Petite z’images de notre maison ~1 an et 1 mois après le début du de chantier… Et bien nous sommes en train d’emménager ! 🙂
En vidéo :
En image :
De l’exterieurVue panoramiqueLa cuisineLa chambre de notre louloutteL’intérieur de la chambreLe lit mezzanineVue depuis le lit mezzanineLe clocheton vue du dessous
J’ai des articles en retard sur le lit mezzanine, la cuisine… ça viendra…
Merci encore à toutes les personnes qui on contribué de prêt ou de loin à notre petit cocon tout rond…
La paillourte a passé son premier hiver, avec lui nous avons eu des déconvenues (plus ou moins pénibles) et des bonnes surprises. Commençons par le positif :
La paille du toit
L’isolation paille en toiture m’avait été déconseillée par certain, d’autres m’avaient dit c’est ok avec un système de ventilation, d’autres que c’était ok mais surtout pas de ventilation… Mais aucune des personnes que j’ai contactées avec une toiture similaire (végétalisée/EPDM, isolée en paille avec ou sans ventilation) n’était capable de me dire comment était la paille après plusieurs années, personne n’avait eu la curiosité de soulever l’EPDM…
Et bien j’y suis allé, avec beaucoup de stress / appréhension. Ça allait être une heure de vérité, soit tout était ok et c’était une victoire, soit c’était tout une toiture à refaire / revoir… et j’avoue que ça m’aurait plombé le moral, car je commençais juste à entrevoir la fin du chantier… ça l’aurait sacrément rallongé…
Le verdict : C’est OK !!!
Le bémol c’est bien sûr que ça ne fait que ~9 mois de vie, mais pour le moment la paille est en très bon état, très sèche, peut être même plus sèche qu’au moment de la pose (étrange…). Tellement sèche que l’humidimètre affiche « LO », traduisez : « taux d’humidité trop bas pour être mesuré » (donc <8% de mémoire sur la notice)
On retire un bout de toiture végétalisé
Qu’on stock pour le moment…
1er coup d’œil, les voliges sont sèches sous l’EPDM, pas de condensation, ruissellement… ça sent bon.
J’ai tiré une poigne de paille, visuellement elle est belle, elle sens bon
Et l’humidimètre indique LO = très sèche ! (trop même pour la mesurer)
La paille des murs
Là, c’est un peu plus étrange. Elle semble plus humide qu’au moment de la pose. En effet à la pose on était <12% d’humidité et là on est entre 15 et 18% (testé uniquement à 2 endroits du mur). Rien d’alarmant cependant c’est peut être dû au fait que l’enduit n’est pas complètement sec (après 6 mois de pose + le fait que ça soit l’hiver…) Si vous avez un éclairage, je suis preneur. En tout cas je surveillerai ça…
1er point de mesure
1er point, plus profond
Second point de mesure
Descente de charge
J’avais fait un article sur la descente de charges observée (tassement des bottes avec le poids du toit). J’ai continué à prendre des mesures, parce que ça a continué à descendre après l’article… De pas grand chose (~2cm contre ~20cm évoqué dans le premier article)
Au niveau du clocheton, la jonction entre l’isolant et l’EPDM n’est pas franche, vue la forme de la charpente réciproque à cet endroit-là, c’est pas simple… De ce fait, quand on a jouté le clocheton, la lisse à fait « remonter » l’EPDM à certains endroits autour du clocheton. Ce qui fait qu’il y a de l’air qui circule côté intérieur sous l’EPDM et celui-ci peut être d’une température nettement différente à l’air qui circule au dessus de l’EPDM = condensation. Cet endroit étant très pénible à isoler on a opté pour une petite isolation par l’extérieur. On a fait des « chaussettes » remplies de liège en vrac, et on a entouré la périphérie du clocheton avec. On a remis les cailloux autour et voilà, plus de condensation. Le liège a été utilisé ici pour ses propriétés imputrescibles. Le liège a aussi la particularité de garder son pouvoir isolant même trempé (ce qui n’est vraiment pas le cas de beaucoup d’isolants).
Tentative de schéma…
Les « chaussettes » pleines de liège, prêtes à être posées
Recouvert de gravier, ni vu ni connu !
Je confirme que ça nous a réglé le problème ! Depuis, plus de condensation à cet endroit.
Condensation rampant clocheton
Toujours la condensation… Définitivement c’est pas simple à gérer… Quelques semaines après avoir terminé le clocheton, je me suis aperçu qu’il y avait des traces d’humidité sur un montant. J’ai démonté le contreplaqué de « parement » et je n’ai pu que constater de la condensation sur le frein vapeur en papier kraft (deux épaisseurs).
En démontant, j’ai constaté que la condensation s’est formée là ou le contreplaqué ne touchait pas l’isolant (donc que de l’air circulait). J’ai démonté une plaque d’isolant pour être certain que ça ne provenait pas d’une infiltration d’eau… Et non c’est bien de la condensation : l’isolant est ok et les rampants étaient bien sec, sans trace de quoi que ce soit d’anormal (à la limite, je préfère ça…)
Le constat
1ère couche de kraft bien humide
Seconde déjà un peu moins (ce qui annonce bien que l’eau vient du dessous et pas du dessus…)
L’isolant n’est pas humide
Pas d’infiltration, rampant sans trace…
Pour le moment, ce problème n’est pas réglé. Pour éviter la condensation, de ce que j’en sais, il faut soit une lame d’air pour qu’elle puisse sécher, soit pas du tout de circulation d’air. Dans mon cas, la 1ère option parait plus faisable… Si vous avez une suggestion je suis preneur !
La charpente étant posée, on passe maintenant à la couverture dans l’objectif d’être hors d’eau.
Vous trouverez le détails théorique du toit dans l’article dédié.
Les voliges
Les voliges sont faites en planches de douglas non traité, achetées en scierie. Les planches ne sont pas toutes de même largeur, parce qu’un arbre c’est rond, et quand on en fait des planches, forcément il y a de tout… Ce sont des planches de 22mm d’épaisseur jusqu’au mur (90cm d’entre axe) et après c’est de la 33mm d’épaisseur sur le débord de toit (jusqu’à 1m40 d’entre axe). Les voliges sont pointées avec des pointes annelées ou torsadées, des pointes acier pour la partie intérieure de la maison et des pointes inox pour la partie débord de toiture.
Nous avons eu accès à un atelier de menuisier afin de les raboter sur la face visible et de les dégauchir.
Le rabotage n’est pas obligatoire, c’est purement esthétique, ça fait que la planche est plus lisse.
Dégauchir c’était aussi esthétique. Vue que le bois à été livré « vert », le séchage à provoqué de la rétractation. Par exemple, j’ai constaté qu’une planches de 34cm de large ne faisait plus que 32,7cm à certains endroits. Pour rattraper ça, on dégauchit afin que les jonctions des planches soit plus belles (sinon ça fait des trous de plus d’1cm à certains endroits entre 2 planches).
Le voligeage pour une charpente réciproque c’est pas de la tarte, surtout avec mes troncs de châtaigner moyennement droits. Il doit pas y avoir 2 planches de coupées pareil, donc ça avance doucement…
J’ai raboté pas mal les nœuds sur le dessus de la charpente pour éviter des irrégularités et simplifier la pose des voliges
Aux endroits ou le dévers est important (typiquement en haut du toit, quand une perche secondaire vient se poser sur une perche primaire) :
Soit déligner une planche dans la longueur et en faire plein de petits tasseaux
Soit mettre un coup de scie en diagonale mais pas jusqu’au bout (il faut qu’il reste 2mm) afin de la faire ployer sans que la découpe se voit de l’intérieur de la maison. C’est plus propre je trouve mais ça marche pas toujours… (voir photo ci-après)
Au dessous de certaines voliges, il n’y avait quasiment pas besoin d’intervenir tellement la charpente avait pris sa place dans la botte de paille, pour le reste on a comblé avec du terre-paille (barbotine + paille façonnée en poupée) :
La barbotine
Le mélange terre-paille
Avant remplissage
Après remplissage
Pare vapeur
Au dessus des voliges, on a posé un pare vapeur. C’est pas hyper satisfaisant pour moi parce que ça fait que mon toit ne va pas perspirer (réguler la vapeur d’eau) mais étant donné que je n’ai pas trouvé plus simple que la toiture végétalisée pour couvrir la charpente réciproque, je fais avec. Parce que qui dit toiture végétalisée, dit EPDM (membrane à base de caoutchouc) et ça c’est pas perspirant… Il faut donc stopper la vapeur d’eau avant qu’elle ne monte et ne se retrouve coincé sous l’EPDM non perspirant, perle et fasse pourrir l’isolant… Et pour faire ça, il faut mettre un pare vapeur. La mise en œuvre n’est pas compliquée, j’avais un pare vapeur adhésif, ça s’est plutôt bien fait malgré l’irrégularité de la charpente : on tolère les plis. Il faut penser à rabattre le part vapeur sur les bords de l’isolant. La pose n’est pas complexe mais il faut être méticuleux car le moindre trou fait que toute la vapeur d’eau passe par là…
Le toit à été isolé en paille, l’isolation s’arrête à l’aplomb du mur. Les bottes sont à plats, on a commencé par la couronne extérieure. Les bottes ont été « cousues » (ficelées avec de la ficelle agricole) les unes aux autres sur cette première couronne extérieure, puis les autres ont été mise à l’intérieur de cette couronne très très légèrement en force. Des tasseaux ont été ajoutés en périphérie extérieure, vissés sur la volige par sécurité, pour éviter que la couronne extérieure ne glisse sous le poids de toutes les bottes de paille.
Pour monter les bottes, on s’est fabriqué une chèvre à base de palettes, de roue de brouette et de harpon :-p
La Chèvre
Les bottes sont en haut
La couronne extérieure
La partie restante sera bouchée en terre paille
En haut de la couronne c’est trop serré pour mettre des bottes, on va y mettre du terre paille, mais vous allez voir plus loin que c’est peut-être une erreur…
Bien sûr, il a fallu faire du bouchage avec des poupées de paille aux jonctions des bottes, comme dans un mur…
Temps passé : 7.5 jours-homme
Ventilation
Bien qu’il y ait un pare vapeur sous l’isolant, nous ne sommes pas à l’abri de l’humidité/de la condensation. Il est donc préférable de ventiler entre l’isolant et l’EPDM pour faciliter l’évacuation de cette humidité. Une lame d’air continue est largement préférable mais complexe à mettre en œuvre sur une telle toiture. Nous avons donc choisi de faire un chemin de drains agricoles 50mm perforés (1 par perche de charpente, 24 donc) qui partent du bas (sous le débord de toit), qui rejoignent un collecteur en haut du toit (tuyaux 100) pour terminer dans une cheminée (noir de préférence pour favoriser l’effet tirage avec la montée en température du tuyau).
La prise d’air sous le débord de toit
Les drains en début de parcours
Le pare vapeur a pu être relevé jusqu’en haut de l’isolant
Le collecteur
Temps passé : 1 jour-homme
Une couche de terre paille sera appliqué sur tout le toit ainsi qu’une couche épaisse dans la couronne en haut, qui ne peut être remplie de ballots de paille. Lisez bien jusqu’au bout, c’est une partie qui n’a pas fonctionné pour nous…
Préparation de la barbotine
Recouvrement des bottes et des drains de ventilations
Pose de l’EPDM
Nous avons posé l’EPDM précipitamment car de la pluie était annoncée et on avait nos bottes toutes nues sur le toit. L’EPDM de 15mm a été livré d’un seul tenant de 12m x 12m ça pèse ~250kg :-o. C’était pas une mince affaire. Nous étions 10 personnes, on l’a déroulé pour faire une grande bande de 12m et on était positionné tous les mètres. Ça fait qu’on portait 25kg chacun, c’était faisable… On s’était fait un gros escalier avec des échafaudages pour monter en haut.
Grande bande
Prêt à déplier
Et voilà on est « hors d’eau ».. :-p
C’est juste posé, il y a encore du travail à faire (les acrotères, le pluvial…)
Problème, le terre paille de la couronne a moisi
Après 3, 4 jours passés avec l’EPDM sur le toit, je me suis aperçu en passant la main en dessous au niveau du rond central que c’était trempé. Le terre paille qu’on avait fait autour de la couronne était sec en apparence mais encore trempé en profondeur, il était en train de fermenter… Après test à l’humidimètre on était au delà des 80% d’humidité, il y avait urgence à tout retirer.
Mesure dans le terre paille moisi : H I c’est <80%
Mesure dans la botte juste à côté : 11%, ouf…
Du coup j’ai retiré tout le terre-paille. Même si le rang de bottes qui touchait le terre paille semble intact on va peut-être le retirer pas sécurité, peut-être que de l’eau à ruisselé sous la botte et/ou que les champignon sont déjà bien installé….
Pour éviter ce problème on aurait peut-être du faire le terre paille en plusieurs fines couches espacées dans le temps (en l’écrivant ça parait évident :-p ). Là on est plus trop chaud pour en refaire à cette endroit, on va réfléchir à poser un isolant en vrac qu’on a pas besoin de mouiller et donc qui n’aura pas besoin de sécher…
A noter qu’il n’y a pas forcément de problème avec le terre paille mis en fine couche sur toute la surface du toit
Et grand merci à Paul, Simon, Oscar, Camille, Patrice, Sergio, Bencho, Didier, Céline, Sylvie, Fred, Bertrand, Guy, Laura, Romane, Jean-yves, Brigitte pour leur aide précieuse.
C’est le temps de la moisson qui annonce les murs en paille.
Aller hop au champ, chargement, déchargement
Au départ nous devions avoir des bottes d’un champ bio mais celui-ci s’est fait enherbé, ça n’aurait pas fait de la bonne botte de construction.
Nous sommes allés chercher nos bottes qui avaient été bottelées la veille. Nous avions mobilisé un tracteur avec plateau pour transporter les bottes jusque chez nous.
Nous étions 7 et c’était pas de trop. Les petites bottes se chargent à la fourche. Il faut les piquer, lever la fourche avec la botte au dessus de la tête, bras tendu vers le haut, et les déposer sur la remorque du tracteur. J’ai pas pris de photo du chargement mais c’était sport. Voici une vidéo pour vous montrer comment ça se passe en temps normal. Sauf que là, l’agriculteur qui nous a fourni les bottes avait réglé (sur notre demande) sa machine pour faire des bottes de forte densité (nécessaire pour monter des murs en paille porteuse). Du coup les bottes ne faisaient pas ~10Kg comme en temps normal mais plutôt entre ~16 et 20… A bout de bras, quand il faut les monter à 2m50 tout en haut du chargement et au bout de la 370ème botte je peux vous dire qu’on était fatigué :-p A la fin on se mettait 2 par botte, synchronisés de la fourche, c’était plus reposant. On a mis 2h à charger nos 370 bottes de paille à 7.
Le déchargement était tout aussi fatiguant car le soleil commençait à taper fort…
Le tracteur est arrivé devant la maison
Début de déchargement
Déchargement terminé
Pour le stockage nous avons utilisé une structure de barnum de 40m² (ça rentrait juste juste) que nous avons bâché avec une bâche agricole. Nous avions préalablement installé un lit de palettes pour que les bottes ne soient pas en contact avec le sol. Pour le stockage il est primordial d’accorder de l’attention à l’étanchéité de l’édifice mais aussi à la ventilation. En effet la condensation qui ruisselle sur les bottes les fait pourrir tout autant que la pluie… Il faut donc veiller à ce que la bâche ne soit pas en contact avec les bottes pour que la condensation puisse ruisseler.
Sélection des bottes pour les murs
Avant de commencer à monter le mur il faut choisir les meilleures bottes. En effet en paille porteuse il nous faut de la bottes très dense pour porter les murs. Les autres bottes seront utilisées pour isoler le toit.
Nous avons utilisé pour le mur uniquement des bottes :
de plus de 16kg (entre 16 et 20kg pour nous)
de moins de 12% d’humidité (entre 8 et 11% pour nous)
Pour ça nous avions un humidimètre pour foin et paille (merci Jean-Marc pour le prêt) et un peson (merci Pascal pour le prêt)
Le peson
L’humidimètre
L’humidité fait varier considérablement le poids d’une botte. Une botte de paille à 14% d’humidité c’est limite, au delà de 18% il ne faut pas la mettre en œuvre (elle finira par pourrir et faire pourrir ses voisines etc… en paille porteuse ça peut être très problématique…)
En paille porteuse il faut que la densité des bottes soit comprise entre 96 et 120Kg / m³ sèche. Pour calculer cette masse volumique voici la formule :
masse de la botte / [ volume de la botte x (1 + % d’humidité / 100 ) ]
Nos bottes font 90*45*35cm, pour une botte de 16Kg à 11% d’humidité j’ai :
101 kg/m³ c’est une bonne densité pour nos murs ! et 11% c’est un taux d’humidité acceptable, c’est parti !
Cette formule est extraite du livre « Concevoir des bâtiment en botte de paille ».
Montage des murs
Nous avons mis 5 rangs de bottes pour arriver à la hauteur de mur de ~2m20. Les bottes sont posées sur champ (sur les 35cm). Sur champ ou à plat c’est le grand débat :
A champ c’est mieux, on a besoin de moins de bottes…
oui MAIS, à plat on peut casser les ficelles et miser sur l’effet contreventant de la paille…
oui MAIS, à champ les murs sont moins épais, on ne perd pas autant de SHON
oui MAIS, à plat c’est bien, on a une meilleure surface d’accroche pour les enduits..
oui MAIS à champ les brins de paille de la botte supérieure pénètre la botte inférieure et il y a moins de risques de ponts thermiques…
oui MAIS à plat le mur est plus épais donc plus d’isolation…
oui MAIS à champ les fibres sont verticales et donc perpendiculaire au sens des transferts de chaleur…
De notre côté, les bottes sont toutes cousues et brochées les unes aux autres :
Cousues : la première est cousue au pré-cadre de porte, la seconde à la première, etc.
Brochées : le premier rang est broché sur la lisse, ensuite (les autres rangs) chaque botte (posée en quinconce) est brochée au deux bottes d’en dessous.
La 1ère broche (celle qui est sur la lisse) est faite en châtaigner (~4 cm de diamètre) qu’on a taillé en pointe à la scie sauteuse avec une équerre de fixation faite en chute de contreplaqué marine issu de la lisse basse. Cette première broche est vissée au dernier moment sur la lisse à 1/3 du début de la botte (les bottes ayants des longueurs variables) afin qu’au moment de la couture elle puisse « prendre une courbe » avec la tension de la ficelle dans les 2/3 restants… Des petits cache-vis en plastique on été utilisés afin d’éviter tout contact entre la vis et la paille (par rapport au point de rosée).
Voici la broche prête
On aperçoit le cache vis blanc
Brochage de la dernière botte de cette partie de mur
Les autres broches sont en bambou (c’est solide, ça se trouve partout, c’est gratuit et c’est bien droit…) Les bambous font environ ~3 à 5 cm de diamètre, ~85cm de longueur (hauteur de 2 bottes de 45 sur champ). Ils sont biseautés pour une meilleure pénétration dans la paille et on a essayé de faire la découpe à l’extrémité frappée près d’un nœud, pour une meilleure résistance quand on va le faire rentrer à la massette. Les bambous n’ont pas besoin d’être complètement secs pour être mis en œuvre dans la paille visiblement (source).
Il y a aussi des broches en châtaigner à l’horizontal au niveau des pré-cadres aux rangs 2, 3 & 4.
Broche dans les pré-cadres
Les bottes sont cousues avec de la ficelle de big ball. On attache la ficelle sur la précédente botte (ou sur le pré-cadre de porte), on fait une boucle, et avec la seconde ficelle, on vient serrer. Dans la théorie, je devais faire le nœud à l’intérieur de la maison pour maximiser la tension et faire prendre la courbe. Dans la pratique, mes bottes avait déjà un galbe suffisant par rapport à la courbure du mur (je ne sais pas si ce galbe était dû aux manipulations / à la forte densité des bottes en sortie de machine). Quoi qu’il en soit, on a même fini par faire le nœud à l’extérieur du mur pour ne pas trop accentuer le galbe. Une entaille est faite dans le pré-cade de porte pour accueillir les ficelles, c’est purement esthétique, ça permettra de les cacher avec un habillage par exemple…
Réunion de chantier
Le gabarit pour tailler les bottes à l’aiguille (testé sur une vieille botte)
1ère botte
Le persuadeur
Fin du 1er jour, 1 rang / 5 de posé
Mise à niveau au fil à plomb
Réglage du mur
Il nous faut monter plus haut…
5ème et dernier rang
3ème jour, pose de la dernière botte, fin de chantier. Content ! 🙂
Retour
Les broches à l’horizontale, dans les pré-cadres ne sont pas simple à mettre en œuvre, vue qu’on est pas dans le même sens que la fibre, il faut pré-percer avec une tige en fer ou autre… et encore ça reste pas compliqué.
Il ne faut pas chercher à trop rentrer les bottes en force sinon ça déforme le mur et ça met le bazar. Une fois qu’il est en tension excessive si on tente de le reformer, ce qu’on pousse à gauche on le récupère à droite et on s’en sort pas…
Il faut être très vigilant à l’aplomb du mur dès le début. Nous on en a un petit bout qui ne l’ai pas vraiment mais c’est pas dramatique structurellement sur du rond.
Nos pré-cadres de porte étant de biais à l’inverse de la courbe du rond pour faire entrer la lumière, on a une boursouflure/bosse avec la 1ère botte de paille autour de celui-ci, c’est pas dramatique mais c’était pas simple de faire mieux.
Si c’était à refaire, je ne ferais pas le chantier mise en œuvre de la paille le lendemain d’avoir tout chargé/déchargé, même si on diminue les risques climatiques… c’était épuisant :-p
Temps passé : 3.5 jour-homme de transport de botte + 15 jour-homme de montage de mur
Merci à Sergio, Alice, Toto, Aurélie, Julie, Martin, Jean-Yves, Brigitte, Françoise, Jean-Michel, Charlène, Nico, Juliette, David, Antoine, Hugues pour votre participation à cette belle étape.
Au mois d’août dernier, dans le cadre d’un DIF j’ai suivi une formation chez André de Bouter de (lamaisonenpaille.com) sur les maison en paille de type Nebraska. Formation très intéressante et enrichissante. André, le formateur, est une pointure en construction paille. Il a du recule (depuis 1998) et de multiple expérience à travers le monde…
Au menu de la formation : la paille, les murs, la lisse, les enduits en terre, les ouvertures, la peinture à l’argile, la chaux, les adobes, le torchis, les sols en terre…
Si la technique nebraska ne vous dit rien, je vous suggère cette petite vidéo :
Notes de formations
Je partage mes notes de formation. C’est une prise de note rapide, avec beaucoup de manques, certainement des bêtises :
Mise à jour : A noter une belle contribution de Thierry qui a commenté mes notes de l’époque. Voici son document, lisez le, c’est pertinent !
Conclusion personnelle
La technique du nebraska est d’une fausse simplicité, et les contraintes qu’elle engendre pour de gros bâtis (type maison) la rendent peu viables.
Pour protéger la paille de la pluie la toiture aurait besoin d’être mise avant toute chose ce qui est possible en la posant sur de gros poteaux de bois (par exemple).
Les façades très exposées à la pluie ont besoin d’un bardage bois (c’est le plus résistant) du coup pourquoi ne pas prendre appui sur celui ci ? Du coup on revient à une ossature bois…
Pour le moment le poteau poutre me semble le plus simple pour bâtir une maison pour moi, les compétences du charpentier sont par contre indispensables mais elles nous permettent :
d’être hors d’eau pour les murs en pailles ;
d’avoir une continuité possible dans le mur en paille (pour les enduits et les ponts thermiques c’est mieux) – dans le cas ou les poteaux sont à l’intérieur de la maison..
de pouvoir envisagé un étage plus facilement ;
Ceci dit, pour réaliser un bâti de ~30 m², je choisirai sans hésiter la technique de la paille porteuse.
Le gros point noir de la construction paille : l’eau.
Ma grosse interrogation : la VMC, André la préconise mais d’autres sons de cloche ont été émis jusqu’à mes oreilles, je reste toujours dubitatif… Je pense passer la tuyauterie pour la VMC sans l’acheter dans un premier temps et effectuer des mesures de contrôle de la qualité de l’air & d’envisager l’achat d’une VMC si besoin…
Mon projet en l’état de mes connaissances
Pour la maison cela sera du poteau poutre accompagné par un charpentier. André nous a livré une bonne technique qui m’a séduit particulièrement : Mettre les poteaux à l’intérieur du bâti & entre le mur de paille et le poteau mettre des panneaux de fibre de bois / liège / fermacell ce qui a pour intérêt de ne pas créer de pont thermique et de pouvoir faire mourir l’enduit sur le panneau de fibres sans être obligé de passer de l’enduit sur le poteau (ce qui ne fonctionne pas). La lisse est solidaire du poteau.
Ce choix ouvre la possibilité de comble aménageable (charpente voir lire « petite botte de paille » p 155) pour de futures chambres pour de futurs enfants.
Du coup ça nous ferait une surface au sol plutôt moyenne ~70m².
La cave est partiellement creusée par l’extraction de la terre nécessaire au enduit / cloisons… cette cave serait sous le garage qui ne serait au début peut être qu’un préau & monté par la suite.
Des cloisons en adobe au RDC donne une bonne isolation acoustique mais lourdes pour l’étage. Le torchis léger banché est donc à envisager pour l’étage.
Évidement tous les murs seront en paille & enduit de terre, avec de la chaux pour l’extérieur. Peut être un bardage pour la face la plus exposée & de toute façon de grands débords de toit.
Comme disant André : « la façade extérieure on la fait pour les voisins… »
En mai 2013 j’ai fait un chantier participatif chez Hervé pendant 3 jours dont 1 journée de formation théorique. Hervé étant un professionnel de l’éco-construction ce fût très enrichissant !
Là-bas j’ai pût monter mon premier mur en paille poteau poutre, faire du branchage paille pour une correction thermique sur un mur en pierre, remplir la toiture végétalisée, fabriquer des BTC… et le plus important : faire de belle rencontres humaines !
Je vais résumer dans ce billet de quoi démarrer en l’éco|auto-construction dans le Rhöne.
Compaillons : THE asso qui fait la promotion des maisons pailles
Oikos : c’est l’antenne local des Compaillons. C’est par eux que j’ai démarré, de très bon contact, des petites formations gratuites le samedi matin, mise en relation pour des chantiers participatifs, visite de chantier… bref le top !
Formaterre : Encadrement de chantier participatif spécialement dans les enduit terre/paille mais pas que.. Thierry est très sympa et un bon formateur !
CASTORS, Sur Villeurbanne, il assure les auto constructeurs en cas d’accident sur les chantiers mais ce n’est pas forcement des maisons paille. Ils proposent des visites de chantiers de toutes sortes… Pas rencontré mais j’en ai entendu beaucoup de bien.
De toute façon il n’y a rien de mieux que de participer… Aider les auto-constructeurs : Eux seront ravi d’un coup de pouce et en échange tu peux rapprendre en pratiquant
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