heureusement, on n’a pas été obligé de faire ça, on a réussi à ajuster le mur (explication ici). Mais le simple fait d’avoir imaginé une solution face au pire, ça allait mieux.
  • Fatiguant : parce qu’à des moments, c’est difficile de s’arrêter : parce que la paille n’est pas protégée, parce qu’on veut être hors d’eau, parce que je veux pas que le chantier s’éternise sur 10 ans… bref il y a toujours une bonne raison. Un grand truc qui m’a aidé là-dedans c’est le chantier participatif. Savoir qu’il y avait du monde au matin qui venait sur le chantier me motivait pour sortir du lit, le plaisir de la rencontre, de la discussion… Leur mots en voyant le chantier aussi me portaient, quand j’entendais des « houaaa trop bien », « génial », ça m’encourageait à continuer sur la même voie.
  • Exténuant physiquement : Il y a des étapes qui sont particulièrement rudes : les fondations cyclopéennes, le chargement des bottes de paille (j’ai jamais eu des courbatures aussi longtemps dans ma vie). Je suis quand même satisfait de ne pas m’être fait trop mal, rien de cassé à part un ongle mais bon ça repousse. Le moindre bobo peut être dramatique, ça peut vous immobiliser et donc stopper net le chantier.
  • Riche humainement : parce qu’on a rencontré ~90 personnes durant ces 4 mois, qui nous ont donné du temps, parfois sur plusieurs jours… ça créé du lien, on en ressort avec des nouveaux copains 🙂
  • Hyper satisfaisant : Quand je me retourne et que je vois ce qui a été fait, je ressens de la fierté de l’avoir fait, même si c’est pas parfait, même si il reste un peu de boulot.

Avant de me lancer dans le projet j’ai tâché de rencontrer plusieurs auto-constructeurs pour discuter technique mais pas que… Discuter de tout ce qui va autour du chantier, intendance, gestion… Voici les trucs principaux qui m’ont été dits ou que je conseille avec le recul :

  • Se ménager du temps de repos / d’intimité au cours du chantier pour la vie de famille, pour souffler. Pour moi ça a été très compliqué de m’en accorder. Quand j’étais pas sur le chantier il fallait coordonner les participants, communiquer pour faire venir du monde, gérer les stocks de matériaux, avoir toujours une étape d’avance en tête pour être sûr qu’il y ait tous les outils et fournitures nécessaires à la suite du chantier… Bref je passais mon temps à organiser. Sur le papier, on s’était aménagé un temps de repos le mercredi et le jeudi. Dans les faits, entre les aléas météo, les participants qui sont parfois là le mercredi / jeudi et puis plus rien le reste de la semaine… Le planning était souvent modifié. En plus, à partir du moment où on a reçu les bottes de  paille et qu’on a commencé à monter les murs, c’était la course pour mettre le toit et pouvoir protéger la paille. Ensuite, ça a été la course pour finir le toit et être hors d’eau, ensuite mettre la première couche d’enduit pour finir de protéger la paille… bref il y a eu pas mal de semaine à bosser 7/7. Pourtant je suis sûr que c’est un bon conseil 🙂
  • Épreuve pour un couple (s’il y a): on dit que chez les auto-constructeurs, 2 couples sur 3 se séparent à la fin (ou avant) du chantier. Certains disent même 3/3 :-p. Je peux témoigner que c’est effectivement très difficile, justement parce qu’on est fatigué, exténué, stressé… De notre côté, on avait prévu un chantier court, (une petite maison) aussi pour cette raison.
  • Ne pas avoir d’enfant en bas âge sur le chantier : Raté il y en avait un… Je m’étais dit qu’on était 2, qu’on était tous les 2 disponible à plein temps… on  allait s’organiser. Et bien non, un enfant a besoin d’attention, et pendant ce temps-là, le chantier n’avance pas… Du coup, on a fini par lui trouver une nourrice 2 jours par semaine, sinon elle a été pas mal chez papy/mamie…
  • Pas d’alcool sur le chantier : parce que ça peut être dangereux un chantier, alors si on n’a pas toutes ses aptitudes, c’est encore plus risqué. On s’accordait quand même une petite bière en fin de journée, je vous rassure…
  • Ne rien faire quand il y a du monde, juste encadrer : pas simple de laisser les autres bosser. Mais c’est vrai qu’on a ré-intégré ce point à nos dépends quand il a fallu défaire le travail d’une journée parce que le groupe de bénévoles n’avait pas été suffisamment bien encadré. Il faut être là, présent, faire avec, montrer, remontrer, mais laisser aussi la place à l’erreur (c’est formateur).
  • Si tu as besoin de maîtriser, fait le seul, pas en chantier participatif. Si vous avez une grosse exigence de finition, de planéité par exemple ou autre, éviter le chantier participatif, ça va vous être plus désagréable qu’autre chose.
  • Ne pas avoir trop de bénévoles à la fois : Au delà d’un seuil, ça n’est agréable pour personne. Encadrer un chantier avec 4, 5 personnes, ça peut être déjà complexe selon les niveaux d’autonomie en bricolage.
  • Si c’est trop technique fait le tout seul : Le chantier participatif ça marche bien pour faire des trucs simples. Par exemple, ça ne me parait pas intéressant d’apprendre à projeter de l’enduit à la truelle sur un mur à des débutants, le geste est trop technique et s’acquiert avec le temps. A la fin de la journée le chantier n’aura pas avancé et ça risque de frustrer tout le monde (organisateur & participants). Préférer des techniques simples et facilement reproductibles.
  • Ne pas négliger le temps d’intendance / repas : la gestion des repas est très importante (ça bouffe un ouvrier qui s’est dépensé au soleil). Faire de la bouffe pour 6,7 personnes ça peut mobiliser du temps. De notre côté on essayait d’en faire au max en avance, et sinon on déléguait un petit groupe de 1, 2 personnes volontaires quelques heures avant de manger pour préparer le repas collectif. Nos familles nous ont aussi beaucoup aidés dans la préparation des repas (merci les mamans).

En espérant que ces conseils / retours d’expériences vous soient aussi profitables qu’ils m’ont été…

Installation électrique solaire autonome – Retour d’expérience après un hiver

Cet article fait suite à mes deux premiers articles sur mon installation électrique photovoltaïque autonome :

Je fais un retour d’expérience après le passage de l’hiver (période la plus critique en autonomie solaire…). Il y a aussi eu quelques modifications sur l’installation…

Des petites modifications / améliorations

Trop de panneaux

Un camarade m’a mis en garde au sujet du nombre de panneaux de mon installation (4x250Wc) par rapport à mes batteries (220Ah en 24V). En effet, la documentation des batteries AGM (plomb), indique :

Courant de charge :
Le courant de charge doit de préférence ne pas dépasser 0,2 C (20 A pour une batterie de 100 Ah). […]

Donc en gros 20% de courant de charge Max, on m’a conseillé de prendre une petite marge, à 15%. Dans mon exemple pour mon parc en 220Ah : 220 x 15/100 = 33 A. Le courant de charge ne doit donc pas excéder 33A. Hors mes 4 panneaux de 250W en 24V sont capables d’envoyer 41A (250W×4÷24V). Heureusement, j’ai un régulateur de charge intelligent et programmable (Bluesolare 100/30), j’ai donc pu brider ce courant de charge. J’ai deux régulateurs (car deux couples de panneaux en séries) j’ai donc bridé à 17A (17*2=~33A) chacun d’entre eux :

Ma production est donc bridée quand il y a beaucoup de soleil. Mais c’est à mon sens pas très gênant. Quand il y a beaucoup de soleil, les batteries sont généralement pleines, et ce qui m’importe c’est d’avoir une belle surface de captation quand il y fait grisou…

Disjoncteur différentiel : régime neutre TT

J’avais installé un disjoncteur différentiel après le convertisseur pour la protection des personnes. Mais celui-ci ne pouvait pas fonctionner car mon neutre n’était pas raccordé à la terre, et j’ignorais que c’était nécessaire… Sur le réseau EDF, c’est EDF qui s’est chargé de ça. Voici le schéma de câblage :

Plus d’informations sur le régime neutre :

Voilà mon câblage, mes résultats avec un voltmètre :

Coupe batterie

Il peut être commode d’avoir un sectionneur au niveau du circuit de la batterie. S’il y a le feu, je ne vais pas aller m’approcher de mes batteries pour sectionner le circuit, j’aurais certainement d’autres priorités. Par contre pour la maintenance je dis pas… donc j’hésite encore. C’est vrai qu’à la fermeture du circuit (mise sous tension), ça fait une belle étincelle, je faisais pas le malin, un sectionneur peut être sécurisant de ce point de vue. Après certain dise que c’est une connexion en plus et une connexion en plus c’est potentiellement de la perte, des emmerdes…

Fusible

Quelqu’un m’a alerté sur le fait que telles quelles, mes batteries n’étaient pas protégées contre un court-circuit venant du régulateur car le fusible était mal positionné. J’ai simplifié mon schéma pour plus de compréhension :

Après discussion, il apparaît que mon régulateur possède une protection contre les courts-circuits, donc le fusible est bien positionné. L’idéal serait d’avoir un fusible par élément (un vers le régulateur & un autre vers le convertisseur). De mon côté, je fais confiance au fusible dont est équipé le régulateur.

Retour d’expérience après 9 mois

Je suis plutôt content du passage de l’hiver. On est hyper confort, dans l’utilisation de notre électricité, on se dit pas « holalaa on peut pas allumer l’ordinateur là, il fait vraiment pas de soleil » même si on est resté vigilant sur l’état des batteries. D’ailleurs les batteries ne sont jamais descendues sous les 87% de charge et le nombre de jours ou elles ne sont pas montées à 100% ne doit pas excéder le nombre de doigts de tes 2 mains…. Ce qui est parfait car une batterie AGM plomb ne doit pas (trop) passer sous les 80% de charge sous peine de voir sa durée de vie initialement de 10 ans diminuer fortement. Quotidiennement on est à ~93% de charge le matin avant le levé du soleil. C’est largement du au fait que nous avons débranché le réfrigérateur électrique cet hiver au profit de notre réfrigérateur d’hiver (non électrique)... Depuis le retour des beaux jours,  pour une sombre histoire de puces, on a même un aspirateur (700W, donc tout juste pour notre installation de max 750W) qu’on allume « quand il y a du soleil » et on prend soin d’avoir tout débranché avant… (histoire que le réfrigérateur ne démarre pas au même moment)

Au niveau de la température dans la boîte solaire (isolée et close l’hiver mais ventilée mécaniquement l’été), là aussi je suis plutôt satisfait :

  • Moyenne de 7° cet hiver, 5 jours ou c’est descendu sous les 0 avec un max à -1,9° (aux alentours du 21 janv 2017) alors qu’il faisait -10° dehors…
  • Je n’ai pas de données graphiques pour l’été car le monitoring n’était pas en place mais de mémoire visuelle on était pas monté au dessus des 28°…

Les batteries tolèrent entre 0° et 30°. En dessous, leur capacité est amoindrie temporairement, au dessus elles se détériorent…

A noter que l’aspirateur (700W) fait monter la température de 4° dans la caisse en quelques minutes. C’est important de le savoir pour ne pas se lancer dans du ménage en plein mois d’août à 14H quand il fait déjà 28° dans la boîte…

J’avais estimé ma consommation hivernale à 1000Wh/j en utilisation forte. La vérité est autour des 500Wh/j avec effectivement des piques à ~950Wh/j (ce qui explique que mes batteries restent bien chargées) :

Toutes les données sont accessibles en ligne :

L’autonomie électrique, c’est accessible !!! Merci le soleil !!!!

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