Oui, construire en rond, c’est pas seulement beau (de mon point de vue), c’est pas seulement harmonieux (pareil), ça semble aussi plus économique/écologique.
La démonstration mathématique
Pour le vérifier, on cherche à définir les périmètres respectifs d’un carré et d’un cercle de même surface.
Prenons une surface de 100m².
Voici une formule pour trouver le périmètre d’un carré avec sa surface : P = 4 √x (où x est la surface).
Dans notre cas, P = 4 √ 100 = 40m
Voici une formule pour trouver le périmètre d’un cercle avec sa surface : P = 2 π √( x/π ) (où x est la surface).
Dans notre cas P = 2 π √( 100/π ) = 35,45m
Construire en rond fait économiser 11% de matériaux.
Alors quoi, les animaux et les peuples qui construisent en rond (nid, terrier, tipi, igloo, yourte, grotte, case…) ont (in)consciemment compris ça et pas nous ?
Cela veut aussi dire qu’il y a moins de déperdition thermique sur un bâtiment rond que sur un bâtiment carré (à surface égale) vue qu’il y a moins de surface de mur en contact avec l’extérieur… Cela veut donc dire économie de chauffage pour le rond (théorique bien sûr et c’est en comparant 2 bâtiments à performance énergétique identique)
Le bémol
Le bémol c’est qu’on vit dans un univers carré, les industriels produisent du carré, des parallélépipèdes. Donc a moins d’optimiser, d’utiliser au maximum des matériaux qu’on peut contraindre à faire du rond (bambou, paille…) ou qu’on peut façonner (la terre) il y a de la perte quand on fait un rond avec du carré. Par exemple, mon plancher de yourte est constitué de lames de parquet rectangle : quand on coupe le rond, ça fait un peu de perte… Par contre, les murs en paille enduits de terre forment un rond parfait, sans perte (la botte de paille étant « souple », elle se contraint à la courbe).
Spéciale dédicace à Nico et Juliette 😉 qui m’ont donné ce tuyau. Merci à Marion pour les calculs mathématiques.
Nos couches en partant du haut et en allant vers le bas :
Végétation (Sedums)
Terre (~1cm)
Tuile concassée (~4cm) joue un rôle drainant et, poreuse, elle garde de l’eau et la restitue plus tard…
Géotextile anti-poinçonnage
EPDM 1,5mm
Lame d’aire : tuyau perforé de 5cm de diamètre (drain agricole)
Bottes de paille
Pare vapeur (l’EPDM n’étant pas perspirant, il ne faut pas que la vapeur traverse la paille et s’y arrête…)
Voliges en douglas
Charpente réciproque en châtaigner
Edit : La nouvelle version de ce schéma (la version « en place ») ce trouve ici
La ventilation sous toiture est indispensable au bon vieillissement de la botte de paille. Une lame d’aire continue est largement préférable mais complexe à mettre en œuvre. Ici nous allons faire un chemin de drain agricole 50mm perforé qui part du bas (sous le débord de toit), qui rejoint un collecteur en haut du toit (tuyaux 100) pour terminer dans une cheminée (noir de préférence pour favoriser l’effet tirage avec la montée en température tu tuyau).
La gouttière est constituée d’un drain agricole enroulé d’un géotextile qui filtre les impuretés de la terre, et qui est lui même entouré de gravier drainant. Dans les points bas de la charpente on placera les descentes d’eaux pluviales.
Voilà des photos inspirantes de réalisations existantes :
Une charpente réciproque en cours de couverture
Les voliges vue du dessus
La paille posé par dessus les voliges
Sans la végétation
Une entrée de ventilation
Sortie de ventilation sous toiture (en haut, la « cheminée »)
La circulation d’air sous l’EPDM ressemble à ça (avec collecteur et sortie via la cheminée)
Délimitation zone collecte eau pluviale
Dessante eau pluviale
Au passage, un super calculateur : https://www.ubakus.de/ Tout n’est pas traduit en Français mais une grande partie et c’est vraiment chouette pour calculer le confort d’été (déphasage), l’humidité, besoin en chaleur de l’hiver et plein d’autres trucs que je comprends pas…Voici le résultat pour le toit de la paillourte. Cela m’a apprit exemple que sans lame d’air, il y avait de l’eau dans la paille… Pas cool, on vas donc s’appliquer à bien mettre en œuvre la lame d’aire.
C’est complexe !
Oui et non, pour couvrir ce type de charpente je ne vois pas ce qui pourrait l’être moins. Globalement pour couvrir une toiture conique c’est pas simple…
On a fait venir une petite pelle pour décaisser la terre végétale qui se trouve à l’intérieur des fondations, histoire que notre future dalle en terre ne se tasse pas trop… Elle en a profité pour creuser la tranchée périphérique extérieure pour poser un drain. Cette tranchée descend sous le niveau de la fondation, afin que celle-ci reste au sec. La terre décaissée sera utilisée pour le toit végétal.
Dans le fond, la terre pour le toit végétal
Pour remplir l’intérieur, j’ai fait venir du rebut de carrière (un truc dont personne ne veut visiblement vu le prix, mais qui va très bien pour remplir un trou et faire du dur pour accueillir le hérisson puis la dalle). Ce rebut de carrière va être damé. J’en ai fait venir 15m3 pour remplir mon trou, soit 22 tonnes, qu’il a fallu étaler… Une grosse journée & un paquet de coups de pelle plus tard, c’était fait :
Livraison des 22T à 17h30
En fin de journée
Le lendemain midi
Le temps passé pour cette étape : 1.5 jour-homme + 1 heure de mini pelle pour décaisser
Drain périphérique
Sur notre terrain, l’eau vient surtout du sol – des nappes, nous avons donc opté pour la pose d’un drain agricole (tuyau percé). Si vous n’avez pas un sol gorgé d’eau, et que vous voulez drainer l’eau de ruissellement, il faut préférer un drain routier (rainuré uniquement sur le dessus). Autour de ce tuyau, nous avons mis un peu de gravier drainant (granulométrie 8-16), le tout enveloppé dans un géotextile. Il faut ici privilégier du géotextile non tissé, afin d’évité qu’il ne s’obstrue. Par dessus cette poche, nous avons mis du gravier jusqu’au niveau du sol fini afin que l’eau de ruissellement finisse aussi dans la tranchée et soit captée par le drain.
L’équipe de gais lurons
Le temps passé pour cette étape : ~8 jours-homme + 1 heure de mini pelle pour la tranchée
Mise à jour : c’est une erreur ! Le drain agricole est maintenant déconseillé (pas conforme à la NF P16-379 et au DTU 20.1) il aurait tendance à répartir l’eau autour du bâtiment, sans l’évacuer…
Pour la pose, Jean-Yves nous a préparé un gabarit qui a permis d’avoir quelque chose de constant, de rond, c’était bien pratique. On a posé le premier bloc sur la fondation, à l’endroit le plus haut (on avait pas vraiment fait d’arase sur la fondation cyclopéenne, c’était à 2 – 3cm près) et c’était notre référence pour tout le reste. Pour le mortier j’ai suivi les consignes du fabriquant de blocs de pierre ponce, donc dans la bétonnière, j’ai mis :
0,5 volume de chaux
0,5 volume de ciment
4 volumes de sables (0-4)
Bien conscient que le mortier n’est pas isolant, une plaque de liège sera placée à l’intérieur – derrière le bloc ponce comme détaillé ici – pour éviter un pont thermique.
Les ‘triangles’ vides entre les blocs ont été comblés avec du béton isolant à base de pierre ponce en vrac pour (quand même) maximiser l’isolation. Ce béton de pierre ponce à été fait comme tel :
1 volume de ciment
3 volumes de sable (0-4)
2 volumes de ponce (~4-10)
Voici le tableur pour la recette avec les quantités estimé pour notre cas : SousBassementDosage
Petit test avec le gabarit de pose
ça marche bien
C’est parti
Remplissage des vides entre les blocs
Fin du jour 1
Fin du jour 2
Le temps passé pour cette étape est de ~8 jours-homme
En parallèle
On continue d’écorcer le châtaigner (préparation de la charpente), de concasser la tuile (issue de la démolition, qui servira de support drainant sous la terre de la toiture végétalisée) et d’autres trucs…
Un petit engin est venu nous faire la tranchée. Petit problème, c’était de la terre rajoutée – donc pas trop compactée – du coup ça s’éboulait au fur et à mesure qu’il creusait. J’ai donc pris le parti de lui faire creuser plus petit (avec un godet de 40) et on a fini à la bêche.
Entre temps, il est tombé des trombes d’eau. Du coup, on a commencé par assécher la tranchée avec de la chaux vive avant de la compacter au pisoir, car comme il est dit sur chaux.durable.com :
La chaux vive permet en effet d’assécher très rapidement des sols détrempés, d’abord par hydratation de la chaux pour son extinction et simultanément par évaporation. La réaction d’extinction est exothermique et dégage beaucoup de chaleur, qui contribue à assécher le sol.
Au-delà de cette première réaction immédiate, la chaux se mélange aux argiles du sol et il y a floculation, c’est-à-dire que la chaux agit comme liant avec les particules argileuses et les agrège ensemble. Le sol devient beaucoup plus meuble. Il suffit ensuite de le compacter avec un engin lourd pour avoir un support ferme.
Pour notre béton de chaux, voilà la recette mélangée à la bétonnière :
1 volume de chaux NHL5
1,5 volume de sable 0-4
2 volumes de gravier (nous on avait 1 volume de 6-10 et un volume de 11-22 parce c’est ce qu’on a trouvé à la carrière près de chez nous)
De l’eau jusqu’à ce que ce soit beau…
Des petits trucs bon à savoir, (merci Thierry) :
L’eau augmente l’ouvrabilité mais diminue la résistance
La quantité de liant augmente l’ouvrabilité et augmente la résistance
L’augmentation de la classe du liant n’influe pas l’ouvrabilité, mais augmente la résistance
Dans l’ordre comment ça se passe face à la bétonnière :
On verse la moitié des granulats
En apnée, on verse la chaux
On termine de mettre les granulats
Quand c’est bien mélangé, on met les 3/4 de l’eau
On patiente, on met au jugé l’eau restante si nécessaire (ça dépend de l’humidité du sable par exemple) mais tout doucement.. La frontière entre un beau béton de chaux et de la soupe est très mince…
Ensuite, dans la tranchée, on a procédé de la sorte :
5-10cm de béton de chaux dans le fond de tranchée
Les plus grosses pierres bien rangées à plat
Du béton de chaux dans les vides/joints, remué avec une tige de fer
On pose les autres pierres, de notre côté on a fait au mieux pour les caler comme sur un mur en pierre sèche mais avec un peu moins de rigueur étant donné qu’on a de la colle…
Pierre les plus grosses en périphérie et on comble au milieu avec des petites
Chaque pierre ne doit pas bouger, doit être bien calée
… bref un mur en pierre (si vous savez pas faire, ça s’invente pas, essayez un petit édifice test, un chantier chez quelqu’un, faites vous guider…)
Et on répète l’opération : du béton, des pierres, du béton, des pierres… tout ça jusqu’en haut
On lave/brosse les pierres avant de les mettre histoire qu’elles ne soient pas trop terreuses et que le mortier colle sur la pierre. On a laissé une arase grossière avec pierres apparentes à plus ou moins 3cm. Sachant qu’on va maçonner les blocs de pierre ponce par dessus, on pourra rattraper ça avec la colle des blocs ponce juste là où on a besoin. J’ai fais les réservations/passages de réseaux en chute PVC ou en coffre OSB (pour varier), et on a pris soin de faire des « ponts » de pierres au dessus pour les préserver.
Des souvenirs
On commence par apporter les plus grosses pierres
Réservation pour les canalisations/réseaux
Lit de mortier et premières pierres
Et c’est parti
2 bétonnières c’est pas de trop à certain moment…
Les réservations
Des piquets avec le niveau final souhaité
On bâche entre 2 averses…
Et voilà quelques jours plus tard, c’est terminé !
Ce qui a été finalement consommé :
600Kg de chaux
1T de gravier
1T de gravillons
1,8T de sable
Sachant qu’arrivé au 3/4 de la fondation, on avait plus trop de gravier/gravillons, du coup j’ai remplacé 1 volume de gravier par 1 volume de sable.
La tranchée était moindre que ce qu’on avait estimé en profondeur (60cm à la base, là on était au alentour des 50cm). On arrivait parfois sur un sol tellement dur que la pelle avait du mal à continuer… C’était l’emplacement d’une ancienne maison en pierre, le sol avait déjà été travaillé… En largeur on était plus à 55 qu’a 60cm.
On a dû mettre ~5m3 de pierre de schiste ça fait ~13T (masse volumique schiste : 2700Kg/m3) de cailloux brassé à la brouette, aux bras… (ça c’est sans compter le mortier) Je le ferais pas tout les matins et je l’aurait pas fait pour une maison de 150m²… C’était pas une mince affaire quand même.
Si c’était à refaire je mettrait un drain au fond de la fouille (qui serait recouvert par la fondation). Parce qu’a peine c’était terminé qu’il y a eu un gros orage et mon terrain est plein d’eau (le puits de fond et il est plein) donc le fond de la tranché à les pieds dans l’eau il faut que je me dépêche de creuser autour pour drainer…
Temps passé ~18 jour-homme + 2 heures de mini pelles
Merci à José, Brigitte, Jean-Yves, Paul, Romain, Antoine, Julie, Guillaume, Lolo, Bart pour ce gros chantier !
« Des maisons en paille il y en a autant de différentes que d’auto-constructeurs » on m’a dit un jour. C’est pas faux, ça ce passe jamais vraiment comme dans les bouquins… Donc voici comment ça va se passer pour ma paillourte (la votre sera certainement différente pour mille raisons)
En images, voici une vue en coupe du mur « paille porteuse » :
Des petits commentaires :
Je ne vais pas m’étaler sur les fondations, j’en ai déjà parlé dans un article dédié.
Les blocs de pierre ponce
Le sous bassement est en blocs de pierre ponce (en PonceBloc pour être précis). Au départ, j’étais parti sur de la brique type monomur. Écologiquement parlant c’est discutable car la pierre ponce vient, au mieux d’Italie, au pire de Turquie. Ceci étant, la fabrication des blocs de ponce ne nécessite pas de cuisson, contrairement à la brique de terre cuite type monomur. La brique peut difficilement être installée au sol vue qu’elle est poreuse (risques d’éclatement avec le gel…). Le bloc de pierre ponce minimise les remontées capillaires. De mon côté, j’ai eu des blocs de pierre ponce à moins de 3€ le bloc (45x30x25), avec un R de 2,72, ce qui est moins cher qu’une monomur. C’était à un prix intéressant car le fabriquant n’arrive pas à les écouler, donc il les brade. Sinon ça peut bien coûter 8-10€ pièce. Si vous voulez relire une partie du cheminement qui m’a mené jusque là, c’est sur le forum des compaillons.
Extrait PasserelleEco
La lisse basse est faite avec 2 couches de contre plaqué 22mm assemblées en quinconce.
A l’intérieur de la maison, au niveau du sous bassement + lisse basse, il y aura une petite plaque de liège de 4cm à la verticale, histoire de couper le pont thermique potentiel à ce niveau-là.
Le hérisson est fait en Misapor, c’est un produit issu du recyclage du verre. Il a l’avantage d’être drainant, non capillaire et isolant. Du coup ça m’évite d’avoir à mettre des cailloux + du liège et économiquement je m’y retrouve… Le Misapor arrive de Suisse, le liège du Portugal, là encore niveau bilan ça doit être kiff kiff bourricot… Pour ceux qui doutent de la pertinence d’isoler la dalle en pensant que c’est bien de profiter de l’inertie du sol : oui c’est vrai, mais ça se fait pas comme ça, il faut mettre beaucoup d’isolation en profondeur sur la périphérie pour que ça fonctionne (du détail dans cette discussion), c’est pas simple. Et après avoir discuté avec des gens qui n’avaient pas mis d’isolation du tout au sol, ils m’ont avoué que c’était peu confortable l’hiver…
Pour le comparatif prix Misapor VS Cailloux + liège:
Prix Misapor (50m² x 0,24 d’épaisseur) = ~1 600 € pour un R de 2,7 (juste ce qu’il faut pour la RT qui concerne les bâtiments de moins de 50m²)
Prix Cailloux + panneaux liège 12cm R de 3 : (43,7€ * 50m² = ~2200€ pour le liège) + 60€ de gravier…
Prix Cailloux + panneaux liège 10cm R de 2,5 (soit pas suffisant pour la RT) : (43,7€ * 50m² = ~1900€ pour le liège) + 60€ de gravier…
Par dessus le hérisson, il y aura notamment une dalle en terre coulée (à ne pas confondre avec de la terre battue), mais ça c’est pas de suite, j’y reviendrai…
Paillourte à Champagné-Saint-Hilaire
Il n’y a pas de lisse haute & pas de compression à la sangle prévue. Les enduits seront fait après tassement naturel (mise en charge de la toiture + 1 mois d’attente). La lisse haute permet normalement de bien répartir la descente de charge du toit. C’est effectivement valable pour les édifices carrés. Dans le rond, la charpente répartit déjà uniformément la charge du toit. Ne pas mettre de lisse haute permet à la perche de châtaigner de s’enfoncer dans la paille, ce qui évite d’avoir à gérer/combler l’espace qu’elle aurait laissé en se posant dessus. Les perches de châtaigner seront assemblées aux bottes avec un pieu pour assurer le chaînage et éviter que le toit ne « glisse » du mur en cas de mouvement du sol (séisme par exemple).
On a débuté par des petites choses histoire de se mettre en jambe…On a :
Concassé des tuile issues de la démolition du bâtiment qu’il y avait sur le terrain. On va les mettre sous la terre de la toiture végétalisée. Cela permet de drainer le surplus d’eau et, en même temps, vue que la tuile est poreuse, elle va en absorber et la restituer plus tard (quand il fait plus sec par exemple…).
Écorcé les poutres de châtaigner de la charpente à la plane, la bêche…
Maçonné le puits que nous avions « mis par terre » car il était très endommagé, déstructuré, réparé au ciment…. On l’a maçonné à la chaux histoire de manipuler le mortier chaux un peu avant de lancer la grosse étape fondation…
Coupé 120 bambous chez un quasi voisin, qui nous serviront à brocher les bottes de pailles.
Fait la fouille pour les fondations. Un engin est venu pour ça, nous on a terminé le boulot pour que la fouille (tranchée) soit propre. Le godet des engins étant carré, c’est pas hyper adapté au rond, mais ça nous a bien bien dégrossi le travail.
Des petites z’images :
Concasser des tuiles
Faire une douche pour les gens
Ecorser les poutres de châtaigné
Remonter le puits
La fouille pour les fondations
L’étape suivante, c’est de couler les fondations… Bienvenu sur le chantier si ça vous branche ! (détail du programme 2018 ici)
Merci Sergio, Brigitte, Jean-Yves, Erwan, Diane, Mathias, Céline pour ce premier petit chantier !
Nous allons mettre en œuvre un filtre planté FV 3EH (3 équivalents habitant) agréé par Aquatiris, le chantier est en auto-construction. Aquatiris passe faire des visites de contrôle pour valider certaines étapes du chantier.
Poste de relevage
Le terrain n’avait pas suffisamment de pente pour que la gravité suffise… Il nous a fallu passer par un poste de relevage. Celui-ci est là pour mettre l’eau sous pression avec une pompe pour remonter l’eau… Dans notre contexte d’autonomie électrique et donc de non abondance, il fallait que la pompe consomme peu. Parce que nous ne faisons pas caca dans de l’eau potable, nous avons pu opter pour une pompe à eau claire qui ne consomme que 250W. Pour l’avoir testé, elle vide le poste de relevage de 350L en quelques minutes, c’est parfait (car elle n’est pas longtemps allumée…) ! De plus avec notre consommation d’eau, j’estime qu’on pourrait l’allumer uniquement tout les ~9 jours en théorie. En général (connecté sur un réseau à l’électricité faussement abondante), les pompes de relevage s’allument dès que le niveau d’eau dépasse un certain seuil, c’est automatique. De notre côté, nous avons opté pour une solution manuelle qui nous permet d’allumer la pompe uniquement s’il fait beau (quand les panneaux solaires produisent). Dans ce cas :
Le flotteur de déclenchement de la pompe est mis au plus bas
Une alarme de trop plein (fonctionnant avec une pile 9V) va être installé et le flotteur sera mis au 2/3 de la cuve
Le déclenchement de la pompe sera donc manuel et une alarme nous signifiera que c’est presque plein.
Sur notre terrain, l’eau n’est jamais loin. J’ai donc ajouté un puits de décompression à côté du poste de relevage. Sa mise en œuvre est simple, c’est un tuyau à la verticale, à côté du poste de relevage. Ça permet d’éviter une grosse poussée de l’eau sous le poste ce qui aurait pour effet de le faire remonter. J’ai quand même aussi pris la précaution de couler un peu de béton au fond de celui-ci (toujours dans le même but : éviter qu’il ne remonte quand il est vide d’eau, et donc plein d’air).
Le poste de relevage a été installé en amont de la phytoépuration, toujours pour ces mêmes raisons d’économies d’électricité. En effet, s’il est après la phyto, il doit aussi relever les eaux de pluie qui tombent dans le bac… La pluie arrivant plutôt en hiver quand le soleil est plus rare (et l’électricité aussi, pour une installation solaire autonome), ce n’est pas le moment de devoir déclencher fréquemment la pompe…
Mise en œuvre de la phyto
Aquatiris fournit les regards, le bac, le poste de relevage, les vannes, les roseaux et un guide… le reste est à notre charge (tuyaux pvc, granulats…).
Dans le bac étanche, il y a (de bas en haut) :
Un épandrain (tuyaux PVC 100 rainuré) qui va vers l’évacuation pour recueillir l’eau filtrée
Gravier lavé 20/40 (20cm)
Granulat lavé 4/8 ou 6/10 (30cm)
Du Sable alluvionnaire roulé lavé 0/4 (10cm)
Des roseaux
Au milieux du bac, il y a une cloison pour le séparer en 2. En amont, il y a un poste de répartition avec des vannes guillotines pour alterner l’écoulement d’un bac à l’autre.
Le poste de relevage eau clair
Les fessens dans du béton, avec le puits de décompression à côté
Le bac de phyto avec l’épandrain en bas de pente (1%)
Le poste de répartition avec 2 vannes pour alterner les arrivés de fluide (le bac est séparé en 2)
Le poste de répartition en place
Les vannes guillotine à l’intérieur
L’entrée dans la phyto
La séparation avec une plaque de béton
L’évacuation vers le pluvial avec le poste de prélèvement en cas de contrôl
Test de la pompe de relevage, ça marche !!
Voici l’alarm de trop plein
Connexion au pluvial (pénible à percé) puis bouré de mastique
et enfin bouré de ciment…
Les roseaux sont plantés
ça prends forme…
Reste plus qu’a poser les grilles
Ultime test… fin de chantier !
Retours
Quand j’ai reçu le devis, j’ai trouvé ça cher : ~4000€, et en plus ça ne comprend même pas les granulats et bon nombre de tuyaux PVC qui vont pourtant à l’intérieur de la filière (que les tuyaux PVC en amont et aval ne soit pas compris dans le prix, je peux le comprendre : c’est différent à chaque fois, c’est à la charge du client). En gros c’est « juste » le prix pour : un gros bac en plastique, le poste de relevage, la pompe de répartition, de prélèvement, des grilles, un bout de géotextile, 2 vannes et 3, 4 joints forsheda… Au total, de notre côté on va s’en sortir pour 4500-5000€ (tout tout compris).
Aquatiris, c’est donc cher (même en auto-construction) et c’est beaucoup de plastique… La phytoépuration reste tout de même l’assainissement qui a le plus de sens pour moi à l’heure actuelle… le moins pire (niveau pollution, durée de vie…) malgré le plastique.
Je conseille l’autoconstruction, c’est franchement facile à faire… C’est d’ailleurs plus une histoire de bras que de tête. Si vous savez vous servir d’une pelle vous avez 95% des compétences, il reste plus qu’a apprendre à coller 2 tubes de PVC entre eux (pas sorcier).
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