Chargeur de batterie solaire pour hiver difficile

C’est le second hiver que je passe avec mon installation solaire autonome. Autant le premier c’était plutôt très bien passé, j’étais optimiste, trop facile même (a lire mon article de retour d’expérience après le premier hiver) autant celui-ci est plus dur…

En janvier 2018, les journaux titraient « Mais où est passé le soleil dans le Nord et le Pas-de-Calais ? » avec des petites phrases comme « entre les 1er et 11 janvier, 2 h 40 de soleil !« . Je ne suis pas dans le Nord, le soleil à été présent plus de 2h40 mais il a quand même été bien timide.

% de charge de la batterie

De ce fait, c’était plus difficile de maintenir les batteries chargées, il y a eu beaucoup plus de jours où les batteries ne sont pas remontées à 100% à la fin de la journée. J’ai quand même réussi à les maintenir au-dessus des  80% de charge afin de leur garantie longue vie.

Je me suis donc décidé à me procurer un chargeur de batterie solaire. Cela me permet de recharger les batteries si celle-ci sont dans un stade critique via un autre source d’alimentation (groupe électrogène, réseau électrique chez un copain…) que le soleil  s’il est absent trop longtemps.

Comment choisir son chargeur de batterie :

  • En fonction de la tension de son parc de batterie. Pour moi c’est 24V (j’ai 2 batteries 12V en série)
  • En fonction du courant de charge maximum admissible par votre batterie. Ce courant est indiqué dans la doc technique de la batterie. Pour mon cas (batterie AGM) c’est 20% de sa capacité. Ce sont des 220Ah, le courant de charge maximum admissible est donc de 44A

J’ai donc choisi un chargeur 24V avec un courant d’entrée inférieur à 44A. Après discussion j’ai fini par m’acheter un Victron 16A 24V Blue Power IP22.

Et voilà l’installation :

 

Un four sur le poêlito (poêle type rocket stove)

Le 15 février 2025 formation comprendre et dimensionnement un poêle de masse le 15/02 dans le 44


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Sur mon poêlito je dispose une plaque de cuisson grâce à la vitre sur le dessus. Il ne manque pas grand-chose pour transformer cette plaque de cuisson en four. Il vous faut :

  • Un bout de taule à découper en rond et percé en 3 points : j’ai utilisé des chutes de bidon d’huile, je n’avais pas la largeur nécessaire alors moi elle est en 2 morceaux, mais ça marche pareil…
  • 3 bouts de tiges filetés à introduire dans les trous de la taule
  • 6 écrous pour emprisonner la taule (un dessus et un dessous la taule sur chaque tige)
  • Une « cloche » : ici une vielle gamelle de cantine

Il faut que la taule soit inclinée afin de faire tourner la chaleur

Voilà le résultat en images avec le « test du gratin » :

Si ça marche avec un gratin, ça doit bien marcher avec une tarte (oui…) :

Merci à Barnabé qui m’a inspiré pour ce p’ti bricolage

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Notice d’utilisation du poêlito

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Cette page est inspirée et vient en complément de la page « Notice d’utilisation » du guide de construction du poêlito.

Ce type de poêle (Rocket Stove à foyer ouvert) est très différent de ce à quoi nous sommes habitués. Il est donc bon de faire fi de son savoir sur l’allumage d’un feu et de prendre le temps de comprendre et d’appendre comment allumer un rocket.

De mon côté, au premier allumage, je ne me rappelais que vaguement de la notice d’utilisation. J’ai fait comme si c’était un poêle « standard ». Résultat : j’ai enfumé la pièce… Ceci étant dit, même si vous lisez bien la notice, prenez votre temps pour appréhender ce type de combustion et réussir des belles flambées. Une belle flambée pour moi c’est :

  • Une flambée qui chauffe dur et vite ;
  • Où on voit bien la flamme sur la vitre (c’est synonyme de bon réglage de tirage, poêle chaud, bois bien sec et bien disposé) ;
  • Qui ne noircit pas la vitre. Vitre qui noircit = mauvaise combustion (donc pollution).

Vocabulaire

  1. Le cendrier : se trouve à l’avant, en bas du bidon, il dispose d’un bouchon de cendrier ;
  2. L’alimentation en bois : se trouve en haut du bidon, elle dispose aussi d’un bouchon ;
  3. Le T : se trouve à l’arrière du bidon, il fait la jonction avec l’évacuation verticale des fumées ;
  4. La vitre ou plaque de cuisson : se trouve au dessus du bidon ;

Allumage

Voilà comment je procède, si le poêle est encore chaud :

  1. Vider le cendrier (1) s’il ne l’est pas. Cela permet à l’air de mieux circuler.
  2. Ouvrir le bouchon d’alimentation en bois (2). Celui-ci restera ouvert tout le temps de la flambée. Il sera refermé quand les braises ne seront plus incandescentes en fin de flambée afin que l’air chaud du logement ne s’échappe pas.
  3. Mettre quelques morceaux de papier froissé au fond du cendrier (1) ;
  4. Ajouter des bouts de cagettes (ou autre truc qui prend très vite), ainsi que quelques petites sections qui brûleront rapidement (petit bois léger) par le conduit d’alimentation (2).
  5. Enflammer le papier à l’aide d’un briquet au niveau du cendrier
  6. Refermer partiellement le bouchon de cendrier (il est très fréquent de le laisser complètement ouvert quelques secondes au moins pour que le démarrage se passe bien).
  7. Vérifier que le départ horizontal vers la zone de flammes n’est pas obstrué par le bois.
    • Si la flamme ou les fumées remontent, refermer un peu plus le bouchon du cendrier (parfois il faut complètement le fermer).

Procédure dans le cas d’un allumage avec un poêle froid, même tiède (ça facilite grandement le démarrage) :

  1. Faire les étapes 1 à 4 citées ci-dessus
  2. Ouvrir  T (3) à l’arrière du poêle et verser 5cl d’alcool à brûler sur un peu de cendre. Allumer avec un briquet et replacer rapidement le bouchon – je conseil l’utilisation d’un allume-gaz tempête : quand il y a du vent ça fait du tirage à cet endroit et la flamme du briquet à tendance à ne pas tenir… ;
  3. Pendant que l’alcool brûle, terminer avec les étapes 5 à 7.

Quand la fumée ressort par le conduit d’alimentation de bois, le mauvais réflexe c’est de refermer celui-ci avec le bouchon. Le bon réflexe consiste à fermer totalement le bouchon du cendrier et à laisser le conduit d’alimentation complètement ouvert. Une fois que les fumées sont reparties dans le bon sens, vous pouvez ré-ouvrir progressivement le bouchon du cendrier.

Une fois le poêlito lancé, ajouter du bois en commençant par des petites sections bien sèches, légères. Il ne faut pas que tout soit tassé car il faut que de l’air circule mais on peut remplir le conduit.

Vérifier de temps en temps que le bois brûle seulement en partie inférieure et ne se bloque pas. Secouer le bois pour l’aider à descendre au besoin.

Pendant la flambée, l’appareil demande un peu de surveillance et d’entretien. Mais une fois que la masse est chaude, on arrête la flambée. C’est un poêle qui doit donc tourner à plein régime (pas à faible tirage, c’est polluant). Généralement, je fais une flambée vers 18h-19h le soir, comme ça on fait la popote sur le poêle, et une autre le matin au réveil.

Quand le feu s’éteint : Quand il n’y a plus de braise incandescente, penser à refermer les 2 bouchons (alimentation bois et cendrier) intégralement pour ne pas laisser partir toute la chaleur…

Des petits trucs en vrac :

  • Plein de petites sections de bois brûlent mieux que 1 ou 2 grosses toutes tassées ;
Vue du dessus
  • Quand le poêle chauffe beaucoup, même bouchon de cendrier fermé, il est possible que des flammes remontent le long du conduit d’alimentation, le poêle est en train de s’emballer. C’est un phénomène que je n’ai observé que 2 fois dans l’hiver. Il est conseillé d’avoir de l’eau dans un vaporisateur non loin. Mettez en 2, 3 coups par le conduit d’alimentation de bois ça va faire redescendre la température sans éteindre le poêle ;
  • L’essentiel de l’air doit arriver par le haut du conduit d’alimentation : on peut le réduire de moitié si vraiment le tirage est trop important mais jamais d’avantage ;
  • Si la vitre noircit, 3 possibilités : le bois n’est pas sec ; le régime de combustion est trop intense (trop d’air au cendrier) ; l’arrivée d’air par en haut est trop faible ;

Fendre, fendre fendre

J’avais beaucoup de travail pour ce qui était de fendre le bois. J’ai essayé le merlin et pifffiiiouuu, c’était pénible et fastidieux. Du coup je me suis payé un Smart-Splitter, et là je dois dire que c’était limite du plaisir (toutes proportions gardées) de fendre du bois. Avec cet engin, il est très facile de faire « des allumettes » parfaites pour le poêlito.

Aller, une petite vidéo pour vous montrer l’engin :

Note : la vidéo est ce qu’elle est…  et je précise que je n’ai aucune action dans l’entreprise qui fabrique cet outil.

Nettoyage de la vitre

Poêle sans couvercle

Je nettoie la vitre de temps à autre (rarement, surtout quand je veux frimer). Pour ça rien de plus simple :

  1. Retirer le couvercle du bidon
  2. Retourner la vitre
  3. Humidifier une feuille de papier journal
  4. Tapoter cette feuille dans de la cendre de bois
  5. Nettoyer la vitre à l’aide de cette feuille de journal tartinée de cendre…

Une grosse chauffe permet un nettoyage « automatique » de la vitre.

Le ramonage

De mon côté, j’ai constaté que les tuyaux d’évacuation était plutôt clean après un hiver (consommation < à 2 stères) mais ça dépend du bois que vous brûlez. Je conseille de jeter un coup d’œil au moins au milieu de l’hiver, et de faire un gros coup de nettoyage à la fin ou au début… Par contre, j’ai constaté pas mal de dépôt de cendre dans la cloche du poêlito (sous la vitre) et donc aussi dans le fond du tuyaux d’évacuation de fumées. Il faut donc retirer cette cendre afin de ne pas obstruer l’évacuation des fumées au moins une fois au milieu de l’hiver.

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L’autonomie électrique solaire c’est rentable ? C’est écologique ?

Mise à jour juin 2023 pour suivre le prix de l’énergie (source)

Version courte : Au risque de faire des déçus, non l’autonomie électrique solaire n’est pas « rentable économiquement » au moment où j’écris ces lignes. Sauf dans certains cas exceptionnels, bien sûr. Par contre, je pense que ça peut être écologiquement soutenable de vivre sobrement en autonomie électrique. Je vais détailler dans la version longue :

L’autonomie électrique suscite beaucoup d’intérêt, je le constate lors de mes ateliers citoyens sur le photovoltaïque. Cet intérêt pour l’autonomie peut poindre pour plusieurs raisons : pédagogique, politique, écologique ou des contraintes purement techniques. Une contrainte technique pourrait être, par exemple, l’absence de réseau électrique à proximité (haute montagne) ou un fort besoin de mobilité (caravane, bateau, yourte…). Dans ces cas-là, le choix de l’autonomie électrique peut être intéressant économiquement, car le coût de raccordement peut être exorbitant ou impossible.

Quand je parle de choix « économique rentable » c’est dans une vision à très court terme et sans prendre en compte les coûts environnementaux / sociaux…  A mon sens, il serait pourtant bon d’en tenir compte.

Alors voilà, je vais essayer de comparer l’incomparable. Je vais essayer de comparer le coût d’une installation autonome et de le mettre en parallèle avec le coût de l’électricité produite par un fournisseur d’électricité en France (EDF, tarif réglementé). Les coûts annoncés sont ceux du moment, ils peuvent bien sûr fluctuer. Si je prends l’exemple de mon foyer qui consomme 1kWh/j, voici ce que ça donnera :

  • Chez le principal fournisseur d’électricité Français, EDF réglementé le kW est vendu 0.20 €
    • 1kWh/j * 30j = 6 + 9€ d’abonnement = 15 € / mois
  • Pour l’installation autonome :
    • Le coût d’achat pour une installation qui supporte une consommation de 1kWh/j est de ~2200€. L’élément qui vieillit le plus rapidement est la batterie (10 – 15 ans). Donc 2200€ / 10 ans / 12 mois = 18,3€ / mois
    • Si je prolonge sur 20 ans, avec un renouvellement de parc de batteries, on arriverait à 3200€. Le reste du matériel, lui, vit plus longtemps (25 ans pour les panneaux par exemple) Donc  3200€. / 20 ans / 12 mois = 13,3€ / mois

Donc ce n’est pas économiquement viable mais pas trop mal sur 20 ans. A noter que pour faire durer ses batteries autant de temps, il faut en avoir pris soin (pas de décharge profonde, pas de courant de charge trop élevé, pas de température trop chaude…).

Ceci étant, vous remarquez qu’il y a une partie fixe (l’abonnement) qui joue en ma faveur avec une faible consommation. Si je prends l’exemple d’un foyer plus gourmand en électricité avec le même exercice, disons 5kWh/j :

  • EDF : 0.20 € (le kW)
    • 0.20€ * 5kWh/j x 30j = 30€ + 9€ d’abonnement = 39 € / mois
  • L’installation autonome :
    • Sur 10 ans : ~13000€ / 10 ans / 12 mois = 108€ / mois
    • Sur 20 ans (avec un renouvellement du parc de batterie) : ~18000€ / 20 ans / 12 mois = 75€ / mois

Il ne faut pas être sorti de Saint-Cyr pour observer que plus on consomme, moins c’est rentable économiquement parlant d’être autonome par rapport à l’achat chez un fournisseur d’électricité.

Pour information, un Français consomme en moyenne 5,7kWh/j/personne (source). Mon foyer est composé de 2 personnes, on est donc à 0,5kWh/j/personne, c’est donc presque 16 fois moins que la moyenne nationale. Il faut donc être dans une démarche de sobriété volontaire forte pour que ça ne soit pas un gouffre financier.

Tout ça pour dire que quand je vois des gros titres d’articles dire « En autonomie, plus de facture EDF ». Oui c’est vrai, plus de facture chez un fournisseur d’électricité. Ce qui est souvent omis par contre, c’est le coût de l’installation… C’est pas magique, si c’était réellement moins cher d’être autonome, on serait plus nombreux.

Et pourquoi c’est comparer l’incomparable d’ailleurs ? Parce que sur le réseau je consomme et je paie ce que j’ai consommé. En autonomie, j’ai acheté du matériel et ensuite l’installation nous donne ce que le soleil veut bien nous donner et ce qu’on peut stocker :

  • Sur le réseau, si vous ne consommez pas pendant un mois (parce que vous êtes parti en vacances), vous n’allez rien payer (sinon l’abonnement) alors que votre installation est là, vous l’avez payé, l’amortissement court…
  • Par contre, en autonomie, la journée quand les batteries sont pleines, vous avez de l’électricité en plus de ce que vous avez dimensionné. Il est très fréquent (environ 9 mois sur 12) que mes batteries soient pleines à 12h. Le reste de la journée, je peux consommer plus que ce que j’avais prévu et je ne payerai rien en plus, le matériel est là… L’été, en France, on peut sans problème avoir une consommation jusqu’à 4 fois supérieure à l’hiver, avec le même matériel.

Voilà pourquoi comparer le coût au kW/h n’a pas vraiment de sens.

C’est pédagogique ?

Mon foyer consomme 0,5KWh/j/personne. Je suis persuadé qu’en faisant les plus gros efforts possibles, je n’en serais pas là si j’étais branché sur le réseau. Parce que être sur le réseau me fait penser que l’électricité est « infinie ». Tant que je paye, rien ne me limite dans ma consommation… Sauf que, jusqu’à preuve du contraire, nous vivons dans un monde fini (et non infini). Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme disait Lavoisier en 1789. Vivre en autonomie électrique solaire me fait toucher du doigt cette finitude : je sais que quand mes batteries sont déchargées, il faut attendre le soleil pour pouvoir utiliser de l’électricité de nouveau.

J’observe la même chose avec l’eau. Je n’ai pas l’eau courante à l’intérieur (par choix), le robinet est à l’extérieur. Je peux vous assurer que je réfléchis 2 fois avant d’en utiliser, et que, de fait, je raisonne ma consommation. Je sais qu’à la fin du bidon de 20L que j’ai porté (20Kg) il va falloir aller en chercher d’autre, le bidon n’est pas infini…

C’est écologiquement soutenable ?

Mise en parallèle

En autonomie :

  • Les panneaux solaires vivent 25 ans et se recyclent 4 fois, le recyclage permet la fabrication d’autres panneaux photovoltaïques. L’extraction du silicium qui compose le panneau nous permet donc ~100 ans d’électricité. (Source, le dossier sur futura-sciences.com) (plus au début de cet article)
  • Les batteries :
    • Les batteries solaires les plus couramment utilisées (AGM/GEL/OPzV/OPzS) sont au plomb et on une durée de vie max entre 10 et 15 ans. Le plomb est une vieille technologie, la filière de recyclage est en place et avec de vieilles batteries au plomb, on sait en faire de nouvelles (source). Le recyclage des batteries (comme tous les recyclages) nécessite de l’énergie c’est pour ça que, dans une démarche écologique, il est intéressant de prendre soin de ces batteries afin qu’elles vivent le plus longtemps possible.
    • Il est aussi possible d’utiliser des batteries au Litium, elles sont plus coûteuses, mais on une durée de vie plus longue (~30 ans). Technologiquement on sait recycler ce type de batterie mais pour le moment l’extraction du Litium (qui se fait dans des conditions sociales désastreuses) coûte moins cher que son recyclage. Du coup on ne le recycle pas… Logique économique pure…

Si on met ça en parallèle avec EDF (principal fournisseur d’électricité Français), une écrasante partie de l’électricité fournie est d’origine nucléaire. L’uranium (matière première pour les centrales) est extrait dans des conditions désastreuses. Mis de côté le fait que son usage peut générer des catastrophes encore plus désastreuses, pour le moment, on ne sait pas recycler les déchets nucléaires. Le gros problème des déchets nucléaires, c’est qu’il faut attendre 200 000 ans avant qu’ils soient inoffensifs. C’est un beau cadeau fait aux générations futures. Pour le moment, quand vous achetez de l’électricité à bas prix chez EDF, ce coût ne comprend pas le démantèlement des centrales (personne ne sait faire pour le moment), la gestion des déchets dans les 200 000 prochaines années. Si c’était le cas plus personne n’achèterait de l’électricité nucléaire je pense…

Ma conclusion

L’autonomie électrique solaire est-elle écologiquement soutenable ? Moi je dirais OUI à condition d’être dans une démarche de sobriété forte. Je pense que vivre en autonomie avec 0,5kWh/j avec la conscience que l’énergie n’est pas infinie, en faisant en sorte que mon matériel vive longtemps est plus soutenable que d’acheter son électricité chez EDF et d’en consommer 19kWh/j.

Maintenant je n’ai pas connaissance d’étude sur la question (ça m’intéresserait beaucoup). Les avis divergent, mais ce qui est certain pour moi, c’est qu’il n’est pas écologiquement soutenable de vivre en autonomie électrique en souhaitant le même confort électrique que raccordé au réseau.

Je terminerai en disant :

L’énergie la plus propre est celle dont on a pas besoin !

Autonomie électrique solaire photovoltaïque : Machine à laver le linge

Edit : mise à jour 04/2023, la nouvelle solution c’est obiwash et le retour d’Hervé (créateur de Obiwash) sur les machines à laver Japonaise.

C’est le gros point pénible à résoudre pour moi en autonomie électrique : la machine à laver. En choisissant un mode de vie plus sobre, j’ai volontairement diminué mon confort (par besoin de cohérence, de sens) mais ma limite, c’est le linge. Je ne  suis vraiment pas prêt à laver mon linge à la main, d’autant plus qu’en ce moment j’ai un enfant en bas âge qui porte des couches lavables…

Sur mon installation électrique autonome, il est inimaginable de brancher une machine à laver dans son fonctionnement classique, c’est un poste de dépense électrique beaucoup trop important. On monte vite à 2,8kW. Le plus gros poste de dépense électrique d’une machine à laver, c’est la résistance électrique qui chauffe l’eau (~2kW). Le moteur lui ne consomme pas tant que ça (~250W).

Je vais essayer de balayer le champ des possibles pour laver son linge avec moins de 300Wh d’électricité, en laissant de côté le lavage à la main bien sûr…

Des petits trucs à savoir

Pour laver son linge à l’eau chaude au mieux, il faut que l’eau monte doucement en température. Si le linge reçoit un choc thermique, les tâches se fixent.

Pour laver son linge à l’eau froide de façon efficace, il faut détacher à la main et faire tremper son linge 1h dans l’eau avant de le mettre dans la machine.

De nombreuse machines à laver standard (a vérifier dans la doc technique) ont besoin d’un minimum de 1 bar de pression pour fonctionner… Si vous voulez 1 bar de pression, il vous faudra un château d’eau (10m de haut = 1bar) ou un petit surpresseur.

Machine à pédale

Il y en a de toutes les sortes, toutes les tailles mais la plus lowtech c’est la vieille machine à laver et son vélo :

Avantage : 0kW/h électricité, pas besoin d’eau sous pression

Convient au sportif en mal d’exercice (pas moi donc) parce qu’il faut donner de la sueur !

Je ne me sens pas prêt à faire la machine à la main, c’est pas non pour la faire avec les pieds…

Petite machine à laver qui ne chauffe pas l’eau

Il existe des petites machines à laver ou vous mettez vous même l’eau. Barnabé, sur son blog l’énergie-autrement parle de ce modèle qui permet 2,5Kg de linge pour 170W. J’ai aussi trouvé celui-ci qui permet 4,5Kg pour 200W. Il doit y en avoir bien d’autres… Noter que les lave-linge classiques, c’est au moins 6Kg.

Avantages : pas besoin d’eau sous pression, faible encombrement.

Sinon, vous pouvez toujours bricoler une machine à laver « ordinaire » et shunter la résistance électrique afin qu’elle ne chauffe pas l’eau. Méfiance tout de même : maintenant les machines sont bardées de capteur, il est largement possible que votre machine refuse de démarrer si l’eau ne monte pas en température.

Apporter l’eau chaude depuis une autre source

L’eau chaude peut être produite par bien d’autres moyens : panneaux solaires thermiques, bois, gaz…

Il existe des machines à laver double entrée (eau chaude + eau froide), c’est l’idéal si vous voulez continuer à faire votre machine à laver à l’eau chaude. Il est très difficile de trouver ce type de produit en France mais de nombreux pays Européen en sont équipés et il n’est donc pas si difficile que ça de s’en procurer. Vous trouverez ici un témoignage d’utilisation de ces machines.

A noter l’existence du obiwash d’Hervé Pont. Thierry en parle sur son blog formaterre. Il permet de transformer un lave linge simple entrée en lave linge double entrée.

La solution que j’ai retenue durant 5 ans : machine à laver classique, programme lavage à froid

Laver son linge c’est très culturel et très dépendant de l’époque (dans les lavoirs l’eau était-elle chaude ?). Ici un témoignage d’une personne ayant fait un passage au Japon, ou il semble ne pas du tout chauffer l’eau et faire des cycles très long et lent pour ne pas abîmer le linge… (témoignage recoupant cet information ici)

De mon côté j’ai une machine à laver standard qui a un programme à froid. Je fais tremper mon linge 1h dans l’eau avant de le mettre dans la machine et je détache à la main. Je l’ai testé sur mon installation solaire et ça fonctionne parfaitement. Il faut quand même attendre que les batteries soient chargées (ou quasi), et que le soleil soit au rendez-vous pour lancer un cycle de lavage… Voici les graphiques de monitoring.

Noter que sur le graphique de consommation je ne suis pas sûr des valeurs. Le wattmètre indiquait 280W max alors que la pince ampèremètre USB qui fait le graphique indique 500W. J’ai plus confiance en mon wattmètre que ma pince ampèremètre USB mais bon…

Cette solution nécessite de l’eau sous pression que j’ai pour le moment et me permet de conserver mon lave-linge traditionnel (donc pas d’achat supplémentaire).

La solution actuelle dans la paillourte : Obiwash

5 ans après, maintenant que j’ai un ballon d’eau chaude qui chauffe l’été avec le surplus d’énergie solaire et l’hiver avec le poêle de masse, je me suis offert un obiwash qui me permet, en sélectionnant un cycle « froid » sur ma machine, de faire entrée de l’eau chaude uniquement pour le lavage du linge. Le rinçage se fera à l’eau froide, et c’est l’appareil qui va le déterminer. cela permet l’utilisation d’une machine à laver « standard » (sans entrée eau chaude) mais en lui ajoutant une entrée eau chaude.

J’aurais pû mettre un mitigeur thermostatique (simple, pas chère) mais soit il aurait fallu être à côté de la machine pour passer à l’eau froide au bon moment soit il aurait envoyé de l’eau chaude même sur le rinçage…  mon ballon n’était pas très gros (20L) je n’aurais plus eu d’eau chaude…

Retour de Hervé (HPNT-Sytstèmes)

Hervé d’HPNT-systèmes, créateur de Obiwash, nous fait part de son expérience

Dans le passé et pour mon ancien employeur, j’ai démonté plusieurs de machines à laver japonaise.

Elles sont effectivement à axe vertical (comme les anciennes machines Française dans les années 50, avec quelques fois une essoreuse à rouleau) et elle ne chauffe pas l’eau comme le dit l’article auquel tu fais référence.

D’après nos essais, elles lavent vraiment très mal mais c’est normal, à la base, elles ne sont pas faites pour fonctionner tel quel :

Le point le plus important est dans la particularité des habitudes japonaises, c’est qu’ils prennent une douches et ensuite un bain tous les jours et l’eau de ce bain est utilisée par toute la famille ! Ils ne sont jamais sales et détestent ça ! Ce qui explique tout d’abord qu’ils n’ont pas besoin de machines performantes. Cette vidéo explique leur habitudes de lavage avec le bain.

L’eau du bain est donc peu sale.

La bizarrerie, c’est que leurs machines sont équipées de pompes et qu’à la fin du bain ils plongent un tuyau équipé d’une crépine dans la baignoire. La machine va aspirer l’eau en début du lavage. L’eau est donc chaude (ou tiède), pas besoin de la chauffer dans la machine. Ceci explique cela !

Voilà le blog qu’un gars qui vit là-bas :

http://fr.challenge-coin.co.jp/blog/2011/11/machine-a-laver-a-la-japonaise.html

Et un site sur les salles de bain Japonaises.

Pas de pompe pour vider la machine, l’eau s’en va par gravité avec une très grosse électrovanne directement sur le sol ou dans un trou.

Au niveau professionnel, on n’a jamais rien pu tirer de ces machines, trop différentes des machines européenne. Leurs cuves sont faites de plastiques de mauvaise qualité qui serait incapable de contenir un élément chauffant.

Hervé (HPNT-Sytstèmes)

Est-ce que tu peux détailler le « lavent mal » ? En effet moi sur une machine française, sans eau chaude, j’ai vécu 5 ans comme ça, avec les couches lavable de ma fille… c’était pas « sale » en sortie (mais c’est relatif, j’ai fais aucune analyse…) aussi je n’ai jamais compté sur ma machine à laver pour détacher (utilisant une lessive à la cendre…) je considère que c’est uniquement pour laver.

Quand on fait des tests de lavage, il y a un protocole identique pour tous les fabricants (en Europe). On utilise des bandes normalisées qu’on achète, faite de tissus salis artificiellement avec les tâches équivalentes aux plus résistantes : sang, chocolat, carbone, vin. Ensuite on les mélange et lave avec du linge pour faire la charge maxi donnée par le constructeur : 4, 5, 6kg… (voir le c’est pas sorcier à 19:45) Avec une lessive normalisée évidement. Enfin on constate le résultat avec un appareil qui mesure la réflectance (il me semble que c’est ça !) Ça donne des chiffres pour chaque tâche et on peut comparer les machines entre elles. Les associations de consommateur font faire la même choses dans des labo privés.
A ce petit jeu, les machines japonaises ont une efficacité médiocre. Mais c’est assez normal vu que chez eux l’eau qui arrive n’est pas froide mais tiède et qu’ils ne lavent que du linge propre en raison de leur exigence de propreté liés à leur coutumes : tout juste un peu de sueur : il suffit de laisser tremper dans l’eau avec un peu de lessive. Les mauvais résultats sont aussi dû au fait que l’axe du tambour et verticale. Il n’y a pas ou peu de brassage mécanique : le linge ne retombe pas sur lui-même, il n’y a pas de choc comme le faisait les lavandières avec leur battoirs au lavoir.
Comme je te disais, ce système a été abandonné en France dans les années 60.
En plus ça consomme beaucoup d’eau, il faut que la cuve soit remplie, le linge ne descend pas trop au fond de la cuve. Les machines Américaines sont aussi (ou étaient) à axe vertical : 100 L de conso par lavage !!! 🤔 contre 45 à 75 en Europe et pour un résultat pas terrible et eux, ils chauffent.

[video] Visite de mon installation électrique solaire photovoltaïque autonome

Les articles en lien avec la vidéo :

Poêlito, retour d’expérience après un hiver

Le 15 février 2025 formation comprendre et dimensionnement un poêle de masse le 15/02 dans le 44


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Un camarade yourteux m’a dit « tu vas voir, une yourte ça se chauffe porte ouverte ». Et bien nous, avec notre poêlito (rocket stove semi démontable), nous n’avons pas eu à ouvrir les portes de tout l’hiver. Il faudrait donc plutôt dire « une yourte sans poêle de masse ça se chauffe porte ouverte ».

Sans poêle de masse

Il faut savoir que dans une yourte sans poêle de masse, il fait rapidement trop chaud quand on allume le poêle (c’est pour ça qu’on chauffe porte ouverte). Mais dès que le poêle s’arrête, on perd toute la chaleur gagnée. Ce phénomène est présent quelle que soit l’isolation de la yourte, car c’est dû à l’absence de masse (pas de dalle, de mur en pierre qui accumule et restitue la chaleur…). Du coup, beaucoup de yourteux laissent une bûche dans le poêle la nuit avec le tirage au minimum, pour qu’il ne fasse pas trop froid. Je vois deux problèmes à cette pratique :

  1. Le tirage minimum, ça pollue (la combustion du bois n’est pas complète) ;
  2. Un feu qui brûle la nuit sans surveillance, c’est un risque d’incendie potentiel.

Avec un poêle de masse

Nous venons de vivre notre premier hiver dans la yourte chauffée avec le poêlito. Je dois dire qu’il tient ses promesses !

Niveau consommation : on a brûlé à peine 2 stères (de bois de récup, résineux, palette…)

Petite patate sauté au poile/poêle (pouet)

On faisait une flambée le matin au réveil et une le soir. Le reste du temps on bénéficie du doux rayonnement de la masse…

Le soir on allume généralement vers 18h30, comme ça c’est chaud à 19h et on peut faire la cuisine dessus. On le pousse bien, mais on arrête quand il fait ~22°. Aucune difficulté à se mettre tout nu à ce moment là, c’est donc le bon moment pour la douche (d’autant plus que l’eau a eu le temps de chauffer sur le poêlito). Le matin, au réveil, il fait généralement ~11°, c’est pas la torture, on allume et on rattrape vite les 13° qui sont tenables dans cette yourte (lire mon article sur le confort thermique de la yourte pour comprendre pourquoi on n’a pas froid à 13°).

Les flambées durent entre 1h et 2h30 (ça dépend de la température extérieure) mais pour chauffer bien toute la masse, en partant à froid, il faut bien  2h30, 3h. Évidement, ça dépend du bois, de la météo, du tirage…

Comparaison

Je tente un résumé comparatif pour une yourte avec un poêle de masse et avec un petit poêle à bois « standard » :

  Avec poêlito Sans poêlito
Gain en °C après allumage Plutôt rapide (avec la vitre) Très très rapide
Perte des °C après arrêt du poêle Plutôt lent (la masse se décharge) Très très rapide
Risque d’incendie Très faible (allumé ~4h/24h), pas de feu sans surveillance la nuit Plutôt élevé (allumé ~15h/24h, tirage au minimum la nuit)
Pollution Limitée : Quand le poêle est allumé, le tirage est au maximum (on maximise la combustion du bois, pas de fumée en sortie de poêle une fois allumé) Le tirage mis au minimum la nuit occasionne une mauvaise combustion du bois et donc de la pollution dans l’air
Temps passé à entretenir du feu Très faible Fréquent
Encombrement Plutôt encombrant Faible
Plaque de cuisson Présente, efficace ! Rare
Nomadisme Semi nomade (il faut quand même vider la masse et le trimbaler) Plutôt nomade

A ça, j’ajouterai que le poêlito (comme tout les rocket stove) est compliqué à appréhender pour quelqu’un qui n’a jamais allumé un rocket stove. C’est même souvent plus compliqué pour quelqu’un qui sais allumer un feu car ça ne veut pas dire savoir allumer un rocket stove, il faut ré-apprendre… Mais après une petite initiation, c’est dans la poche et très accessible.

En vrac, sur le poêlito

Petit truc pour la cuisine sur le poêle : Nous avons un diffuseur de chaleur (5€), c’est très pratique pour faire griller du pain le matin (pas de grille pain électrique, sur notre modeste installation électrique autonome) sur le gaz ou sur le poêle. On s’en sert aussi entre la plaque de cuisson du poêle et la gamelle quand la chaleur est trop forte pour éviter que le repas ne brûle.

On m’avait mis en garde sur le fait que l’allumage à froid était fastidieux (Loïc propose une amélioration pour plus de simplicité). Effectivement c’est pas aussi simple que d’appuyer sur un bouton mais c’est pas si pénible. En effet, il faut mettre de l’alcool à brûler dans le T à l’arrière et l’enflammer afin de réchauffer le conduit d’évacuation. De cette façon, l’allumage se fait au mieux (la procédure complète à la fin du manuel de construction). On a réussi à s’y tenir, du coup ça marche bien. Je me suis quand même équipé d’un briquet tempête allume gaz, ce qui facilite l’allumage dans le T (quand on ouvre le T, ça crée du tirage et ça avait tendance à éteindre la flamme du briquet…).

 

Le 15 février 2025 formation comprendre et dimensionnement un poêle de masse le 15/02 dans le 44


Pour vos questions poêles de masse : un forum dédié aux poêles de masse open source existe ! Venez discuter du MiniMasse, du poêlito et compagnie…
forum.poeledemasse.org

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