J’ai participé au MOOC d’Hameaux Léger, si vous ne l’avez pas suivi, il est encore temps 🙂
Ces vidéos sont extraites des témoignages du MOOC, je les mets ici, car je trouve qu’elle résume le chemin « de la yourte vers la paillourte« . Si jamais ça vous intéresse et que vous n’avez pas envie de parcourir tout le blog ça tien en quelques vidéos ci-après.
Retrouvez tout le contenu du MOOC ainsi que d’autre témoignage à l’adresse : https://mooc.hameaux-legers.org/
Introduction
Transcription
Bonjour, je m’appelle David. On est dans les Pays de la Loire, près de Nantes. Et ce que vous voyez derrière moi, c’est ma maison. C’est une Paillourte. C’est une petite maison ronde en paille porteuse.
Ce qui m’a amené à changer d’habitat et aller vers de l’habitat léger et ou réversible, c’était déjà une envie de se réapproprier son habitat. On avait des convictions écologiques. Tout ça, mais c’était plutôt dans les idées plutôt que dans les faits. Donc aller vers de l’habitat réversible, c’était pertinent en termes d’impact écologique. Aller aussi vers du petit, c’était à mon avis le plus pertinent. Je pense clairement que là, pour le coup, la taille compte.
Et du coup, on a été vers ça, pas forcément du premier coup, on va dire qu’on avait des objectifs de changement de vie. Au départ, on était parti sur un projet de vie plus collectif aussi. avec des ambitions de construire en terre paille, mais plutôt à plusieurs et tout ça, et en fait on s’est aperçu que c’était hyper chronophage en termes de réunions. On était en train de dessiner le potager alors qu’on ne vivait pas encore ensemble et qu’on n’avait pas posé une pierre à l’édifice. Donc du coup on a été on avait envie d’avancer et moi j’avais surtout envie de me réapproprier mon habitat donc du coup on a été faire un chantier participatif parce que mon ami à l’époque n’avait jamais fait de chantier participatif de maison en terre, paille, tout ça alors que moi j’en avais déjà fait pas mal et du coup je l’ai traîné sur un chantier pour lui dire voilà Essaye quand même avant de te lancer, faut qu’au moins que t’aies un F1 quoi. Et là elle a pas du tout aimé, elle s’est dit c’est trop long, c’est trop fatigant, trop trop quoi. Et en même temps ça se tient parce que c’était une maison énorme et c’est souvent le gros problème des autoconstructeurs c’est que C’est pas cher, c’est de la terre, de la pâle, alors du coup, on se fait une salle de yoga, on se fait une salle de… Du coup, c’est énorme. Et du coup, le chantier traîne sur cinq ans. C’est vraiment… Très compliqué. Donc du coup, ça a bien refroidi, mais sur le lieu, il y avait une yourte qui était… Il y avait un mec qui vivait en yourte sur le même lieu. Et du coup, on est rentrés dans la yourte, et mon ami a fait « Wow, c’est trop bien ! » Et le gars avait auto-construit sa yourte. Et moi, je me suis dit « Ah ben voilà ! Si toi t’aimes bien ça, et que moi j’ai juste envie de construire avec mes mains, en fait, on va essayer de faire ça, quoi ! »
Et donc c’est comme ça qu’on est venu à la yourte, pour le coup, parce qu’on a commencé par passer dans une yourte, une vraie yourte en toile. Alors une yourte contemporaine quand même, dans le sens où on avait des baies, par rapport aux yourte mongoles on avait aussi une toile acrylique, parce que les toiles coton par ici ça tient pas très très longtemps, parce que le climat est différent entre la Mongolie et les pays de la Loire, enfin la France en règle générale d’ailleurs.
Voilà, c’est comme ça qu’on y est venu. Et alors, comment on a fait le bon pour aller vers la Paillourte ? Comment on a fait le bon pour aller vers la Paillourte ? Alors du coup, suite à cette construction de yourte, donc la yourte, on a mis à peu près un mois et demi à la construire. Alors on l’a construit dans les ateliers de la lafrenaie. qui est un atelier dans le Marais-Poix-de-Vin qui accompagne les autoconstructeurs de yourte. Donc, en gros, eux, ils font une sorte de groupement d’achat. Donc, tu as les matériaux qui sont déjà sur place. Et après, il faut que tu fasses. Mais bon, il y a des machines, il y a des machines à bois. Et puis, tu es plus ou moins accompagné. Moi, je n’avais jamais fait de yourte. Donc, du coup, il y avait un mec pas loin qui disait Ah, là, c’est pas terrible, tu recommences. Donc c’était sécurisant d’avoir un point de vue extérieur de mec qui avait déjà de la bouteille sur la conception et la réalisation pour nous aider à faire ce truc-là. Donc ça c’était bien sécurisant. Donc on a mis un mois et demi en gros à faire la yourte et puis on a emménagé direct. Et du coup, pour la petite histoire, on avait signer pour les matériaux avant de trouver un terrain, parce que c’était compliqué de trouver un terrain. Du coup, ça n’avançait pas, on stagnait complètement. C’était bon, on n’a pas de terrain, alors on ne signe pas pour le devis pour les matériaux. Mais en même temps, il y avait un truc qui se mordait avec eux. C’est bon, je signe. Et après, il y avait de l’urgence. Mais au moins, c’était concret. Les gens, ils disaient… Enfin, je disais, ben voilà, là, dans deux mois, on a une yourte, donc là, faut qu’on la pose, quoi. C’était plus le… Ouais, on va se construire une yourte, un jour, peut-être, ça viendra, quoi. Donc là, on était dans l’urgence, donc du coup, ça s’est fait, ça s’est trouvé. Donc on a passé deux ans chez ces gens-là, dans un bout de champ qui leur appartenait. Et au bout de deux ans, on a, d’une part, On a eu quelques frottements dus au collectif, qui n’étaient pas forcément hyper confortables. Et puis, nous, on a eu un enfant, du coup, on s’est dit, voilà, il y avait une envie quand même de construire quelque chose qui n’était pas là quand on allait aller vers la yourte. Quand on allait vers la yourte, c’était aussi ce truc de pas… une difficulté d’aller vers la propriété foncière. La propriété en général, je ne suis pas très fan, mais la propriété foncière, j’avais pas mal de mal. Du coup, c’était aussi ce truc-là de s’épargner cette propriété foncière. Donc… Mais bon, voilà, avec Samson qui est arrivé, et puis tout ce qui est législatif, qui n’était pas forcément évident à gérer, enfin, en tout cas, qui me… qui frottait un peu sur mon besoin de sécurité, je… Ouais, j’avais eu des petits… Voilà, on avait un accord oral, nous, avec la mairie, mais… On a bien senti qu’à un moment donné, ça allait être un peu long. Du coup, c’était le moment de partir aussi. Et puis, il y avait aussi ce truc de, voilà, envie de s’investir finalement dans un lieu vraiment comme on a envie et tout. Du coup, on a été… On a fait une sorte de debriefing de ce qu’on voulait garder de notre vie là qu’on avait dans notre champ avec notre yourte et puis de ce qu’on voulait dans le futur. Et donc ce qu’on voulait dans le futur, c’était clairement plus de sécurité en termes de la législative, mais quand même garder le rond, garder cette surface qu’on avait dans la yourte qui était de 40 mètres carrés, qui nous convenait bien, même à 3, c’était cool, ça le faisait.
Du coup, le pas vers la Paillourte, ça a été ça. On cherche un terrain. Et la Paillourte, ça permet d’avoir le côté légal qu’a n’a pas la yourte. C’est-à-dire que là, on a un permis de construire. Personne ne peut nous virer ou venir nous virer. Et voilà, c’était principalement ça le gros truc. On a réussi à conserver le rond, on a conservé la surface. Ça, c’était plutôt des choix techniques par rapport à ce qu’on allait construire sur le lieu.
Architecture et aménagement
Transcription
Par rapport à l’aménagement du terrain, nous on partait d’un bâtiment existant, une petite ruine en pierre avec soie, cochons, donc il y avait une petite partie habitation. 15 m². C’était une maison à l’ancienne. Et du coup, on s’est dit que si les anciens avaient construit à cet endroit-là, ça ne devait pas être pour rien. Du coup, on s’est dit qu’on allait construire notre maison en lieu et place à cet endroit-là. Parce qu’il y a toutes les histoires de veines d’eau, où on dit qu’il ne faut pas avoir son lit sous une veine d’eau, tout ça. Bon, on n’y croit, on n’y croit pas, mais il y avait aussi ce truc de… Les anciens étaient beaucoup plus sensibles à tout ce truc-là, donc on s’est dit que si ils avaient choisi cet emplacement, on allait faire à cet emplacement. Par rapport au Vendôme, le terrain était déjà plutôt tassé à cet endroit-là aussi, parce qu’il y avait eu un bâti. Du coup, on s’était dit que ça serait aussi plus stable de le faire à cet endroit-là, à la maison. Du coup, on n’a pas vraiment choisi l’emplacement de la maison, enfin si on l’a choisi, mais il a été déterminé par l’existant. Une maison ronde. à surface égale, donc une maison de 40 m² ronde ou une maison de 40 m² carré, on gagne 11% de murs. C’est-à-dire que si vous faites un rond, le périmètre, il y a 11% de murs en moins qu’un carré. Donc c’est 11% de matériaux en moins, donc d’impact écologique, de tout ce que tu veux. C’est aussi 11% de déperdition thermique, parce que ce qui nous fait perdre en chauffage, etc., c’est la surface d’échange entre l’air extérieur et l’air intérieur. Du coup, si t’as moins de surface, forcément, t’as moins de déperdition. Du coup, tu gagnes encore un petit peu en performance thermique. Donc sur tous ces aspects, ça me semblait pertinent, le rond. Et aussi, c’est beaucoup plus agréable à vivre. Je pense que je ne serais pas capable de vivre dans un carré de 40 mètres carrés, mais dans un rond de 40 mètres carrés, je trouve ça beaucoup plus agréable.
Sur l’aménagement, on n’avait pas trop réfléchi. Au début, ça a été assez rapidement. Pour le permis de construire, il faut pondre un schéma de l’extérieur. Du coup, j’avais modélisé ça sur Sketchup. J’avais modélisé la maison, mais j’avais fait un rond. C’était vide. Il n’y avait rien en milieu. On ne savait pas du tout comment on allait mettre la cuisine, si on la mettait là ou là. Et c’est un truc qui est venu En construisant, on était devant le fait qu’il fallait passer les canalisations. Alors on la met où la cuisine ? On la met là, après il faut mettre l’électricité. Du coup, où est-ce qu’on mettrait un potentiel bureau ? On va la mettre là. A la fois dans 40m², de toute façon t’es à peu près toujours pas loin d’une prise électrique, donc y’a pas forcément de problème hyper pénible avec ça. Les points d’eau, moi je suis très mauvais en plomberie, du coup c’était clairement pour moi, c’était tout mettre dans un seul endroit, donc là tous les points d’eau se concentrent dans 2m². Et toute la plomberie est apparente, parce que comme je disais je suis très mauvais plombier, du coup je voulais surtout pas qu’il y ait une fuite dans un mur, un mur de paille en plus, c’est l’horreur quoi. Donc pour moi c’était tout apparent. Et puis comme ça s’il y a à intervenir, on peut intervenir quoi. Donc non, on avait rien conçu sur l’aménagement intérieur. Après vu qu’on vivait dans la même surface, dans à peu près la même configuration, en termes d’ouverture et tout ça, on savait à peu près où on allait. En termes d’ouverture, avant dans la yourte on avait une porte plein sud et une porte à l’est. Et on s’est dit que c’était cool d’avoir une porte à l’ouest aussi. Donc nous, vu qu’on avait… Alors on a fait le choix, c’était un choix purement technique, d’avoir que des portes-fenêtres. D’une part pour faciliter la circulation, pour faire rentrer de la lumière, et aussi parce que les fenêtres, tout court, dans une maison en paille porteuse, c’est hyper chiant à poser. Parce que du coup, il faut faire une sorte de structure bois, mais qui tient, qui va bouger un peu avec le tassement de la paille, pour avoir un truc d’aplomb, c’est l’horreur. Du coup, porte-fenêtres, c’était fastoche. En fait, il n’y a pas de bottes de paille au-dessus de nos portes, c’est juste un linteau et puis ils roulent. Donc les bottes de paille s’arrêtent entre chaque porte. Donc ça, c’est pour les portes. Et pour le dôme central, ça, ça faisait partie des envies que je voulais conserver de la yourte. Garder la lumière zénitale, ça, c’était vraiment un bonheur dans la yourte d’avoir la lumière qui venait du milieu et qui, du coup, qui te baigne vraiment du matin au soir. On était vraiment les derniers à allumer la lumière. Et même quand il faisait hyper sombre, on n’allumait jamais la lumière. C’était dingue. Du coup, c’est un truc que je voulais conserver, cette lumière zénithale, mais je voulais un petit peu l’améliorer, dans le sens où on avait un dôme ouvrant, en plexi, dans la yourte. Mais même en ouvrant, tu remarques quand même que ça fait rentrer beaucoup de chaleur dans la maison, enfin dans la yourte, en tout cas l’été. Donc là, on a fait un clocheton, une sorte de clocher, du coup, vitré juste sur la périphérie et couvert sur le dessus. Et ça marche plutôt pas mal. Donc ça fait que, en fait, quand l’été, le soleil est très haut dans le ciel, en fait, le toit, le toit qui est isolé, nous épargne cette chaleur, cette lumière abondante. Et en fait, l’hiver, quand le soleil est bas, ça fait quand même rentrer de la lumière. Et du coup, on a fait un compromis. Alors, ça fait quand même moins rentrer de lumière l’hiver que le dôme, mais c’est un bon compromis avec les surchauffes l’été et notamment quand on voit les les étés caniculaires qu’on voit, je pense que c’est quand même pas mal de se prémunir de la surchauffe. Je peux parler aussi du débord de toit qui est aussi conçu dans cette idée, donc dans l’idée de mettre les bottes de paille au sec. Donc on a entre 80 et 1m20 de débord de toit à des endroits, ça dépend. Ça a dépendu de la charpente réciproque, comment elle voulait bien se mettre. Et au-dessus des fenêtres, ça a été calculé pour que l’été, justement, la lumière et le soleil s’arrêtent devant la porte. Et ça marche hyper bien. Le soleil s’arrête devant la baie, devant la porte-fenêtre l’été, et ça, c’est quand même top. T’as pas à fermer les volets. De toute façon, on n’a pas de volets, mais… T’as pas à fermer les volets, comme les voisins, pour te prémunir du chaud. Juste au fait, ça s’arrête devant, quoi. Ça, c’est quand même top.
Réglementation
Transcription
Par rapport à l’aménagement, PLU, contacte mairie, tout ça, vu qu’on sortait de la yourte, on avait bien conscience de tout ça. Enfin, qu’on sortait de l’expérience avec la yourte, on savait qu’il allait falloir draguer un peu. Mais clairement, moi, à chaque fois qu’on avait un terrain potentiel, j’épluchais le PLU de long en large pour voir s’il y avait des… des contraintes trop pénibles. Donc de ce côté là le PLU ici il est plutôt cool, il y a des restrictions mais c’est pas très restrictif, c’est pas du il faut faire ça, c’est plutôt il faut pas faire ça, donc du coup ça laisse quand même plus de marge de manœuvre.
Ce qu’on a fait quand même, c’est qu’on a été voir la mairie aussi en avant-projet pour leur présenter l’idée, même avant de déposer, vraiment avoir un contact avec la mairie et du coup le chargé de l’urbanisme pour lui expliquer, lui montrer des premières esquisses, confirmer certaines choses que j’ai lues dans le PLU. Parce que même si le PLU dit ça va, après il y a l’Amérique qui est quand même le dernier mot, donc avoir sondé un petit peu, c’était à mon avis pertinent. Et en fait, l’adjoint à l’urbanisme a été assez chouette, il nous a même dit que c’était son rêve d’avoir une maison ronde, alors on a dit c’est cool, c’est dans la poche ! Donc tout ça nous a pas mal conforté dans l’idée qu’à cet endroit-là précis, sur ce terrain, ça pouvait être pas mal.
Bon, de façon générale, sur une paillourte, il y a rarement des exceptions près, mais il y a rarement des contraintes sur la forme, donc il faut une maison carrée ou rectangle ou losange, c’est rarement défini comme tel. Après, ce qui peut être gênant, c’est l’aspect des murs, la couleur, souvent, qui peut être définie dans un PLU. Pour le coup, nous, il n’y avait pas ça, donc on a pu laisser les couleurs brutes terres. Mais bon, ça, c’est aménageable, on va dire, avec une peinture, un pigment d’argile, ça se fait bien aussi. J’en ai fait des chantiers extérieurs pour colorer des murs et c’est carrément faisable. Et puis il y a la toiture qui pouvait poser problème, où il y a souvent des contraintes, tuiles ou ardoises ou des trucs comme ça. Pour le coup ici il n’y avait pas de contraintes sur la toiture, enfin il n’y avait pas de contraintes il faut faire ça, il y avait des contraintes il faut pas faire ça. Typiquement c’était sur les trucs interdits, déjà le, comment ça s’appelle, le fibro-ciment. On parlera au fibro-ciment, tant pis.
Nous, on a fait le choix d’une toiture végétalisée et il n’y avait pas de contraintes à ce niveau-là. J’ai eu un son de cloche par rapport au fait qu’il y ait une loi européenne qui, pour des histoires de compensation carbone, dirait qu’on a le droit de faire de la toiture végétalisée partout et ça passerait au-dessus des PLU. Souvent, les lois européennes passent au-dessus de la loi française. Je n’ai pas creusé cette histoire parce que nous, on n’a pas eu besoin de creuser cette histoire, mais peut-être que c’est une histoire à creuser. Il y avait aussi le truc de l’habitat temporaire de chantier, parce que nous, on voulait vivre sur le lieu avec la yourte le temps de construire la maison, et ça, clairement, c’est au bon vouloir de la mairie et ce n’est pas marqué dans le PLU. Donc on voulait aussi sonder ça avec l’adjoint de l’urbanisme. Elle nous a dit qu’il fallait en faire une demande, On a compris qu’il y avait déjà eu des autorisations dans ce sens-là, que ça pouvait se passer. Mais bon, il y avait quand même un petit doute. Enfin, c’est pas elle, de toute façon, qui prenait la décision. Donc, elle nous a quand même confirmé que ça pouvait se faire. Et puis, la mairie, pour la petite histoire, la mairie… Donc, on a fait notre demande de permis de construire, qui a été acceptée. Enfin, qui a été acceptée. On a eu des petits retours, mais bon, c’était des fautes de… construction du permis. Et on a eu la demande d’habitat temporaire de chantier qui a été validée. Donc c’était pour la petite histoire. Nous, on avait fait une demande d’habitat temporaire de chantier. On n’avait pas spécifié yourte ou mobilhomes ou trucs comme ça. On a dit, on va pas chercher les noises. On fait un truc légal, mais… Mais par contre, on avait quand même mis sur le plan l’implantation de la maison, l’implantation de l’habitat temporaire de chantier, qui était en rond aussi. Et on nous a répondu sur la lettre « Pas de problème pour l’installation de votre mobilhome ». Mais bon, on était dans notre bon droit. une acceptation d’habitat temporaire de chantier, donc c’était cool pour nous. Et de toute façon, vu que le voisin était dans le conseil municipal, le conseil municipal passait de temps en temps à boire un coup et on suivit le chantier et on a vu la gourde s’installer, donc il n’y a pas eu de problème.
On a fait une maison de 49,5m² parce qu’au-delà de 50m², on était soumis à la RT 2012, la réglementation thermique, qui impose pas mal de choses en termes constructifs et qui impose aussi des contrôles obligatoires payants et des choses qu’on n’avait pas forcément envie de se soumettre. Donc, sur plein d’aspects, notre maison est largement au-delà de la RT 2012, notamment par rapport aux coefficients d’isolation et tout ça. Nous, on n’a pas eu tous les tests d’infiltrométrie, donc de résistance à l’étanchéité à l’air et tout ça, obligatoires, l’étude thermique obligatoire, payante, tout ça. On s’est un peu affranchis de ça.
Ici, dans le pays de la Loire, on est soumis à la loi… Enfin, on est en zone sismique niveau 2, je crois, sur 3. Donc, on est soumis aux normes sismiques. Donc, du coup, quand j’ai commencé à déposer mon verre y construire, je me suis dit, oula, c’est quoi les normes sismiques ? Donc, j’ai commencé à lire. Et en fait, ce qu’ils disent dans la réglementation sur les séismes, c’est, en gros, renforcer les angles. Parce que s’il y a un séisme, c’est les angles qui cassent. Du coup, j’ai dit, c’est bon, on a fait une maison ronde, nickel. Problème. Problème suivant.
Budget, financement & assurance
Transcription
Nous, quand on s’est lancé dans le projet, on a autofinancé la yourte avec nos petits deniers personnels. Moi, j’avais bossé 5-6 ans dans l’informatique, alors du coup, j’avais un petit tapis de sous parce que mes vacances, c’était aller faire du woofing et des trucs comme ça, donc je faisais rien de mon argent, en fait. Donc j’avais de l’argent qui dormait, donc on a réussi à financer ça avec ça. La yourte nous avait coûté à l’époque, je crois, un truc genre 16 000 euros. Et on l’a revendu à un truc genre 14 000 euros trois ans après. Donc c’est vraiment pas des opérations financières risquées, à mon avis, d’aller vers de l’habitat léger, mobile et tout ça. Et après, ici, on avait un terrain à acheter, donc c’était un petit peu plus… un peu plus cher. Mais à deux, en fait, on avait assez d’apports personnels aussi. Le terrain nous a coûté ici 65 000 € à l’époque. Et la maison, on s’en est tiré pour 20 000, 21 000 €. Plus la phyto, 3 000, 4 000 €. Voilà. Moins de 100 000 € au global. pour le terrain et tout quoi. Donc du coup, en plus, la vente de la yourte nous a quasiment financé les matériaux de la paillourte après. Et puis, c’était trois ans sans loyer. C’est clair. Donc, si tu comptes 500 balles de loyer par mois, Tu multiplies ça, ça donne vite le vertige, faut pas faire ça. Bref, du coup on s’en est pas trop mal sorti là-dessus. Donc on a réussi à ne pas faire d’emprunts pour tout ça, ce qui était aussi pas mal l’objectif. Parce que dès que tu as un emprunt, après, il faut le rembourser. Et aussi, je considère qu’avoir un emprunt, c’est aussi vivre au-dessus de ses moyens. Tu achètes quelque chose qui n’est pas à toi, qui est à la banque. Et donc, du coup, tu vis au-dessus de tes moyens. Il y a ce truc-là… L’emprunt, ça t’instruit à continuer à travailler pour faire rentrer de l’argent quotidiennement. Nous, on avait aussi ce besoin de liberté qui était aussi la démarche pour aller vers ce type d’habitat. Du coup, ça frottait, donc il fallait se démerder pour rentrer dedans.
Pour budgétiser la paillourte, c’était assez compliqué, parce que c’est des matériaux, la paille, la terre, à la fois ça coûte rien, et à la fois c’est souvent le transport en fait, parce que même si la paille, il ne faut pas aller la chercher loin, ça fait une remorque de malade, donc tu ne peux pas juste y aller avec ton kangoo et une petite remorque. Il faut faire venir un agri qui a un plateau. Souvent, c’est le transport qui coûte le plus cher. Ou en tout cas, qui n’est pas loin d’être le plus cher. Donc, c’était difficile à budgétiser. Donc, j’ai fait un budget à la grosse, grosse louche. J’avais budgétisé 15 000 euros, j’ai fait x2. Je m’étais dit, il faut que ça tienne dans 30 000 euros. Et puis, en fait, on a réussi à faire 20 000. Après, nous, c’était vraiment pas l’idée de faire une maison pas chère. On voulait faire une maison qui dure, qui soit confortable. On n’a pas lésiné sur les matériaux ou quoi. On s’est pas dit, on va acheter des portes de récup un peu pourries, puis on verra bien. Tout ça, on a pris du double vitrage. On n’a pas fait… Enfin ouais, on n’a pas les idées sur les matériaux. Et puis, ce n’est pas des maisons, comme je disais, où il y a besoin de beaucoup d’outillage. Du coup, l’apport en outillage, il est assez faible. Ce dont on s’est servi le plus et qui nous a coûté un peu d’argent, c’est le malaxeur pour les enduit. Le malaxeur, ça coûte 100 euros. Ce n’est vraiment pas des gros postes de dépense. Puis les sceaux, les truels, des bêtises comme ça, des petits échafaudages. On avait des trésors de maçons. En termes d’outillage, ce n’est vraiment pas très cher.
En termes d’assurance, vu qu’on est sur de l’autoconstruction, c’est très compliqué. Alors nous, on avait… Normalement, il y a une assurance qui est obligatoire quand tu construis une maison, c’est l’assurance dommage ouvrage. Mais on n’a même pas cherché à essayer d’en avoir une parce qu’on savait que c’était la croix et la bannière, et puis qu’en tant qu’autoconstructeur, c’est quasi impossible d’en avoir une. Par contre, on avait quand même assuré le chantier et ses participants avec les castors. Les castors qui proposent une assurance pour les participants au chantier, sur le chantier participatif. C’était un peu lourd à gérer parce que chaque participant fallait que je lui demande son numéro de sécu, que je l’envoie. C’était un peu pénible, mais bon, c’était… un moindre mal, on va dire. On n’a pas eu de pépins sur le chantier, heureusement. Mais bon, on avait ce truc-là. Et après, en termes d’assurance habitation, c’est pareil qu’une maison. Tu peux avoir une assurance tout pareil. Nous, on a pris une assurance un peu râlée pas crête. Tu n’es même pas obligé d’en avoir une assurance habitation. C’est que quand tu es locataire que tu es obligé d’avoir une assurance habitation. Et pour la décennale, on n’a pas de décennale. La décennale, c’est une assurance qui fait que si ta maison se casse la figure, en gros, ou s’il y a un gros défaut, c’est l’artisan qui a conçu ta maison qui qui porte la responsabilité de ce dommage. Sauf qu’en tant qu’autoconstructeur, tu ne peux pas avoir ce truc-là et personne ne t’y vient. Donc c’est toi qui portes la décennale. Si on revend la maison dans les dix ans et qu’il se passe un pépin, c’est moi qui suis responsable en tant que constructeur. des problèmes potentiels. Donc c’est un risque. C’est un risque que de toute façon, vu le temps qu’on a mis à la faire, on n’est pas près de partir de toute façon. Mais l’énergie surtout, peut-être pas trop le temps, mais l’énergie. C’était un risque qu’on était carrément prêt à prendre, d’autant que pendant que j’étais dans ma phase de peur par rapport à la structure, j’en avais discuté avec un copain qui m’avait dit que la décennale, lui, il avait fait faire les murs et le toit par des artisans, puis après il avait fait tout le reste. Et lui, c’était dans l’idée d’avoir une décennale structurelle. Et clairement, lui, il m’a dit voilà, je paye ma décennale pour les 25 prochaines années, parce que les artisans et surtout la décennale. La décennale coûte cher aux artisans, donc ils la font payer aussi. Du coup, de fait, c’est cher.
Construction & autonomie
Transcription
J’avais lu une quantité de bouquins sur la paille, l’isolation phonique, l’isolation thermique, enfin voilà, je m’étais quand même déjà pas mal documenté, même avant la yourte d’ailleurs, j’avais encore tous ces bouquins qui dataient, donc je les ai relus. Et aussi par internet, et aussi par tout ce que je pouvais prendre, je le prenais, donc je pense que cette phase de derniers apprentissages, enfin plutôt, parce qu’en fait, quand tu lis un bouquin, tu prends tout le savoir qui est un peu général et puis il n’y a pas forcément, tout ne va pas te servir, il n’y a peut-être que 5% qui va te servir. Donc là, je replongeais dans les 5% qui allaient me servir. Et puis, j’essayais de construire le puzzle de façon, on va dire, générale. Je voulais avoir une vue d’ensemble générale assez construite. Et après, les points de détail, je les voyais Au dernier moment, mais pas loin. Généralement, quand j’étais en train de faire une phase, je pensais à la phase d’après et à tous les petits points de détail. Comment ça allait se passer pour tous les petits points de détail. Quelles vis j’allais prendre pour faire ça ? Qu’est-ce qu’il allait me falloir ? Globalement, tous les gros matériaux étaient là. la terre, la paille, tous les gros trucs qui allaient soit demander du temps ou de l’argent, je les avais achetés un peu, j’anticipais pas mal l’achat, et après pour tous les derniers petits trucs, les petits réglages, ça c’était un peu à la face d’avant. Quand j’étais au sol, je pensais au mur, quand j’étais au mur, je pensais au toit, etc. Du coup, j’affinais. Et à ce moment-là aussi, je retournais dans des bouquins où j’allais recontacter des gens que je savais qui avaient fait ça et que du coup, je voulais avoir des points de détail. Pour la toiture végétalisée, ça a été pas mal ça parce qu’il y avait beaucoup de doutes aussi là-dessus.
On a fait la fabrication en chantier participatif. On a fait 4 mois de chantier participatif sur 1 an et demi de chantier. Et en 4 mois, on a eu une centaine de personnes différentes qui sont passées sur le chantier. Donc c’était assez fou. Peut-être dire 2-3 mots sur cette phase de chantier participatif qui a été à la fois hyper riche humainement, à la fois éreintante, mais ça fait vraiment trop chouette. Moi, ça m’a clairement aidé à me lever le matin parce que je remarque que j’ai des copains qui font leur chantier tout seuls, tout seuls, tout seuls. Des moments où ils traînent au lit et puis voilà,
ils sont moins efficaces. Là, moi, je savais que le matin, à 8h30, il y avait cinq nouvelles personnes qui arrivaient avec une patate de foudre. Nous, on n’a pas fait ça pour une dimension financière d’économiser de la main-d’œuvre. C’était aussi dans la démarche de partage. Parce que moi, je suis passé sur des chantiers participatifs pour apprendre. Et je trouve ça cool comme démarche. Et puis du coup, maintenant, j’avais du savoir à transmettre. Du coup, que les gens passent sur mon chantier, que je leur enseigne un truc, pour qu’après, peut-être un jour, ils le fassent chez eux, je trouve que la démarche est chouette.
En chantier, il y a peu d’artisans qui sont venus, ou quasi pas. Il y a le mec avec sa mini-pelle, qui est venu deux heures, et Gurun, qui est venu nous aider sur la charpente réciproque une journée, à la poser, et une demi-journée d’une copine qui est très spécialisée dans les enduits, qui est venue bosser sur le chantier une demi-journée. Sur la conception, on avait fait appel à Gurun aussi une journée. On avait été chez lui, on s’est posé, et il m’a expliqué comment on lui faisait. Après, il y a des trucs que j’ai pris, des trucs que j’ai moins pris, que j’ai fait différemment. Mais on avait pris une journée pour se poser pour des petits détails techniques. Et aussi, la copine qui fait les enduitères, on avait pris un peu de temps avec elle, un peu en amont, pour aussi discuter de choses et d’autres. en lien avec la terre. Et ouais, Gurune, on l’a fait venir sur la charpente pour s’économiser ça, parce que ça faisait partie des techniques que j’avais envie de mettre en œuvre, mais que j’avais aucune idée de comment on allait s’y prendre. Après avoir cherché un peu de doc, c’était que de la doc en anglais, pas hyper touffu, pas très bilingue. Et ça me semblait obscur, donc si je voulais m’y mettre, il fallait que je me trouve un chantier participatif. et ou que je fasse des maquettes échelle à petite échelle, après à grande échelle, enfin voilà, ça allait me demander un mois de boulot quoi, au moins. Donc faire venir Gurune une journée, ça me paraissait pas déconnant, ni en termes de finances par rapport à son travail, ni même en termes d’économie de temps pour moi. Ça faisait partie des trucs que je m’étais dit, je fais l’impasse, je peux pas tout maîtriser non plus, on lâche un peu, on y va. Mais sinon, tout le reste des fondations, à l’électricité, à la plomberie, tout le reste a été fait en autoconstruction.
ça demande pas mal de lâcher prise, même si je pense pas être d’un naturel anxieux. Par contre, j’ai un grand besoin de maîtrise, ça, c’est sûr. Et du coup, typiquement, moi, pendant le chantier, j’avais besoin d’avoir quatre plans. Il fallait le plan A, c’était le plan parfait, comment ça allait devoir se faire. Il fallait un plan B si ça se passait pas bien, mais un plan C et un plan D, c’était pas mal aussi. Et souvent, les plans B, ils servent. Les plans C, rarement. Et le plan D, j’en ai jamais eu recours. Mais avoir un plan B sur… Parce que quand il y a 10 personnes sur ton chantier, c’est rare, quand il y avait 10 personnes, c’était plus 5, 6. Mais quand il y a 5, 6 personnes qui sont là, il faut que tu leur donnes du boulot. C’est toi qui leur dis où aller. Et si le plan A, il marche pas, tu peux pas leur dire. Bon ben on verra demain quoi, faut que le chantier l’invente, eux ils viennent là aussi pour apprendre des choses et tout donc plan B direct et puis c’est parti.
Sur le budget, au fur et à mesure que j’achetais des matériaux, j’avais un tableur et je rentrais au fur et à mesure des dépenses, je notais les dépenses. Je notais même le temps. J’ai un chiffrage en argent et en temps du chantier, en temps des chantiers, en jour-homme. Donc une personne pendant un jour, c’est un jour-homme. Deux personnes pendant un jour, c’est deux jours-homme. Donc j’ai ce chiffrage. Le chiffrage en argent est à mon avis plus juste que le chiffrage en temps, parce que des fois… Enfin, puis j’ai pas compté le temps de réflexion, de conception, de chantier participatif, tout ça. J’ai vraiment compté juste le temps sur chantier. Et je ne sais plus de combien il est, mais le tableau de temps et d’argent est disponible sur mon blog. En argent, c’est autour des 21 000, mais en temps, je ne sais plus. Je crois que c’est autour des 700 jours homme. Un truc comme ça.
sur la planification du chantier, moi j’avais fait un espèce de diagramme de gant, pareil à la louche mais c’était au mois, ce mois-ci on fait les fondations et le soubassement, l’autre mois on essaye d’avoir fini les murs, l’autre mois on fait le toit et voilà donc c’était vraiment à la grosse grosse louche. On n’était pas non plus hyper pressés de rentrer dans la maison, parce qu’on était dans la yourte à côté, donc on était confort, voilà, c’était cool. Après, on avait quand même de fait des contraintes, surtout liées à la météo. Puis il y a la paille, parce que la paille, elle arrive à la moisson. Après la moisson, il faut se grouiller avant d’arriver à la saison où il pleut. À partir de septembre, ça commence à être compliqué de poser de la paille. Et de toute façon, si tu veux commencer à faire des enduits, il ne faut pas que ça soit dans la saison trop humide, sinon ça ne sèche jamais. Donc on avait quand même cette fenêtre météo qui était en fait, c’était ce qui nous foutait un peu la pression. C’est ce qui nous faisait avancer. Donc on a fait En gros, on a fait 4-5 mois de chantier quasiment non-stop en mode sprint, pas du tout se ménager de repos, alors que c’était plus ou moins planifié dans le diagramme de Gantt. On s’était dit, on va prendre la course comme ça, le chantier finalement ça durera ça, puis on pourra se reposer un peu. Bon finalement, en fait, sur un chantier, il y a tout le temps un truc à faire. Si t’es pas en train de le faire, t’es en train de l’essayer, vu qu’il y a quand même plein de trucs sur lesquels on a expérimenté et des trucs qui sont de toute façon… Tu peux pas avoir de recette sur des enduits en terre, par exemple. Tu peux pas avoir une recette toute faite que je te donne et puis tu le fais. Avec sa terre, il faut essayer sur des grandes surfaces, en jaugeant les différents mélanges de sable, de paille, faire des tests, des espèces de tableaux, et puis voir ce qui fissure, ce qui fissure pas, ce qui tient, etc. Donc tout ça, ça demande un temps considérable. Mais globalement, on a réussi à tenir nos délais, même sur l’entrée dans la maison pour ne pas rentrer aussi tôt. Du coup, ça a duré en gros un an et un mois, le chantier, et quatre mois de chantier participatif. Voilà, on a réussi à ne pas trop mal tenir les délais aussi en temps.
Nous, on partait de la base yourte, et dans la yourte, on avait fait le chemin d’aller vers de la sobriété. C’était aussi ce qui était motivant, en fait. Moi, j’ai fait plein de chantiers participatifs, en fait, où les mecs, ils rêvaient d’autonomie. Et en fait, une fois qu’ils ont fait leurs 150 mètres carrés de maisons en paille, ils sont juste rincés au bout de cinq ans. Et puis, en fait, une fois que t’as installé ton petit chauffe-eau électrique et tout le confort, tu remets pas en cause ce truc-là. C’est trop tard. Donc nous on avait fait un peu le truc inverse en se disant on emménage dans la yourte. On réduit nos besoins aussi en termes d’espace et en termes de tout, quoi, d’eau, d’électricité, tout ça. Et puis, du coup, après, on pourra faire une maison en fonction de nos vrais besoins qu’on aura revus à la baisse. Enfin, nos besoins conduissants, on va dire, plutôt. Donc, tout ce que… Sur la partie eau, par exemple, on avait fait le choix dans la yourte de ne pas avoir l’eau courante dans la yourte. alors qu’on aurait pu, parce qu’on était chez des gens, on avait ramené un tuyau d’eau de l’eau du robinet, quoi. Mais on avait fait le choix de le mettre devant la porte, à l’extérieur. Ce qui fait que… Alors on avait quand même un petit système de pont-papier dans un bidon d’eau propre qui se visait dans un bidon d’eau sale. Et en fait, le simple fait d’avoir à porter ton bidon de 20 litres juste de l’autre côté de la porte, qui était à 3 mètres, Alors ramener dans la maison, d’aller vider ton eau sale dans le potager, etc… Tu raisonnes ta consommation d’eau, il y a juste… C’est con, mais moi, je crois pas mal à l’autocontrainte. Si on ne s’impose pas nos propres contraintes, on n’y arrive pas. Moi, si tu ouvres le robinet, tu l’ouvres, personne ne va te dire, tu consommes un petit peu trop la planète. Personne ne dit ça. Si tu es capable de payer la facture, tu payes. Donc, s’ajouter cette contrainte-là, ça nous a permis de raisonner nos besoins en eau. Qu’est-ce qu’on a vraiment besoin ? Typiquement, À l’heure actuelle, le poste de dépense en eau le plus important, ça doit être la vaisselle. Depuis la yourte, on n’a pas retrouvé de l’eau courante dans la douche. On s’est dit que ça marche bien aussi sans. On avait un bac de douche, une bassine et un gant de toilette. Ça fait 5 ans qu’on vit comme ça. on ne sent pas plus fort que les autres, finalement. Donc il y avait ce truc-là, par rapport à l’eau, essayer de raisonner ses comportements en eau. Et du coup, au bout des trois ans de vie en yourte, on a quand même, dans la paille yourte, 1000 eaux courantes sur le robinet. Mais ce qu’on a observé, c’est qu’on n’a pas augmenté notre consommation d’eau.
Nous, on était quand même contraints d’avoir un système d’épuration autonome. Du coup, on a choisi la phytoépuration parce que c’était pertinent en termes d’impact écologique. Qu’on a auto-construit, accompagné, parce que tu peux pas le faire tout seul, tout seul, au regard de la loi. Et nous, vu qu’on arrivait sur le terrain en habitat temporaire de chantier, il fallait même qu’on la construise avant d’arriver, parce qu’ils autorisaient l’habitat temporaire de chantier sous couvert d’un assainissement réalisés et aux normes. Donc on n’a pas tiré la ficelle trop là-dessus. On a tiré la ficelle un peu, on les a taquiné un peu pour avoir une phyto mieux dimensionnée pour nos besoins, c’est-à-dire qu’ils considèrent les toilettes sèches aussi, parce qu’aux yeux de la loi, les toilettes sèches, ça n’existe pas vraiment. Ça existe a priori dans la norme, mais pas dans la loi. Du coup, tu ne peux pas le considérer dans un dimensionnement de phytoépuration. Le fait est que nous, on consomme 18 litres d’eau par jour et par personne, sans considérer notre fille qui a 3 ans encore. Donc le foyer consomme en gros 40 litres par jour. Donc nous, on considère qu’on consomme moins de 20 litres par jour par personne. En français moyen, c’est 150 litres d’eau par jour et par personne. Donc nous, on est plutôt au niveau d’un moyen d’un Africain sud-saharien. Du coup, ça va pour nous. On considère qu’on a quand même radicalement diminué notre impact en tout cas là-dessus. Du coup, on est plutôt satisfait de ça. Mais malgré ça, on a une phyto qui est la plus petite qu’on puisse avoir de tout ce qu’on puisse faire en termes de normes. Et malgré ça, elle est capable d’encaisser 450 litres d’eau par jour, je crois. Donc nous, on lui en donne 40. Elle a soif, la phyto. Les roseaux poussent doucement. Dans la yourte, on avait le poêlio. Ici, on a notre nouveau poêle et ça, c’est notre chauffe-eau en ce moment. Le chauffe-eau pour l’hiver. Le chauffe-eau pour l’hiver, ça marche très bien sur le poêle. Faire chauffer de l’eau sur le poêle, de toute façon, tu allumes ton poêle, tu peux faire chauffer de l’eau, ça me paraît pertinent. Et puis l’été, on se débrouille avec un four solaire. Dès que le four solaire est vide, parce qu’on ne fait pas de la cuisine dedans, on glisse notre gamelle noire et puis ça chauffe le reste du temps. Et puis à la saison intermédiaire, quand il n’y a pas de soleil et qu’on n’allume pas le feu, on a la gazinière et puis on fait cuire une bouilloire. Enfin, on allume une bouilloire. De toute façon, quand tu fais la débarque, encore une fois, de faire chauffer ton eau et que tu n’as pas l’eau chaude abondante au bout du robinet, tu en utilises beaucoup moins. Encore une fois, pour notre douche, on doit utiliser l’équivalent d’une bouilloire. En termes d’énergie et d’eau, c’est excessivement moins que… Une douche, en moyenne, c’est 10 litres par minute. Nous, on utilise 3 litres pour toute la douche. Et la douche moyenne en France, je crois que c’est 9 minutes. C’est beaucoup d’eau. On a un petit chauffe-eau maintenant de 20 litres. On a un mini chauffe-eau de camion de 20 litres. qui est alimentée électriquement avec une toute petite résistante de 300 watts avec le surplus d’énergie électrique solaire. Parce qu’avec l’énergie électrique solaire, en gros, quand tes batteries sont pleines sur un système autonome, tout le reste de la journée, si tu n’utilises pas cette énergie, elle n’est pas utilisée. Donc c’est une perte sèche. On utilise ce surplus d’énergie pour chauffer de l’eau dans ce petit ballon de 20 litres. 20 litres d’eau, ça chauffe assez vite. Du coup, j’ai récupéré un ballon avec échangeur thermique en plus, ce qui va permettre de brancher le poêle sur le ballon, pour récupérer les calories du poêle et l’envoyer dans le ballon d’eau chaude pour, en plus, quand il n’y a pas de soleil et qu’il n’y a pas de surplus d’énergie, c’est-à-dire l’hiver, on allume le poêle et du coup, on chauffe de l’eau. Clairement, là, je peux témoigner qu’entre un poêle en fonte et un petit poêle de masse, en tout cas dans notre cas, parce que si j’avais une plus grosse maison, il me faudrait un plus gros poêle de masse, le confort thermique est radicalement différent. À savoir que le soir, on n’a plus ce phénomène de surchauffe parce que le feu réchauffe la masse et ensuite la masse diffuse la chaleur doucement. Et en fait, la température, elle est tout le temps à 20, 21 degrés sans forcer.
termes de dimensionnement du poil, ça pour le coup, c’est hyper compliqué et j’ai fait… Je me suis un peu penché sur la question, je n’ai pas réussi vraiment à trouver de réponse parce que c’est… hyper dépendant. Il y a plein de calculs qui existent et j’ai l’impression qu’ils ne donnent pas tous ces… J’arrivais à des calculs de l’ordre où il fallait un kilowatt ou quatre kilowatts, hyper variable, avec des différentes formules. Du coup, j’ai un peu fait confiance à Agir LowTech et j’ai un peu sauté sur l’occasion du fait qu’ils construisaient un poêle pour petit habitat pour essayer. Et en fait, Il convient hyper bien, on fait une heure de feu par jour avec trois kilos de bois. Trois kilos de bois, c’est quatre à six bûchettes comme ça. Vraiment très peu de bois. Et voilà, ça fait une heure de flambée pour… et 24 heures après, la température, vu qu’on est dans un habitat où il y a de l’inertie, parce qu’il y a les murs en terre, le sol, il y a de l’inertie aussi dans la maison, les murs ne bougent pas en température.
La démarche qui est en cours, c’est poser des panneaux solaires sur vos toits et vous serez des écolos. Ce qui est clairement, à mon avis, pas la bonne démarche. Il faut d’abord réviser sa consommation. Et ça, ça marche pour tout, pour l’eau, pour l’électricité, pour tout ce qu’on veut. Et après, penser en production. Donc nous, c’est ce qu’on a fait. On a emménagé dans la yourte, on a révisé notre consommation et après, on a dit OK, avec cette consommation, qu’est-ce qu’il va me falloir comme panneaux solaires, comme stockage, etc. Et du coup, j’ai conçu l’installation solaire électrique autonome en fonction de ces besoins-là.
Ça a été un peu long et fastidieux. J’ai lu des bouquins, rencontré des gens. J’ai plein de fois, je me suis dit je ne vais pas y arriver. Notre installation solaire, elle est prévue pour un kilowatt heure jour de besoin journalier. Donc un kilowatt. Ça fait qu’en gros, par personne, on va considérer qu’on est deux et pas trois, parce que notre fille, pour l’instant, ne consomme pas vraiment beaucoup d’énergie. On va considérer que c’est 500 watts heure jour. En français moyen, c’est 7 kilowatts heure jour. Donc on a une installation solaire qui est 14 fois moins grosse que les besoins d’un français moyen. Donc c’est pour ça qu’une installation solaire autonome, elle peut être pertinente que si déjà elle est petite, pertinente en termes d’écologie, et si elle est petite et sobre.
Conclusion & ouverture
Transcription
Si je pouvais donner un conseil pour ceux qui ont envie de s’installer, ça serait d’essayer, en fait. Il y a un adage qui dit que c’est en se plantant qu’on prend en racine. Il faut essayer, il faut se risquer. D’autant que je trouve que le risque n’est pas ouf. Ça peut être un changement de vie progressif. En tout cas, moi, je l’ai vécu comme ça, ça a été assez progressif. L’achat de la yourte, nous, on s’en est sorti pour 16 000 euros. Ça ne me semble pas l’investissement d’une vie comparé à pas mal d’autres investissements. C’est une somme, mais c’est pas… Et puis, comme je l’ai dit, ça se revend hyper bien. Donc il y a zéro… Le risque financier est maigre. Après, il y a le risque… Il n’y a pas le risque, il y a les peurs qui bloquent et tout ça. Donc ça, il faut arriver à mettre le doigt dessus. Qu’est-ce qui me bloque ? Pourquoi je ne suis pas déjà là ? Donc moi, ce qui m’a pas mal débloqué, c’est de participer au jeu du Tao, donc le livre du Tao. Ça fait partie du chemin qui m’a amené jusque-là. Je ne sais pas si c’est le seul truc, peut-être que c’était le moment pour moi, j’étais prêt et tout, mais en tout cas, ça a participé à mettre le doigt sur mes peurs, en tout cas, et à faire en sorte que j’avance vers ce truc-là. Donc voilà, le conseil c’est juste, faut essayer, faut arrêter de dire, faut le faire. Et c’est des choses qui m’ont valu des peurs, pas mal, notamment par rapport à la structure, en fait, cette histoire d’aller pousser les limites un peu plus loin pour la science, pour que demain on fasse des maisons comme ça ou différemment, mais en tout cas qu’on voit si ça marche ou ça marche pas. ça m’a causé des nuits blanches parce que, sur le coup, j’étais hyper content de contribuer. Et en même temps, une fois que c’était fait, que je l’avais au-dessus de ma tête, je me disais, oh là là, mais si ça se pète la gueule. Et qu’il y a moi et ou ma chérie et ma fille en dessous, c’est quand même pas terrible. Donc j’ai fait quand même pas mal de nuits blanches et j’étais complètement… Je psychotais complètement. J’avais un altimètre numérique et je regardais la descente de charge jour par jour. Enfin, voilà, je…
J’ai vraiment suivi ce truc-là. Et puis, j’ai fini par lâcher, au bout d’un moment, qu’on était, nous, dans la yourte et que la yourte vivait sa petite vie tranquille. On arrivait à la fin du chantier sur les finitions. Ça, c’était pas péter la tronche. Je me suis dit, bon, bah, allez, on verra bien. Et aussi, je me suis quand même auto-rassuré en me disant que c’est des maisons qui préviennent. C’est des maisons souples.
C’est un peu la fable du chêne et du roseau, de La Fontaine. Le roseau, il plie sous la tempête, alors que le chêne, il est fier, mais à un moment donné, il casse. C’est un peu ça avec ce type de maison. C’est des maisons souples qui vont prévenir s’il y a un problème. Les enduits vont fissurer. Ça va se voir, quoi. Ça va pas se péter la tronche tout de suite, alors qu’une maison en parpaing, généralement, ça tombe brutalement. Ou une maison en phénix ou un truc comme ça, c’est assez brutal. et chute. Voilà.
Retrouvez tout le contenu du MOOC ainsi que d’autres témoignage à l’adresse : https://mooc.hameaux-legers.org/


















































































