Depuis peu, j’ai a mis en ligne un wiki dédié au four solaire Atominique. C’est un projet que je mijote avec Dominique Loquais depuis un moment, et ça y est : il existe enfin un endroit clair, structuré, libre, pour expliquer comment fabriquer et utiliser ce four.
Dans ce wiki, on trouve notamment :
Une vidéo d’interview de Dominique très instructive où il raconte son parcours, ses essais, ses ratés et comment il est arrivé à ce modèle ;
Une partie “Conception” qui explique les choix techniques (géométrie, angles, réflecteurs, isolation…) ;
et plein d’autres choses… des pages “réflecteurs”, “modèles alternatifs”, “mode d’emploi / utilisation” ;
Le tout est sous licence Creative Commons Zero (domaine public) : vous pouvez reprendre, adapter, utiliser dans des ateliers, des formations… sans vous prendre la tête sur les droits.
L’idée de ce wiki, c’est de capitaliser ce travail d’expérimentation, et pas seulement de publier “un plan de plus”. On documente le pourquoi autant que le comment.
Le changement avec ce four Atominique
Un jour, Dominique est passé à la maison via une connaissance commune, a vu mon petit four solaire et m’a dit en gros : « Si tu veux, je t’en prête un autre… ».
Il m’a laissé un four Atominique 45°. Et là, j’ai compris la différence… On a fait comme d’habitude avec l’autre four, on met un gâteau et on s’en va pour l’aprèm’… On est revenu le gâteau était cramé.
Avec mon ancien four type boîte, ça n’aurait jamais été possible, même en plein été. La surface de réflexion est bien plus importante, la géométrie capte beaucoup plus de soleil.
Depuis, ce four est devenu un outil du quotidien :
il est à deux pas de la cuisine, on n’a plus qu’à ouvrir la porte-fenêtre pour l’utiliser ;
dès que la météo s’y prête, on y met :
des tartes, cakes, gâteaux ;
des plats mijotés (légumineuses, betteraves, ratatouille…) ;
des bocaux à stériliser ;
et, quand il reste de la place, de l’eau à chauffer pour la tisane ou la douche (chez nous le ballon est coupé en plein été pour éviter de chauffer inutilement l’espace de vie).
Les légumes du soleilsRatatouilles, bocaux de sauces tomatesRatatouilles, bocaux de sauces tomatesTartesBocaux et clafoutis Patates
On a une organisation qui va bien avec notre mode de vie plutôt « à la maison » (notre lieu de travail) :
le matin, ou quand le soleil se pointe, on prend une demi-heure pour lancer la cuisson ;
on laisse le soleil bosser ;
à midi ou le soir, c’est prêt.
On l’utilise même bien plus que le tube / concentrateur solaire qui est super pour faire du pain, mais pour le quotidien c’est plus contraignant en terme de volume, pour les bocaux c’est « petit à petit »…
À l’époque, j’en étais fier. Et honnêtement, il fonctionne : on a fait des gâteaux, de l’eau chaude, des petits plats dedans… Mais des petits, et en cuisson « mole » (très lente…)
Mais avec le recul (et l’expérience de l’usage du four Atominique), je vois surtout ses limites.
Un four trop petit, sous-dimensionné
Le four sous sa bâche de protection
Je vivais en mode semi-nomade, en yourte, avec un critère fort : il fallait que le four soit facilement transportable, que je puisse le ranger à l’abri.
Résultat : j’ai fait un petit four, compact. Le problème étant que ça occasionne très peu de surface de réflecteur = on capte peu d’énergie ;
Alors que cet argument ne tient pas trop. Le four Atominique est toujours dehors, il est conçu en matériaux qui peuvent tenir dehors, à l’abri sous une bâche de protection (faite sur mesure) donc pas besoin « d’espace de rangement ».
Un four trop petit = une surface de réflecteurs trop petite
Dans l’interview, Dominique rappelle un point de départ simple : on ne pourra jamais avoir, dans un four solaire, les 3–4 kW d’un four électrique ou gaz classique. On joue plutôt dans la cour de la petite centaine de watts.
En gros, dans de bonnes conditions (ciel bleu, soleil haut) on a environ :
1000 W/m² de puissance solaire au sol,
dont on récupère au mieux environ 200 W/m² pour la cuisson, une fois qu’on a compté les pertes, les réflexions imparfaites, la vitre, etc.
Si la vitre fait par exemple 0,5 m², on a donc :
0,5 m² × 200 W/m² ≈ 100 W utiles qui passent par la vitre,
puis on ajoute ce que les réflecteurs renvoient en plus, pour monter autour de 100–150 W de puissance de cuisson.
C’est cohérent avec ce qu’on observe : on n’est pas sur un four de cuisine « boosté », mais sur un four lent, efficace si on dimensionne bien les surfaces.
À partir de là, deux choses deviennent très importantes dans la conception.
1. La taille de la vitre et des réflecteurs vont ensemble
Plus la vitre est grande, plus on a :
une surface “de base” qui laisse entrer le rayonnement,
de la place autour pour accrocher des réflecteurs de bonne taille.
Les réflecteurs, c’est ni plus ni moins que de la surface de collecte supplémentaired’énergie : ils interceptent de la lumière sur une plus grande zone et la renvoient vers la vitre. Plus on a de réflecteurs (au-delà de la surface de la vitre), plus on augmente le nombre de watts qui arrivent dans la boîte.
2. On ne peut pas mettre 4 m² de réflecteurs sur une mini-boîte
On entend parfois : « il suffit d’ajouter des réflecteurs partout ». En pratique, sur une conception type boîte, il y a une limite géométrique.
On ne peut pas raisonnablement :
faire un four de 50 cm × 50 cm (0,25 m² de vitre),
et lui coller 4 m² de réflecteurs autour,
tout en gardant quelque chose de stable, manipulable, qui s’oriente facilement et qui ne se retourne pas au premier coup de vent.
Ce genre de très grand rapport entre réflecteurs et vitre relève plutôt du concentrateur (parabole, Fresnel, etc.) : c’est une autre famille d’objets, plus complexe à construire, plus pointue à utiliser, avec d’autres compromis (point chaud, suivi du soleil plus fin, etc.).
Le choix de l’Atominique, c’est l’inverse :
une boîte de taille “humaine”, grosso modo gabarit four de cuisine ;
une vitre suffisamment grande pour accueillir des plats usuels ;
des réflecteurs proportionnés à cet ensemble, qui augmentent nettement la puissance sans basculer dans la logique du concentrateur.
facilité de construction.
C’est ce dimensionnement cohérent volume / surface vitrée / surface réflective qui lui permet d’atteindre cette fameuse petite centaine de watts utiles… et de rendre la cuisson solaire vraiment praticable au quotidien.
Des matériaux réfléchissants pas terribles
Le papier aluminium c’était pour la vidéo du LowTech Lab, en vrai perso j’ai toujours eu un doute là dessus.
Par contre l’adhésif miroir, j’ai testé, ça marche… mais 1 ou 2 ans, après ça blanchit, ça s’altère (c’est pas fait pour être au soleil) et du coup ça marche de moins en moins bien. Après c’est chouette pour expérimenter sans dépenser trop de sous…
Réflecteur alu miroirDifférence de réflecteur… C’est déjà bien visible le côté miroir… ou pas…
Mais depuis que je suis passé à l’alu miroir, c’est le jour et la nuit ! C’est durable, ça ne s’altère pas (sûrement un peu mais pas visiblement). Il y a une page dédiée sur le wiki si vous voulez creuser la question des réflecteurs.
Un système 30° / 60° pas si malin que ça = ouverture par le haut vraiment pas malin
J’avais imaginé un système avec deux inclinaisons : 30° pour l’été, 60° pour l’hiver. Sur le papier, ça fait sérieux : le four “s’adapte” au soleil. Et quand je dis « j’avais », c’est typiquement un truc que j’ai vu sur internet et je me suis dit « mais oui, trop la bonne idée »… finalement non…
En pratique :
en hiver on l’utilise très peu, fenêtre d’ensoleillement trop courte ;
en intersaison, les angles ne sont pas favorables ;
ça oblige à mettre l’ouverture sur la vitre, en haut. Sauf que sur ces fours sans inertie, dès qu’on ouvre en haut, toute la chaleur s’en va…
Avec l’Atominique, Dominique est revenu à quelque chose de plus simple et plus cohérent : un angle fixe à 45°, adapté à nos latitudes, qui marche mieux une plus grande partie de l’année.
Donc : pourquoi je ne recommande plus ce petit four
Toutes ces petites limites mises bout à bout font que, aujourd’hui, je ne recommande plus de fabriquer ce modèle type boîte :
il donne une image un peu “molle” de la cuisson solaire ;
on risque d’être déçu, voire de se dire : « la cuisson solaire, c’est sympa sur le papier, mais en pratique ça ne marche pas si bien ».
C’est d’ailleurs indiqué noir sur blanc sur mon article :
Mon ancien four type boîte m’a permis d’apprendre, de rencontrer le Low-tech Lab, de faire parler de cuisson solaire. Mais si je peux éviter à d’autres de refaire les mêmes erreurs, tant mieux.
Si vous devez investir du temps, du bois, de l’isolant et quelques heures de bricolage, faites-le sur un four qui en vaut vraiment la peine : aujourd’hui, pour moi, c’est clairement le four solaire Atominique (et j’ai rien à gagner en vous disant ça !).
On ouvre les portes de la paillourte (et de son extension) pour une visite le 14 Mars prochain (2026).
Où : A Rouans (44640) (on vous communique l’adresse après inscription)
Quand : Samedi 14 Mars 2026 de 9h00 à 11h30
Tarif : gratuit / don libre de « bonne petite chose maison » si le cœur vous en dit
Pour qui : une dizaine de personnes sur inscription uniquement, voir le formulaire ci-dessous.
Il s’agit d’une visite « technique » ne venez pas pour voir la couleur du mur ou voir « où on fait kaka »… Venez comprendre, questionner les choix, demander des précisions sur ce qui vous a manqué dans ce qui est déjà à disposition : https://david.mercereau.info/paillourte/ (un pré-requis serait d’avoir lu une bonne grosse partie de ce qui a déjà été publié…)
Si tu n’es pas dispo pour cette visite mais que tu veux venir plus tard (probablement l’année suivante) tu peux laisser ton e-mail ici :
Pascale, de la chaîne Odyssée du NatuRéel est venu papoter à la maison autour de la Paillourte et en a tiré une vidéo. J’y parle de la construction mais aussi (surtout ?) du retour d’expérience (si chère à mon cœur) :
Clique ici pour afficher le contenu en provenance de YouTube. Learn more in YouTube’s privacy policy.
Une maison ronde, enveloppante, baignée de soleil, aux murs de terre à l’aspect chaleureux : un vrai cocon naturel, en somme. Vous en rêvez ?
David va nous expliquer les étapes de construction de sa paillourte, les coûts inhérents au projet et les avantages à construire en rond. Sept ans après sa construction, il nous livrera aussi son retour d’expérience.
Le secteur du bâtiment représente 40 % des émissions de CO₂ des pays développés, 37 % de la consommation d’énergie et 40 % des déchets produits. Notre façon de construire et de rénover est clairement un levier pour réduire notre impact environnemental.
Et je vous pose la question : recréer son lien au vivant au travers de son habitat, ne serait-ce pas la plus belle façon d’habiter le monde, finalement ?
Introduction de David
On a construit une yourte, et je pense que ça a été un peu le point de bascule. Même si je faisais déjà des trucs avant, on va dire que c’est ça qui a lancé le truc un peu plus fort. Et puis après, il y a eu la paillourte.
Je pense qu’on est venu à la yourte parce que j’avais fait pas mal de chantiers participatifs. J’étais sur Lyon pendant tout un temps et il y a beaucoup de maisons en pisé là-bas. Les maisons en pisé, ce sont des maisons en terre uniquement : des murs, comme nous on a ici des murs en pierre, mais là-bas c’est que des murs en terre banchée. On met des planches, on met de la terre, on tasse… et là-bas il y a pas mal de restaurations de maisons en terre.
Je me suis dit que ça allait être un sacrément bon point de départ en tout cas pour amorcer d’autres trucs.
Dans mon petit parcours de chantiers participatifs, quand j’ai commencé à m’intéresser à l’habitat, j’ai visité plein de types de chantiers : paille ou autres, mais pas mal paille. Et ce que je constatais, c’est que souvent, les gens faisaient de grandes baraques en paille, ce qui me semblait un peu un non-sens.
D’autant plus que, écologiquement, ça n’avait pas toujours beaucoup de sens, et en plus je constatais souvent que ces chantiers ne finissaient pas. Je me rappelle notamment d’un gars qui avait fait une baraque de 200 ou 250 m², et ça faisait huit ans qu’il y était. Clairement, il était fatigué. Il n’avait plus envie, ça n’avançait plus, bref, ça avait l’air dur.
Du coup, je m’étais bien dit que ce n’était pas ça que je voulais. J’ai l’impression que ces gens-là, qui partent sur des gros chantiers, à la fin sont tellement rincés que, dans la maison en paille, il n’y a que les murs qui sont écologiquement soutenables. Tout le reste, en fait, ils n’ont pas eu le temps de se poser la question ou ils sont trop fatigués, et du coup ils installent un chauffe-eau de 200 L électrique, etc.
Une fois que c’est là, tu ne te dis plus : « Ah oui, mince, comment je pourrais faire autrement ? » Ils sont fatigués, ils n’ont plus envie… fin de l’histoire.
Du coup, moi j’ai voulu prendre le truc un peu à l’envers : on a fait un petit habitat simple, peu coûteux, facile, rapidement constructible. Donc une yourte : une yourte en toile, en laine de mouton, tout ça. On s’est fait accompagner par La Frênaie (carnet de yourte), qui est une coopérative dans le Marais poitevin.
On va dans leur atelier : il y a des choses qu’on peut ramener à faire à la maison, et des trucs qu’on peut faire dans leur atelier, parce qu’ils ont plein de gabarits, de trucs chouettes. On a donc fait notre yourte là-bas.
On s’est installés en petit collectif, parce que c’était aussi ça l’idée, indépendamment de nos envies personnelles : ça nous permettait assez rapidement de tester tout ça, d’arriver avec un petit habitat pas trop cher et vite construit. On a mis un mois, un mois et demi, je crois, à construire la yourte.
Sobriété avant matériaux
Ensuite, avant de parler de paille ou de matériaux, j’essaie de tirer vers le moins de mètres carrés possible, d’abord parler de sobriété. Réduire ses besoins : en eau, en énergie, en espace vital, parce que ça a des conséquences sur tout le reste.
Ça a des conséquences sur le moyen de chauffage, sur l’entretien du bâtiment. Le bâtiment, c’est une énorme part de l’impact énergétique. Le logement, c’est un quart du problème à l’échelle individuelle, donc ce n’est pas négligeable.
Dans le logement, il y a la construction, la fin de vie, le chauffage, etc. On peut vivre écologiquement dans une petite maison en parpaing, en laine de verre, en paille, ce que tu veux, qui fait 30 m² ; et on peut vivre très « sale » dans une maison en paille, murs en terre, machin, tout ce que tu veux… Si elle fait 150 m² ou même 100 m², l’impact reste énorme. C’est la taille qui compte !
Évidemment, ça dépend du nombre d’habitants : si vous êtes huit, ça vaut le coup d’être à 200 m², c’est OK. Mais ce qu’on observe, c’est que les mètres carrés par habitant n’ont pas cessé d’augmenter depuis des lustres. C’est une conséquence négative : on peut isoler les baraques, c’est super, mais tant qu’on augmente le nombre de mètres carrés, la part énergétique par habitant ne fait que croître.
Quelle est la genèse de votre projet de paillourte ?
Je n’étais pas spécialement parti pour faire une paillourte. Rénover, pour moi, c’est tout aussi pertinent écologiquement : il y a déjà de la surface « squattée » par une maison, etc.
Mais quand on est arrivés ici, il y avait un petit bâtiment en pierre : une ancienne maison (ou étable) à cochons, un tout petit habitat. Il ne restait plus que deux murs sur quatre, et même ce peu restait assez abîmé. Il n’y avait plus de toit depuis des années. Il aurait fallu tout mettre par terre et reconstruire. Autant dire que je n’étais pas chaud.
On est arrivés là, et on s’est dit : « Bon, OK, du coup ce n’est pas une rénovation, mais le terrain nous plaît. » C’était une dent creuse, le terrain est assez étroit, donc il fallait faire une petite maison dessus. C’est pour ça qu’il n’était pas si cher. Enfin, pas si cher… tout est relatif par rapport à pas mal d’endroits en France, mais par rapport au coin ici, ce n’était pas si cher.
Nous, on voulait faire une petite maison : nickel, parfait. On a réfléchi à ce qu’on voulait vraiment. Moi je voulais reconstruire en paille parce que je trouve ça trop pertinent, et j’avais fait plein de chantiers autour de ça, en terre aussi.
Un truc qu’on voulait garder, c’était le côté rond et surtout le côté « plein de lumière », la lumière centrale, la lumière zénithale. C’est vraiment un truc qu’on avait kiffé dans les yourtes : tu es baigné dans la lumière.
On l’a fait un peu différemment : on a fait un clocheton pour s’épargner, dans une logique bioclimatique, le soleil d’été quand il est zénithal et cogne trop fort dans la maison. Dans les yourtes, tu te retrouves vite dans une bulle de chaleur.
Donc on a mis un petit toit : on a fait un compromis entre la lumière – parce qu’on a quand même un peu moins de lumière – et la surchauffe. Et la surchauffe n’est vraiment pas à négliger, surtout avec les épisodes caniculaires qu’on commence à avoir.
Pourquoi construire en rond ?
On voulait reconstruire en rond pour plusieurs raisons.
Facilité et tolérance aux erreurs En rond, c’est plus facile. Si tu fais des bêtises, ça se voit moins, c’est moins grave et moins impactant pour le bâti. Toute la charge du toit est répartie sur tous les murs, alors que sur un carré, les angles ont beaucoup plus de charge et de contraintes. Tu peux te permettre des petites erreurs sur ton mur et que ta maison tienne debout.
Je pense que si on avait fait les mêmes conneries sur un carré, on aurait eu des problèmes… Là, ça va.
Moins de matériaux, moins d’échanges thermiques Tu as environ 11 % de matériaux en moins à surface égale. À 40 m² au sol, tu as 11 % de matériaux en moins sur un rond que sur un carré, parce que le périmètre est différent pour une même surface.
11 % de matériaux en moins, c’est 11 % de coût en moins, mais c’est surtout 11 % de surface en contact avec l’extérieur en moins. Or c’est cette surface en contact avec l’extérieur qui génère le besoin de chauffage, parce que ça génère de la déperdition thermique. Moins tu as de surface en contact avec le dehors, moins tu as besoin de chauffer.
Esthétique et lien au vivant Il y avait aussi le côté esthétique qui nous plaisait. Si on regarde les habitats primitifs, ou même la nature : terriers, igloos, yourtes, grottes… La plupart des animaux font des formes rondes, c’est plus simple à faire.
Il n’y a que les abeilles qui font une géométrie « compliquée ». Et encore : a priori, elles font d’abord du rond, et c’est parce qu’elles sont toutes côte à côte que ça crée des hexagones.
On a acheté le terrain 65 000 € et la paillourte nous est revenue à 20 000 €. En fait, au bout de 3 ou 4 ans, avec l’économie de loyers, tu revends la yourte ; nous, on a revendu la yourte pour financer la paillourte. Il y a eu un peu de sous à mettre dans le terrain, mais ce n’était pas loin d’une opération blanche. On s’en est plutôt bien sortis.
Quel a été le coût du projet ?
La maison habitable, au début, c’était 15 000 € pour la paillourte seule. Maintenant, avec le terrain, on est chez nous pour moins de 100 000 €. On était deux, donc 50 000 € chacun : tu n’as pas 25 ans d’emprunt à faire.
Moi j’ai toujours travaillé avant, donc j’ai toujours eu des salaires dont je ne faisais pas grand-chose. Mes vacances, c’était du woofing, des chantiers participatifs, etc. J’avais donc des petites économies. Très vite, on a pu autofinancer notre truc, sans emprunt.
Aujourd’hui, on n’a plus trop de sous de côté, c’est sûr, on a tout mis dans la maison. Mais en contrepartie, on a un rythme de vie où je peux prendre une journée pour discuter avec vous, par exemple. Moi je ramène environ 600 € par mois dans le foyer, ma compagne 500 €, et on arrive à vivre à trois (avec notre fille de 8 ans) parce qu’on n’a pas d’emprunt.
Le premier poste de dépense, souvent, c’est l’emprunt ou le loyer : nous, on n’a pas ça. Et on avait aussi la ressource pierre sur site avec la vieille bâtisse à moitié par terre.
Quelles ont été les étapes de construction de la paillourte ?
Fondations
On a fait nos fondations en pierre. On a creusé un fossé et maçonné des pierres. Ce n’est pas juste « jeter des pierres dans un trou » : maçonner des pierres, c’est un boulot en soi, un sacré boulot. On était rincés au bout de la semaine et demie de chantier, au bout de notre vie. On s’est dit qu’on ne finirait jamais, mais on a fini quand même.
Tous les voisins et copains qui sont passés nous ont dit : « Tes fondations seront encore là quand ta maison ne sera plus là. »
Et en vrai, les fondations, c’est primordial : si tu rates cette étape, ça a des conséquences sur tout le reste. Autant tu peux refaire un bout de toiture, autant refaire un bout de fondation, ce n’est pas facile.
Inspirations et retours d’expérience
Dans mes chantiers précédents, je n’avais pas trop fait de maisons rondes. Ce n’était pas forcément mon « délire » au départ. Je suis donc passé par une étape « retour d’expérience » : aller voir des gens, revoir des gens, chercher de l’expérience concrète.
Je suis allé voir plein de personnes autour de chez nous qui avaient soit une technique que je voulais mettre en œuvre, soit une configuration particulière. Je voulais faire de la paille porteuse, donc je suis allé voir des maisons en paille porteuse, rondes ou carrées, peu importe, mais avec un point commun.
Je trouvais rarement ce type de retour d’expérience sur internet ou dans les livres, donc je suis allé les chercher sur place. C’était super chouette : plein de gens m’ont ouvert leurs portes.
Par exemple, une maison en paille porteuse en Bretagne, ronde, à étage. Et puis Gurun, du côté de la forêt de Brocéliande : mon procédé s’inspire partiellement du sien. On dit souvent qu’il y a plusieurs techniques de mise en œuvre de la paille, mais en réalité, il y en a autant que d’auto-constructeurs.
J’ai pris ma part chez Gurun, ce qui me convenait en termes de besoins, de sécurité, etc.
Gurun ne faisait pas de fondations à l’époque, maintenant il en fait des petites.
Moi, je ne me voyais pas ne pas faire de fondation ici, parce qu’on a 8 m d’argile avant d’arriver à la roche. Il y a des choses qui peuvent bouger. Donc pour moi, pas de fondation, ce n’était pas envisageable.
J’ai donc repris une partie de son procédé : du sous-bassement jusqu’à la toiture réciproque, c’est « du Gurun » (les murs, etc.). Mais le toit et les fondations/sous-bassement, c’est plutôt ma sauce.
L’idée, c’est que vous pouvez aller piocher les idées qui vous correspondent, en fonction de votre contexte et des matériaux disponibles.
Sous-bassement et gestion de l’humidité
Sur les fondations, on a un problème de capillarité. La capillarité, c’est le phénomène du sucre qu’on met dans le café : le café remonte dans le sucre. L’eau peut remonter à travers les joints des pierres.
Il me fallait donc un matériau peu capillaire, qui n’amène pas trop d’eau vers la botte de paille. Une maison en paille, c’est :
un beau chapeau (un bon débord de toit),
de bonnes bottes (un mur surélevé par rapport au sol).
La paille et l’eau, ce n’est pas génial.
Pour ça, on a utilisé des blocs de pierre ponce (PonceBloc). Ça ressemble à des parpaings, mais c’est de la pierre ponce : roche volcanique, avec de l’air emprisonné dedans, donc c’est très léger, partiellement isolant, et non cuit (pressé à froid). L’impact carbone est assez faible. C’est peu capillaire et un peu isolant.
On a posé ces blocs de pierre ponce sur les fondations, ce qui limite la remontée d’eau et évite que la paille soit en contact direct avec le sol.
Par-dessus, on a mis de l’EPDM (la même membrane que pour la toiture végétalisée) pour éviter encore plus les remontées capillaires. Si le mur est mouillé, l’eau ne doit pas pouvoir migrer dans la botte de paille. C’est primordial : l’humidité et la paille, ça ne fait pas bon ménage.
Pour atteindre un niveau d’isolation correct :
les blocs de pierre ponce ont une certaine épaisseur et un certain R (résistance thermique),
mais on était loin de l’isolation qu’apporte une botte de paille.
On a donc rajouté un morceau de liège à l’intérieur pour augmenter la résistance thermique et ralentir la fuite du chaud vers l’extérieur.
On a aussi mis une lisse basse, un petit bout de bois qui court tout autour, avec des broches pour brocher le premier rang de bottes, afin de solidariser le mur de paille au sous-bassement.
On est en zone sismique niveau 2 sur 3 ici. Tu es soumis à une norme (déclarative : tu dis « oui, j’ai respecté la norme »). Dans cette norme, il y a notamment deux points :
Que toutes les parties, de bas en haut, soient liées ensemble (continuité de chaînage).
Renforcer les angles.
Maison ronde = fin de chantier, tout va bien : il n’y a pas d’angles fragiles. En cas de tremblement de terre, il n’y a pas de points de rupture. C’est naturellement une forme sismique, la maison ronde.
Murs en paille porteuse
Sur ce bloc de pierre ponce, on a monté des bottes de paille en paille porteuse : la botte fait le mur et porte la toiture.
On a pris des bottes assez denses, avec un bon serrage des ficelles. Gurun, lui, reficelle ses bottes pour les densifier. Pour la paille porteuse, la densité et l’humidité sont importantes, donc on testait les bottes :
Hygromètre à sonde pour mesurer l’humidité,
Peson pour peser les bottes,
Avec ces deux infos, on calcule la densité (une botte humide et lourde peut être peu dense si elle est trempée).
On a pris les bottes les plus denses pour les murs, qu’on a montées en quinconce, comme un mur de briques.
On les a brochées et « cousues » entre elles, ficelées avec de la ficelle de botte de paille. C’est ce que Gurun appelle sa méthode : tu prends une botte, tu passes la ficelle autour de la botte d’à côté, tu tires, ça regale la botte (elle reprend une forme arrondie) et tu remets de la tension dans les fibres.
Autour des portes et fenêtres, on a mis de l’ossature bois, parce que ça ne tiendrait pas sur de la paille « molle ».
Pour les murs, on a utilisé des bottes à champ plutôt qu’à plat :
Botte à plat : posée sur sa grande face (le côté le plus large au sol).
Botte à champ : posée sur la tranche.
Une botte à champ isole aussi bien qu’une botte à plat, parce que c’est le sens des fibres qui compte. Ça permet de gagner un peu de mètres carrés.
Nous, on a fait une maison de 40 m² parce que c’était satisfaisant pour nous, mais il ne fallait pas dépasser 50 m² au nu extérieur du mur pour ne pas être soumis à la RT 2012 (c’est encore vrai aujourd’hui avec la RE 2020). C’était un petit objectif : éviter les papiers, les études thermiques obligatoires et payantes.
Sous pas mal d’aspects, on est au-delà de la RT/RE en termes d’isolation, etc., mais ça nous a épargné la contrainte administrative.
En haut du mur, on n’a pas mis de lisse haute (anneau de bois qui ceinture le mur) :
Sur une maison carrée, j’en aurais mis une, pour répartir la descente de charge et reprendre les efforts dans les angles.
Sur une maison ronde, chaque perche de charpente reporte la charge uniformément sur le mur. Tout le mur reçoit la même charge, donc ce n’était pas indispensable.
C’est aussi du bois en moins (donc de l’argent en moins et un impact carbone réduit).
Charpente réciproque et bois
On a fait le choix d’une charpente réciproque en bois rond :
Bois local (châtaignier), coupé en taillis à côté.
Peu de transport, pas de sciage industriel, peu de déchets.
Pas besoin de sections standard (20×20, etc.) : on garde l’arbre entier.
Le bois rond évite :
les pertes liées au sciage en scierie,
la monoculture de Douglas pour faire des maisons « écolos » (qui est une catastrophe dans certaines régions).
On a donc :
Abattu les petits troncs,
Écorcé à la plane (travail assez agréable),
Monté la charpente réciproque en une journée, avec l’aide de Gurun.
Une charpente réciproque en bois rond, ça ne coûte quasiment rien en matériaux, et c’est très économe en énergie grise.
Toiture végétalisée
Sur la charpente, on a mis un voligeage (planches), puis :
Un pare-vapeur sous l’isolant,
L’isolant,
L’EPDM (membrane d’étanchéité),
Un géotextile,
De la tuile concassée,
Un peu de terre,
Des plantes grasses.
Pourquoi un pare-vapeur ? Au-dessus, l’EPDM n’est pas perspirant. La vapeur d’eau générée dans la maison (cuisine, habitants…) ne doit pas migrer dans l’isolant et rester coincée sous l’EPDM. On la bloque donc sous l’isolant, côté chaud, avec un pare-vapeur.
L’EPDM :
Bâche caoutchouc, un peu de pétrole,
S’étire à 400 %,
Garanti environ 40 ans en toiture si protégé des UV,
Très peu d’entretien, surtout avec la végétalisation.
On aurait préféré une toiture avec un autre matériau (terre cuite, etc.), mais le système global (fondations souples, murs de paille, charpente réciproque souple) nous guidait vers une toiture souple qui suit les mouvements éventuels. Une toiture en tuiles sur une charpente réciproque, c’est plus compliqué.
Par-dessus l’EPDM, on a mis :
Un géotextile tissé issu du recyclage de vêtements (coton, etc.) pour empêcher les racines d’atteindre l’EPDM et créer une cohésion de l’ensemble végétal.
De la tuile concassée en support drainant. On aurait pu mettre de la pouzzolane (plus légère), mais on avait un stock de tuiles de la ruine sur place.
La tuile concassée draine, stocke un peu d’eau, la restitue quand c’est plus sec.
On a à peu près 4 tonnes de tuile et 1 tonne de terre : donc 3–4 cm de tuile et 1 cm de terre. Très peu de terre, parce que la terre mouillée, c’est très lourd.
Les plantes :
Plantes grasses, plantes de rocaille, qui poussent sur substrat très mince.
On a semé du trèfle au début pour créer un tissu racinaire, puis on a récupéré des boutures/plantules chez des voisins.
Si c’était à refaire, on mettrait probablement de la pouzzolane pour plus de sécurité en termes de charge, mais ça tient très bien comme ça.
Débord de toit et clocheton
Le débord de toit fait entre 80 cm et 1,20 m. Là, il est environ 14 h, le soleil ne rentre pas par la grande baie au sud. Le débord protège bien les murs.
Le clocheton, lui, est plus compliqué à doter d’un débord important, sinon on perdrait trop de lumière hivernale. On a déjà un petit toit pour limiter la surchauffe d’été. On aurait pu être un peu plus généreux sur le débord, mais c’est un compromis entre :
lumière d’hiver,
protection d’été,
contraintes de construction.
Le sol : hérisson, isolation, dalle en terre
Sous la maison, au milieu des fondations, on a mis du verre cellulaire :
Habituellement, on fait un hérisson de cailloux pour casser la capillarité et drainer. On met ensuite un isolant (souvent polystyrène), puis une dalle.
Le hérisson sert aussi de drainage (l’eau circule entre les cailloux).
Le verre cellulaire :
Est drainant,
Non capillaire,
Isolant.
Pour un auto-constructeur, c’est génial :
Tu balances le verre cellulaire au milieu de la maison avant de couler ta dalle,
C’est léger, facile à mettre en œuvre,
Ça fait les trois fonctions d’un coup.
On a ensuite fait une dalle en terre sur toute la maison :
Mélange terre + sable (béton de terre : la terre remplace le ciment).
Pas de paille dans la dalle chez nous, parce que nous sommes dans une zone très humide (marais) et il y a un champignon bien connu, la mérule, qui mange la cellulose (contenue dans la paille et le bois). Si la mérule s’installe dans une maison, il faut la démolir. Donc je ne joue pas avec ça dans la dalle.
Pour la surface de la dalle :
On a fait des essais : huile de lin, huile dure, etc.
Ce qui nous convient bien, c’est la tempera :
pigments d’argile particuliers,
œuf,
huile de lin.
Ça se passe comme une peinture, crée une couche jolie, légèrement étanche, qui se lustre au passage des chaussettes. Aspect un peu marbré, que l’on aime bien, et cela se retouche facilement.
On a complété par :
De la tomette (terre cuite) côté cuisine, zone très sollicitée (chaises, chutes d’objets, etc.),
De la terre crue côté salon.
On avait aussi testé des dalles stabilisées à la chaux :
Plus résistantes, mais en cas de choc important, ça casse net.
Les retouches sont plus délicates qu’avec une dalle en terre, où tu peux réhumidifier et réparer localement.
Enduits
À l’extérieur :
Enduit terre-chaux-paille au départ.
Retour d’expérience : la paille dans les enduits extérieurs, en climat océanique venteux, finit par moisir un peu en surface aux endroits exposés à la pluie battante. Ce n’est pas dramatique (on a 8 cm d’enduit), mais on voit que beaucoup de pros du bâti écologique commencent à arrêter de mettre du végétal dans les enduits extérieurs. J’en parle aussi dans différents articles « paillourte ».
Pour l’extension, on a donc fait :
Terre + chaux + sable (sans paille) à l’extérieur.
La chaux :
Fige le mélange,
Résiste bien à la pluie battante,
Évite que l’enduit ne finisse « par terre » au bout de quelques années comme dans certains pays où l’on n’a que la terre crue sans liant hydraulique.
À l’intérieur :
Enduits terre-paille, plus « souples » et perspirants.
On essaie aussi de limiter le sable, parce que :
Le sable de maçonnerie (rivière, carrière) n’est pas inépuisable,
Le sable du Sahara ne se maçonne pas.
On utilise la paille comme « charge » dans les murs pour remplacer une partie du sable.
On a beaucoup appris sur la qualité des terres :
La première terre (pour la paillourte) : très argileuse, blocs très durs après séchage, nécessitant beaucoup de trempage, de tamisage et de correction au sable/paille. J’ai passé à peu près un mois, sur un an et quelques de chantier, à tamiser de la terre…
Pour l’extension, on a trouvé une terre plus sableuse, déjà plus friable, beaucoup plus agréable à travailler, avec moins de corrections à faire.
Quelle a été ta méthode de construction pour l’extension ?
Pour l’extension, je n’ai pas refait de paille porteuse. J’ai fait une structure poteau-poutre :
On commence par faire un préau : quatre poteaux et un toit.
Le toit repose sur les poteaux, pas sur les murs.
Ensuite, on construit les murs en dessous, en paille (non porteuse, en quinconce, sans ossature bois continue).
Avantages :
Le toit est déjà contreventé, il tient par lui-même.
Moins de contraintes sur les murs : la paille n’est plus porteuse, c’est sécurisant.
On peut diminuer la taille des fondations :
Fondations en gravier pour les murs,
Petits plots sous les poteaux.
Je trouve que c’est un très bon compromis entre :
écologie / impact,
temps,
sécurité,
budget (moins de bois d’ossature qu’une maison paille-ossature bois classique).
Cette extension, c’était le cadeau de Noël de ma fille :
On a commencé le chantier en mars,
Fini et emménagé en novembre.
Elle a pu voir sa chambre avancer, participer un peu, voir que c’est long, que c’est du travail. Un jour, elle est arrivée, elle a dit : « Ah ouais, c’est quand même une petite maison… » Eh oui, c’est ça.
L’avantage de la paillourte, c’est qu’on peut faire des extensions comme des pétales autour. C’est chouette.
Les contraintes :
Terrain très étroit, limite de propriété,
Raccord entre deux toitures,
Envie de n’avoir que trois murs (le quatrième étant celui de la paillourte) pour limiter le volume de déperdition.
Le plus simple aurait été de faire un couloir et une nouvelle pièce indépendante, mais on aurait alors quatre murs supplémentaires et moins de mutualisation thermique.
Résultat :
On n’a pas changé le poêle de masse : il était un peu surdimensionné au départ.
Avant l’extension, on faisait un feu tous les un jour / un jour et demi.
Maintenant, on fait un feu par jour, ce qui est plus « normal » pour un poêle de masse, et on chauffe 10 m² de plus.
Il fait environ 1 °C de moins dans la chambre que dans la paillourte, ce qui est très acceptable.
On a aussi réfléchi au côté sociétal :
Notre fille était très contente d’être dans la mezzanine sous nous, ce n’est pas elle qui réclamait une chambre.
Aujourd’hui, elle est contente d’avoir sa chambre, et nous, on est contents d’avoir le luxe de pouvoir fermer une porte entre elle et nous.
Mais si tu raisonnes à l’échelle du monde, combien d’enfants ont une chambre individuelle ? C’est un luxe de riche occidental. Ça pose question :
Est-ce que c’est un besoin réel ?
Est-ce que c’est une norme sociale ?
Quel impact en surfaces construites supplémentaires ?
Une chambre par enfant, c’est vite 40 m² de plus pour trois enfants, plus le salon, etc. Ça fait réfléchir.
Quelle est la réglementation par rapport à la paillourte ?
Sur la RT/RE, tout est accessible :
Les textes,
Les méthodes d’étude thermique,
Les dimensionnements, etc.
Si tu ne le sens pas, tu peux déléguer :
Il y a des gens dont c’est le métier de faire la partie étude thermique, dimensionnement structurel, etc., et toi tu fais le reste.
Les grandes familles de réglementation :
Réglementation thermique (RT 2012, maintenant RE 2020),
Assainissement,
Sismique (dans les zones concernées),
PLU (Plan Local d’Urbanisme).
PLU et forme de la maison
Le PLU est accessible : tu peux le lire, c’est marqué ce que tu as le droit de faire ou pas. Le texte peut être un peu indigeste, mais en une journée, tu peux te faire une idée claire.
Dans notre cas :
On est dans un village un peu excentré,
Pas de bâtiment historique autour,
Pas d’Architectes des Bâtiments de France sur le dos,
Peu de contraintes sur les formes : on ne dit pas « il faut faire des maisons carrées ou rectangulaires ».
La paillourte n’est donc pas problématique sur le plan réglementaire, sauf si tu es très proche d’un clocher ou dans un secteur sauvegardé où les ABF ont leur mot à dire.
Le permis de construire / PLU s’intéresse essentiellement à :
L’esthétique extérieure,
La couleur des enduits,
Le type de couverture (tuile, ardoise, etc.).
Ils ne regardent pas ce que tu mets dans les murs. Je n’ai jamais dit à la mairie que je faisais une maison en paille, notamment parce qu’on n’a pas à leur dire, et qu’ils s’en fichent. Pour toutes les questions autour de l’urbanisme et des démarches, j’ai détaillé pas mal de choses dans « Questions fréquentes sur la paillourte ».
Pour la toiture végétalisée, a priori il existe une sorte de « joker » européen en lien avec la compensation carbone, qui peut permettre de passer au-dessus de certaines règles locales imposant, par exemple, la tuile ou l’ardoise. C’est à vérifier selon les communes, mais il y a un cadre.
Assainissement et phytoépuration
Chez nous, pas de tout-à-l’égout, donc :
Obligés d’installer un système d’assainissement conforme avant d’emménager sur le terrain, avant même que la maison soit construite.
Est maintenant normée, avec des systèmes passés en laboratoire (agréments).
Les SPANC (services publics d’assainissement non collectif) ne peuvent plus les refuser si les conditions techniques sont remplies.
On a fait une autoconstruction accompagnée :
Un organisme fait l’étude de faisabilité et le dimensionnement,
Donne les plans,
L’entreprise qui porte la filière phyto vient contrôler à plusieurs étapes, pour vérifier que c’est conforme à ce qui a été validé en labo,
Ça permet de réduire le coût (tu fais les travaux), tout en respectant la norme.
Techniquement, c’est assez simple :
Un tuyau au fond,
Un lit de cailloux,
Un lit de sable,
Des plantes (roseaux) qui assurent l’épuration via leur système racinaire.
Temps de réalisation :
Une petite phyto 3 EH (3 équivalents habitants) nous a pris 3–4 jours de chantier.
Le plus long, c’est d’aller chercher les graviers, cailloux, etc. (nous avons des carrières proches, donc ça allait).
Le dimensionnement :
Au départ, on nous préconisait une 5 EH (5 × 150 L/j/personne).
Vu notre consommation d’eau réelle et la taille de la maison, l’étude concluait qu’il faudrait arroser les roseaux l’été…
Nous, si on fait des économies d’eau, ce n’est pas pour arroser la phyto, ça n’a aucun sens.
On s’est donc un peu battus avec le SPANC :
On a obtenu une dérogation pour installer une plus petite phyto (3 EH) adaptée à nos besoins,
Tout en restant excédentaire par rapport à notre consommation réelle (on est à 15–20 L d’eau/jour/personne).
Les premières années :
Les roseaux avaient faim, ils montaient très haut, etc.
Le technicien d’Aquatiris est revenu plusieurs fois, passionné, pour nous conseiller :
Ajouter du compost de toilettes sèches dans les bassins les premières années pour booster la vie bactérienne et le développement des roseaux.
Que ressors-tu de cette expérience d’auto-construction ?
Le fait d’avoir fait ma maison là, et d’avoir fini par la paillourte (qui est un plus gros chantier qu’une yourte, clairement), ça m’a vraiment sécurisé ma vie.
Je me sens vraiment en sécurité :
Je me dis que je suis capable de refaire une maison en paille et en terre ailleurs, si un jour il faut partir, si c’est le bazar.
En termes de sécurité, c’est assez fort de savoir réparer et construire quelque chose.
Ça m’a apporté beaucoup de sécurité intérieure, mais ça a aussi demandé une grosse phase d’insécurité :
Quand tu construis toi-même, tu doutes en permanence :
« Est-ce que ça va tenir ? »
« Est-ce que ça ne va pas me tomber sur la gueule ? »
J’ai eu une période où je ne dormais pas beaucoup…
Mais aujourd’hui, avec le recul, je sais que :
C’est faisable,
C’est à la portée de gens motivés,
Ça donne une liberté énorme sur la manière de vivre, de travailler, sur le rapport à l’argent et au temps.
Je ne vais pas détailler l’aménagement de la chambre dans cette extension parce que ça reste « standard » mais sur le cellier j’ai quelques trucs à dire. J’ai peut être pas mis de photo « fini » de l’extension côté chambre alors quand même j’en met :
L’enfant qui emménage, contente 🙂
Toilettes sèches
Voici mes nouveaux toilettes secs, en intérieur mais sans odeur :-). En effet j’ai profité de ce cellier pour, truc de riche, avoir des toilettes en intérieur. Comme j’ai pu le conseillé, en intérieur le mieux c’est de connecter « la boîte » des toilettes sec à une VMC/une extraction d’air. C’est ce que j’ai fais avec un petit extracteur éolien et une arrivé d’air par le sol. Le conduit est noir pour favoriser le tirage naturel en chauffant l’été.
C’est d’autant plus confortable que dans ce cellier il y aura de l’alimentaire… Même si je suis pas bien sûr que de l’odeur de caca contamine des patates… C’est psychologique, confortable si les 2 « aires » ne se mélanges pas.
Des z’images de la mise en œuvre (Note : le second extracteur de la photo c’est pour la partie suivante, le garde manger… )
Installation traversé toitureAvec les petits extracteur éolienConduit d’extraction au dessus des toilettesArrivé d’air directement dans la boîte des toilettesPrise d’aireL’installation terminée
Bien sûr il faut que l’abattant de toilettes soit « étanche » (relativement, il n’y a pas de joint). mais un contact de matière à matière suffit. ça évite les mouches et que la prise d’air se fasse « par l’ambiant » et préfère arrivé par la prise d’air canalisé conçu pour ça.
Tout ceci devrait permettre aussi l’évaporation d’une partie des urines et donc d’alléger (en kg) la corvée d’aller vider le seau (ici une poubelle de 100l) dans le composte.
Le retour d’expérience après ~1 ans d’utilisation
Car ça fonctionne plutôt bien ! Évidement juste après le caca ça sens un peu. On ne sens pas la présence du toilette sec quand on passe dans la pièce après ~1/.2 d’un passage à la commission… On est plutôt content de cette installation.
Les extracteurs avec le conduit noir pour l’été et avec éolienne pour le vent ne « tire » vraiment pas beaucoup d’air. Il faut vraiment gros vent pour qu’on sente une petite brise au bout du conduit. Ceci étant ça doit suffire pour diminuer les odeurs. La question serait de savoir si on aurait le même effet sans l’extracteur… C’est pas impossible… (mais difficile à tester/comparer)
L’abattant des toilettes est en polystyrène. Au départ mon amie était septique mais forcé de constaté que c’est hyper confortable car jamais « froid ». Dans le cellier quand il fait 10°C et que tu pose tes fesses sur un abattant en bois il y a un petit mouvement de rejet qu’il n’y a pas du tout ici.
Stockage alimentaire
Avant, garde manger extérieur
On a un réfrigérateur mais on le branche seulement l’été, quand les panneaux solaires nous le « permette ». Pour l’hiver, quand il fait froid dehors, nous avions un garde manger à l’extérieur en hauteur, au Nord, abrité de la pluie. J’en avais fait un article. On a fonctionné ~7 ans ainsi.
N’y a t-il pas un paradoxe à dépenser énormément d’énergie pour réchauffer sa maison en hivers et à en dépenser encore pour refroidir une toute petite partie de cet espace chaud (le réfrigérateur). En considérant qu’il fait froid de l’autre côté du mur… Est-ce qu’on marche pas sur la tête ?
Mais voilà, on remarque qu’il fait de plus en plus « doux » l’hiver et même si on adapte notre consommation alimentaire au fait qu’on a pas de réfrigérateur en hiver. On constat que c’est de plus en plus difficile.
Et maintenant avec le cellier
Pour ce cellier (~4m2), le souhait était de partir sur des murs non isolés, pour faire une pièce type « cave » (par chez moi (les marais), on ne construit pas de cave parce que les sols sont gorgés d’eau). On cherchait de l’inertie plutôt que de l’isolation, pour aller vers une température stable. Pour ça on a fabriqué des adobe (brique de terre crue) pour faire les murs. De plus la pièce est placé au Nord, le soleil ne vient quasi pas toucher les murs de celui-ci. J’ai 3 espaces de stockage alimentaire dans ce cellier :
Une boîte compact, hermétique à la pièce mais ventilé à l’intérieur (extracteur comme pour les toilettes, prise d’air par la façade Nord)
Pour faire vraiment le « réfrigérateur » il y a des clapet sur les arrivés et extraction d’air. S’il fait plus froid dedans que dehors on peut fermer les claper (peut être que ce truc sera automatisé un jour…)
Une trappe dans le sol : Qui est en fait un gros regard béton de 50×50 qui a été placé là avant de faire la dalle.
C’est pour stocker des patates ou autre truc qui a besoin de noir, pas forcément besoin de ventilation mais d’une stabilité de température (il faut toujours au moins 1°C de moins dans la boîte que dans le cellier)
Les étagères dans le garde manger
Là c’est pour stocker bocaux, boisson, fuit de garde mais aussi courges et autres légumes frais qui arrive et qui partent dans la semaine…
La partie « boîte hermétique » a été faite dans un meuble au dessus du lave main. Pas grand chose à y redire c’est un peu comme les toilettes secs, une arrivé d’air par en dessous, un départ vers l’extracteur au dessus.
Arrivé d’airImplantation du meuble sur mesure… L’arrivé d’air et le clapet par le dessous
Et voilà le tout terminé avec du mangé dedans !!! 🙂
Les toilettes avec extracteurLa boîte compact ventilé au dessus du lave mainDes patates du jardin dans le regard en béton
Retour d’expérience
Une pièce quand même très humide (toujours ~80%) pour le moment. C’était la première année donc il y a fort à parier que les adobes n’était pas sèche et que l’humidité de celle-ci séchait par l’intérieur ayant un enduit terre-chaux en extérieur… Forcément on augmente l’humidité. Je me demande si la présence des courges (qui dégage beaucoup d’humidité n’accentue pas ce phénomène… C’est pas non plus dramatique on a protégé les planches de bois des étagères et il faudrait peut être encore plus ventilé (les éoliennes ne suffissent peut être pas..). Je n’ai pas mis de prise étanche électrique et vu le taux d’humidité c’est peut être une erreur (corrosion / usure prématuré probable…)
Le côté frais et stable l’hiver fonctionne plutôt bien, on a pu vraiment rallumer le réfrigérateur tard cette année avec le cellier qui est resté froid longtemps. J’ai pas de donnée/graph de cette partie de l’année (~mars-avril). J’ai un graphique de l’autonome où on peut observé la stabilité de température mais celle-ci reste un peu haute pour tenir frais. Cet autonome (si on peut encore l’appeler comme ça) est très doux :
L’été c’est moins dingue pour le côté « frais » et c’est principalement dû au fait qu’il n’y a que 10cm de laine de bois pour isoler la toiture. Toiture qui est en bac acier… Même avec une lame d’air très généreuse 10cm de laine de bois c’est ~6h de déphasage et on le constat bien. Au alentour de 16h il y a une grosse chape de chaleur qui arrive dans le cellier.
Période canicule août 2025
La boîte compacte et étancheventilé de l’extérieur est utilisé en hiver uniquement quand le réfrigérateur est débranché. La température à l’intérieur de la boîte n’est pas bien différente de celle du cellier, c’est un peu décevant de ce côté là. Peut être qu’un automatisme plus poussé pour les clapets améliorerai la situation ou de l’isolant sur le bois… Bon ceci étant c’est utilisable en l’état et ça me parait toujours une bonne chose que l’air de mon « réfrigérateur » ne soit pas mélanger avec l’air ambiant ou je fais mon caca…
La trappe c’est pas très pratique à l’usage du quotidien surtout dans un petit espace mais c’est parfait pour garder les patates ! J’aurais dû la faire plus haute pour pouvoir stocker des bouteilles debout (les bières artisanal ça préfère vivre debout)
Les étagères sont très utilisés. Je suis dans un groupement d’achat pour le sec donc quand c’est pas les conserves du jardin, de la lactofermentation, c’est le sec pour la 1/2 année…
Pour conclure on est plutôt content de son comportement en hiver, en sortie d’hiver c’est hyper utile. Le reste du temps pas tant et en même temps c’était pas le besoin premier. Il faudrait augmenter l’isolant en toiture… un jour peut être…
C’est un peu la succession, l’amélioration de mon service de sauvegarde à froid, ça va maintenant plus loin, c’est plus « user freindly ». Je le propose avec mon activité pro « retzo.net » :
Le stockage à froid qui s’allume uniquement si vous en avez besoin.
Le constat est simple : la majeure partie des données numériques en ligne n’a aucunement besoin d’être accessible à tout instant et pourtant elle occupe une place conséquente sur des serveurs (coût énergétique, environnemental…)
Les données numériques que nous stockons ont un coût énergétique souvent sous-estimé. Les datacenters, où sont hébergés bon nombre de sauvegardes et de services en ligne, représentent environ 1 % de la consommation électrique mondiale (source). Pour des associations ou entreprises éco-responsables engagées dans une démarche de sobriété numérique, il est donc crucial de repenser la façon dont on stocke et sauvegarde les données. Le stockage à froid s’impose comme une solution incontournable pour réduire drastiquement l’empreinte énergétique de vos sauvegardes tout en gardant vos données en sécurité.
🌍 Les serveurs matériels utilisés sont très basses consommations (architecture ARM, disque SSD)
♻️ Les serveurs (hors disque dur) sont issus du ré-emploi
☀️ L’énergie utilisée prioritairement est le solaire
Et exclusivement si vous le souhaitez
🔒 Vos données sont en sécurité, le service étant hors ligne la majorité du temps, la surface d’attaque est bien moindre
Chiffrement de la communication (inclus)
Chiffrement du disque possible
Serveur dédié possible
⏳ L’accès à vos données, l’allumage du serveur est possible via une interface web et/ou des protocoles standard (SFTP, RSYNC (over ssh), WebDAV, BORG) authentification par mot de passe ou par clé
Le stockage à froid consiste à conserver des données (sauvegardes, archives, etc.) sur un support qui n’est alimenté et allumé qu’en cas de besoin. Contrairement à un serveur classique qui tourne en continu 24h/24, un système à froid reste hors tension la majeure partie du temps. Concrètement selon le cas :
Service de sauvegarde : le serveur est démarré uniquement lors des opérations de sauvegarde ou de restauration, puis éteint dès qu’il a fini son travail. On évite ainsi de faire tourner des disques et des serveurs inutilement le reste du temps.
Vous disposez d’une interface pour allumer manuellement celui-ci pour restaurer des données au besoin
Service d’archivage : le serveur est éteint systématiquement et vous l’allumez sur demande via une interface web pour accéder à vos données, en ajouter, en supprimer…
En résumé, le stockage à froid c’est :
Allumé uniquement à la demande : le système de sauvegarde fonctionne seulement au moment nécessaire (sauvegarde programmée, restauration exceptionnelle), le reste du temps il consomme 0 watt.
Matériel sobre en énergie, issu du ré-emploi : il s’appuie sur un mini-ordinateur à très faible consommation (Raspberry Pi) couplé à des disques SSD. Ce type de dispositif consomme environ 3 watts en activité, soit l’équivalent d’une très petite ampoule LED.
Stockage déporté : généralement, le support de sauvegarde se trouve hors du site principal, ce qui protège vos données en cas d’incident (incendie, vol, panne majeure) sur votre infrastructure principale.
Auto-hébergement en France: la solution est hébergée hors datacenter ce qui diminue le coût environnemental infrastructure, climatisation (obligatoire en cas de concentration de serveur) ici les places seront limitées pour éviter d’avoir à recourir à de la climatisation.
Adopter le stockage à froid pour vos sauvegardes permet de réduire la consommation électrique d’un facteur de plus de 100. En effet, la solution de stockage à froid n’utilise qu’environ 3 W lorsqu’elle est allumée (source) – à peine l’énergie d’une seule petite ampoule – là où un serveur de sauvegarde classique consomme souvent 30 W ou plus en continu (source). Sur une journée, cela équivaut à seulement quelques wattheures (Wh) consommés, contre plusieurs centaines de Wh pour une machine fonctionnant 24h/24. On obtient ainsi jusqu’à 100 fois moins d’énergie utilisée (par exemple ~3 Wh/jour contre ~300 Wh/jour dans une configuration classique).
Une infrastructure éco-conçue et sans climatisation
Une autre force du stockage à froid écologique réside dans l’infrastructure matérielle et architecturale qui l’accompagne. Ici, tout est pensé pour minimiser l’impact environnemental :
Matériel basse consommation, issu du ré-emploi : Le cœur du système est un mini-ordinateur de type Raspberry Pi, un appareil de la taille d’une carte de crédit qui consomme seulement quelques watts mais suffit amplement pour gérer des sauvegardes, archiver des données. Ce petit ordinateur, couplé à un disque dur 2,5” économe en énergie, constitue un serveur silencieux et frugal.
Alimentation solaire et autonomie énergétique : Le dispositif peut être alimenté par une installation solaire, cette énergie est utilisée en priorité. Vous pouvez choisir le mode de fonctionnement selon vos critères (énergie solaire prioritaire, exclusivement du solaire…)
Local bioclimatique : Le matériel de sauvegarde est hébergé dans un bâtiment éco-construit en adobe (des briques de terre crue façonnées à partir de terre locale). Ce local a été conçu en auto-construction selon les principes bioclimatiques : il est orienté plein nord pour éviter l’exposition directe au soleil, ce qui le maintient naturellement frais. Les murs en terre crue offrent une excellente inertie thermique, gardant l’intérieur à une température stable. De plus, une ventilation naturelle a été mise en place grâce à des « chapeaux de cheminée » (éoliennes statiques sur le toit) qui créent un tirage d’air frais constant. Résultat : même en été, la température à l’intérieur reste modérée, nul besoin de climatisation artificielle.
Accéder à une interface de démonstration simple
Le mode SFTP distant n’est pas permis ici pour la démonstration, vous avez seulement un accès HTTP et de façon limitée en quota disque.
WakeOnStorage permet d’accéder à distance à des ressources de stockage ou à des petits serveurs domestiques, tout en les maintenant éteints la plupart du temps pour économiser l’énergie, réduire la surface d’attaque
Le principe repose sur deux composants complémentaires :
Interface en ligne (wakeonstorage.retzo.net) — accessible depuis Internet — qui permet à l’utilisateur de visualiser l’état de ses ressources, de les allumer temporairement, et d’y accéder une fois disponibles.
API locale (wakeonstorage-local) — installée sur le réseau local — qui communique avec le matériel (disques USB contrôlé par PPPS, Raspberry Pi allumé par relais…) pour exécuter les ordres.
By mermaid
Lorsqu’un utilisateur demande une ressource, l’interface interroge l’API locale. Si la ressource est déjà allumée, elle devient directement accessible. Si elle est éteinte, l’interface propose de l’allumer pour une durée déterminée (par exemple 2 heures).
L’API locale envoie alors les commandes nécessaires : activation d’un relai pour démarrer un Raspberry Pi, ou alimentation d’un disque dur via un hub USB pilotable (PPPS) Une fois la ressource allumée, l’accès est temporairement autorisé.
Ce fonctionnement en deux niveaux garantit la sécurité, la sobriété énergétique et l’autonomie : aucune ressource n’est inutilement allumée, et tout reste sous le contrôle de l’utilisateur.
Installer un poêle de masse chez soi, c’est faire le choix d’un chauffage au bois performant et écologique, mais encore faut-il bien le dimensionner. De quelle quantité de chaleur votre maison a-t-elle vraiment besoin en plein hiver ? Quel modèle de poêle de masse conviendrait le mieux à vos besoins ? Ce sont des questions que je me suis posées il y a quelques années, sans trouver d’informations facilement accessibles…
C’est aussi une question récurrente chez les autoconstructeurs : par exemple autour du MiniMasse (auquel je continue de contribuer chez Agir Low-Tech), un petit poêle de masse, pour petit habitat. Beaucoup se disent « chouette c’est petit et pas cher » – oui, mais est-ce adapté à votre espace à chauffer ? Pour répondre à ces interrogations, j’ai développé choisir son poêle de masse, un logiciel libre en ligne qui estime les besoins de chauffage de votre habitat et suggère en conséquence le bon poêle de masse (de conception open source) qui y correspond le mieux.
La première étape pour choisir un poêle de masse est d’évaluer le besoin de chauffage de votre maison, c’est-à-dire la quantité de chaleur qu’il faut fournir pour maintenir une température confortable lors des périodes les plus froides. Selon vos connaissances en thermique du bâtiment et les informations dont vous disposez, le logiciel propose trois méthodes de calcul, du plus simple au plus précis :
Mode Basic (méthode G) – Pour une estimation rapide. Cette méthode simplifiée utilise un coefficient global G caractérisant les pertes thermiques de votre logement. Vous pouvez choisir une valeur de G correspondant au niveau d’isolation de votre maison (par exemple G≈0,3 pour une maison très bien isolée, jusqu’à G≈1,8 pour un bâtiment ancien non isolé). C’est simple et empirique : on multiplie essentiellement ce coefficient par le volume et par l’écart de température, ce qui donne une idée grossière de la puissance de chauffage requise. Ce mode convient si vous n’êtes pas expert en thermique et voulez un ordre de grandeur rapidement. Toutefois, le résultat reste indicatif : il faudra peut-être affiner si votre projet se précise ou si votre maison a des particularités.
Mode Éclairé (méthode Ubat global) – Pour un calcul intermédiaire. Ici on raisonne avec le Ubat global, c’est-à-dire le coefficient moyen de déperdition thermique de l’enveloppe du bâtiment. Si votre maison est relativement homogène en terme d’isolation (par exemple une construction récente où toutes les parois ont des performances comparables), cette méthode est un peu plus technique et affine le calcul. Ce mode donne une estimation plus précise que la méthode G tout en restant assez simple si l’isolation est uniforme.
Mode Expert (méthode Ubat par paroi) – Pour un calcul au plus près de la réalité. Ce mode s’adresse à ceux qui ont de bonnes connaissances du bâtiment ou qui font face à un bâti complexe (ancienne maison rénovée, extension hétérogène, etc.). On détaille chaque paroi de la maison (murs, toit, plancher, fenêtres…), avec leurs dimensions et matériaux, afin de calculer un Ubat précis pour l’ensemble. C’est plus fastidieux (quoique pas insurmontable), mais indispensable si l’isolation n’est pas uniforme ou si vous disposez déjà d’une étude thermique détaillée de votre habitation. Par exemple, en rénovation, on a souvent des parois différentes les unes des autres : la méthode « expert » permet de prendre en compte chaque spécificité pour éviter les erreurs de calcul qu’entraînerait un simple coefficient global. C’est le mode à privilégier si vous voulez un dimensionnement aux petits oignons de votre poêle de masse, notamment dans les projets complexes où la méthode G peut montrer ses limites.
En pratique, l’application vous permet de sélectionner votre « niveau de connaissance » (Débutant, Éclairé ou Expert) dès le début, ce qui ajuste les paramètres disponibles. En mode débutant, l’interface reste épurée avec peu de données à saisir (superficie, volume, isolation estimée…). Plus on monte en expertise, plus on a accès à des réglages pointus (coefficient U personnalisable, ajout des différentes parois, matériaux sur mesure, ponts thermiques, etc.). Chaque utilisateur peut ainsi choisir la méthode adaptée à son cas.
Mode Debutant (G)Mode Intermédiaire (Ubat)Mode Expert (paroi par paroi)
Des données météo en temps réel pour plus de précision
Quel que soit le mode de calcul, le logiciel intègre les données météorologiques de votre localisation pour affiner le résultat. Autrefois, on utilisait une carte de France découpée en zones climatiques (température moyenne de base par département) ; désormais, le logiciel va chercher directement la température de base correspondant à votre commune grâce à une API météo qui reprend les données du projet Européen Copernicus. Concrètement, il vous suffit d’indiquer votre localisation (vous pouvez sélectionner votre ville sur une carte intégrée) et l’outil récupère automatiquement la température de base qui servira de référence pour dimensionner le poêle.
En développant ce logiciel, je me suis vite rendu compte que la température de base était un paramètre crucial, et que la norme qui fait foi en la matière semblait approximative… J’ai donc lancé une enquête auprès de l’AFNOR, Météo France, le COSTIC et autres… (en partie visible ici) pour comprendre comment cette température était actuellement déterminée et quels écarts existaient avec la réalité du terrain. Cette enquête, a permis de révéler que les normes en vigueur, NF P52-612, auraient besoin d’être révisées pour mieux prendre en compte les évolutions climatiques récentes. Et que l’opacité de la méthode de calcul était, au mieux, regrettable. Pour aller plus loin sur ce sujet essentiel, j’ai rédigé un article détaillé sur le site de l’AFPMA : Réviser la température de base NF P52-612, une nécessité.
Pourquoi est-ce important ? Parce que la puissance requise dépend fortement de la température minimale à affronter. Par exemple, une maison en Bretagne n’aura pas le même besoin qu’une maison en Alsace. Grâce à l’API météo, le calculateur s’adapte à votre région en temps réel. Par ailleurs, le logiciel utilise aussi les degrés-jours unifiés (DJU) de votre localisation pour estimer la demande de chauffage sur une saison complète. En effet, au-delà de la puissance instantanée nécessaire par grand froid, on souhaite savoir combien d’énergie sera consommée sur tout l’hiver. Les DJU permettent de calculer cela, et par extension d’estimer la consommation de bois sur la saison de chauffe. Cette estimation de consommation bois a été ajoutée dans le logiciel pour donner une idée des quantités de bûches ou de granulés que vous utiliserez. C’est très utile pour le futur usager : vous pouvez anticiper le volume de bois à prévoir chaque année, et aussi comparer l’efficacité de différents scénarios d’isolation par exemple (voire l’impact d’une amélioration d’isolation sur la consommation annuelle).
Des suggestions de poêles de masse
Une fois les besoins de chauffage calculés, Choisir son poêle de masse passe à la seconde étape : vous suggérer un ou plusieurs modèles de poêles de masse adaptés. L’outil s’appuie pour cela sur une base de données de poêles de masse open source. Ces poêles libres (dont les plans sont partagés) ont des puissances et caractéristiques connues – par exemple le MiniMasse développé par l’association Agir Low-Tech, les modèles Oxa-libre de différentes puissances, l’Uzume, etc. En comparant la puissance de ces poêles disponibles aux déperditions de votre maison calculées précédemment, le logiciel identifie ceux qui correspondent le mieux à votre besoin de chauffage.
Exemple de suggestion
Un logiciel libre, gratuit et collaboratif
Choisir son poêle de masse est un logiciel 100 % libre et gratuit. Je l’ai développé dans un esprit d’ouverture : le code source du projet est publié sur Framagit (GitLab) et chacun est invité à y contribuer. Que vous soyez développeur, poêlier, designer ou simple utilisateur, vous pouvez participer à son amélioration. Par exemple, il est possible de proposer de nouvelles fonctionnalités, d’aider à la traduction (l’interface est déjà disponible en français et en anglais, d’autres langues peuvent suivre), d’améliorer le design de l’application, ou encore d’enrichir la base de matériaux pour les parois. En effet, le mode Expert permet de créer des matériaux personnalisés (avec leur conductivité, etc.) et de partager ces données pour qu’elles bénéficient à tous les utilisateurs. Le projet est collaboratif jusqu’au bout : vos contributions, retours et idées sont les bienvenus pour le rendre plus fiable et convivial.
Autre aspect de cette philosophie ouverte : plusieurs versions et déclinaisons du calculateur existent pour différents usages. L’outil de base – disponible sur choisir.poeledemasse.org – est pensé pour les autoconstructeurs ou particuliers qui veulent concevoir et dimensionner eux-mêmes leur poêle de masse (c’est cette version que je mets en avant dans cet article). Mais à partir de ce tronc commun, j’ai réalisé des adaptations spécifiques :
Minimasse – accessible via https://minimasse.choisir.poeledemasse.org – est une version simplifiée dédiée au modèle MiniMasse. Elle permet de tester en deux temps trois mouvements si un MiniMasse peut suffire pour chauffer votre habitation, ou s’il faut envisager un poêle plus grand. C’est très pratique pour ceux qui sont tentés par ce poêle de masse très compact et économique : on peut vérifier instantanément si « ça passe ou pas » avant de se lancer. Si le MiniMasse ne convient pas, l’outil élargit automatiquement la recherche aux autres poêles de masse open source disponibles afin de vous suggérer une alternative adaptée.
Uzume – A une déclinaison intégrée au site d’Uzume (un acteur bien connu dans le domaine des poêles de masse open source). Sur la page d’Uzume consacrée au dimensionnement, ce module permet aux lecteurs de calculer leur besoin de chauffage et de comprendre quel poêle il leur faut, sans quitter le site d’Uzume. Pour moi c’est une belle reconnaissance de voir ce calculateur utilisé de cette manière !
Étude et Dimensionner – (etude.poeledemasse.org et dimensionner.poeledemasse.org) sont deux instances du logiciel à destination des professionnels. L’idée est de fournir aux poêliers et bureaux d’étude un outil en ligne pour dimensionner les poêles de leurs clients et partager les résultats facilement. Par exemple, un artisan peut saisir toutes les données d’une maison en rénovation dans etude.poeledemasse.org, et envoyer le lien du résultat au client ou à un collègue. Chacun peut ainsi consulter l’étude thermique en ligne, avec les chiffres clés. C’est une façon moderne de remplacer les tableurs que les poêlier utilisait jusque-là, tout en profitant de la transparence et de l’évolutivité du logiciel. À noter que ces versions « pros » peuvent avoir un design ou des options légèrement adaptés (par exemple, afpma.choisir.poeledemasse.org est une variante orientant l’utilisateur vers un artisan poêlier de l’AFPMA prêt de chez lui.
Version MinimasseVers UzumeVersion AFPMAVersion etude (pro)
En résumé, choisir son poêle de masse s’inscrit dans une démarche low-tech et open source : il vise à démocratiser le dimensionnement des poêles de masse, en rendant ces calculs techniques accessibles au plus grand nombre, gratuitement. Évidemment, les résultats fournis restent indicatifs et ne remplace en rien une (vraie) étude thermique : il est toujours recommandé de faire valider son projet par un professionnel qualifié (par exemple un artisan membre de l’AFPMA) pour s’assurer que tout est en ordre dans les moindres détails. Toutefois, cet outil offre déjà une base pour orienter vos choix et vous auto-former. Il peut vous éviter de grosses erreurs (comme sous-dimensionner votre poêle et avoir froid, ou le surdimensionner et l’utiliser inefficacement) en amont de votre projet.
Pour vos questions poêles de masse : un forum dédié aux poêles de masse open source existe ! Venez discuter du MiniMasse, du poêlito et compagnie… forum.poeledemasse.org
Je vous propose une petite journée d’initiation/ au poêle de masse. Vous repartirez avec les clés pour mieux comprendre et faire le bon choix pour votre contexte. Cette journée est organisée chez moi, à la paillourte dans le 44, au chaud prêt de mon poêle de masse (en espérant qu’il fasse suffisamment froid pour qu’on l’allume 😉 .
Bien sûr il y sera question du MiniMasse : est-ce qu’il sera adapté à votre projet… Mais pas que, si ce n’est pas le cas, nous discuterons les autres possibilités qui s’offre à vous.
Le savoir partagé :
Compréhension des éléments de base du « confort thermique »
Comment fonctionne un poêle de masse ? (on ouvrira le capot du mien)
La capacité à déterminer un besoin de chauffage sur un habitat donné (en fonction de sa composition de mur, volume, situation géographique…)
Sur ce point si vous avez un projet personnel, nous travaillerons dessus, lisez ce document afin de venir avec toutes les informations nécessaires.
La capacité à déterminer quelle serait la consommation de cet habitat
Est-ce qu’un poêle de masse est adapté à mon habitat
Quelle options s’offre à moi (auto-construction, kit, artisan…)
Et plein de petits points comme la production d’eau chaude, la cuisson (four blanc/noir…) mini atelier pratique de maçonnerie de briques réfractaires
Le coût, la rentabilité ;
Une vidéo « replay » de la formation sera mis à disposition ;
En transport en commun : Vous pouvez venir jusqu’en Train sur Nantes, il y a un Car (ligne 301 aleop) qui part de la gare SNCF de Nantes pour venir jusqu’à Rouans.
Pour les repas je propose auberge espagnol/repas partagé. Chacun apporte un petit truc à manger, on pose sur la table et on partage.
Apportez calculatrice, papier, crayon
Si vous avez un PC ou tablette (de quoi ouvrir une page web) c’est sympa de l’apporter, il nous en faudrait 2 ou 3 pour le groupe (qui peut rester dans vos mains au moment du travail de groupe)
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