C’est un peu la succession, l’amélioration de mon service de sauvegarde à froid, ça va maintenant plus loin, c’est plus « user freindly ». Je le propose avec mon activité pro « retzo.net » :
Le stockage à froid qui s’allume uniquement si vous en avez besoin.
Le constat est simple : la majeure partie des données numériques en ligne n’a aucunement besoin d’être accessible à tout instant et pourtant elle occupe une place conséquente sur des serveurs (coût énergétique, environnemental…)
Les données numériques que nous stockons ont un coût énergétique souvent sous-estimé. Les datacenters, où sont hébergés bon nombre de sauvegardes et de services en ligne, représentent environ 1 % de la consommation électrique mondiale (source). Pour des associations ou entreprises éco-responsables engagées dans une démarche de sobriété numérique, il est donc crucial de repenser la façon dont on stocke et sauvegarde les données. Le stockage à froid s’impose comme une solution incontournable pour réduire drastiquement l’empreinte énergétique de vos sauvegardes tout en gardant vos données en sécurité.
🌍 Les serveurs matériels utilisés sont très basses consommations (architecture ARM, disque SSD)
♻️ Les serveurs (hors disque dur) sont issus du ré-emploi
☀️ L’énergie utilisée prioritairement est le solaire
Et exclusivement si vous le souhaitez
🔒 Vos données sont en sécurité, le service étant hors ligne la majorité du temps, la surface d’attaque est bien moindre
Chiffrement de la communication (inclus)
Chiffrement du disque possible
Serveur dédié possible
⏳ L’accès à vos données, l’allumage du serveur est possible via une interface web et/ou des protocoles standard (SFTP, RSYNC (over ssh), WebDAV, BORG) authentification par mot de passe ou par clé
Le stockage à froid consiste à conserver des données (sauvegardes, archives, etc.) sur un support qui n’est alimenté et allumé qu’en cas de besoin. Contrairement à un serveur classique qui tourne en continu 24h/24, un système à froid reste hors tension la majeure partie du temps. Concrètement selon le cas :
Service de sauvegarde : le serveur est démarré uniquement lors des opérations de sauvegarde ou de restauration, puis éteint dès qu’il a fini son travail. On évite ainsi de faire tourner des disques et des serveurs inutilement le reste du temps.
Vous disposez d’une interface pour allumer manuellement celui-ci pour restaurer des données au besoin
Service d’archivage : le serveur est éteint systématiquement et vous l’allumez sur demande via une interface web pour accéder à vos données, en ajouter, en supprimer…
En résumé, le stockage à froid c’est :
Allumé uniquement à la demande : le système de sauvegarde fonctionne seulement au moment nécessaire (sauvegarde programmée, restauration exceptionnelle), le reste du temps il consomme 0 watt.
Matériel sobre en énergie, issu du ré-emploi : il s’appuie sur un mini-ordinateur à très faible consommation (Raspberry Pi) couplé à des disques SSD. Ce type de dispositif consomme environ 3 watts en activité, soit l’équivalent d’une très petite ampoule LED.
Stockage déporté : généralement, le support de sauvegarde se trouve hors du site principal, ce qui protège vos données en cas d’incident (incendie, vol, panne majeure) sur votre infrastructure principale.
Auto-hébergement en France: la solution est hébergée hors datacenter ce qui diminue le coût environnemental infrastructure, climatisation (obligatoire en cas de concentration de serveur) ici les places seront limitées pour éviter d’avoir à recourir à de la climatisation.
Adopter le stockage à froid pour vos sauvegardes permet de réduire la consommation électrique d’un facteur de plus de 100. En effet, la solution de stockage à froid n’utilise qu’environ 3 W lorsqu’elle est allumée (source) – à peine l’énergie d’une seule petite ampoule – là où un serveur de sauvegarde classique consomme souvent 30 W ou plus en continu (source). Sur une journée, cela équivaut à seulement quelques wattheures (Wh) consommés, contre plusieurs centaines de Wh pour une machine fonctionnant 24h/24. On obtient ainsi jusqu’à 100 fois moins d’énergie utilisée (par exemple ~3 Wh/jour contre ~300 Wh/jour dans une configuration classique).
Une infrastructure éco-conçue et sans climatisation
Une autre force du stockage à froid écologique réside dans l’infrastructure matérielle et architecturale qui l’accompagne. Ici, tout est pensé pour minimiser l’impact environnemental :
Matériel basse consommation, issu du ré-emploi : Le cœur du système est un mini-ordinateur de type Raspberry Pi, un appareil de la taille d’une carte de crédit qui consomme seulement quelques watts mais suffit amplement pour gérer des sauvegardes, archiver des données. Ce petit ordinateur, couplé à un disque dur 2,5” économe en énergie, constitue un serveur silencieux et frugal.
Alimentation solaire et autonomie énergétique : Le dispositif peut être alimenté par une installation solaire, cette énergie est utilisée en priorité. Vous pouvez choisir le mode de fonctionnement selon vos critères (énergie solaire prioritaire, exclusivement du solaire…)
Local bioclimatique : Le matériel de sauvegarde est hébergé dans un bâtiment éco-construit en adobe (des briques de terre crue façonnées à partir de terre locale). Ce local a été conçu en auto-construction selon les principes bioclimatiques : il est orienté plein nord pour éviter l’exposition directe au soleil, ce qui le maintient naturellement frais. Les murs en terre crue offrent une excellente inertie thermique, gardant l’intérieur à une température stable. De plus, une ventilation naturelle a été mise en place grâce à des « chapeaux de cheminée » (éoliennes statiques sur le toit) qui créent un tirage d’air frais constant. Résultat : même en été, la température à l’intérieur reste modérée, nul besoin de climatisation artificielle.
Accéder à une interface de démonstration simple
Le mode SFTP distant n’est pas permis ici pour la démonstration, vous avez seulement un accès HTTP et de façon limitée en quota disque.
WakeOnStorage permet d’accéder à distance à des ressources de stockage ou à des petits serveurs domestiques, tout en les maintenant éteints la plupart du temps pour économiser l’énergie, réduire la surface d’attaque
Le principe repose sur deux composants complémentaires :
Interface en ligne (wakeonstorage.retzo.net) — accessible depuis Internet — qui permet à l’utilisateur de visualiser l’état de ses ressources, de les allumer temporairement, et d’y accéder une fois disponibles.
API locale (wakeonstorage-local) — installée sur le réseau local — qui communique avec le matériel (disques USB contrôlé par PPPS, Raspberry Pi allumé par relais…) pour exécuter les ordres.
By mermaid
Lorsqu’un utilisateur demande une ressource, l’interface interroge l’API locale. Si la ressource est déjà allumée, elle devient directement accessible. Si elle est éteinte, l’interface propose de l’allumer pour une durée déterminée (par exemple 2 heures).
L’API locale envoie alors les commandes nécessaires : activation d’un relai pour démarrer un Raspberry Pi, ou alimentation d’un disque dur via un hub USB pilotable (PPPS) Une fois la ressource allumée, l’accès est temporairement autorisé.
Ce fonctionnement en deux niveaux garantit la sécurité, la sobriété énergétique et l’autonomie : aucune ressource n’est inutilement allumée, et tout reste sous le contrôle de l’utilisateur.
Cela fait maintenant plusieurs années que je suis passé aux toilettes sèches et j’en suis très heureux. C’est même ce qui fait le plus « sens » dans ma démarche globale, ce sur quoi il me serait difficile (intellectuellement) de revenir. Un élément déclencheur dans ma prise de conscience à ce sujet, ça a été le spectacle du fabuliste Pistil qui, entre 2 fables, avait déclamé pour chauffer la salle :
Est-ce que vous êtes tous fiers de chier dans de l’eau potable ?
« Ouaii… » heuu… ha mince.. c’est vrai ça…
En résumé, les toilettes sèches c’est une bonne chose car :
Simple / pas cher
Pas besoin d’eau potable
Pas besoin de retraitement d’eaux noires/vannes (les pires, d’autant qu’elle ne sont que très partiellement épurées… )
Pas de déchets (+ pas de transport de ces déchets) mais de l’engrais (compost).
Il est possible de polémiquer sur les panneaux solaires, le moyen de chauffage le plus écolo et compagnie, autant je n’ai jamais entendu de débat construit / argumenté autour de l’aspect écologiquement soutenable des toilettes secs à litières C’est a mon sens la seul vrai bonne solution soutenable.
Les idées reçues / questions fréquentes
Il faut passer aux toilettes sèches pour économiser l’eau
Même si dans les faits : oui, l’eau potable est précieuse, l’argument principal pour aller vers des toilettes sèches n’est pas l’économie d’eau (même si c’est toujours ça de pris). Par contre, la diminution de pollution est significative car 90 % de la pollution azotée d’un ménage sont dus aux toilettes à eau.
En effet, il n’y a pas de bonne méthode pour épurer les eaux-vannes (eau caca+pipi). Le gâchis est fait au moment où les eaux-vannes sont mélangées avec les eaux grises (savonneuses…) avant épuration. Ce gâchis est irréversible (source).
Les toilettes sèches, ça pue !
Si vous avez l’image des toilettes sèches de festival ou 10 000 festivaliers passent en 2 jours… alors là oui, ça pue. Mais rappelez-vous le temps des toilettes chimiques, c’était bien pire…
Donc non, des toilettes sèches domestiques ne sentent pas si :
On recouvre de sciure les excréments : l’humidité favorable à la fermentation et au développement des odeurs est absorbée.
Que la vidange du seau est faite régulièrement (~4 jours)
Que l’utilisateur met suffisamment de litière (copeau/sciure)
Que le seau n’est pas en plastique (le plastique absorbe les odeurs)
C’est légal ?
Les toilettes sèches sont autorisées y compris dans les habitations raccordées au réseau d’assainissement collectif, sous réserve qu’elles ne génèrent aucune gêne pour le voisinage. Les selles et urines doivent être recueillies dans un seau ou une cuve étanche. Arrêté 07/09/20. Ce texte impose aussi :
« composter sur une aire étanche conçue de façon à éviter tout écoulement et à l’abri des intempéries ». Il est communément admis que les SPANC (organisme contrôleur) impose un compost sur dalle en ciment. C’est une interprétation du texte. En effet, il est dit « aire de composte étanche » on ne parle pas d’infiltration (donc pas de dalle) (écoulement!= infiltration) (détail pour discuter avec le SPANC)
Les sous-produits issus de l’utilisation de toilettes sèches et après compostage doivent être valorisés sur la parcelle et ne générer aucune nuisance pour le voisinage, ni pollution.
Et les traitement médicamenteux ? ça va polluer mon jardin !
Ce que j’aime dans ce type de réflexion, c’est que ce n’est pas terrible de polluer son jardin mais cette même pollution, plus loin… semble invisible.
Il faut savoir que l’assainissement (quel qu’il soit) ne règle pas du tout le problème médicamenteux à l’heure actuel. Joseph Országh, après analyse, a déterminé que les résidus médicamenteux se dégradaient partiellement dans le compost.
Donc en plus de ne pas – trop – polluer son jardin avec les médicaments, on évite aussi de polluer le milieu aquatique…
MAIS : Apparition d’odeur au compost (compost difficile sans urine)
ET SURTOUT : Azote pas assimilé : on ne règle pas le problème de pollution du milieu aquatique…
Et le papier toilette, on le met où ?
Le papier toilette est ce qui se dégrade le plus rapidement, vous pouvez donc le mettre dans les toilettes, comme dans des toilettes à eau potable. Préférez utiliser un papier toilette, ni coloré, ni blanchi, ni parfumé, pour éviter de polluer votre compost (à noter que cette préférence devrait aussi avoir lieu dans des toilettes à eau pour ne pas polluer les cours d’eau / les champs… même si la pollution plus loin semble invisible…).
Il faut un grand jardin pour ça.
Il faut un jardin, c’est plus pratique (même si on peut rêver d’une collecte de compost de toilettes sèches municipales en ville ou de points de dépôt…) MAIS il n’est pas nécessaire d’avoir un GRAND jardin. Un compost de 2m3 suffit pour 4 personnes (c.f. plus bas le dimensionnement du compost), soit une emprise au sol de 1mx2m et un compost de toilettes sèches n’émet pas d’odeur s’il est équilibré (j’en parle après).
Les odeurs
En extérieur c’est pas tant un problème… Mais en intérieur il faut prendre quelques dispositions : Une vidange régulière améliore le confort au niveau de l’odeur., un séparateur d’urine aussi mais (voir remarque plus haut).. Mais si jamais vous voulez vraiment aucune odeur : souvent dans les maisons il y a une ventilation (VMC) dans les toilettes (même dans l’eau ça pu le caca…). Vous pouvez vous reprendre sur cette bouche de ventilation et faire descendre un conduit jusque dans la boîte en bois ou ce trouve le seau… sous vos fesses. L’arrivé d’air se fera par la cuvette et la sortie sera par la VMC. De ce fait, l’air « chargé d’odeur » ne va pas dans la pièce…
C’est parti ?
La litière
Un mélange sciure et copeau est à plébisciter. Si c’est uniquement de la sciure de bois (poussière) ça va s’agglomérer et pas bien composter, les copeau aide à l’aération du compost, mais la sciure à un meilleur pouvoir absorbant.
Faites le tour des scieries / ébénistes autour de chez vous (ils utilisent plus certainement du bois massif), sinon les menuisiers (mais souvent il y a un mélange avec OSB/agglo…). C’est souvent un déchet pour eux, que peu valorisent (à moins d’avoir de gros volumes et de les transformer en bûches compressées). N’hésitez pas à donner en échange…
Le compost
Contrairement aux toilettes à eau qui génèrent des déchets (une eau souillée à jamais), les toilettes sèches à litière génèrent de l’engrais !!! Le tout sans transport, tout est fait sur place… C’est pas formidable ?
Un compost qui ne sent pas est un compost équilibré. Équilibré en carbone (matière morte : feuille, carton, foin…) et azote (matière fécale, urine mais aussi déchets alimentaires). Il doit aussi être brassé / aéré / couvert pour réguler l’humidité et un peu arrosé l’été en cas de sécheresse, si jamais celui-ci est en plein soleil (un composteur à l’ombre c’est toujours mieux).
Quand on verse le seau de compost on couvre avec du carbone (feuille morte, paille, foin, herbe séchée…) : ça coupe quasi instantanément les odeurs.
Par retour d’expérience, au bout d’un an la réduction de volume est d’environ 1/5.
Un composteur de 1,5 m3 minimum est conseillé pour une famille de 4 individus pour un an de remplissage.
L’étude décortique aussi le bilan microbiologique. C’est intéressant d’avoir des chiffres sur la destruction de ces bactéries après compostage.
Au minimum il faut 2 bacs, un bac de compost qu’on alimente + un bac de compost au repos. Il est possible d’ajouter un 3ème bac et donc d’allonger le repos du compostage. Ce 3ème bac donnera du terreau.
Il est préconiser d’attendre 18 mois (après mise au repos) avant dépendre du composte dans un potager ; cette durée peut être réduite à 9 mois pour les parterres ornementaux / les arbres…
Fabrication de toilettes sèches « type cube »
Il y a une quantité de modèles sur internet. J’aime bien celui-ci car son volume est optimisé et donc peu encombrant, il est déplaçable, facile d’installation (il n’y a qu’a le poser par terre).
Vous trouverez de nombreux sites qui proposent des tutos sur les toilettes sèches, voire l’achat de toilettes sèches (autour de ~250-400€).
De mon côté j’en ai fabriqué une petite série type « cube » pour des amis. En vrac dans la conception :
Un seau avec un départ de anse sous le niveau du seau (illustration) : ça évite d’ajouter une bavette ;
Un seau en INOX : c’est cher mais ça ne garde pas les odeurs contrairement au plastique et vous le garderez toute la vie !
Choisir la bonne taille du seau, attendre sa livraison et faire le « cube » en fonction du seau me parait le plus adapté.
Choisir la taille de son seau :
Volume
15L
20L
30L
Idéal pour
2 personnes
3 personnes
4 personnes
Fréquence vidange à 2 personnes
4 jours
6 jours
8 jours
Fréquence vidange à 3 personnes
3 jours
4 jours
Fréquence vidange à 4 personnes
4 jours
Poids plein
8 kg
10 kg
12 kg
Plus la vidange est régulière, moins il y a de chance d’avoir d’odeur, moins le seau est lourd… mais plus fréquente est la corvée… Il est donc de bon ton d’installer le compost non loin des toilettes.
Niveau comptable :
3-4h de fabrication
~210€ de matériaux neufs et sans lésiner (option contreplaqué 3 plis + seau inox, soit de « très belles toilettes »…)
Ici, le choix du neuf a été fait pour faire une petite série pour des amis.
Mon précédent modèle de toilette m’avait coûté 0€, j’avais même fabriqué la charnière: voir l’article
Matériel nécessaire :
Panneau de bois (1/2 de 122cm x 250cm suffit)
2 charnières
1 abattant
Un seau
Inox si c’est pour un usage intérieur (car le plastique absorbe les odeurs)
Plastique alimentaire pour le reste
Des vis
Un mot sur l’abattant : il me parait important qu’il soit fixé au cube. En gros, il ne sera pas possible de lever en position « pipi pour homme » pour plusieurs raisons :
Décourager les hommes d’y aller et les encourager à aller pisser dans le jardin (le seau sera moins lourd à déplacer) ;
Inciter les hommes à pisser assis, ainsi éviter les risques d’éclaboussures de pipi sur le cube en bois > parce qu’après le bois garde les odeurs…
D’ailleurs il faut prévoir un traitement de surface sur le bois qui soit lessivable en cas d’éclaboussures d’urine
Limiter encore plus les odeurs/intrusions de mouches car la boîte est « bien fermée » une fois la lunette abaissée.
J’ai acheté l’abattant sur mes-toilettes-seches.fr car il répond à ces exigences. Il est aussi possible de se le fabriquer sans trop de peine.
Je ne détaille pas la fabrication, parce que ça n’est jamais qu’un cube en bois assemblé avec des vis…
Les lunettesDécoupe des panneaux de 3 plisDécoupe pour la lunette
Où ça s’installe ?
Où vous voulez, à la place de vos anciennes toilettes polluantes / à eau potable, dans un cellier, une salle de bain…
Utilisation
C’est presque comme un WC :
Faire ses besoins (je ne fais pas de dessin)
Recouvrir généreusement de litière (copeau/sciure)
Bien sur pas autre chose que scelles/urine/papier dans les toilettes, pas de tampon, serviette ou autres choses non compostables…
Pour la vidange :
C’est bon de le faire tous les ~4 jours en intérieur. Quand on vide le seau, on le rince avec un peu d’eau. Après avoir déposer son offrande sur le tas de compost, on recouvre celui-ci avec des feuilles mortes, de l’herbe, du foin, du carton… ce qu’on a sous le coude…
Je ne suis pas sûr qu’on m’ait appris à faire un feu. J’ai observé, et puis c’est pas si compliqué de faire brûler du bois. Mais se chauffer au bois de façon efficace / sans polluer, je ne savais finalement pas le faire… Ça fait pourtant un petit moment que je chauffe au bois. Mais il m’a fallu monter mon 2ème poêle, et rencontrer des personnes ressources (Agir LowTech) pour vraiment me pencher sur la question (c’était pas trop tôt).
Le chauffage au bois est pour moi le plus écologiquement soutenable. Dans le sens où le bois pousse à côté de chez moi, qu’il n’y a pas de transformation industrielle (coût énergétique pour le pellet par exemple, sans compter le transport…), il est renouvelable, je peux aller le couper/gérer mon bois en toute autonomie/liberté/de façon responsable. De plus, quand je coupe mon bois, vu la sueur que ça génère, je réfléchis 2 fois avant de remettre une bûche dans le foyer pour gagner 1°C de plus le soir avant d’aller me coucher…
Comme toutes les énergies, la plus écologique c’est celle qu’on a pas besoin de produire. Il faut donc viser avant tout l’efficacité de la combustion, chauffer moins, chauffer moins grand (faire des petites maisons quoi ;-). Mais déjà bien utiliser son moyen de chauffage ça permet de s’approcher des rendement annoncé par le constructeur de votre poêle.
Laisser une bûche brûler la nuit en sous tirage. En terme de pollution en particules fines, c’est équivalent à faire 12 fois le tour du périphérique parisien avec un vieux diesel. Guillaume, d’Ecolowtech et Agir Low-Techdétail les explications/les chiffres.
Utiliser un foyer ouvert/cheminée :
Le feu dans la cheminée, c’est ce qu’il y a de pire. Seulement 15 % du bois brûlé sert réellement à chauffer. À 85 %, il part dans les fumées, produit des gaz polluants et des émissions de particules fines très élevées. Ce mauvais rendement entraîne une surconsommation de bois importante et encrasse vite le conduit. À titre de comparaison, se chauffer une seule journée avec du bois dans la cheminée émet autant de particules fines que parcourir 3 500 km avec une voiture diesel.
Pour bien démarrer un feu, il faut préférer un allumage doux, par le haut (appelé aussi Top-Down). Je vous laisse en chercher plus sur le sujet, et vous mets une vidéo explicative sur le « comment faire » :
J’étais pour ma part plutôt sceptique au départ sur cette technique, notamment parce que ça nécessite un allume-feu et ma réaction a été : « encore un truc a acheter… « . On peut fabriquer soit même ces allume-feu avec du marre de café, de la cire (et bien d’autres truc) – même si à l’achat, c’est un poste de dépense extrêmement faible…
Un bon réglage
Les flammes vous parlent, elle vous indiquent notamment si l’arrivée d’air est suffisante ou non :
Les flammes doivent être jaunes et danser doucement.
Si les flammes sont jaune vif et dansent rapidement, c’est que vous êtes en excès de tirage. Il faut diminuer l’arrivé d’air. Sinon les particules de bois sont pas complètement décomposées ou les gaz ne peuvent pas s’enflammer car pas assez chaud.
Les fumées grise en sortie de cheminée sont synonyme de mauvaise combustion. C’est dingue ce truc : demandez à un enfant de dessiner une maison avec une cheminée, il va y dessiner une cheminée avec de la fumée qui en sort… de la pollution en somme… Un début de grille de lecture partager par Guillaume d’Ecolowtech et Agir Low-Tech (plus issus de l’expérience/observation que d’étude donc à prendre avec des pincettes) :
Gris/Marrons en général c’est manque d’air secondaire, beaucoup d’imbrûlés et de particules (d’où la couleur)
Trop de gaz imbrûlés rejeté = rejet de monoxyde de carbone (CO)
Bleu/gris c’est trop d’air et foyer qui monte pas assez en température…
Les particules de bois sont pas complètement décomposées ou les gaz ne peuvent pas s’enflammer car pas assez chaud.
Fumée blanche = condensation = bonne combustion
A noter que des fumées blanches, qui semble se former loin au dessus du débouché, pour le coup c’est de la vapeur qui se condense au contact de l’air froid. Le panache semble devenir de plus en plus dense en s’élevant alors qu’il est transparent à la sortie de la cheminée. C’est le signe d’une excellente combustion :
La vitre est aussi un bon indicateur. Si votre vitre noircie c’est qu’il y a de grande chance que votre feu manque d’air (source). (ça peut aussi venir d’un bois trop qui n’est pas sec). Il n’est pas anormal que celle-ci soit tout de même à nettoyer de temps en temps…
Fermer l’arrivée d’air au bon moment
Quand la flamme n’est plus jaune/orange – quand elle est petite et commence à bleuir – c’est le moment de fermer l’arriver d’air. Si votre poêle est bien étanche (ce qui est souhaitable, sinon vérifiez les joints de portes par exemple) la braise devrait s’éteindre en quelques secondes.
J’avais tendance à laisser complètement se consumer le bois pour qu’il n’y ait pas de charbon, et plus que de la cendre. Guillaume d’Ecolowtech et Agir Low-Tech fait un petit calcul qui démontre que ça revient à laisser un radiateur électrique de 1000W branché dehors… En effet, on laisse s’échapper plus d’air chaud (dû au tirage du poêle qui est chaud) que ne nous en restitue le poêle avec ce qu’il reste comme braise à ce moment là. Du coup, à ce moment-là, on refroidit la maison.
Utiliser un poêle performant
Il est avant tout primordial d’utiliser un poêle à bois performant (bon rendement). Un foyer de cheminée ouvert est une catastrophe écologique, en plus de n’apporter que très peu de chaleur au foyer.
A titre de comparaison, sur les rendements de combustion :
Cheminée fermée/insert : 70 à 85% (mais 30 à 50% pour les anciens) (source)
Poêle à bûche : 70 à 85% (source) (mais 40 à 50% pour les vieux modèles – source) A noter que désormais la norme impose un minimum de rendement à 70% pour que le poêle soit mis en vente
Ici, il est question de rendement de « combustion » = l’énergie dégagée par la combustion du bois.
Le bon dimensionnement de celui-ci par rapport à votre maison est aussi primordial. La tendance est au surdimensionnement « par peur d’avoir froid », et « qui peut le plus peu le moins ». Mais s’il est surdimensionné, vous allez avoir tendance à le mettre en sous tirage, ce qui provoque énormément de pollution aux particules fines.
Je ne vais pas détailler ici comment choisir son appareil, ce n’est pas le sujet mais c’est un point important.
Pour vos questions poêles de masse : un forum dédié aux poêles de masse open source existe ! Venez discuter du MiniMasse, du poêlito et compagnie… forum.poeledemasse.org
Le bois
Il est nécessaire d’avoir du bois de chauffage adapté à votre poêle, avec un taux d’humidité inférieur à 20%. Sinon, il va utiliser beaucoup d’énergie pour gazéifier, donc faire baisser la température de combustion (= fumée).
Il faut aussi alimenter son foyer avec la bonne quantité de bois (quantité pour laquelle il a été conçu/optimisé). Pour connaître la bonne quantité de bois pour votre foyer vous pouvez vous référer au manuel de votre poêle. Si vous n’avez pas/plus de manuel vous pouvez vous référer à une méthode plus approximative expliqué sur le blog chauffageaubois.eu.
Si vous surchargez ou sous-chargez le poêle en bois par rapport à ses capacités, celui-ci n’atteindra pas les rendements pour lesquels il a été conçu. Vous allez perdre en efficacité, augmenter en pollution…
Voici une vidéo réalisé sur le combustible du MiniMasse qui résume tout ça :
Les pellets dans tout ça ?
En terme d’autonomie, c’est pas dingue, ça ne pousse pas à côté de chez nous… Le procédé de transformation est énergivore, sans compter le conditionnement, transport… C’est possible de faire ses pellets soi-même, mais bon courage il faut broyer, presser… en gros, il faut des esclaves énergétiques…
MAIS ce type de poêle a le mérite d’être utilisable par n’importe qui (car « automatique ») qui n’aurait (par exemple) pas envie (dommage) de « bien faire »/ »d’apprendre » à bien faire brûler du bois… Du coup, je finis par me dire que dans la balance, un utilisateur de pellets n’est peut-être pas pire pour l’environnement qu’un mauvais utilisateur bois bûche.
A nuancer avec le fait qu’il existe des poêles à bois dits « intelligents » qui sont capables de réguler le tirage correctement pour gagner en rendement/efficacité/moins polluer… ça serait à privilégier par rapport au pellet pour un utilisateur « qui veut pas s’embêter… » (d’autant que ces poêles sont résilients et sont capables de fonctionner sans électricité).
Pour vos questions poêles de masse : un forum dédié aux poêles de masse open source existe ! Venez discuter du MiniMasse, du poêlito et compagnie… forum.poeledemasse.org
Oui, construire en rond, c’est pas seulement beau (de mon point de vue), c’est pas seulement harmonieux (pareil), ça semble aussi plus économique/écologique.
La démonstration mathématique
Pour le vérifier, on cherche à définir les périmètres respectifs d’un carré et d’un cercle de même surface.
Prenons une surface de 100m².
Voici une formule pour trouver le périmètre d’un carré avec sa surface : P = 4 √x (où x est la surface).
Dans notre cas, P = 4 √ 100 = 40m
Voici une formule pour trouver le périmètre d’un cercle avec sa surface : P = 2 π √( x/π ) (où x est la surface).
Dans notre cas P = 2 π √( 100/π ) = 35,45m
Construire en rond fait économiser 11% de matériaux.
Alors quoi, les animaux et les peuples qui construisent en rond (nid, terrier, tipi, igloo, yourte, grotte, case…) ont (in)consciemment compris ça et pas nous ?
Cela veut aussi dire qu’il y a moins de déperdition thermique sur un bâtiment rond que sur un bâtiment carré (à surface égale) vue qu’il y a moins de surface de mur en contact avec l’extérieur… Cela veut donc dire économie de chauffage pour le rond (théorique bien sûr et c’est en comparant 2 bâtiments à performance énergétique identique)
Le bémol
Le bémol c’est qu’on vit dans un univers carré, les industriels produisent du carré, des parallélépipèdes. Donc a moins d’optimiser, d’utiliser au maximum des matériaux qu’on peut contraindre à faire du rond (bambou, paille…) ou qu’on peut façonner (la terre) il y a de la perte quand on fait un rond avec du carré. Par exemple, mon plancher de yourte est constitué de lames de parquet rectangle : quand on coupe le rond, ça fait un peu de perte… Par contre, les murs en paille enduits de terre forment un rond parfait, sans perte (la botte de paille étant « souple », elle se contraint à la courbe).
Spéciale dédicace à Nico et Juliette 😉 qui m’ont donné ce tuyau. Merci à Marion pour les calculs mathématiques.
Antoine, un ami, s’installe en yourte avec sa petite famille. Je l’ai aidé à fabriquer son poêlito 200. Je ne vais pas trop m’étaler dans le détail sur la fabrication car j’ai déjà fait un article sur ce sujet que vous pouvez relire ici.. De plus, nous avons suivi quasi à la virgule les plans de Vital (le concepteur).
Nous avons passé environ 4 jours à le fabriquer. Antoine est doué en récup’, ça lui aura coûté moins cher que le mien (moins de 270€ donc).
Nous avons utilisé approximativement ~100kg de Chamotte, ~10L de vermiculite et ~45kg de ciment fondu (on y allait fort en ciment à mon goût).
Voici la liste du matériel / outillage / consommable mis à jour pour l’occasion :
J’avais pondu un diagramme de Gantt histoire qu’on ne perde pas de temps et qu’on parallélise certaines tâches étant donné que nous étions 2. Le voici : PlanningTacheGantt.pdf.
Antoine a récupéré en amont tout le matos, il avait décapé le bidon et il y avait mis une première couche de peinture histoire qu’il ne s’oxyde pas :
Le matériel nessécaire
Découpe du bidon…
… pour le cendrier et l’évacuation des fumées
Première coulée de béton isolant :
1ère couche de béton isolant (vermiculite)
On aperçoit les fils de fer pour coincer le coffrage
Le maçon à l’oeuvre 🙂
Le temps que ça sèche, on prépare les conduits d’évacuation et le cendrier
Préparation du conduit d’évacuation des fumées
Le conduit est prêt
Préparation du cendrier
Les ailettes sont plaquées
Le tout est riveté
Et voilà le travail
Je n’ai pas de photo de la 1ère petite coulée de béton réfractaire à la vermiculite mais elle a bien eu lieu.
On attaque donc par un long moment (5 bonnes heures) de coffrage. Le coffrage est plus simple que pour mon poêlito surtout dans la partie qui va vers la remontée de flamme. En fait il est conforme au plan de Vital. J’avais cru bon d’arrondir les angles mais apparemment, à cet endroit-là, on cherche à créer des turbulences… Antoine avait réussi à récupérer beaucoup de tuyau de bon diamètre ce qui a aussi facilité grandement le travail. Nous avons quand même été contraints d’enrouler du carton sur des tubes à certain endroits pour avoir des côtes justes.
Découpe du carton
…du carton…
…encore du carton…
Voici l’évacuation
On scotch bien partout
On enroule de cellophane pour éviter que l’eau du béton ne ramolisse le carton
Après quelques réglages ça rentre bien
On cale le tout, prêt pour la grosse coulée de béton
Antoine n’a pas souhaité faire de réservation pour évacuer le sable en cas de déménagement : il a un aspirateur de chantier, il compte donc l’aspirer… Du coup, ça lui fait un poêle un peu plus lourd, il aura donc plus d’inertie…
La grosse coulée de béton réfractaire
Le niveau monte
C’est ok, on est en haut
Il n’y a plus qu’à lisser…
Le ciment fondu fait sa prise en 5 – 30 minutes. On doit attendre 6 heures pour la mise en service et 48 heures pour la mise à température (progressive). Nous avons laissé passé la nuit puis nous avons retiré à la main ce qu’il était possible de retirer puis brûlé le reste :
Il reste ensuite plein de petites choses à faire :
La cloche, un bidon de 60L..
…rendu ovale
Des poignées de bouchons
Les bouchons
L’entrée de bois
La remontée de flamme
Et voilà le travail :
Mise en place de la cloche et de l’entrée de bois
Test de pose de la vitre (c’est la mienne, antoine n’en avait pas encore)
Et voilà le bébé
C’est beau…
Il est reparti avec. Il lui reste à terminer de décaper la cloche, les bouchons, de terminer la peinture et toute les finitions une fois qu’il sera en place (sceller au béton d’argile, ajout du sable, mise en place du joint pour la vitre…)
Nous n’avons pas réussi à faire un test satisfaisant dans le temps qui nous était imparti. En effet le béton n’était pas complètement sec, nous étions en courant d’air, la cheminée n’était pas droite et le vent s’engouffrait à l’intérieur ce qui avait pour effet d’inverser le tirage. Ceci étant dit, je pense qu’on l’a fait dans les règles de l’art, je ne me fais donc pas de soucis pour son fonctionnement en place.
Arrivé chez lui, Antoine à depuis récupéré sa vitre, il l’a découpé et a fait tourné son poêle. Il nous raconte :
Voici mon petit retour d’expérience après 5 jours.
Le poêle est au top, il fonctionne a merveille. Juste un petit problème de fumer lors du deuxième allumage, mais ça c’est parce-que nous nous y somme pris a l’arrache.
Le plus important c’était d’arriver a récupérer une vitrocéramique pas trop cher, du coup j’ai dégotter sur le bon coin une plaque pour 25 euros et je l’ai déshabiller. Une fois la plaque prête, j’ai fait un patron en carton en suivant les dimensions de découpe sur le blog de David.
Pour la découpe il faut :
Une carrelette qui va bien avec refroidissement a eau (lame qui trempe dans un récipient)
Une lame notée a 2 diamants minimum, 3 c’est mieux. La mienne a coûter 39 euros.
Le patron
La carrelette
Le disque
J’ai d’abord découper sans guide pour me créer un guide pour la découpe finale.
L’utilisation du scotch aide pour le marquage et également afin d’éviter d’avoir du verre qui vole.
J’ai vraiment pris mon temps et après 30 minute j’avais ma plaque de poelito faite.
Apres avoir utiliser le poêle sans sable pendant 5 jours, on réalise a quel point la masse est importante. J’ai donc rajouter mes 10 mètres de cuivre (qui me serviront d’échangeur pour l’eau chaude sanitaire) aujourd’hui autour de la cloche et percé deux trou dans le poêle pour l’arrivée et la sortie.
J’ai ensuite ajouter le sable qui était bien humide doucement, puis j’ai posé la vitre, au moment de refermer le couvercle du poêle j’ai un peu trop forcé et j’ai peter la vitre en 3 morceaux…..
Crack
Oups…
Pas de panique, on garde son sang froid et on cherche un solution. Comme maintenant je sais découper la vitrocéramique, j’en cherche dans les environ. Il n’y a rien a 150km a la ronde. Je me dis alors qu’une réparation de fortune s’impose et la j’ai miraculeusement un epoxy metal restant a la chaleur. je l’applique comme un joint et replace ma vitrocéramique. Pendant que j’écris ces quelques lignes le poêle fonctionne a merveille avec cette réparation. Des que je trouve une occasion je la remplacerai.
Le poêle en chauffe
ça chauffe…
Le beau support isolé en vermiculite
L’évacuation en double peau
Pour vos questions poêles de masse : un forum dédié aux poêles de masse open source existe ! Venez discuter du MiniMasse, du poêlito et compagnie… forum.poeledemasse.org
Un camarade yourteux m’a dit « tu vas voir, une yourte ça se chauffe porte ouverte ». Et bien nous, avec notre poêlito (rocket stove semi démontable), nous n’avons pas eu à ouvrir les portes de tout l’hiver. Il faudrait donc plutôt dire « une yourte sans poêle de masse ça se chauffe porte ouverte ».
Sans poêle de masse
Il faut savoir que dans une yourte sans poêle de masse, il fait rapidement trop chaud quand on allume le poêle (c’est pour ça qu’on chauffe porte ouverte). Mais dès que le poêle s’arrête, on perd toute la chaleur gagnée. Ce phénomène est présent quelle que soit l’isolation de la yourte, car c’est dû à l’absence de masse (pas de dalle, de mur en pierre qui accumule et restitue la chaleur…). Du coup, beaucoup de yourteux laissent une bûche dans le poêle la nuit avec le tirage au minimum, pour qu’il ne fasse pas trop froid. Je vois deux problèmes à cette pratique :
Le tirage minimum, ça pollue (la combustion du bois n’est pas complète) ;
Un feu qui brûle la nuit sans surveillance, c’est un risque d’incendie potentiel.
Avec un poêle de masse
Nous venons de vivre notre premier hiver dans la yourte chauffée avec le poêlito. Je dois dire qu’il tient ses promesses !
Niveau consommation : on a brûlé à peine 2 stères (de bois de récup, résineux, palette…)
Petite patate sauté au poile/poêle (pouet)
On faisait une flambée le matin au réveil et une le soir. Le reste du temps on bénéficie du doux rayonnement de la masse…
Le soir on allume généralement vers 18h30, comme ça c’est chaud à 19h et on peut faire la cuisine dessus. On le pousse bien, mais on arrête quand il fait ~22°. Aucune difficulté à se mettre tout nu à ce moment là, c’est donc le bon moment pour la douche (d’autant plus que l’eau a eu le temps de chauffer sur le poêlito). Le matin, au réveil, il fait généralement ~11°, c’est pas la torture, on allume et on rattrape vite les 13° qui sont tenables dans cette yourte (lire mon article sur le confort thermique de la yourte pour comprendre pourquoi on n’a pas froid à 13°).
Les flambées durent entre 1h et 2h30 (ça dépend de la température extérieure) mais pour chauffer bien toute la masse, en partant à froid, il faut bien 2h30, 3h. Évidement, ça dépend du bois, de la météo, du tirage…
Comparaison
Je tente un résumé comparatif pour une yourte avec un poêle de masse et avec un petit poêle à bois « standard » :
Avec poêlito
Sans poêlito
Gain en °C après allumage
Plutôt rapide (avec la vitre)
Très très rapide
Perte des °C après arrêt du poêle
Plutôt lent (la masse se décharge)
Très très rapide
Risque d’incendie
Très faible (allumé ~4h/24h), pas de feu sans surveillance la nuit
Plutôt élevé (allumé ~15h/24h, tirage au minimum la nuit)
Pollution
Limitée : Quand le poêle est allumé, le tirage est au maximum (on maximise la combustion du bois, pas de fumée en sortie de poêle une fois allumé)
Le tirage mis au minimum la nuit occasionne une mauvaise combustion du bois et donc de la pollution dans l’air
Temps passé à entretenir du feu
Très faible
Fréquent
Encombrement
Plutôt encombrant
Faible
Plaque de cuisson
Présente, efficace !
Rare
Nomadisme
Semi nomade (il faut quand même vider la masse et le trimbaler)
Plutôt nomade
A ça, j’ajouterai que le poêlito (comme tout les rocket stove) est compliqué à appréhender pour quelqu’un qui n’a jamais allumé un rocket stove. C’est même souvent plus compliqué pour quelqu’un qui sais allumer un feu car ça ne veut pas dire savoir allumer un rocket stove, il faut ré-apprendre… Mais après une petite initiation, c’est dans la poche et très accessible.
En vrac, sur le poêlito
Petit truc pour la cuisine sur le poêle : Nous avons un diffuseur de chaleur (5€), c’est très pratique pour faire griller du pain le matin (pas de grille pain électrique, sur notre modeste installation électrique autonome) sur le gaz ou sur le poêle. On s’en sert aussi entre la plaque de cuisson du poêle et la gamelle quand la chaleur est trop forte pour éviter que le repas ne brûle.
On m’avait mis en garde sur le fait que l’allumage à froid était fastidieux (Loïc propose une amélioration pour plus de simplicité). Effectivement c’est pas aussi simple que d’appuyer sur un bouton mais c’est pas si pénible. En effet, il faut mettre de l’alcool à brûler dans le T à l’arrière et l’enflammer afin de réchauffer le conduit d’évacuation. De cette façon, l’allumage se fait au mieux (la procédure complète à la fin du manuel de construction). On a réussi à s’y tenir, du coup ça marche bien. Je me suis quand même équipé d’un briquet tempête allume gaz, ce qui facilite l’allumage dans le T (quand on ouvre le T, ça crée du tirage et ça avait tendance à éteindre la flamme du briquet…).
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J’avais des plaques de lièges de reste de l’isolation du plancher de la yourte, le liège ayant des qualités thermiques et mécaniques (pas d’écrasement), j’en ai posé une au sol et j’ai récupéré une plaque d’un alliage étrange de 15mm d’épaisseur… ça va avoir le mérite d’ajouter de la masse et de répartir un peu plus la charge sur le plancher
Petit support pour soulager l’évacuation
La yourte, c’est souple, quand le dôme bouge, le tuyaux d’évacuation aussi, j’ai pris les devants en faisant un petit support pour que le tuyau d’évacuation des fumées qui sort du poêle ne soit pas trop sollicité.
Petit moule en carton
Le démoulage
Le support en place
Scellement au mortier
Le poêlito a été déplacé de son lieu de construction à la yourte, le déménagement n’a pas été de tout repos :
Mais celui-ci étant fait, il restait à sceller la cloche et le tuyau d’alimentation. Aucun rôle structurel, c’est juste pour éviter que le sable ne fuit par les espaces entre les ailettes.
Mortier de terre : c’est simple c’est de la terre argileuse (qui colle) et du sable en proportions variables. Généralement 1 argile pour 3 à 5 sable, avec ce qu’il faut d’eau pour en faire des boules qui se tiennent et qui collent. Si pour un enduit ou de la maçonnerie il vaut mieux s’assurer d’avoir les proportions idéales, ici ça n’a aucune importance ! Alors ne te prends pas la tête sur les dosages 😉
Donc je ne me suis pas pris la tête. Lors du montage du sous lambourdage, j’avais trouvé une petite veine d’argile que j’ai réussi à localiser de nouveau.
La veine d’argile
Test du boudin, ça craque pas, c’est de l’argile
On mélange donc avec du sable
Pour bien plaquer les ailettes j’ai mis du poids (et pour que ça bouge pas durant l’application)
On applique
Le séchage
Pour en savoir plus sur les tests de base pour déterminer la teneur en argile de votre terre c’est par ici.
Remplissage de sable
Le poêlito a une masse (inertie) semi-démontable, la partie haute du bidon est à remplir de sable et à vider quand on déménage (c’est là sa force). J’ai donc rempli le mien avec du sable et ajouté la tresse minérale (joint de porte d’insert) autour de la cloche.
Début du remplissage sable
Fin avec la tresse minérale
Contemplation
Voilà des petites photos du (gros) bébé terminé / installé pour l’hiver :
Première flambée
Première flambée après la fin de l’installation ou vous pourrez admirer le rendu de la flamme sur la plaque vitro céramique :
Petit mot sur le bois
Le poêlito, comme tout poêle, consomme du bois sec. Dans une yourte il n’est pas nécessaire de mettre de grosses bûches de chaînes centenaires pour avoir bien (trop ?) chaud. De la palette ou du petit bois convient très bien. Personnellement, j’ai récupéré du bois sec à droite à gauche et coupé du bois mort, mais il ne rentrait pas dans le poêlito (car trop gros). J’avais beaucoup de travail pour ce qui était de fendre le bois. Le merlin j’ai essayer et pifffiiiouuu c’était pénible et fastidieux. Du coup je me suis payé un Smart-Splitter, et là je dois dire que c’était limite du plaisir (toutes proportions gardées) de fendre du bois. Avec cet engin, il est très facile de faire « des allumettes » parfaites pour le poêlito.
Aller, une petite vidéo pour vous montrer l’engin :
Note : la vidéo est ce qu’elle est… et je précise que je n’ai aucune action dans l’entreprise qui fabrique cet outil.
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