La paillourte ~2 ans après

Cela fait presque 2 ans maintenant que nous avons emménagé dans notre paillourte.

Globalement on est hyper content, c’est confortable, agréable à vivre, rien n’a bougé, ça ne nous est pas tombé sur la tête (c’était une peur, exprimée ici).

État des lieux

Les enduits

Hyper content des enduits, ça n’a pas bougé d’un iota, c’est beau… Autant ceux de l’intérieur que ceux de l’extérieur.

On m’avait venté les bienfaits de la terre pour la régulation hygrométrique. Ça par contre, je ne l’ai pas constaté. Notre maison est même plutôt humide… mais c’est peut-être (certainement) dû à l’environnement marécageux où nous nous sommes installés (l’eau est à 20cm sous le niveau du sol l’hiver, alors tu peux drainer autant que tu veux, c’est humide…).

La paille

Juste avant de revendre mon humidimètre pour paille (re – c.f. article « après 1er hiver« ), j’ai fait des trous dans les murs pour être sûr :-p (le parano…) et c’est (encore) plutôt positif : ~14% d’humidité (encore plus sec qu’avant)

Il aurait été vraiment bien que je retourne voir sous l’EPDM du toit, pour tester l’état de la paille en toiture. Mais c’est pas mal de travail de virer couche par couche la toiture végétalisée, je n’avais pas le courage… Je l’avais déjà fais après le premier hiver, et c’était aussi plutôt hyper encourageant.

Les portes

C’est mon principal regret sur cette maison : ne pas avoir mis le prix dans de bonnes huisseries. Ce sont des portes Lapeyre parce que c’était les seuls à faire des portes en bois non exotique (en chêne en l’occurrence) pas trop chères. Sauf que « Lapeyre y’en a pas deux » et on sait pourquoi…

Résultat : elles ont beaucoup bougé/travaillé, le bois est « si fin » qu’on avait de la condensation qui se formait (principalement sur le dormant) et qui venait tremper le seuil en douglas.

Pour palier partiellement à ce problème, j’ai isolé le dormant des portes par l’extérieur. J’ai vissé des morceaux de plaques de liège, que j’ai tramé puis enduit d’une petite couche d’enduit de finition directement.

Depuis, le problème de condensation sur le dormant a complètement disparu. L’ouvrant condense lui un peu mais beaucoup moins. La conception de ces portes reste tout de même à revoir. Le seuil est en alu, il condense, et là je ne sais pas bien ce que je peux y faire… Du coup on a aussi protégé le douglas sur le seuil. Mais cet hiver, on a pas remis de serpillière en bas de nos portes donc ce qui reste de condensation est acceptable…

Le sol

Le sol, c’est compliqué de faire quelque chose de pérenne (sans trop d’entretien) et d’écologiquement soutenable…

Dalle terre

C’est le GROS GROS point noir/pénible. Déjà la mise en œuvre n’a pas été chose simple (grosses fissures). Et elle s’est dégradée à vitesse grand V… Pourtant on est toujours en chaussettes/chaussons/pieds nus dessus… La couche de protection finissait toujours par disparaître très vite. A noter que la cire, option de protection choisie en n°1, demande de nombreuses passes pour constituer une protection résistante. Deux ou trois ne suffisent vraisemblablement pas. Résultat : plus d’étanchéité ET l’abrasion faisant (à force de marcher dessus), de petits grains de sable contenus dans la terre finissaient par se détacher puis accélérer l’abrasion du reste de la dalle… bref une sorte de boucle pas chouette… Donc après plusieurs tentatives de réparation + cire à nouveau, nous avons choisie l’option n°2 : la tempera. Nous avions fait des tests, des petits carrés de chaque option, restés cachés depuis tout ce temps sous notre paillasson. Les tests à la cire ont souffert de l’abrasion (la poussière et la terre coincés sous le paillasson qui entrent en frottement à chaque essuyage de pied). La tempera, elle, n’a pas bougé. En gros c’est de l’huile de lin, de l’œuf et des pigments (bien choisis). La recette a été tirée du livre « Les sols en terre » et les pigments on été acheté… chez Av Jord, fournisseur suédois, selon les conseils du livre.

Mise à jour 11/2021 par Marion :

Initialement, nous avions traité la dalle à la cire – en quelques couches, mais pas assez. Peut-être qu’avec 15 couches ça aurait été, mais on n’a pas testé, et la cire c’est pas donné.

Alors que ce premier essai de traitement de surface nous avait vite amenés à vivre sur de la terre presque battue – en tout cas et passés les 6 premiers mois, on avait les chaussettes oranges systématiquement – la tempera paraît bien plus prometteuse. Après une dizaine de mois :

  • nos chaussettes gardent leur couleur,
  • la serpillière peut être passée sans abîmer le traitement de surface ;
  • pas de creusement de la surface (avant, les endroits passagers étaient bien plus marqués que les autres : ils poudraient, et nous emmenions la matière derrière nos passages répétés, ce qui avaient pour effet d’accentuer le phénomène)
  • c’est facile et agréable à appliquer, en une couche d’huile de lin chauffée + 2 couches de primaire + 2 couches de finition.

C’est pas magique non plus :

  • Difficile d’éviter les poques, si un objet lourd tombe sur la dalle, il y a de grandes chances pour qu’elle s’enfonce à cet endroit.
  • Si reprise il doit y avoir, il faut éventuellement reprendre avec un peu de terre pour réparer, puis préparer la tempera à nouveau (primaire + finition) pour parfois un rien du tout. Pour m’éviter des surprise de différence de teinte, j’ai utilisé des sachets de pigments prêts à l’emploi de chez Avjord (bémol, c’est pas local, et c’est en suédois :-)), dont la créatrice semble une référence en la matière.

Conclusion : à ce jour, je pourrais bien plébisciter une dalle en terre auprès des nouveaux constructeurs… ce qui n’était pas le cas les 6 premiers mois de sa vie…

Tomettes

Nos tomettes se portent mieux que la dalle terre. Ceci-dit, par certains aspects, elles ne sont plus bien neuves. Au départ nous avons essayé de les saturer de lait entier pour éviter qu’elles ne tâchent, mais on s’est vite aperçu qu’il fallait y revenir souvent, très souvent, trop souvent….. On est donc passé à l’huile dure. Deux couches avec entretien au savon noir. Après quelques mois, la tomette nécessite une nouvelle protection. Marion, qui a traité les tomettes : « si c’était à refaire, je crois que je passerais de la bonne vieille huile de lin en un bon nombre de couches (10 ? 15 ?), une bonne fois pour toutes, pour imbiber les tomettes et ne pas les traiter qu’en surface ».

C’est sûr qu’avec une couche d’acrylique (comme c’est beaucoup pratiqué), ça n’aurait pas trop bougé… mais bon c’est cochon…

Le toit

La charpente est toujours aussi belle. Le bois (certainement plutôt les voliges) craquouillent de temps en temps, mais c’est la vie du bois, il faut s’y faire.

La toiture végétalisée a pris, tranquillement, chaque saison apporte sont lot de changements, le premier printemps, on a eu beaucoup de coquelicots, maintenant quasi plus, les plantes grasses ont pris le dessus / occupent l’espace… C’est chouette, c’est beau, voilà quelques photos :

Et si c’était à refaire

On me pose souvent cette question, et je ne sais jamais vraiment quoi répondre… C’est sûr que je ne referai pas de paillourte, mais c’est aussi parce que j’en ai déjà fait une… et j’en suis fière, je la trouve belle, c’était une aventure enrichissante. Je pense en tout cas que je mettrais les bottes à plat plutôt que sur champ comme j’ai fais (dans les livres, c’est plutôt de la paille à plat) parce que ça a occasionné beaucoup de peurs / de déformations du mur pour gagner quelques m2… le jeu n’en vaut pas la chandelle. La charpente réciproque serait aussi à questionner. Je lui trouve autant d’avantages que d’inconvénients :

  • C’est magnifique (c’est la première chose sur laquelle bloquent les gens quand il rentre dans la maison…)
  • C’est cohérent avec la paille porteuse et le fait de ne pas mettre de lisse haute (pour un rond seulement) car elle tolère de grosses différences de hauteur entre 2 perches (~1m), ce qui lui donne souplesse et tolérance par rapport au mur.

MAIS :

  • C’est très pénible à couvrir/isoler parce que plutôt tordu…
  • Cela impose beaucoup de contrainte par rapport à la couverture / l’étanchéité… d’ailleurs je ne sais pas bien ce que j’aurai pu faire d’autre qu’une toiture végétalisée là-dessus (et je ne suis pas du tout convaincu de l’aspect écologique/durabilité d’une telle toiture).

MAIS : je ne vois pas ce que j’aurais pu faire d’autre / de mieux qu’une charpente réciproque dans ce contexte…

Résultat : j’en sais rien… C’est fait !

Bonus, la paillourte sous la neige

Petit bonus exceptionnel (tous les ~10 ans), de la neige en loire atlantique :-o, ça valait bien quelques photos :

Visite paillourte 27/03/2021

On ouvre les portes de la paillourte pour une visite le 27 Mars prochain (2021).

  • Où : A Rouans (44640) (on vous communique l’adresse après inscription)
  • Quand : Samedi 27 Mars 2021 de 9h30 à 11h30
  • Tarif : gratuit / don libre de « bonne petite chose maison » si le cœur vous en dit
  • Pour qui : une dizaine de personnes

Il s’agit d’une visite « technique » ne venez pas pour voir la couleur du mur ou voir « où on fait kaka »… Venez comprendre, questionner les choix, demander des précisions sur ce qui vous a manqué dans ce qui est déjà à disposition : https://david.mercereau.info/paillourte/ (un pré-requis serait d’avoir lu une bonne grosse partie de ce qui a déjà été publié…)

C’est COMPLET, c’est passé… ! Mais laissé votre mail pour être avertie de la prochaine date de visite :

Chauffe-eau, phase 1 – surplus d’énergie solaire

J’ai acheté récemment un chauffe-eau Nautic-Therm Stehend ME 230V 330W 20L de la marque Elgena. C’est un chauffe-eau électrique (petit volume, petite résistance) qui peut fonctionner avec le surplus d’énergie solaire l’été, ou avec les calories du poêle l’hiver :

  • Volume 20L : On consomme 15 à 20L d’eau/j/p donc 20L d’eau chaude c’est largement trop pour nous. Mais ça a un peu d’inertie alors on peut avoir 2 jours d’eau chaude en cas de mauvais temps…
  • Résistance électrique 330W : le convertisseur de mon installation solaire permet 700W, comme ça j’ai un peu de marge pour le reste…
  • Échangeur de chaleur : pour plus tard brancher le poêle dessus…

La phase 2 est faite, c’est maintenant connecté au poêle : Chauffe-eau, phase 2 – échangeur avec poêle de masse

A la base c’est un chauffe-eau de camion : l’échangeur est initialement conçu pour récupérer les calories du moteur (le liquide de refroidissement circule et la chaleur du moteur qui roule réchauffe l’eau). De mon côté, cet échangeur servira à chauffer l’eau l’hiver avec une circulation autour du poêle… mais ça sera plus tard… bien plus tard… phase 2…

La limite de l’utilisation d’un chauffe-eau de camion, c’est qu’il va falloir restreindre la pression à 2,5bar MAX (indiqué dans la notice) car ils ne sont pas faits pour être connectés au réseau (au moins 3 – 4 bar), mais pour fonctionner avec des petites pompes dans les camions… Il suffit pour cela d’ajouter un limitateur de pression avec manomètre pour s’assurer d’être dans les clous.

Installation

L’installation du chauffe-eau est faite « le plus haut possible » (au plus proche du plafond), non loin du poêle (à ~2m50) dans la prévision de son raccordement sur celui-ci l’hiver (par thermosiphon, d’où la hauteur…)

Bon c’est facilement résumé en 5 photos mais y’a eu : test de mise en eau (ha mince ça fuit), réparation, test de mise en eau, (ha mince ça fuit…) … … Bref, je suis nul en plomberie.

Test température des parois

Après allumage durant 2h voilà les températures extérieures constatées.

Tout ça me fait dire qu’il n’est pas si mal isolé, mais qu’une petite couche en plus ne serait pas de trop (dans le futur), et qu’en cas de canicule, il faudra que le chauffe-eau reste éteint pour ne pas ajouter des °C inutilement dans la maison (on a d’autres moyen de faire chauffer de l’eau en cas de canicule, un bidon en plein soleil ça monte vite en température, encore plus avec une marmite dans le four solaire…)

Combien de temps pour chauffer l’eau ?

Combien de temps ce ballon va-t-il mettre à chauffer toute son eau en admettant qu’on parte d’une eau complètement froide (ce qui est rarement le cas, l’eau est souvent encore chaude de la veille). Les données dans le détails :

  • 80°C c’est la température max du chauffe-eau
  • 15°C c’est la température estimée de l’eau dans le réseau d’eau (même si c’est variable)
  • 330W la résistance électrique de mon chauffe-eau
  • 20L c’est la capacité du chauffe-eau
  • 1,5106Wh c’est la puissance nécessaire pour monter 1L d’eau de 1°C (en théorie c’est plutôt 1,162Wh pour monter 1L d’eau d’1°C, mais en admettant une efficacité énergétique de 70% pour un chauffe-eau électrique ça monte à 1,5106Wh pour monter 1L d’eau à 1°C.)

( (80°C-15°C) x (1,5106Wh x 1000) x 20L ) / (330Wh / 1000) = 5,9h

Ce ballon de 20L avec sa résistance de 330W met donc 5h54 à chauffer une eau froide à 80°C.

C’est à pas grand chose près ce que j’ai constaté en pratique. Et encore une fois, normalement on ne part jamais d’une eau froide, l’eau est encore un peu chaude de la veille…

Allumage automatique avec le surplus d’énergie solaire

Avec mon installation solaire électrique autonome j’ai développé PvMonit qui me permet de monitorer mon installation et de gérer le surplus d’énergie (router l’énergie) quand il y en a…

Voilà les scripts qui allument le chauffe-eau quand :

  • Le régulateur est en mode « float » (fin de charge)
  • La puissance mesurée sur la batterie est supérieure à 0 (sinon ça veut dire que la batterie est en décharge)

En Blockly :

En PHP :

// Retour par défaut
// 1 relai éteint
// 2 relai allumé
$retour_mod = 1;
// Pour l'affichage dans le log
$retour_log = null;
if (MpptFlo($data['CS'], 60)) {
  // Si le relai 1 c'est allumé puis éteint, c'est à nous...
  if (($data['P']) > 0) {
    $retour_log = 'Le régulateur est à Float et on ne tire pas sur les batteries, il y a donc de l\'énergie potentielle inutilisé, on allume !';
    $retour_mod = 2;
  }
}
print('Le MOD est décidé à : ' . $retour_mod);
print('Retour de log : ' . $retour_log);

Bien entendu il est aussi possible d’ajouter d’autres paramètres conditions comme « la température de la pièce » et si celle-ci passe au dessus de 25°C, laisse le chauffe-eau à l’arrêt pour éviter la surchauffe de la maison…

Les effets sur la consommation journalière

Mon installation solaire autonome est dimensionnée pour 1kWh/j et avec la gestion du surplus d’énergie et l’arrivé du chauffe-eau, au mois de septembre j’arrive à exploiter jusqu’à 4kWh/j d’énergie solaire (sans plus de matériel, sans plus d’investissement…). Bien sûr ce ne sera pas possible toute l’année (particulièrement décembre, janvier, février par chez moi).

L’amortissement de mon installation solaire est d’autant plus conséquent…

La suite

C’est par ici : Chauffe-eau, phase 2 – échangeur avec poêle de masse

La paillourte cherche son poêle : Le poêle de masse « Petit abitat » d’Agir Low-Tech ?

Le 15 février 2025 formation comprendre et dimensionnement un poêle de masse le 15/02 dans le 44


Pour vos questions poêles de masse : un forum dédié aux poêles de masse open source existe ! Venez discuter du MiniMasse, du poêlito et compagnie…
forum.poeledemasse.org

Licence CC BY SA 4.0 – Agir Low-Tech

Mise à jour : Le poêle de masse d’agir low-tech a été fabriqué et installé dans la paillourte

Agir Low-Tech travaille actuellement sur la conception d’un poêle de masse open source pour les petits habitats (la nécessité première pour avancer vers la sobriété). Contrairement au poêlito, il serait à foyer fermé (ce qui laisse présager un meilleur rendement) & certifié. Côté points communs : ça restera un poêle de masse open source, documenté, accessible financièrement, avec plaque de cuisson et dans le futur il chauffera peut être même de l’eau… Donc si tu es (ou envisages) de vivre en Yourte, en Paillourte, en TinyHouse, ou autre petit habitat, Agir Low-Tech travaille pour toi ! (pour nous 🙂 ).

Pour que ce projet puisse se concrétiser, il leur faut des € car il y a du matériel, des instruments de mesure et des centaines d’heures de travail… alors je vous encourage à donner, parce que développer un poêle ça ne s’improvise pas et pour connaître des acteurs du projet : ça bosse bien et ça partage !!! (merci !)

Page d’appel aux dons du projet : https://agir.lowtech.fr/t/pdm/projets/tiny/fiche-de-presentation/

Il n’existe pas/peu de poêles de masse documentés / auto constructibles pour les petits habitats. Souvent, ceux-ci utilisent donc un poêle qui n’est pas correctement dimensionné pour leur habitat. Hors un poêle à bois bien dimensionné, c’est important pour éviter toute pollution de l’air. Un poêle en sous tirage (faire traîner une flambée) ou en sur tirage (trop d’oxygène) fait baisser le rendement du poêle et augmente l’émission de particules fines.

Le feu dans la cheminée, c’est ce qu’il y a de pire. Seulement 15 % du bois brûlé sert réellement à chauffer. À 85 %, il part dans les fumées, produit des gaz polluants et des émissions de particules fines très élevées. Ce mauvais rendement entraîne une surconsommation de bois importante et encrasse vite le conduit. À titre de comparaison, se chauffer une seule journée avec du bois dans la cheminée émet autant de particules fines que parcourir 3 500 km avec une voiture diesel.

Source quechoisir.org

Retour sur le premier hiver dans la paillourte

Graphique de ~24h dans la paillourte sans chauffe le soir en hiver (jaune = température extérieure, rouge = température intérieure, bleu = température local matériel solaire)

La température baisse de 1,5° à l’intérieur de la paillourte (20° à 21h, 18,6 le matin à 9h) alors qu’il fait 0,5°C dehors à 9h ce matin là… Une mini flambée le matin à 10h30 : on a brûlé des chutes de bois (environ 1 petit seau de maçon, ça fait monter la température (trop fort) à 25 en 3/4 d’heure…).

Observations

La température est stable (dû a un habitat bien isolé avec de l’inertie – enduit terre) mais le poêle (un petit mais vieux poêle à bois de 4kW en fonte CHAPPEE qu’on m’a donné) est trop puissant : il chauffe trop vite/trop fort.

On a vraiment pas besoin de beaucoup chauffer dans l’hiver on a brûlé ~2/3 de stère de bois, et quand je dis bois c’est du bois de palette et des morceaux de charpente vermoulue – donc du très léger, peu calorique.

La masse de la paillourte (enduit terre crue, dalle terre crue…) de la maison n’a pas le temps de chauffer : la masse de la maison se réchauffe par rayonnement, hors le poêle n’a pas le temps de chauffer/rayonner qu’il faut déjà l’éteindre car l’air est déjà trop chaud (en moyenne, je dirais que le poêle est allumé à peine 1 heure / jour). Le fait d’éteindre rapidement le poêle n’est pas une bonne chose en terme d’émission de particules fines, mais le poêle n’est pas arrivé à température pour avoir un rendement correcte que nous l’éteignons car il fait trop chaud…

Pourquoi un poêle de masse ?

Avec un poêle de masse la montée en température sera plus douce, il n’y aura pas de surchauffe :

Avec un poêle de masse, les murs se réchaufferont avec le rayonnement de celui-ci, la chaleur sera mieux répartie dans l’habitat et le confort s’en trouvera bien meilleur.

Merci Agir Low-Tech pour ce travail de développement, impatient de le tester dans la paillourte 😉

La paillourte dans la revue « La maison écologique »

Notre paillourte a fait l’objet d’un article dans un hors série de la revue la maison écologique. Et comme la presse Française est pas en grande forme je me permets de vous le conseiller ;-). D’autant que Gwendal (l’auteur de l’article) est doué, c’est bien écrit et ça reflète fidèlement ce qu’on s’est dit.

https://www.lamaisonecologique.com/sommaire-hs/paillourte-empecheurs-de-tourner-rond/
Lien vers l’article version web

Retrouvez cet article dans le Hors-série n°13 : A-t-on vraiment besoin de logements si grands ?

Je vous laisse découvrir l’article et vous fait profiter des superbes photos de la paillourte (prise en février 2020, par Gwendal pour l’article de la maison écologique) :

Fin de chantier 2019 : Bilan humain/financier 2

J’avais déjà fais un bilan humain et financer après la grosse saison de chantier participatif 2018. En 2019 il le bilan n’a pas beaucoup évolué parce qu’on avait fait le plus gros du boulot en 2018 :-). Mais quand même :

Bilan humain

  • En 2018 : ~4 mois de chantier participatif avec ~90 personnes différentes qui sont passé sur le chantier durant ce temps
  • En 2019 : ~2 semaines de chantier participatif et une petite dizaine de nouveau participants (en plus des anciens qui sont repassé…)

~100 personnes sont passées donner de leur temps pour apprendre/échanger sur notre chantier MERCI A VOUS !

Dans les grandes lignes, j’ai estimé à plus de 411 jour-homme le temps de travail en chantier participatif. A ça j’ajoute notre temps hors chantier participatif à préparer/tester les techniques/faire des trucs qui ne ce fond pas en groupe, j’estime ça à 270 jour-homme. Sans parler du temps de lecture, de formation, de préparation, de récup’ des matériaux… c’est inestimable et pour donner une louche on va mettre aussi 270 jour-homme. Ce qui nous fait un total de 951 jour-homme de travail pour cette paillourte. c’est vertigineux mais ça doit pas être loin de la vérité, ça vous donne une idée de ce qui vous attends avant de vous lancer… 😉

Bilan financier

Sans grosse surprise, on a pas acheté grand chose de plus qu’au dernier bilan, donc on reste autour des ~17 000€ (juste la maison de ~40m² habitable) et je le répète, j’ai certainement oublié plein de petites choses, mais l’essentiel est là, j’ai pas non plus poussé le vice à garder les tickets d’essence quand on faisait les courses matériaux… hein…

Le détail c’est par là :

Questions fréquentes sur la paillourte

Le permis de construire

Beaucoup de questions autour du permis de construire :

« Est-ce que tu as fait une demande de permis de construire ? »

Oui, la paillourte est déclarée, elle est en zone constructible, donc cadastrée et tout le bazar…

« C’est conforme à la RT2012 » (RE2020)

Oui et non. La réglementation thermique en vigueur pour les bâtiments neufs au moment de ma construction est bien la RT2012. Cependant depuis le 1er janvier 2015, les bâtiments <50m² n’y sont plus soumis. Ils sont soumis à la RT Bâtiment (source) dont voici le texte. C’est une réglementation beaucoup plus souple, sans contrôle obligatoire payant (le test d’infiltrométrie en l’occurrence, donc pas d’obligation d’étanchéité à l’air parfaite), chauffage au bois possible car pas non plus d’étude thermique obligatoire payante… Du coup notre paillourte fait 49,5m² au nu du mur extérieur (ce qui ne fait plus que ~40m² intérieur avec l’épaisseur des murs en paille).

Mise à jour 2023 : Depuis la RE2020 est en vigueur, mais il est toujours possible d’avoir une déclaration (pas d’étude/calcul) sous les 50m2. (source). Certaine exigence de construction demeure tout de même (minimum d’isolation par exemple…) et il faut une attestation pour le permis qu’on peut générer gratuitement par ici.

« Est-ce que tu as eu des difficultés à l’avoir ? La mairie n’a pas été trop pénible ? »

Pas de difficulté. Avant d’acheter et d’envisager la paillourte j’avais éplucher le PLU de ma commune et j’avais rencontré la chargée de l’urbanisme pour lui parler du projet, voir si j’avais rien oublié dans le PLU…

Le PLU s’intéresse à l’aspect esthétique / extérieur uniquement. Du coup, inutile de parler de paille ou terre… Dans tous les cas, il y a, je pense, extrêmement rarement des contraintes de forme (rond, carré, rectangle…). Les points bloquants pourraient être :

  • Des restrictions sur la toiture : par exemple obligation de couvrir en tuile dans certain village typique… Mais depuis la loi grenelle 2, il est interdit d’interdire tout dispositif « favorisant la retenu des eau pluviales » (Inscrit dans le code de l’ubanisme L111-16, article R111-23 (source)
  • Des restrictions sur la couleur des murs : Toutes les maisons doivent avoir les murs blancs… ça va ajouter un sur-coût mais il n’est pas impossible de teinter l’enduit extérieur avec des pigments d’ocre, ou de faire un lait de chaux (même si ça peut être dommage parce que la couleur de la terre c’est tellement beau…).

Mes propos deviennent caduques si le terrain se trouve hors zone constructible ou près d’un monument protégé. Il y a un paquet d’églises en France, faut pas trop s’en approcher sinon il y a les architectes des bâtiments de France qui étudient aussi le sujet et leur regard est plus « personnel » que l’interprétation d’un texte…

« Est-ce que tu peux me transmettre les documents donnés pour le permis ? Ça serait vraiment une super base pour faire la notre sans être obligé de faire appel à un architecte. »

Pour une maison de moins de 150m² il n’est pas obligatoire d’avoir recours à un architecte. C’est moi qui ai rédigé le permis de construire, fait les plans, etc… C’est du boulot, du gros boulot même, mais le faire soit même c’est une grosse économie.

Voici le dossier de permis de construire avec PCMI1, 2, 3, 4, 5, 6, 8 :

Mais ça ne va avancer personne… Les permis sont très « personnalisés » en fonction de là où on est en France, du PLU, de la zone de construction sur le cadastre. Tout ça fait varier le nombre de pièces à fournir. Les contraintes esthétiques, combien de portes, de fenêtres vous voulez… bref ça sert à rien de copier, ça sera différent. Mais je vous le mets quand même pour avoir une idée….

Combien ça coûte une paillourte ?

Je ne sais pas pour « les paillourtes » (il doit y avoir autant de paillourtes différentes que de constructeurs), mais pour la mienne, je sais le dire : le détail est sur cette page : Bilan humain/financier

Tu es du métier ?

Non du tout, j’ai une formation en électronique/informatique. Par contre, je ne me suis pas lancé comme ça. J’ai fais BEAUCOUP de chantiers participatifs (pendant un temps, je ne faisais quasiment que ça de mon temps libre/mes vacances…). J’ai suivi des petits modules de formation/stage par ici ou par là, j’ai lu beaucoup de livres, rencontré des auto-constructeurs qui avaient un projet similaire pour avoir des retours d’expériences sur leur vécu… Bref ça ne s’improvise tout de même pas.

T’as pas peur que ça brûle une maison en paille ?

Avez-vous déjà essayé de mettre le feu à un annuaire téléphonique ? C’est très difficile, parce qu’il n’y a pas d’oxygène entre les pages. Et bien c’est pareil avec la paille en bottes (utilisée dans la construction ici). C’est de la paille compressée au même titre que les pages de l’annuaire, la paille se consume donc très doucement.

Une vidéo ou des pompiers mettent le feu à une maison en paille terminera de vous convaincre :

T’as pas peur que les rongeurs mangent toute la paille ?

Les rongeurs mangent les céréales, pas les brins de paille. Les céréales ont été moissonnées avant la mise en botte, il n’y a donc normalement plus (ou quasi) à manger pour les rongeurs. Ceci étant, ils peuvent vouloir venir se mettre au chaud l’hiver (comme dans tout les isolants), il faut donc soigner les enduits et les faire d’au minimum 3, 4 cm pour éviter les intrusions.

En continuant à utiliser le site, vous acceptez l’utilisation des cookies (au chocolat) Plus d’informations

Les cookies sont utilisés à des fin de statistique de visite du blog sur une plateforme indépendante que j'héberge moi même. Les statistiques sot faites avec un logiciel libre. Aucune information n'est redistribué à google ou autre. Je suis seul autorisé à lire ces informations

Fermer