Enduit terre, couche de corps

Les enduits en terre c’est magique, c’est beau, c’est doux (courbe) c’est agréable à faire, à vivre (ça régule l’hygrométrie d’une pièce), c’est LE matériau écologiquement soutenable (pas/peu de transformation, si la maison est démolie, la terre retourne à la terre)… Mais pourquoi est-ce qu’il n’y en a pas partout ?

Pour la paillourte le choix qui a été fait c’est :

  • Enduit terre-paille sur les murs intérieurs
  • Enduit terre-paille-chaux sur les murs extérieurs

Ajouter de la chaux dans le mélange pour les enduits extérieurs garantie une plus grande résistance aux intempéries et donc une plus grande longévité des enduits dans le temps. De plus, des débords de toit importants (entre 80cm et 1m20) sont prévus, toujours pour des raisons de longévité.

Pour qu’un mur fonctionne bien au niveau de la circulation de la vapeur d’eau (perspirance), il faut qu’il soit plus perméable à la vapeur d’eau à l’extérieur qu’à l’intérieur (afin que l’eau soit encouragée à sortir…). La chaux, en NHL2, (et selon plusieurs sources verbales) semble être quasi aussi perspirante que la terre. Par sécurité, nous avons fait un enduit terre-paille intérieur plus épais que l’enduit terre-paille-chaux à l’extérieur, afin de maximiser ce phénomène de circulation de la vapeur d’eau vers l’extérieur.

La terre que nous avons utilisée n’est pas la terre du terrain, elle arrive de chez des amis qui on creusé une marre. Après test, cette terre était suffisamment argileuse, mais pas très homogène. Il aurait été (encore plus) pertinent d’utiliser la terre des fondations mais nous l’avons étalée pour relever le niveau du sol. Nous aurions pu nous faire une cave mais notre terrain est gorgé d’eau ou creuser une marre mais nous n’en avions ni la place ni l’envie. Si vous êtes dans ce type de cas, il est aussi parfois intéressant de s’acoquiner avec un terrassier ou un constructeur de piscine pour le dépôt d’un semi de terre (quand on creuse une piscine ça fait pas mal de terre…). Eux doivent payer le dépôt donc si vous êtes pas loin d’un chantier, ça arrange tout le monde…

Mise en œuvre

J’ai entendu je ne sais plus où qu’en paille porteuse, il est pertinent de faire les enduits des 2 côtés du mur (intérieur-extérieur) en même temps, afin d’éviter qu’en séchant le mur tire d’un côté et donc se déforme. Après réflexion et si le risque de déformation existe, il serait plus pertinent de faire les enduits intérieurs bien avant les enduits extérieurs car les enduits intérieurs mettent beaucoup plus de temps à sécher.

Pour faire nos mélanges, on a utilisé un malaxeur (oui des esclaves énergétiques). J’ai même essayé à la bétonnière mais sans succès, le mélange est trop fibreux, trop collant, c’est hyper pénible. Je parvenais à le faire à la bétonnière mais en mouillant beaucoup (trop) le mélange, si bien qu’il fallait attendre qu’il sèche avant application, avec le malaxeur plus de problème. Notez qu’on peut se passer d’outil et le faire avec les pieds (ou les mains qui sait..)

Notez qu’il y a autant de façon d’enduire en terre que de gens qui enduisent, voilà comment nous on a fait.

Les tests

Tests d’enduit intérieur

Des tests sont indispensables pour ce type de réalisation : la teneur en argile variant énormément d’une terre à l’autre, il me semble périlleux d’utiliser une recette trouvée dans un bouquin ou sur internet sans l’avoir testée préalablement (minimum 10 jours avant pour avoir une idée du résultat sec). Nous avons réalisé des tests de recettes en petit (20cm x 20). Il faut sélectionner celui qui n’a pas fissuré et qui a quand même une bonne cohésion (pas trop de grains de sable qui se détachent en passant la main une fois sec). Quand vous avez « la bonne recette », faire un test d’1m x 1m me semble judicieux. On l’a pas fait et on a eu des surprises (des fissures) les premiers bouts de murs, en effet la rétractation n’est pas le même sur une grande surface que sur une petite.

Préparation

La préparation au malaxeur c’est (très) physique. Les recettes d’enduits sont annoncées juste après. Mais je voulais aborder le dosage en eau. Pour avoir un enduit chouette à appliquer, j’avais 2 critères. Je prenais une poignée d’enduit que je « splatchait » dans ma main celle-ci devait :

  • Paume vers le ciel : rester ferme. Si la boule s’affaisse d’elle même c’est qu’il y a trop d’eau
  • Paume vers le bas : coller à la main. Si la boule ne colle pas c’est qu’il manque peut être un peu d’eau (ou pas assez d’argile mais ça normalement c’est une constante qui a été testée…)

Attention, quand vous ajoutez de l’eau au mélange, ça peut très très vite être trop avec pas grand chose… Allez y petit à petit, mélangez, testez…

Application

Si on applique la 1er couche d’enduit, il faut appliquer de la barbotine (mélange terre + eau bien liquide) sur le support (ici des bottes de pailles). Dans notre cas, on a veillé à ce que la barbotine pénètre bien dans les fibres de la botte.

Si on applique la 2ème couche d’enduit, on mouille la 1ère couche juste avant.

On commence le mur depuis le haut pour aller vers le bas. C’est pertinent notamment parce que si on fait l’inverse, on peut avoir tendance à faire porter l’enduit qu’on est en train d’appliquer à celui qu’on a posé juste avant, sans vraiment chercher à le faire coller sur le mur. En commençant d’en haut, on est obligé de bien coller sur le mur si on veut avancer / que ça tienne…

Le geste c’est :

  • On prend une poignée d’enduit dans la gamate
  • On la « splatch » sur le mur en l’accompagnant (on ne lance pas la boule à 3m du mur pour les copains autour…)
  • La paume de la main l’étale vers le haut puis l’étale vers le bas afin de « refermer » l’enduit. Il ne doit pas y avoir de « creux » mais un dégradé d’épaisseur

Un bon enduiseur ne touche que 2 fois son enduit… (dans les faits, c’est balaise…). Il faut par contre éviter de trop le « patouiller » (comprenez lui appliquer des petites pressions avec le bout des doigts) sous peine de faire entrer de l’air, et donc de décoller celui-ci.

On attend légèrement que ça tire (que ça sèche) et on taloche pour rattraper les creux/les bosses et ça referme encore un peu plus l’enduit.

Ensuite quand c’est encore plus sec mais encore un peu tendre on vient griffer l’enduit (nous ça a été fait au râteau) pour que la couche suivante accroche mieux.

Intérieur : Terre paille

Ce qui est bien avec les enduits terre-paille, c’est qu’on peut les préparer à l’avance et même si ça sèche un peu, on remouille et c’est reparti… 🙂

Le corps d’enduit est constitué de 2 couches de 2cm chacune (Attendre le plus possible entre 2 couches. Quand la couleur change et que l’enduit durcit, c’est ok pour la seconde couche. Chez nous, ça a pris 2 semaines). Une couche de finition de 2cm viendra mais plus tard, au petit printemps, quand ces 2 premières couches seront bien sèches à cœur (2, 3mois).

Notre recette :

  • 3 volumes de terre tamisée à 0-10
  • De l’eau
  • 1 volume de sable 0-4
  • 4 volumes de paille hachée à la tondeuse (2 passes)

A ne pas reproduire sans test, lisez le début de l’article pour comprendre…

Nous avions une terre amalgamée en bloc plus gros que 10mm avec un bon pourcentage de cailloux. Pour limiter les pertes, je mettais plutôt 4 seaux de terre à tremper dans l’eau le plus longtemps possible (pour que les blocs d’argile se délitent) avec quelques coups de malaxeur de temps en temps pour accélérer le travail. On tamisait donc la terre mouillée (barbotine épaisse), ce qui est plus lourd mais qui permet de limiter le « déchet » (toutes proportions gardées, on parle de terre et de cailloux). J’avais environ 1 seau de déchet, d’où mes 4 seaux de terre au lieu de 3 initialement prévus.

Extérieur : Terre paille chaux

C’est plus compliqué de préparer les enduits extérieurs à l’avance, la chaux hydraulique commence sa prise trop rapidement.

Notre recette :

  • 3 volumes de terre tamisée à 0-10
  • De l’eau
  • 1 volume de sable 0-4
  • 1,5 volume de chaux NHL2
  • 4 volumes de paille hachée à la tondeuse (2 passes)

A ne pas reproduire sans test, lisez le début de l’article pour comprendre…

Retour d’expérience

De l’air…

La 1ère couche a subi quelques déboires… En effet, un mauvais geste à l’application (et une préparation du mur pas assez rigoureuse en amont) a eu pour conséquence de laisser de l’air sous l’enduit. Donc à certains endroits, l’enduit n’accrochait pas le mur… Heureusement pour nous, le mur nous l’a dit : il a fissuré très rapidement à ces endroits-là, et une pression de la main suffisait à se rendre compte qu’il n’y avait rien derrière… Du coup on est passé partout pour vérifier, et on a gratté les bulles d’air. On a ensuite rebouché avec de l’enduit.

Le mauvais geste, c’est qu’on ne refermait pas l’enduit en bas (juste en haut) et comme on monte le mur de haut en bas, la bousée du dessous laissait parfois un peu d’air à l’application entre l’enduit et la paille.

Rattrapage de mur

On peut pas dire que nos murs étaient les plus droits du monde. Il y avait de la courbe, du creux, de la bosse (avant l’enduit). Il y avait beaucoup trop à rattraper avec de l’enduit pour arriver à un truc joli. Du coup, une amie spécialiste de la terre nous à conseillé de faire des « galettes ». On parle pas ici de galette au sarrasin, mais à la terre hein… C’est ce qui est utilisé pour retaper les maisons en bauge.

La galette c’est :

  1. Sur une table, poser de la paille (non hachée), les brins à l’horizontal
  2. Tartiner ça d’enduit
  3. Poser une autre couche de paille mais cette fois à la vertical (histoire d’armer le tout)
  4. Maroufler la paille dans l’enduit sur chaque face de la galette
  5. Face au mur, appliquer une fine couche d’enduit
  6. Appliquer la galette comme on appliquerait de l’enduit (on referme bien sur les côtés, on veille à ce qu’il n’y ait pas d’air en dessous…)

Ficelle des bottes sur champs

Nos bottes dans les murs sont sur champs. J’ai déjà évoqué les plus et les moins du choix sur champs/sur plat. Mais, en rond, sur champs j’avais sous estimé l’aspect pénible surtout pour l’enduit intérieur. En effet les bottes prenant le rond, elle se courbent, la ficelle « baille » à l’intérieur et ne touche plus la paille. Pour l’enduit c’est parfois pénible car il faut bien mettre la dose d’enduit sous la ficelle sinon il y a un trou d’air, ça veut dire fissure, ça veut dire mur mou à cet endroit, ça veut dire on gratte cet endroit et on recommence…

Chantier couverture partie 2

Cet article est la suite de l’article « Chantier couverture partie 1« 

Suite à nos déboires de terre paille relatés dans la partie 1, on a un peu chamboulé les plans… 3 pas en avant, 3 pas en arrière :

On a retiré tout le terre paille qu’on avait mis en haut de la couronne (proche du centre de la charpente) et on l’a remplacé par du liège en vrac. C’est plus cher mais ça nous permettait d’avancer sans se risquer une nouvelle fois avec une technique humide (= temps de séchage). Le liège a été choisi ici pour son caractère incompressible, la terre de la toiture végétalisée va pourvoir reposer dessus sans soucis.

On a retiré la ventilation. Après de nouvelles prises de contact, on a pris cette décision. La lame d’air aurait été obligatoire si on avait mis un frein vapeur par exemple, mais c’est à mon avis un pari risqué. De notre côté on est maintenant parti pour enfermer la paille du toit dans une « boîte étanche ». Cette boîte étanche est constituée du pare vapeur en dessous et de l’EPDM par dessus. L’EPDM étant lesté avec la tuile/terre ça devrait faire joint… De ce fait on est revenu sur les relevés du pare vapeur qui sont d’autant plus importants dans ce cas de figure. Le système « boîte étanche », quand on a un EPDM par dessus avec un pare vapeur en dessous, c’est ce qui est fait en conventionnel mais pas avec de la paille… Plusieurs contacts m’ont confirmé avoir fait ça et m’ont dit que « ça marche » mais quand je leur demande dans quel état est la paille en dessous de l’EPDM ils ne savent pas dire… De mon côté, on test comme ça, et on soulèvera l’EPDM après l’hiver pour voir dans quel état est ce petit monde et on verra. La solution boîte étanche comporte un risque : s’il y a le moindre trou dans le pare vapeur ou l’EPDM c’est fichu. Mais d’après différentes sources, il s’avérerait qu’ajouter une ventilation aurait pu être contre productif étant donné que l’air apporté sous la bâche EPDM n’a pas la même température que l’air présent sous la bâche, et de ce fait il y aurait eu risque de condensation… La solution drain était perfectible : si on voulait un bon tirage, il aurait fallu mettre 5 cheminées (pour éviter les pertes de charges) et encore la lame d’air n’aurait pas été continue… Si vous arrivez à lire entre les lignes, vous comprendrez que je n’ai pas de solution satisfaisante mais que je vais essayer…

Voici donc le nouveau schéma de la toiture :

Géotextile

La suite, c’est la couture du géotextile 300 gr/m2 anti-poinçonnement. On l’a cousu de façon grossière avec du fil de botte de paille tout les ~20cm. Je ne suis même pas certain que c’était nécessaire mais bon dans le doute, ça coûtait pas cher de le faire…

Temps passé : 2 jour-homme

Débord de toit, pluvial

Notre paillourte a un grand débord de toit (~1m) : ça permet de protéger les enduits, les ouvertures en bois, et en même temps ça fait casquette de protection pour la surchauffe de l’été comme nous le montre ce petit schéma :

Source bio-bati.fr

Des voliges de 33mm d’épaisseur (car entraxe de 90cm à 1m20) ont été clouées (clous inox annelées) à la charpente. Une acrotère a été faite avec une même planche de douglas de 33cm d’épaisseur, posée sur la tranche afin de retenir l’eau de pluie et le toit végétal. Elle est vissée sur la tranche du rondin de châtaigner qui constitue la charpente, et un feuillard a été ajouté entre chaque planche d’acrotère pour créer un ensemble.

Mes mesures à l’altimètre

La charpente réciproque avec du bois brute c’est beau, mais pour faire des gouttières avec descente d’eau pluvial c’est pas simple…. Pour minimiser le nombre de descentes, on peut jouer sur la longueur des perches. J’ai donc pris un altimètre et j’ai fait des points de mesure à 80cm, 1m et 1m20 du bord du toit. De cette façon, j’ai trouvé les points bas, les points hauts et ai donc pu déterminer le chemin que pourrait emprunter l’eau. Avec ça, j’ai pu déterminer les emplacements de mes descentes d’eau pluviale (j’en ai 4). J’ai essayer de conserver une pente à 1-2% minimum). A noter que j’ai attendu d’avoir mis un minimum de charge sur le toit pour que la paille des murs ai eu le temps de se tasser et donc la charpente de descendre / travailler… 

Temps passé : 6 jours-homme

La tuile, la terre…

Avant la paillourte, il y avait une petite maison en ruine dont il n’y avait pas grand chose à tirer sinon des pierres pour les fondations et des tuiles qu’on avait pris soins de trier. Nous avons donc concassé ces tuiles en morceaux de 5cmx5cm max qu’on a posé sur le toit. Ces tuiles ont 2 rôles sur notre toiture végétalisée :

  • Elle nous servent de support drainant avant la terre ;
  • Elles sont poreuses, donc elles sont capables de capter de l’eau et de la restituer plus tard, quand les plantes auront soif.

Il y a entre 3 et 5m3 de tuiles sur le toit. Nous avons ensuite monté la terre.

Temps passé : 4 jours-homme

Il reste encore à terminer de fixer la bâche EPDM au niveau de l’acrotère, à faire les descentes d’eau pluviale & à planter bien sûr 🙂

Et grand merci à Camille, Patrice, Sergio, Bencho,  Florian, David,  Romane, Jean-Marc, Martin, Julie, Angélique, Jean-yves, Brigitte pour leur aide sur cette nouvelle étape 🙂 

Chantier couverture partie 1

La charpente étant posée, on passe maintenant à la couverture dans l’objectif d’être hors d’eau.

Vous trouverez le détails théorique du toit dans l’article dédié.

Les voliges

Les voliges sont faites en planches de douglas non traité, achetées en scierie. Les planches ne sont pas toutes de même largeur, parce qu’un arbre c’est rond, et quand on en fait des planches, forcément il y a de tout… Ce sont des planches de 22mm d’épaisseur jusqu’au mur (90cm d’entre axe) et après c’est de la 33mm d’épaisseur sur le débord de toit (jusqu’à 1m40 d’entre axe). Les voliges sont pointées avec des pointes annelées ou torsadées, des pointes acier pour la partie intérieure de la maison et des pointes inox pour la partie débord de toiture.

Nous avons eu accès à un atelier de menuisier afin de les raboter sur la face visible et de les dégauchir.

  • Le rabotage n’est pas obligatoire, c’est purement esthétique, ça fait que la planche est plus lisse.
  • Dégauchir c’était aussi esthétique. Vue que le bois à été livré « vert », le séchage à provoqué de la rétractation. Par exemple, j’ai constaté qu’une planches de 34cm de large ne faisait plus que 32,7cm à certains endroits. Pour rattraper ça, on dégauchit afin que les jonctions des planches soit plus belles (sinon ça fait des trous de plus d’1cm à certains endroits entre 2 planches).

Le voligeage pour une charpente réciproque c’est pas de la tarte, surtout avec mes troncs de châtaigner moyennement droits. Il doit pas y avoir 2 planches de coupées pareil, donc ça avance doucement…

  • J’ai raboté pas mal les nœuds sur le dessus de la charpente pour éviter des irrégularités et simplifier la pose des voliges
  • Aux endroits ou le dévers est important (typiquement en haut du toit, quand une perche secondaire vient se poser sur une perche primaire) :
    • Soit déligner une planche dans la longueur et en faire plein de petits tasseaux
    • Soit mettre un coup de scie en diagonale mais pas jusqu’au bout (il faut qu’il reste 2mm) afin de la faire ployer sans que la découpe se voit de l’intérieur de la maison. C’est plus propre je trouve mais ça marche pas toujours… (voir photo ci-après)

Temps passé : 8 jours-homme

Au dessous de certaines voliges, il n’y avait quasiment pas besoin d’intervenir tellement la charpente avait pris sa place dans la botte de paille, pour le reste on a comblé avec du terre-paille (barbotine + paille façonnée en poupée) :

Pare vapeur

Au dessus des voliges, on a posé un pare vapeur. C’est pas hyper satisfaisant pour moi parce que ça fait que mon toit ne va pas perspirer (réguler la vapeur d’eau) mais étant donné que je n’ai pas trouvé plus simple que la toiture végétalisée pour couvrir la charpente réciproque, je fais avec. Parce que qui dit toiture végétalisée, dit EPDM (membrane à base de caoutchouc)  et ça c’est pas perspirant… Il faut donc stopper la vapeur d’eau avant qu’elle ne monte et ne se retrouve coincé sous l’EPDM non perspirant, perle et fasse pourrir l’isolant… Et pour faire ça, il faut mettre un pare vapeur. La mise en œuvre n’est pas compliquée, j’avais un pare vapeur adhésif, ça s’est plutôt bien fait malgré l’irrégularité de la charpente : on tolère les plis. Il faut penser à rabattre le part vapeur sur les bords de l’isolant. La pose n’est pas complexe mais il faut être méticuleux car le moindre trou fait que toute la vapeur d’eau passe par là…

Temps passé : 3 jours-homme

Isolation en paille

Le toit à été isolé en paille, l’isolation s’arrête à l’aplomb du mur. Les bottes sont à plats, on a commencé par la couronne extérieure. Les bottes ont été « cousues » (ficelées avec de la ficelle agricole) les unes aux autres sur cette première couronne extérieure, puis les autres ont été mise à l’intérieur de cette couronne très très légèrement en force.  Des tasseaux ont été ajoutés en périphérie extérieure, vissés sur la volige par sécurité, pour éviter que la couronne extérieure ne glisse sous le poids de toutes les bottes de paille.

Pour monter les bottes, on s’est fabriqué une chèvre à base de palettes, de roue de brouette et de harpon :-p

En haut de la couronne c’est trop serré pour mettre des bottes, on va y mettre du terre paille, mais vous allez voir plus loin que c’est peut-être une erreur…

Bien sûr, il a fallu faire du bouchage avec des poupées de paille aux jonctions des bottes, comme dans un mur…

Temps passé : 7.5 jours-homme

Ventilation

Bien qu’il y ait un pare vapeur sous l’isolant, nous ne sommes pas à l’abri de l’humidité/de la condensation. Il est donc préférable de ventiler entre l’isolant et l’EPDM pour faciliter l’évacuation de cette humidité. Une lame d’air continue est largement préférable mais complexe à mettre en œuvre sur une telle toiture. Nous avons donc choisi de faire un chemin de drains agricoles 50mm perforés (1 par perche de charpente, 24 donc) qui partent du bas (sous le débord de toit), qui rejoignent un collecteur en haut du toit (tuyaux 100) pour terminer dans une cheminée (noir de préférence pour favoriser l’effet tirage avec la montée en température du tuyau).

 Temps passé : 1 jour-homme

Une couche de terre paille sera appliqué sur tout le toit ainsi qu’une couche épaisse dans la couronne en haut, qui ne peut être remplie de ballots de paille. Lisez bien jusqu’au bout, c’est une partie qui n’a pas fonctionné pour nous…


Pose de l’EPDM

Nous avons posé l’EPDM précipitamment car de la pluie était annoncée et on avait nos bottes toutes nues sur le toit. L’EPDM de 15mm a été livré d’un seul tenant de 12m x 12m ça pèse ~250kg :-o. C’était pas une mince affaire. Nous étions 10 personnes, on l’a déroulé pour faire une grande bande de 12m et on était positionné tous les mètres. Ça fait qu’on portait 25kg chacun, c’était faisable… On s’était fait un gros escalier avec des échafaudages pour monter en haut.

C’est juste posé, il y a encore du travail à faire (les acrotères, le pluvial…)

Problème, le terre paille de la couronne a moisi

Après 3, 4 jours passés avec l’EPDM sur le toit, je me suis aperçu en passant la main en dessous au niveau du rond central que c’était trempé. Le terre paille qu’on avait fait autour de la couronne était sec en apparence mais encore trempé en profondeur, il était en train de fermenter… Après test à l’humidimètre on était au delà des 80% d’humidité, il y avait urgence à tout retirer.

Du coup j’ai retiré tout le terre-paille. Même si le rang de bottes qui touchait le terre paille semble intact on va peut-être le retirer pas sécurité, peut-être que de l’eau à ruisselé sous la botte et/ou que les champignon sont déjà bien installé….

Pour éviter ce problème on aurait peut-être du faire le terre paille en plusieurs fines couches espacées dans le temps (en l’écrivant ça parait évident :-p ). Là on est plus trop chaud pour en refaire à cette endroit, on va réfléchir à poser un isolant en vrac qu’on a pas besoin de mouiller et donc qui n’aura pas besoin de sécher…

A noter qu’il n’y a pas forcément de problème avec le terre paille mis en fine couche sur toute la surface du toit

La suite au prochain épisode…

Et grand merci à Paul, Simon, Oscar, Camille, Patrice, Sergio, Bencho, Didier, Céline, Sylvie, Fred, Bertrand, Guy, Laura, Romane, Jean-yves, Brigitte pour leur aide précieuse.

Chantier isolation du sous bassement

Le sous bassement a été fait en blocs de pierre ponce de 30cm, donc on avait déjà un R de 2,7. Pour se rapprocher des performances du mur de paille, et couper un potentiel pont thermique que nous apporterait la lisse basse, nous avons mis une plaque de liège de 6cm (qui à un R de 1,5).

J’ai mis 3 vis par plaque. Ça me permettait de les contraindre à suivre la courbe du mur. J’ai mis des rondelles de fixation pour isolant pour que ça tienne mieux sur le liège. Les vis sont fixées sur la lisse basse en partie haute, et sur la partie basse, le verre cellulaire vient appuyer dessus… « où veux-tu qu’elle aille ? »

Chantier charpente réciproque

La charpente réciproque (aussi appelée toit mandala) est une charpente auto-portée. Pour notre paillourte nous l’avons faite en châtaigner, c’est un bois qui pousse bien prêt de chez nous et qui pousse (plutôt) droit.

Notre charpente est constituée de 12 perches principales et 12 secondaires (qui reposent sur les principales). Elles font toutes entre 12 et 14 cm de diamètre au point de contact (au plus haut / au plus fin). Le diamètre fait ~8m (mur extérieur) et le rond central fait 1m50 de diamètre.

Voilà le résultat :

On trouve beaucoup plus de ressources en anglais qu’en français sur la mise en œuvre de la charpente réciproque. Donc si vous voulez vous documenter sur le sujet, préférez rechercher « Reciprocal Roof  »

Préparation

Nous avons choisi nos perches de châtaigner par une belle matinée de Février chez Marco (un voisin) qui entretien un petit taillis. Le transport s’est fait avec une grande remorque plateau, c’était une grosse journée car chaque perche pèse plus de 100kg et mesure ~6m50 de long.

Nous les avons écorcées à la plane. On a essayé d’autres outils (pelle bêche aiguisée, racloir à béton…) mais rien n’était aussi ergonomique et plaisant que la plane, donc on a plané :-). On a ensuite passé un léger coup de papier de verre pour atténuer les coups de plane.

Au départ, après écorçage, nous les avions stockées sur des bastaings de bois, sous bâche. Mais il y a eu une période très humide et il y a eu énormément de remontées tanniques :

Du coup, on a dû les rependre légèrement et on a décidé de les protéger directement. Donc on a appliqué un primaire anti-tannique et une couche d’huile de lin rapidement après écorçage afin de protéger le bois. On a aussi amélioré le stockage, on a mis une bâche en dessous (pour éviter les remontées d’humidité du sol), et une bâche par dessus (pour éviter que le bois ne grise trop rapidement avec le soleil) et on a aménagé une lame d’air pour que ça respire… Comme ça, nos perches (qui seront apparentes) sont restées belles.

Temps passé : 21 jour-homme

Mise en oeuvre

Le chantier charpente réciproque a été encadré par Gurun, car je n’avais jamais réalisé de charpente de ce type, c’était donc sécurisant d’avoir quelqu’un pour nous accompagner dans cette étape.

Étant donné que je me suis pas mal reposé sur son savoir (et que donc je ne l’ai pas complètement acquis) cette partie ne sera pas très étayée (notamment la partie calculs) mais je vais mettre des ressources en bas d’article si vous voulez approfondir…

Dans l’ordre, les étapes pour la réalisation :

  1. Tracer au sol le cercle central, y marquer les emplacements des perches principales et les reporter/projeter sur le mur avec un cordeau ;
  2. Placer un poteau à la vertical sur lequel va reposer la première perche (la perche est tangente au cercle central, le poteau est placé légèrement à l’extérieur de celui-ci);
  3. Placer la première perche en position, appuyée sur le mur et en repos sur le poteau vertical
  4. Vérifier la position de la poutre avec un fil à plomb de façon à ce que son point le plus proche du centre soit bien tangent au cercle central dessiné au sol.
  5. Ficeler le tout pour éviter que ça glisse et pour se laisser la latitude de re-régler au besoin.
  6. Fixer la perche sur le mur : nous avons mis une broche de châtaigner dans le 5ème rang de botte de paille, en haut du mur, que nous avons encerclé d’un bout de feuillard métallique (lame de fer plate pré-percée), vissé à la perche de charpente.
  7. Puis on place la seconde perche qui repose sur la première perche et qu’on fixe au mur
  8. Puis la 3ème perche qui repose sur la 2ème….et ça continue jusqu’à la 12ème perche principale
  9. Retirer le poteau central et voilà, ça tient !

La théorie c’est que ça « tient comme ça », certain font des entailles aux points de contact entre les perches pour éviter qu’elles ne glissent, d’autres mettent des tiges filetées… Nous avons choisi de mettre un tirefond au point de contact. Une fois que les voliges sont posées, le toit forme un ensemble, pas grand risque que ça bouge.

Ensuite, on place les 12 perches secondaires. Les secondaires répartissent la charge sur le murs et permettent d’avoir moins d’entraxe pour poser le toit.

Pour hisser les perches nous avons fait une « rampe » avec un tréteau/échafaudage de maçon, de façon à ce que la perche passe au dessus du mur.

On a eu quelques difficultés, les perches principales ont glissé, notamment au moment ou nous avons cherché à mettre la dernière. Le poteau vertical était peut-être mal placé, du coup quand on a cherché à la rentrer, ça a forcé et ça a tout fait bouger. On a mis un peu de temps à tout remettre. Peut-être que c’était dû au fait que nos perches étaient huilées. En tout cas, Gurun à conclu que pour une grosse charpente comme ça il faudrait peut-être s’affranchir des ficelles et mettre directement les tire-fonds pour éviter que ça bouge…

Temps passé : 10 jours hommes

Merci à Louis, Sergio, Jean-Yves, Gurun, Charlène, Franck, Yuna & Louise pour cette belle mais grosse journée de chantier !

Faux aplomb du mur en paille

Notre mur en paille n’était pas bien d’aplomb, on avait entre 5 et 15cm de faux aplomb parfois. Et après la pose de la charpente et les problèmes de glissement de perche qu’on a eu, ça c’était largement accentué (10 à 30cm). Une fois qu’on a eu posé la charpente, on a retravaillé le mur en désolidarisant les pieux de la charpente, et en tapant dessus au persuadeur. Une fois le mur « revenu », on refixait le tout ensemble. On a vraiment réussi à bien le redresser, on est maintenant entre 0 et 5cm. C’est pas parfait, mais on est content !

Ressources

Chantier mur en paille porteuse

C’est le temps de la moisson qui annonce les murs en paille.

Aller hop au champ, chargement, déchargement

Au départ nous devions avoir des bottes d’un champ bio mais celui-ci s’est fait enherbé, ça n’aurait pas fait de la bonne botte de construction.

Nous sommes allés chercher nos bottes qui avaient été bottelées la veille. Nous avions mobilisé un tracteur avec plateau pour transporter les bottes jusque chez nous.

Nous étions 7 et c’était pas de trop. Les petites bottes se chargent à la fourche. Il faut les piquer, lever la fourche avec la botte au dessus de la tête, bras tendu vers le haut, et les déposer sur la remorque du tracteur. J’ai pas pris de photo du chargement mais c’était sport. Voici une vidéo pour vous montrer comment ça se passe en temps normal. Sauf que là, l’agriculteur qui nous a fourni les bottes avait réglé (sur notre demande) sa machine pour faire des bottes de forte densité (nécessaire pour monter des murs en paille porteuse). Du coup les bottes ne faisaient pas ~10Kg comme en temps normal mais plutôt entre ~16 et 20… A bout de bras, quand il faut les monter à 2m50 tout en haut du chargement et au bout de la 370ème botte je peux vous dire qu’on était fatigué :-p A la fin on se mettait 2 par botte, synchronisés de la fourche, c’était plus reposant. On a mis 2h à charger nos 370 bottes de paille à 7.

Le déchargement était tout aussi fatiguant car le soleil commençait à taper fort…

Pour le stockage nous avons utilisé une structure de barnum de 40m² (ça rentrait juste juste) que nous avons bâché avec une bâche agricole. Nous avions préalablement installé un lit de palettes pour que les bottes ne soient pas en contact avec le sol. Pour le stockage il est primordial d’accorder de l’attention à l’étanchéité de l’édifice mais aussi à la ventilation. En effet la condensation qui ruisselle sur les bottes les fait pourrir tout autant que la pluie… Il faut donc veiller à ce que la bâche ne soit pas en contact avec les bottes pour que la condensation puisse ruisseler.

Sélection des bottes pour les murs

Avant de commencer à monter le mur il faut choisir les meilleures bottes. En effet en paille porteuse il nous faut de la bottes très dense pour porter les murs. Les autres bottes seront utilisées pour isoler le toit.

Nous avons utilisé pour le mur uniquement des bottes :

  • de plus de 16kg (entre 16 et 20kg pour nous)
  • de moins de 12% d’humidité (entre 8 et 11% pour nous)

Pour ça nous avions un humidimètre pour foin et paille (merci Jean-Marc pour le prêt) et un peson (merci Pascal pour le prêt)

L’humidité fait varier considérablement le poids d’une botte. Une botte de paille à 14% d’humidité c’est limite, au delà de 18% il ne faut pas la mettre en œuvre (elle finira par pourrir et faire pourrir ses voisines etc… en paille porteuse ça peut être très problématique…)

En paille porteuse il faut que la densité des bottes soit comprise entre 96 et 120Kg / m³ sèche. Pour calculer cette masse volumique voici la formule :

masse de la botte / [ volume de la botte x (1 + % d’humidité / 100 ) ]

Nos bottes font 90*45*35cm, pour une botte de 16Kg à 11% d’humidité j’ai :

16 / 0,14175 x (1 + 11 / 100) ] = 101,69 kg/m³

Voici un petit tableur pour le calcul de la formule.

101 kg/m³ c’est une bonne densité pour nos murs ! et 11% c’est un taux d’humidité acceptable, c’est parti !

Cette formule est extraite du livre « Concevoir des bâtiment en botte de paille ».

Montage des murs

Nous avons mis 5 rangs de bottes pour arriver à la hauteur de mur de ~2m20. Les bottes sont posées sur champ (sur les 35cm).  Sur champ ou à plat c’est le grand débat :

A champ c’est mieux, on a besoin de moins de bottes…

oui MAIS, à plat on peut casser les ficelles et miser sur l’effet contreventant de la paille…

oui MAIS, à champ les murs sont moins épais, on ne perd pas autant de SHON

oui MAIS, à plat c’est bien, on a une meilleure surface d’accroche pour les enduits..

oui MAIS à champ les brins de paille de la botte supérieure pénètre la botte inférieure et il y a moins de risques de ponts thermiques…

oui MAIS à plat le mur est plus épais donc plus d’isolation…

oui MAIS à champ les fibres sont verticales et donc perpendiculaire au sens des transferts de chaleur…

…etc   (source)

De notre côté, les bottes sont toutes cousues et brochées les unes aux autres :

  • Cousues : la première est cousue au pré-cadre de porte, la seconde à la première, etc.
  • Brochées : le premier rang est broché sur la lisse, ensuite (les autres rangs) chaque botte (posée en quinconce) est brochée au deux bottes d’en dessous.

La 1ère broche (celle qui est sur la lisse) est faite en châtaigner (~4 cm de diamètre) qu’on a taillé en pointe à la scie sauteuse avec une équerre de fixation faite en chute de contreplaqué marine issu de la lisse basse.  Cette première broche est vissée au dernier moment sur la lisse à 1/3 du début de la botte (les bottes ayants des longueurs variables) afin qu’au moment de la couture elle puisse « prendre une courbe » avec la tension de la ficelle dans les 2/3 restants… Des petits cache-vis en plastique on été utilisés afin d’éviter tout contact entre la vis et la paille (par rapport au point de rosée).

Les autres broches sont en bambou (c’est solide, ça se trouve partout, c’est gratuit et c’est bien droit…) Les bambous font environ ~3 à 5 cm de diamètre, ~85cm de longueur (hauteur de 2 bottes de 45 sur champ). Ils sont biseautés pour une meilleure pénétration dans la paille et on a essayé de faire la découpe à l’extrémité frappée près d’un nœud, pour une meilleure résistance quand on va le faire rentrer à la massette. Les bambous n’ont pas besoin d’être complètement secs pour être mis en œuvre dans la paille visiblement (source).

Il y a aussi des broches en châtaigner à l’horizontal au niveau des pré-cadres aux rangs 2, 3 & 4.

Les bottes sont cousues avec de la ficelle de big ball. On attache la ficelle sur la précédente botte (ou sur le pré-cadre de porte), on fait une boucle, et avec la seconde ficelle, on vient serrer. Dans la théorie, je devais faire le nœud à l’intérieur de la maison pour maximiser la tension et faire prendre la courbe. Dans la pratique, mes bottes avait déjà un galbe suffisant par rapport à la courbure du mur (je ne sais pas si ce galbe était dû aux manipulations / à la forte densité des bottes en sortie de machine). Quoi qu’il en soit, on a même fini par faire le nœud à l’extérieur du mur pour ne pas trop accentuer le galbe. Une entaille est faite dans le pré-cade de porte pour accueillir les ficelles, c’est purement esthétique, ça permettra de les cacher avec un habillage par exemple…

Retour

Les broches à l’horizontale, dans les pré-cadres ne sont pas simple à mettre en œuvre, vue qu’on est pas dans le même sens que la fibre, il faut pré-percer avec une tige en fer ou autre… et encore ça reste pas compliqué.

Il ne faut pas chercher à trop rentrer les bottes en force sinon ça déforme le mur et ça met le bazar. Une fois qu’il est en tension excessive si on tente de le reformer, ce qu’on pousse à gauche on le récupère à droite et on s’en sort pas…

Il faut être très vigilant à l’aplomb du mur dès le début. Nous on en a un petit bout qui ne l’ai pas vraiment mais c’est pas dramatique structurellement sur du rond.

Nos pré-cadres de porte étant de biais à l’inverse de la courbe du rond pour faire entrer la lumière, on a une boursouflure/bosse avec la 1ère botte de paille autour de celui-ci, c’est pas dramatique mais c’était pas simple de faire mieux.

Si c’était à refaire, je ne ferais pas le chantier mise en œuvre de la paille le lendemain d’avoir tout chargé/déchargé, même si on diminue les risques climatiques… c’était épuisant :-p

Temps passé : 3.5 jour-homme de transport de botte + 15 jour-homme de montage de mur

Merci à Sergio, Alice, Toto, Aurélie, Julie, Martin, Jean-Yves, Brigitte, Françoise, Jean-Michel, Charlène, Nico, Juliette, David, Antoine, Hugues pour votre participation à cette belle étape.

 

Chantier pré-cadre de portes

Dans une maison en paille (molle), pour pouvoir fixer les menuiseries, il faut du dur, un pré-cadre en bois en l’occurrence. Dans mon cas (paille porteuse) il faut qu’il soit suffisamment résistant pour porter le bout de charpente qui lui reposera dessus (c’est rond, donc la charge est bien répartie, mais charge il y a quand même…)

Nous n’avons que des portes vitrées (2 simples à l’Est et à l’Ouest, et une double au Sud). Ça simplifie la mise en œuvre par rapport à des fenêtres (surtout en paille porteuse), et dans un petit espace, on cherche la lumière et la circulation. Les portes seront fixées en applique extérieure sur le pré-cadre. C’est à dire pas à l’intérieur du pré-cadre. Si jamais le bois du pré-cadre travaille trop, qu’on ne peut plus ouvrir la porte, on peut potentiellement démonter la porte pour la remettre correctement. Le fait de la mettre à l’extérieur fait gagner quelques m² et simplifie la gestion de l’eau sur le seuil de la porte… (l’eau/les infiltrations, c’est l’ennemi de la paille…)

Les pré-cadres ont été faits en douglas de section 8cm x 20cm. Un angle cassé à été fait pour « ouvrir » vers l’intérieur. Ça permettra d’ouvrir la porte plus grand qu’à 90° (confortable) et ça fait entrer plus de lumière…

Au dessus des pré-cadres sera fixé un linteau (même morceau de 8×20 mis sur la tranche). Le linteau permet de répartir la charge du toit :

  • Au dessus de la double porte il dépassera de ~40 cm de chaque côté du pré-cadre pour que le mur reprenne une partie de la charge
  • Au dessus des 2 portes simples il ne dépassera pas. Il est là uniquement pour simplifier la mise en œuvre de la paille (pas de rajout à faire à cette endroit), et on tâchera de faire tomber les poutres de charpentes sur le côtés des pré-cadres (pour que la portée se fasse au dessus d’un montant vertical)

Les pré-cadres sont tenus avec des triangles d’OSB (de la poubelle du menuisier) le temps du transport, de la mise en œuvre de la paille, pour bien maintenir à l’équerre. Ils ont été assemblés avec des vis inox 8×160.

Sous le pré-cadre, comme pour la lisse : bande d’arase pour la rupture capillaire, compribande pour compenser les irrégularités, goujon pour fixer…

Les pré-cadres seront isolés après la mise en œuvre de la paille.

Merci à Sergio pour son aide précieuse !!!

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