Chantier extension : Adobe (brique de terre crue)

Merci à Andréa, Thierry, Laurent, Mélinna, Coralie, Aurélie, Hervé, Amandine, José, Marie, Marion qui était présent pour ce chantier efficace et joyeux !

Pour la partie scellier (~4m2) le souhait c’était de partir sur des murs non isolé, pour faire une pièce type « cave » donc plutôt de l’inertie et une température stable. Dans ce scellier il y aura un garde manger semi enterré, un autre ventilé (avec prise d’air et évacuation dédier), des étagères pour les courges, patates… Et des toilettes secs avec un circuit d’air dédier (prise d’air et évacuation dédié, séparer du côté alimentaire…)

Par chez moi (les marais) on ne construit pas de cave parce que les sols sont gorgé d’eau et nous avons de plus en plus de mal à conserver nos aliments avec une température stable/fraîche en hiver et encore plus en inter-saison avec notre réfrigérateur low-tech.

Pour donner cet effet d’inertie « frais » on a donc construit cet espace cellier au Nord (quasi aucun mur en contact direct avec le soleil l’été), isolé et ventilé (toiture froide) en toiture avec des murs en terre de 15cm d’épaisseur ce qui devrait lui donner pas mal d’inertie.

Pour ce mur en terre nous sommes parties sur des « adobes ». Des briques de terres « crues »

‘«Test résistance d’une adobe

Pourquoi les adobes et pas des BTC (briques de terres compressé) ? Parce que j’avais déjà fais des BTC sur des chantiers et que j’avais jamais fais d’adobe (faut innover 🙂 ) et que le côté « sans machine », au rythme des bras ça me plaisait bien… Aussi j’ai vécu un chantier avec une presse à BTC pas top, un mélange pas simple à trouver et la production était pas dingue….

Format d’adobe

Pour des adobes on peut choisir le format qu’on souhait, le moule est très simple à fabriquer c’est donc très souple. Mais je suis partie sur un forme « simple » et j’ai fais une série de moule « modulaire » à la mode ©kapla ou 3 brique à plat = 1 brique de haut, 1 brique sur champs = 2 brique de haut… Bref un truc qui peut s’assembler dans pas mal de sens (voir illustration). Pour mon usage ça donne des briques de 15x31x9.66cm, ce qui représente déjà un poids intéressant/conséquent.

Moules

Pour la partie moule je suis passé par 2 étapes. L’idée du moule c’est qu’il permette le démoulage facilement… faut que ça glisse… J’avais une vielle table de caravane, c’est 2 couches de revêtement lisse (imitation bois) et du carton au milieu. J’ai découpé, décollé le revêtement lisse que j’ai ensuite plaqué contre des planches de palettes. C’était long et moyennement « parfait » (déjà que les briques en séchant on est loin d’une tolérance au mm, si on part d’un truc pas parfait on augmente la tolérance…)

Mais, mais mais… il me manquait des moules, j’ai donc fini par acheter une feuille de contre-plaquer peuplier filmé (pour coffrage) (~35€), beaucoup plus simple de faire les moules, rapide et aussi plus « glissant » pour le démoulage c’est TOP ! D’ailleurs on a finalement utilisé que ça…

Mélange

Après plusieurs essai nous avons 2 recettes qui marchait bien. En volume ça donnait :

  • 1 terre, 1 sable, 1 paille
  • 2 terre, 1 sable, 1 paille

La seconde, avec 2 terres était beaucoup plus serré, ne poudrait pas… c’était beau… on était partie là dessus, mais on devait être à la limite de « trop d’argile » quand on a fait les tests c’était l’hiver, le temps de séchage était long (et plus c’est long plus c’est bon pour le sếchage de la terre) et quand on a fait de nouveau tests début de printemps les quelques briques produites on fisuré très vite avec le soleil, donc on a joué la sécurité et on a fait la version moins serré, qui poudre un peu plus à l’abrasion mais ça reste acceptable : 1 terre 1 sable 1 paille.

On met ~1h pour faire 10 poubelles de mélange à 2 (1 personne au malaxeur et l’autre à apporter la matière). 1 poubelle représente l’équivalent de ~5 briques du format 15x9x31, chez moi il y avait 2 recettes (2 terre, 2 paille, 2 sables)

La texture pour les adobes est pas simple. Pour la mise en œuvre dans les moules il faut une texture « plastique ». Si c’est trop liquide, en démoulant la briques va s’affaisser sur elle même, si c’est trop sec, le moule va être difficile à remplir complètement, il y aura des trou, du vide…
Pour ma part j’ai préparé un mélange plutôt humide pour que ça se brasse bien avec la paille au malaxeur , ensuite je l’ai laissé séché 1 semaine mais déjà au bout de 3 jours c’était sec… 1 semaine c’était trop sec et pas uniformément sec… donc il a fallu remouiller, brasser le mélange juste avant l’étape de fabrication.

Air de séchage

Autant les BTC il faut une machine, autant les adobes il faut de la place… Dans les pays chaud ça se pose dehors mais chez nous il faut envisager la pluie en plus du sol plat. Avec mes tréteaux de maçon et les chutes de bois de l’ossature j’ai créé une table sur laquelle je suis venu poser des palettes de récup et des feuilles de CP ~4mm. Idem au sol : palette et CP. Ainsi on avait 2 étages de briques possibles. par dessus un bac acier et une chute de bâche de serre agricole en cas de pluie.

Fabrication

Pour la fabrication on a fait un petit chantier participatif, on était 5, 6 à faire des adobes et c’était un chantier chouette. J’avais préalablement (avec des copains) préparé le mélange, donc il n’y avait pas de machine à tourner, on est face à face à faire les adobes dans les moules, c’est l’occasion de papoter tranquillement… C’était chouette !

On fabriquait, à la cool, ~30 briques par personne et par jour (journée cool : 9h-12h & 12h-17h avec des pose au milieu).

C’est long mais satisfaisant parce que le produit « fini » sort vite, l’étape du démoulage est très satisfaisante.

Il y a peut de « raté », c’est plus facile même que des enduits terre au dire des participant du chantier

Les briques ratées peuvent toujours repartir dans le mélange en étant ré-humidifier. De mon côté c’était le même mélange pour les briques que pour les enduits donc la fin des adobes a fini dans l’enduit de corps.

Séchage

Les briques doivent être démoulé « en place », contrairement au BTC elles ne peuvent être déplacé tout de suite (ce qui est un bon point pour les BTC sur le côté rangement de la production)

Environ 3 jours après avoir démoulé les adobes il faut les mettent sur la tranche pour éviter qu’elles ne sèches en « bananes » (que les 2 extrémité ne remonte) et pour maximiser les surfaces d’échanges d’air

Maçonnerie

Environ 10 jours après fabrication elles peuvent être maçonné (même si ce n’est pas sec à coeur c’est manipulable). Un mélange « terre-sable » le plus prêt possible du mélange qui constitue les adobes offrira la meilleur adhésion pour faire un mortier. La terre ici a été tamisé à 0-4 pour éliminer les gros grains.

Pour le côté anti-sismique (nous sommes en zone 2/3) nous avons, sur la lisse basse ajouté du « Nergalto » (trame métallique qui augmente la surface du fortement entre le mortier terre et la lisse.

Ensuite ça se maçonne « comme n’importe quel brique » sauf que là elles sont plus irrégulière… certaine avait « bananer » en séchant d’autres nom, un peu de retrait, d’autres non… globalement pas vraiment d’angle droit :-p bref faut pas être très exigent sur la finition… Pour le coût on c’est donner 1 point fixe au milieu pour le réglage du niveau de la brique, en considérant l’ensemble du mur aligné sur le nue extérieur du mur. Le joint doit faire ~1cm, bon nous on a été un peu généreux là dessus.

J’ai mis des voliges de bois pour marquer l’angle, ça permet de se poser dessus avec les briques, de faciliter l’aplomb pour que les apprenti maçon que nous sommes en chantier participatif puisse avoir des repères « simple ». J’avais mis aussi d’autres repères en pour l’aplomb pour faciliter le montage.

On monte environ 30 briques par personnes et par jours en chantier participatif.

Si c’était à refaire

Je suis très content d’avoir fait des adobes, c’est chouettes. Pour un aspect fini, si ça doit rester brute, c’est sûr que les BTC c’est plus « propre ». Je ne suis pas sûr qu’on aille plus vite a faire des BTC que des adobes. Le côté fibré me rassure un peu et le côté sans machine me convient mieux (si la machine tombe en panne c’est terminé, le coût de la location, fabrication de la machine n’est pas nul) Le côté « primitif technologie » se sens dans le rendu final mais j’aime bien l’aspect « brute »

Pour le montage du mur vu que les BTC sont plus constantes/régulières ça me semble aussi plus facile à monter.

Timelaps

Documentation

Chantier extension : paille (mur et plafond)

Merci à Julien, Andréa, Thierry, Laurent, Mélina qui étaient présents pour ce chantier efficace et joyeux !

Pour la théorie, le détail des choix, le schéma 3D… j’ai fait un article que je vous laisse consulter par ici : Détails de l’extension – les murs. Extrait pour rappel :

Préparation

Pour préparer ce chantier paille, nous avons commencé par aller chercher du bambou. Nous vivons dans les marais il n’est donc pas bien difficile de trouver une bambouseraie. Nous avons d’ailleurs un voisin qui en a une gigantesque.

Ces bambous vont nous servir pour brocher les bottes de paille les unes dans les autres : la botte du rang 2 est brochée avec ses deux petites sœurs ( deux, parce que posées en quinconce) du rang 1. Ainsi, on crée un ensemble.

J’ai aussi préparé les pieux du premier rang. En effet, pour solidariser les premières bottes avec la lisse, je me suis appuyé sur les entretoises de celle-ci. Avec une scie cloche, je suis venu percer l’entretoise (le côté femelle). Ensuite, avec des branches de châtaignier, je suis venu créer la partie mâle avec mon tour à bois. J’ai ensuite tailler en pointes les branches de châtaignier à la tronçonneuse. Je suis venu coller mes branches de châtaignier dans les entretoises. Nous allons brocher chaque botte du 1er rang à l’aide de deux de ces pieux (les bottes faisant 120 cm de long), afin d’éviter que le mur ne « glisse » du soubassement, d’un côté ou de l’autre de celui-ci.

Ces pieux, c’est un petit truc qui paye pas de mine, mais ça m’a pris pas mal de temps – surtout la partie scie cloche sur 50 mm d’épaisseur… il faut prendre son temps… Malgré ça je suis plutôt satisfait de la robustesse. En tout cas, j’en suis bien plus content que ce que j’avais fait pour la Paillourte.

Arrivée de la paille

Je n’ai pas fait appel au même agriculteur que pour la Paillourte, parce que celui-ci n’avait pas pu semer son blé à cause des intempéries. On est passé par des agriculteurs non loin de chez nous : la ferme de l’Anfrenière. Ils proposent désormais de la botte pour de la construction (notamment). Le fils fait du pain, des pâtes… Bref, il cultive pas mal de céréales et, de ce fait, a de la paille. De plus, celui-ci avait du stock de l’an passé. Une aubaine pour nous. Ça nous permet de ne pas attendre juillet (la moisson) pour mettre la paille en œuvre. Ainsi on avance le chantier de plusieurs mois. Nous allons ainsi pouvoir mettre la paille en œuvre en avril, poser les enduits le corps, et pouvoir faire les enduits de finition en septembre (après séchage durant l’été). Ça nous évite de faire traîner le chantier sur plus d’un an – entre les étapes terre, il faut pas mal de temps de séchage….

Cet agriculteur a fait quelque chose de plutôt malin je trouve. Il fait des longues bottes en 120cm de long (la largeur et la hauteur étant invariables sur des botteleuses : 45, 35), et derrière sa botteleuse, il a un « groupeur » qui groupe ses bottes par 14 (7 côte à côte à chant, et sur deux niveaux). Ce groupe est ensuite ficelé et on arrive à une « grosse botte » de 120cm × 90cm × 245cm, constituée de 14 petites bottes. Ce qui est beaucoup plus facile à charger / décharger avec un tracteur.

Aller ramasser les petites bottes dans les champs, c’est très marrant. On l’a fait pour la Paillourte. Par contre, c’était une journée éprouvante (les bottes pour la construction sont très denses, les avoir à bout de bras, au bout d’une fourche pour les déposer sur un plateau de tracteur en marche… C’est un métier… Un métier éprouvant…). Et quand c’est chargé, il reste encore à les décharger… (on parle de ~7 tonnes à charger, décharger, ça nous a pris la journée à 7 pour la Paillourte et on était bien cuit à la fin.

Cette fois-ci, il a donc pu me charger et me décharger les bottes. Le déchargement a pris 15 minutes. Les groupes de bottes ont été rangés (au chausse-pied) sous le carport, que j’ai pu bâcher en attendant la pluie. On a eu du vent et beaucoup de pluie et ça n’a pas bougé sous le carport c’était top.

Montage des murs

On commence donc par visser les entretoises sur lesquelles sont fixées les broches de châtaigner. Le vide dans la lisse est comblé par du liège en vrac (incompressible, non capillaire). Ensuite nous venons y brocher la botte en la présentant par le dessus. L’idée ici est que la botte arrive à fleur de la lisse côté intérieur (voir schéma).

Pour le second rang, on pose les bottes en quinconce par rapport au premier rang. Chaque botte à deux broches (chacune liant celle-ci à une botte différente du 1er rang).

Comme pour toutes les constructions, on commence par les angles afin que les découpes (ici des coupes de bottes) ne s’y retrouvent pas. En effet, dès qu’il y a des angles, il y a des points de fragilité, et il convient de les minimiser.

On a « cousu » les bottes à l’ossature bois, pour les angles (au 4 poteaux) et les départs (autour des ouvertures, portes). On a fait ça avec des crampaillons (les cavaliers pour clôture) sur le bois et une ficelle qui entoure ou traverse la botte.

Pour le dernier rang, j’ai démonté le morceau de toiture (bac acier), j’ai percé la lisse haute à la scie cloche et j’ai broché un bambou en l’attachant avec un feuillard sur une entretoise. Ensuite, j’ai mis du liège en vrac pour remplir la lisse…

Jonction Paillourte

Pour la jonction avec la Paillourte, j’ai meulé (disque diamant) l’enduit extérieur sur l’épaisseur de la botte. Je ne suis pas aller jusqu’à la botte mais j’aurai dû pour éviter tout pont thermique… Ensuite nous avons appliqué une barbotine sur la botte et sur le mur de la Paillourte afin de les « coller ensemble ». Coller est un bien grand mot ici mais, de toute manière, les deux bâtiments doivent pouvoir travailler de façon indépendante (donc être le moins solidaires possible).

Ici, je n’ai pas ajouté de matériaux souples pour la dilatation des 2 bâtiments (comme pour le sous-bassement), considérant que la paille c’est déjà souple et que les enduits aussi… Donc ça devrait pouvoir vivre/bouger un peu sans mettre en péril l’ensemble.

Pour joindre le mur rond, il fallait couper des bottes en diagonales. Pas simple même avec l’aiguille en métal parce qu’on traverse pas les fibres tout droit et parce que ça fait de la distance. Avec un participant (@Julien), on a trouvé une solution magique à base de tige filetée sur la visseuse (épointée).

  • On fait un pré-trou avec une aiguille normale sur quelques centimètres ;
  • On met notre tige filetée (taillée en pointe) sur la visseuse, et on avance dans la botte en marche avant ;
  • Quand la tige est sur le bord de la botte, on enroule la ficelle qui doit traverser…
  • On se met de l’autre côté de la botte et fixe l’autre bout de la tige sur la visseuse… et on tire en passant la marche arrière doucement…

Le plafond

Pour le plafond, (l’ossature du plafond est détaillée ici), nous avons repoussé les perches de châtaignier (qui n’était pas fixées) au plus loin. Nous en avons laissé deux et nous avons glissé nos bottes entre l’OSB et le châtaignier. Puis nous rajoutions une perche, la fixions et continuions d’ajouter des bottes…

Nous avons tissé une toile d’araignée avec des ficelles de bottes, afin d’éviter que les bottes qui sont en porte-à-faux ne tombent trop. À noter que normalement, chaque botte repose sur au moins deux perches, donc elle tombe peu. Aussi, ces ficelles assurent une meilleure planéité du plafond et nous permettront de faire un enduit propre, plus droit, plus facilement… (et malgré ça, c’était pas simple…).

Pour tenir les ficelles de la toile d’araignée dans le châtaignier, nous avons utilisé des crampaillons (les cavaliers pour clôture).

Pour cette partie, nous avons utilisé de la ficelle haute densité, même si c’était peut-être un peu de la gourmandise. Peut-être qu’avec le temps et les légers mouvements, certaines ficelles – si elles avaient été plus fines – auraient fini par se rompre avec les frottements sur le châtaignier ?

Nous avons préalablement « barbotiné » la face des bottes qui sera enduite au sol, avant de les monter. C’était pour éviter d’avoir à appliquer de la barbotine au plafond… Déjà qu’un enduit (qui colle vs qui coule) à mettre au plafond, ça a tendance à tomber avec la gravité, alors la barbotine… tu termines la journée très très terreux…

Je suis plutôt content, ça c’est « bien mis » : on a mis 1 journée à 2 pour mettre les bottes au plafond. Évidement, ça aurait été encore plus rapide et plus simple de le faire par le dessus, mais on n’aurait pas eu de toit au dessus de la tête. On aurait du attendre une fenêtre météo, on aurait stressé le temps de poser le toit que la paille prenne l’eau… Au final, je suis satisfait du compromis.

Détails de l’extension – les murs

CHANTIER PARTICIPATIF Avril-Juin 2024 : On se remet la tête dans le chantier pour faire une extension de 14m2 à notre Paillourte. Si vous voulez venir apprendre, partager, tout les détails du chantier sont ici.

Contrairement à la Paillourte, qui était en technique « paille porteuse/Nebraska », j’ai choisi ici de me rapprocher de la technique « poteau-poutre ». Le poteau poutre parce que :

  • Pour du « pas rond », la paille porteuse c’est plus délicat ;
  • Le poteau poutre me permet de faire la charpente et la couverture avant de faire les murs en paille, les enduits (bref tout ce qui craint l’eau), et donc d’être au sec pour ces étapes… et ça retire une bonne épine du pied : la dépendance météorologique (et donc du stress…).

En gros, la technique poteau poutre, c’est construire un préau et monter les rangs de botte des murs devant ou derrière les poteaux…

Il y a donc des poteaux (4) qui se cachent le long du mur, et qui seront partiellement noyés dans l’enduit. Ceux-ci reposent sur un plot de 40×40 sur 60cm de profondeur. Ces poteaux ne portent que le toit.

Les murs reposent sur des fondations « à la Gurun » (détails en vidéo), c’est-à-dire une tranchée de ~95cm de large sur 60cm de profondeur (pour atteindre la même profondeur que les fondations de la paillourte), avec un drain en fond de tranchée extérieure pour récupérer l’eau. Cette tranchée est remplie de cailloux 20-40 (non capillaire au vu de leur taille).

Sur cette tranchée drainante, je vais venir poser un sous-bassement en brique mono’mur de 37,5 (Rth = 3,25), et j’ajouterai 60mm de panneaux de liège derrière pour atteindre un R de ~4.5 : on se rapproche de la botte de paille, on limite le pont thermique… Il y aura 2 rangs de briques ; parce qu’une maison en paille, c’est un bon chapeau (= débord de toiture) et des bonnes bottes (= sous-bassement).

Là-dessus, il y aura une rupture capillaire en EPDM, puis une lisse en bois (section 50×100) sur 2 rangs, avec un peu de liège en vrac au milieu des 2 morceaux de bois (pour toute l’extension, ça représente 0,16m3… on va pas se priver pour si peu si ça évite un pont thermique).

La paille sera brochée par des broches fixées sur la lisse, puis chaque botte sera brochée avec les bottes du dessous. Chaque botte sera enduite côté intérieur et extérieur.

Une lisse haute sera fixée sur l’ossature bois et une broche sera enfoncée dans celle-ci pour la solidariser avec le mur de bottes.

Globalement, on a rien révolutionné par rapport à la Paillourte (Détails des murs de la Paillourte).

Enduits de finition

Les enduits de corps étant secs, on attaque les enduits de finition.

Pour l’intérieur comme pour l’extérieur nous avons un enduit de finition d’1cm d’épaisseur. Pour un enduit d’1cm, selon une règle de maçon, il ne faut pas que la charge la plus grosse excède 1/3 de l’épaisseur de l’enduit. Donc ici la charge la plus grosse devait être de ~3 à 4 mm maxi. Les implications :

  • Tamiser la terre à 0-3 et là c’est toute une histoire, compter entre 1,5 et 4heure de travail (dépend de celui qui le fait) pour ~7,5L de terre à tamiser à 0-3. Pour notre petite maison ça a été ~2 semaines de préparation…
  • Trouver du sable 0-2 (c’est plus fin, ça fait de suite plus joli)
  • Trouver de la paillette (paille hachée très très fin). On a pas réussi à obtenir un truc suffisamment fin avec la tondeuse / le rotofil… Donc on l’a acheté. Au final on a eu besoin d’1/2 m3 pour tous les enduits intérieur/extérieur. Mais ça n’a pas été simple à trouver. C’est utilisé dans l’agriculture pour les logettes des bovins. La notre vient d’Il-et-Vilaine. Merci Charlène.

Comme pour les enduits de corps, plusieurs tests on été faits afin de trouver le bon mélange avec notre terre (qui ne fissure pas trop, qui ne poudre trop…). Attention à bien faire des tests de 1m x 1m, on s’est fait avoir avec un test plus petit, ça semblait ok mais en plus grand ça tire pas de la même façon… Nous on a fait un bout de mur test carrément après les petits tests.

Juste avant de commencer les enduits, on oublie pas de bien mouiller le mur pour l’accroche.

Enduits de finition intérieur

Voici la composition du mélange que nous avons appliqué :

  • 5 volumes de terre tamisée à 0-2
  • 1 volume de paillettes (paille hachée très fin)
  • 1 volume de sable 0-4
  • De l’eau

A ne pas reproduire sans test, lisez le début de cet l’article pour comprendre…

L’application s’est faite à la truelle. L’enduit à ensuite été resserré à la lisseuse / au platoir.

On avait tellement peur que sa poudre que là il a été clairement trop chargé en liant, du coup il a fallu passer plusieurs heures à resserrer le mur à la lisseuse, car il y avait plein de micro fissures. C’est pas dramatique pour l’enduit intérieur parce qu’il est en terre et qu’il n’y a pas de chaux, ça reste souple longtemps, on a le temps de repasser pour resserré… Mais pour l’enduit extérieur (avec chaux), on va être plus vigilant parce qu’on pourra pas resserrer….

Temps passé : 21 jour-homme

Il y aura un traitement de surface mais ça sera l’objet d’un futur article…

Enduit de finition extérieur

Retour d’expérience à +5 ans : on aurait peut être pas dû mettre de la paillette et/ou finir à la taloche éponge, explication par ici : https://david.mercereau.info/paillourte-5-ans-apres/

Voici la composition du mélange que nous avons appliqué :

  • 4 volumes de terre tamisée à 0-2
  • 1,5 volumes de chaux
  • 2 volumes de paillettes (paille hachée très fin)
  • 3 volume de sable 0-4
  • De l’eau

A ne pas reproduire sans test, lisez le début de cet l’article pour comprendre…

L’application s’est faite à la truelle et on a adopté la taloche éponge pour la finition. Ça fait ressortir le grain du sable.

Temps passé : 17 jour-homme

Merci à Bérangère, Emmanuelle, Emmanuel, Japy, Juan, Mijo, Véronique, Sarah, Olivier, Anne-Laure, Noëlla, Audrey, Martin, Robin, Nathan, pour leur aide à ce bel ouvrage !

Après le 1er hiver…

D’autres constats 5 ans après

La paillourte a passé son premier hiver, avec lui nous avons eu des déconvenues (plus ou moins pénibles) et des bonnes surprises. Commençons par le positif :

La paille du toit

L’isolation paille en toiture m’avait été déconseillée par certain, d’autres m’avaient dit c’est ok avec un système de ventilation, d’autres que c’était ok mais surtout pas de ventilation… Mais aucune des personnes que j’ai contactées avec une toiture similaire (végétalisée/EPDM, isolée en paille avec ou sans ventilation) n’était capable de me dire comment était la paille après plusieurs années, personne n’avait eu la curiosité de soulever l’EPDM…

Et bien j’y suis allé, avec beaucoup de stress / appréhension. Ça allait être une heure de vérité, soit tout était ok et c’était une victoire, soit c’était tout une toiture à refaire / revoir… et j’avoue que ça m’aurait plombé le moral, car je commençais juste à entrevoir la fin du chantier… ça l’aurait sacrément rallongé…

Le verdict : C’est OK !!!

Le bémol c’est bien sûr que ça ne fait que ~9 mois de vie, mais pour le moment la paille est en très bon état, très sèche, peut être même plus sèche qu’au moment de la pose (étrange…). Tellement sèche que l’humidimètre affiche « LO », traduisez : « taux d’humidité trop bas pour être mesuré » (donc <8% de mémoire sur la notice)

La paille des murs

Là, c’est un peu plus étrange. Elle semble plus humide qu’au moment de la pose. En effet à la pose on était <12% d’humidité et là on est entre 15 et 18% (testé uniquement à 2 endroits du mur). Rien d’alarmant cependant c’est peut être dû au fait que l’enduit n’est pas complètement sec (après 6 mois de pose + le fait que ça soit l’hiver…) Si vous avez un éclairage, je suis preneur. En tout cas je surveillerai ça…

Descente de charge

J’avais fait un article sur la descente de charges observée (tassement des bottes avec le poids du toit). J’ai continué à prendre des mesures, parce que ça a continué à descendre après l’article… De pas grand chose (~2cm contre ~20cm évoqué dans le premier article)

Condensation EPDM / clocheton

Au niveau du clocheton, la jonction entre l’isolant et l’EPDM n’est pas franche, vue la forme de la charpente réciproque à cet endroit-là, c’est pas simple… De ce fait, quand on a jouté le clocheton, la lisse à fait « remonter » l’EPDM à certains endroits autour du clocheton. Ce qui fait qu’il y a de l’air qui circule côté intérieur sous l’EPDM et celui-ci peut être d’une température nettement différente à l’air qui circule au dessus de l’EPDM = condensation. Cet endroit étant très pénible à isoler on a opté pour une petite isolation par l’extérieur. On a fait des « chaussettes » remplies de liège en vrac, et on a entouré la périphérie du clocheton avec. On a remis les cailloux autour et voilà, plus de condensation. Le liège a été utilisé ici pour ses propriétés imputrescibles. Le liège a aussi la particularité de garder son pouvoir isolant même trempé (ce qui n’est vraiment pas le cas de beaucoup d’isolants).

Je confirme que ça nous a réglé le problème ! Depuis, plus de condensation à cet endroit.

Condensation rampant clocheton

Toujours la condensation… Définitivement c’est pas simple à gérer… Quelques semaines après avoir terminé le clocheton, je me suis aperçu qu’il y avait des traces d’humidité sur un montant. J’ai démonté le contreplaqué de « parement » et je n’ai pu que constater de la condensation sur le frein vapeur en papier kraft (deux épaisseurs).

En démontant, j’ai constaté que la condensation s’est formée là ou le contreplaqué ne touchait pas l’isolant (donc que de l’air circulait). J’ai démonté une plaque d’isolant pour être certain que ça ne provenait pas d’une infiltration d’eau… Et non c’est bien de la condensation : l’isolant est ok et les rampants étaient bien sec, sans trace de quoi que ce soit d’anormal (à la limite, je préfère ça…)

Pour le moment, ce problème n’est pas réglé. Pour éviter la condensation, de ce que j’en sais, il faut soit une lame d’air pour qu’elle puisse sécher, soit pas du tout de circulation d’air. Dans mon cas, la 1ère option parait plus faisable… Si vous avez une suggestion je suis preneur !

Montage de la yourte : le grand jour

Le grand jour est arrivé, le jour du montage. Beaucoup de monde ce jour-là à nous prêter main forte :

Brigitte, Jean-Yves, Françoise, Hervé, Emmanuelle, Sergio, Marina, Florian G, Florian J, Fanny, Julie, Édith, Geoffrey, Élise, Nicolas G, Mélanie, François, Carole, Jean-Marie, Aurélie, Anne-Laure, Laurent, Chantal, Roland, Annie, Pascal, Patrick, Sylvie, Franck, Alice, Benjamin, Alexandra, Nicolas T, Louisa, Sylvain un grand, que dis-je, un immense ou mieux, un pachydermique MERCI pour cette magnifique journée de montage. Merci à chacun de vos bras pour tous ce qu’ils ont porté, à chacun de vos doigts pour tout ce qu’ils ont noué et à votre générosité pour tout ce qu’elle nous a donné.

Portes & murs

On apporte toute la charpente au centre (couronne, perches de toits, poteaux) afin que tout soit accessible facilement quand les murs seront montés. Ensuite on commence par poser les portes, les murs puis la corde de compression.

On en a aussi profité pour apporter le poêlito dans la yourte (pas une mince affaire) :
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A 8, on était pas de trop…

Couronne & perches

Assemblage des poteaux sur la couronne

Habillage mur

Au premier montage le mur est d’un seul tenant. Ayant 2 ouvertures il a fallu découper le mur et ce, pour toutes les couches (toile déco, isolant, toile extérieure)

Toile de décoration

Cette belle toile déco en drap recyclé.

Isolation

Par ici les 12 cm de laine de mouton. La belle surprise : un petit trou de souris dans un ballot de laine… Elles n’ont pas traîné…

Toile extérieure

Accrochée sur la corde de compression, la seule difficulté réside dans la jonction entre les portes et les murs qui se fait en enroulant le surplus autour d’une baguette de bois maintenue plaquée sur la porte par 2 cordes faisant le tour de la yourte.

Habillage du toit

Toile de décoration

Très simple, juste à déplier et hop :

Isolation

4 ballots de laine de mouton préalablement assemblé en quart constitue l’isolation de notre toit.

Toile extérieure

Très rapide, on déplie, on bascule et on serre le galon… trop facile !

Le dôme provisoire

Note dôme en plexiglas n’étant pas prêt nous avons une bâche transparente sur la couronne pour voir quand même les étoiles…

L’équipe de montage

Certain était déjà partis, mais une bonne partie était présente pour la photo de fin de chantier :

Retours

Je met à disposition notre « todo 1er montage » pour ne rien oublier… Elle est spécifique à notre yourte mais peut servir de bonne base pour une autre…

Nous avons quand même eu un problème durant le montage. Les poteaux ne se sont pas levés quand nous avons mis les perches de toit. Ce qui aurait dû être le cas. Pourtant nous avions mis la même tension dans la corde de compression que durant notre montage test. Nous avons continué ainsi, et fini par couper les poteaux. Après calcul, ça a eu pour effet de diminuer notre pente de toit à ~25° (27 à l’origine) mais la structure est toujours auto-portante (les yourtes mongoles ont une pente de 23°…). Il aurait cependant été préférable de retirer les perches, en laisser 6 et augmenter la tension de la corde de compression jusqu’à lever de quelques centimètre les poteaux.

Nous avons aussi monté les toiles de murs un peut haut mais c’est largement rattrapable à posteriori.

Merci à Laurent & Brigitte pour les souvenirs photographiques

Merci à Marion pour la relecture

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