Je vous propose une petite journée d’initiation/ au poêle de masse. Vous repartirez avec les clés pour mieux comprendre et faire le bon choix pour votre contexte. Cette journée est organisée chez moi, à la paillourte dans le 44, au chaud prêt de mon poêle de masse (en espérant qu’il fasse suffisamment froid pour qu’on l’allume 😉 .
Bien sûr il y sera question du MiniMasse : est-ce qu’il sera adapté à votre projet… Mais pas que, si ce n’est pas le cas, nous discuterons les autres possibilités qui s’offre à vous.
Le savoir partagé :
Compréhension des éléments de base du « confort thermique »
Comment fonctionne un poêle de masse ? (on ouvrira le capot du mien)
La capacité à déterminer un besoin de chauffage sur un habitat donné (en fonction de sa composition de mur, volume, situation géographique…)
Sur ce point si vous avez un projet personnel, nous travaillerons dessus, lisez ce document afin de venir avec toutes les informations nécessaires.
La capacité à déterminer quelle serait la consommation de cet habitat
Est-ce qu’un poêle de masse est adapté à mon habitat
Quelle options s’offre à moi (auto-construction, kit, artisan…)
Et plein de petits points comme la production d’eau chaude, la cuisson (four blanc/noir…) mini atelier pratique de maçonnerie de briques réfractaires
Le coût, la rentabilité ;
Une vidéo « replay » de la formation sera mis à disposition ;
En transport en commun : Vous pouvez venir jusqu’en Train sur Nantes, il y a un Car (ligne 301 aleop) qui part de la gare SNCF de Nantes pour venir jusqu’à Rouans.
J’ai déjà un super four solaire Atominique, dans lequel nous cuisinons très fréquemment. Ce four nous permet de stériliser des bocaux, de faire des tartes, gâteaux, plats mijotés… C’est top. Il monte facilement entre 150 et 180°C. Mais voilà, pour du pain, c’est un peu juste. Donc je me suis fait un four à pain en terre. C’est très convivial, surtout quand on fait des pizzas pendant la phase de chauffe, mais j’ai pas trouvé la combustion très « propre » (ça pollue…), donc je me suis mis en tête d’essayer de faire mon pain au soleil.
Si vous vous intéressez au sujet, vous êtes certainement déjà tombé sur le boulanger solaire, qui a un (très) gros concentrateur. De mon côté, l’objectif n’est pas d’ouvrir une boulangerie mais de faire un format « domestique ».
David , de l’association « du soleil dans nos assiettes », revend à prix coûtant des tubes solaires. C’est un tube de verre noir, entouré d’un autre tube de verre transparent, et du vide d’air entre les deux parois en verre. Le tube transparent laisse passer les rayons du soleil qui sont absorbés par le tube noir (ce qui le fait chauffer), et le vide d’air permet d’isoler celui-ci. L’énergie qui nous arrive du soleil rentre donc facilement dans le tube mais se retrouve relativement « prise au piège » ; la température monte donc très rapidement.
David propose ces tube pour la cuisson avec un simple miroir dessus et dessous. Une version très « low-tech », vite réalisée, et je ne doute pas que ça fonctionne bien. Mais je me suis dit que pour le pain, il fallait que ça monte haut et donc, qu’il fallait que je mette toutes les chances de mon côté.
Premiers essais
Ces essais on été fait en décembre car j’ai reçu mon tube en novembre. Je ne me suis pas encore risqué à faire du pain (les fenêtres météo sont trop courtes), mais les premiers essais sont très prometteurs : en plein mois de décembre, au bout de 40min pour la cuisson d’un cake, j’étais à 190°C dans le tube.
Avertissement important
Avertissements important sur l’utilisation de ces tubes (pour limiter le risque d’implosion du tube) :
Ne le laissez pas en plein soleil lorsque vous ne l’utilisez pas : l’humidité du plat ou s’évacuant des bocaux n’est pas présente pour refroidir le tube, des faiblesses dans le verre peuvent se créer et le faire exploser plus tard ;
Éviter les chocs thermiques : Ne pas mettre d’objets ou d’aliments froids ou à température ambiante dans un tube chaud (un écart de 100° est un maximum) ;
Respecter une phase de refroidissement avant de retirer les bocaux et de bouger les tubes ;
Ne pas surcharger le rack de cuisson: lors de la cuisson certains aliments gonflent, ce qui pourrait coincer le rack dans le tube de cuisson.
Ne pas heurter le fond du tube
Limiter les frottement avec le tube pour éviter de le rayer/l’endommager
Je ne sais pas encore si je parviendrai à cuire du pain, je ferai certainement un article de retour d’expérience là-dessus quand les beaux jours seront de retour, mais je partage la fabrication parce que c’est déjà « fonctionnel ». On a cuisiné des cakes, cuit des betteraves, stérilisé des bocaux… Et tout ça avec le (peu) de soleil de novembre-décembre… Bref ça marche !
Fabrication
Pour cette « version 1 » (peut être mon unique ?), je suis parti (comme souvent) de matériaux qui traînaient dans ma cabane, c’est donc peut-être partiellement reproductible, vous pouvez aussi faire mieux avec ce que vous avez sous la main…j’espère en tout cas que ça vous inspirera.
Ceci-dit, j’avais de beaux restes. A savoir que j’avais une chute d’aluminium miroir (spéciale solaire) qu’utilise altereco30 pour ses cuiseurs paraboliques solaires.
Une contrainte que je me suis fixée, c’est que le cuiseur puisse traîner dehors parce que :
J’ai pas beaucoup d’espace de stockage, de rangement
Si on veut que ce soit utilisé, il faut que ce soit « simple » : j’aime bien l’idée que les cuiseurs solaires soient « en place », pas loin de la cuisine, prêts à être utilisés… Parce que si faut le sortir d’un garage, dégager les 3 vélos qui encombrent le passage, faire le tour de la maison pour trouver le soleil… il ne sera que rarement utilisé.
La parabole
Le tube solaire fait 52cm de long, je suis donc parti sur une parabole de 0,5m2 (1m x 0,5m).
La parabole est de forme « parabolique » (c’est bien trouvé…) : ce n’est ni un ovale coupé, ni un cercle… c’est une parabole. On considérera ici le centre théorique du tube comme le « point focal » de celui-ci. Pour retrouvé cette forme, vous avez plusieurs façons de procéder :
Méthode matheuse : par des calculs / une feuille de calcul
Méthode empirique de feignant (celle que j’ai choisie) : j’ai tracé ma parabole sur un logiciel de 3D (il y a une fonction dédiée) et j’ai pris ensuite plusieurs point (en X/Y) que j’ai reporté sur une planche et que j’ai reliés à main levée.
J’ai commencé par me faire un gabarit avec un vieux morceau d’OSB qui correspond à la moitié de la parabole. J’ai reporté celui-ci sur une chute de contre-plaqué marine. Il était un peu fin alors j’ai doublé les pièces que j’ai ensuite collées (par 2). J’ai ensuite relié les pièces obtenues par des traverses et j’ai vissé l’aluminium miroir dessus.
Ensuite, il fallu positionné le « point focal » (centre du tube) comme ça avait été calculé. Dans mon cas, le point focal est sur la droite qui relie les 2 extrémités de la parabole. C’est pratique et je suis pas certain qu’aller plus loin dans la parabole soit pertinent. Pour glisser le tube, j’ai découpé un anneau dans mon contre plaqué marine. Le point de « rotation » – l’axe de la parabole – se trouvera en dessous du tube pour gêner le moins possible les rayons du soleil. Ça cause un port-à-faux quand la parabole est fort inclinée (que le soleil est bas) donc j’ai rajouté une petite « jambe » en bois pour récupérer la charge du tube sur la traverse de la parabole.
GabaritReport du gabarit sur le CP (x4)Collage des 2 CP ensembleAlu miroir vissé sur le CPLes traversesPositionnement du point focal
Pour vérifier que j’avais tout bien fait ma parabole (j’aime bien vérifier par la pratique les trucs théoriques), j’ai placé un laser de chantier au dessus de celle-ci pour voir si le rayon laser finissait bien sur le noir du tube… et bien, good job 🙂
Laser au dessus (à 90°) de la parabole à platA l’extrémité de la parabole, le faisceau termine bien sur le tubeQuand on se rapproche du centre de la parabole, le faisceau termine bien sur le tube
Le pied
Le pied est constitué de 2 triangles de bois, avec une petite planchette en bas (assez bas pour ne pas gêner la rotation de la parabole) pour éviter que ça ne parte en trapèze. Mais c’est limite… ça branle un peu…
La parabole est assemblée sur le pied avec une tige filetée en guise d’axe. La « force de glissement » est ajusté avec des écrou/contre écrou. Ce qui permet un frottement bois sur bois suffisant pour pouvoir régler la parabole et en même temps qu’elle reste en place.
Le montage du pied avec la parabole
Viseur
J’ai mis un viseur solaire, fait avec un grand/gros/vieux clou et une petite planchette de bois. La tête du clou (plate et plutôt large) positionnée à l’arrière de la planchette carrée permet qu’il tienne bien droit.
Ce viseur permet de positionner parfaitement la parabole. S’il y a de l’ombre sur la petite planchette de bois, c’est que l’alignement et/ou l’inclinaison ne sont pas parfaits. Sur la photo par exemple, il faudrait redresser la parabole vers le haut et la tourner légèrement.
J’ai fabriqué un « dessous de plat » (qui peut servir de plat avec du papier sulfurisé) avec une chute de tuyau d’évacuation de fumées (que j’avais utilisé pour ma boisinière). L’intérieur du tube de verre fait 130mm, c’est donc quasi parfait (une légère déformation permet de le faire rentrer au poil). Je l’ai coupé en 2. Sur une extrémité, j’ai coupé un 1/2 cercle dans une chute de feuille d’aluminium et, sur le second côté j’ai découpé un cercle plein pour « fermer » le tube. J’ai riveté tout ça. Et pour la poignée, j’avais une vieille « baguette magique » que j’avais fait au tour à bois pour ma fille, dont elle ne se sert plus (la magie est partie ?).
La découpe (scie sous table avec lame métal)Le fondL’avant
Je n’ai pas encore trouvé de solution chouette pour l’étanchéité à l’air, un joint qui puisse avoir cette courbe ronde bien prononcée et, en même temps, qui puisse bien se déformer… Mais je ne désespère pas 🙂
Je pense aussi mettre un thermomètre digne de ce nom en façade pour éviter d’avoir à ouvrir (faire partir la chaleur) pour regarder la température :-p
Modélisation
Pour la conception, j’ai fais une petite (et rapide) modélisation si ça aide…
On est ~2 ans après, eh bien le constat n’a pas changé… elle ne tient plus la charge, n’est plus utilisable… Bon, pour la science, je l’ai toute démontée et j’ai (re) testé cellule par cellule pour « voir » comment s’étaient comporté ces cellules 18650 après 1 an d’utilisation (faible) sur un vélo électrique + 1 autre année plutôt en PowerBank :
53 cellules encore au dessus de 1900mAh de capacité
-412mAh de capacité de perdue en moyenne par cellule
-31355mAh (-31Ah de perdu en capacité totale sur la batterie (~20%))
C’est pas autant que ce que j’aurais pu imaginer, mais certaines cellules étaient « mortes » (0V), donc ça rendait le pack inutilisable…. Ce qui me fait dire que je me serais motivé à plus souvent la démonter pour vérifier, elle aurait peut-être vécu… mais c’est du taf de dingue…
Au final, j’avais quand même encore 53 cellules au-dessus des 1900mAh… Donc bon, j’ai refait un pack après tout (têtu le gars…). Et comme j’étais pas très content des modules de montagevruzend, j’ai testé les N.E.S.E. C’est BEAUCOUP plus simple à monter (et donc à démonter à mon avis).
Si vous voulez comprendre pourquoi un poêle de masse est-ce pertinent ? Et avoir une présentation rapide du MiniMasse, cette vidéo est faite pour vous :
Vous trouverez ici le diaporama (avec le lien vers les sources)
Pour vos questions poêles de masse : un forum dédié aux poêles de masse open source existe ! Venez discuter du MiniMasse, du poêlito et compagnie… forum.poeledemasse.org
C’est le contenu d’une conférence que j’ai donné en 2023.
Pour que le MiniMasse (poêle de masse libre de droit) puisse continuer son développement, Agir Low-Tech a besoin de vos dons.
MiniMasse de la Paillourte
Je vous en avais parlé, le prototype du MiniMasse (poêle de masse pour petits habitats) est arrivé dans ma Paillourte en janvier 2021. Après beaucoup de temps de travail bénévole pour l’équipe de contributeurs, il est prêt… c’est-à-dire qu’il est « stable », il va encore évoluer (on peut toujours mieux faire…) mais l’utilisation de la version actuelle est déjà très satisfaisante.
A noter qu’il reste encore beaucoup de test à faire, actuellement le projet est considéré en « béta » (pas stable) c’est donc à vos risques & nombrils
Le MIniMasse de Tess Barthes (Agir Low-Tech Créative Common BY SA)
Ce petit poêle de masse est libre de droit (licence), est dédié aux petits habitats, ou aux maisons moyennes bien isolées (plus d’information). Il est démontable, donc peut convenir aux yourtes, Tiny house ou autre habitat léger et semi-nomade. En plus de satisfaire les besoins de chauffage l’hiver, il permet de répondre au besoin de chaleur pour la cuisine.
Mon retour d’expérience n’a pas changé, je suis toujours hyper satisfait de celui-ci, la chaleur est douce, agréable.
Cet hiver, nous avons consommé 0,7 stère de bois. On fait un feu tous les ~1, ~1,5 jours, et ça nous permet de :
Pour vos questions poêles de masse : un forum dédié aux poêles de masse open source existe ! Venez discuter du MiniMasse, du poêlito et compagnie… forum.poeledemasse.org
Retour expérience : Après 1 saison de chauffe je suis un peu déçu de la qualité de la flambée qui n’est pas au rendez vous. Les pizza, le pain est bon… mais la qualité de la combustion laisse à désirer (pollution) je tâche de faire un article plus détaillé mais il semble que ce type de four ne puisse (par leur géométrie) être « propre ».
J’ai commencé à m’intéresser au four à pain pour plusieurs raisons / usages :
Personnelle : dans mon jardin, pour nos soirées pizza, pour le pain, et pour mes voisins/copains quand le four est chaud (mutualisation d’une cuisson) ;
Collective (à plus long terme) : monter un four à pain collectif pour mon village, pourquoi pas… Je pense que pour être solidaire, il est nécessaire de se connaître, d’avoir confiance les uns dans les autres. En ce sens, avoir un rendez vous hebdomadaire ou mensuel autour du feu, d’une flambée qui permet à chacun de faire son pain, sa tarte, ses pizzas, ses gâteau, ses fruits séchés, etc. me paraît intéressant pour se croiser, discuter, échanger et, ainsi, gagner en confiance les uns dans les autres. Ça me semble qui plus est répondre à un besoin inter-générationnel (ho la vache, je devrais peut être remplir un dossier de subvention, j’ai plein de mots-clé).
Actuellement, je fais mon pain l’hiver dans mon poêle de masse (à la fin de la flambée), et je me suis fais une petite boisinière (pas que pour le pain) pour le reste de l’année. Le résultat dans la boisinière est correcte mais il y a certaines contraintes :
Quantité de pain limitée par flambée ;
Cuisson « à la flamme » avec alimentation en bois toutes les 10-15 minutes durant l’heure de cuisson (nécessite donc d’être très disponible) ;
Pour corriger ça – et aussi parce que j’aime bien expérimenter des nouveaux machins avec du feu dedans – j’ai voulu me construire un four à pain, un vrai…
Mes besoins
Taille de four/sole familiale pour ~2-3kg de pain, de quoi entrer une pizza… Soit une sole de ~65cm de diamètre
Pas d’envie que ce soit déplaçable (trop contraignant par rapport au besoin réel)
En matériaux peu coûteux pour mon bilan environnemental.
Recherche
Mon regard s’est très vite porté vers les fours en terre, parce que la terre c’est chouette, c’est gratuit, y’a qu’a se pencher ; et le bilan environnemental de ce type de four est plutôt très faible…
Je suis rapidement tombé sur les plus connu/documenté :
Mais je me suis aussi rapidement confronté à un gros manque : le retour d’expérience à moyen/long terme… Comme pour les maisons en paille, j’ai trouvé plein de blogs d’auto-constructeur, qui tentent des trucs plus ou moins innovants, plus ou moins osés, mais souvent ça s’arrête à la fin du chantier ou de la première flambée. Difficile de trouver des retours à +1, +4, +10 ans. Savoir ce qu’ils recommenceraient, et ce qu’ils ne recommenceraient pas…
Parce qu’autant je suis content de passer du temps à faire un four à pain à faible impact environnemental (en terre), autant si ce type de four a une durée de vie limitée (<2 ans), je suis prêt à mettre des rangs de briques réfractaires.
non je ne l’ai plus, car entre temps je suis devenu… Boulanger ! Autant dire que le four ‘remplaçant’ est un poil plus performant (au bois) (voir www.jmlepain.fr).
oui je l’ai utilisé qq années après la fabrication, et il tourne encore chez un copain.
c’est un four qui craint pas mal l’humidité, il est un peu petit pour faire plus de 3 ou 4 kg de pain, et plutôt en pains pas trop gros (moins de 1 kg). La chauffe est relativement longue (2-3 heures), on pourrait y ajouter un avaloir et une cheminée pour améliorer le tirage… Ne pas lésiner sur le temps de séchage, au risque de le voir se fissurer (mais finalement il marche bien qd mm)
pour y garder des braises et cuire des pizzas (une à la fois), c’est presque petit. Mais après s’il doit être mobile, plus grand ça pèse encore plus..
Je pense que tu trouveras sur le web bcp d’autres réalisations qui peuvent t’aider aussi. Sans compter les stages four terre paille.. Un qui me vient à l’esprit c’est celui du génial Barnabé Chaillot (chaine youtube, attention, addiction !), il chauffe bcp bcp plus (et probablement plus vite), ça a l’air d’être un concept intéressant.
Et donc attention au risque de devenir boulanger ensuite !
Il y a un an nous avons vendu la maison où était implanté le four, aussi à l’heure actuelle je ne sais pas dans quel état il est. Cependant lorsque nous l’avons quitté, il fonctionnait très bien. Nous l’utilisions depuis 2011. Quelques fissures sont apparues que nous avons laissé telles quelles alors qu’il aurait été possible de les combler. Pendant le confinement nous l’utilisions chaque semaine. En dehors de cette parenthèse, c’était plutôt une moyenne d’une fois par mois. J’aimerai en refaire un ! Je ferai alors plus attention à la phase de retrait du sable au moment de la fabrication, de sorte que la voûte ne s’affaisse pas …. Je conseille vivement ce type de four!!
Valérie
Pierre
Que j’ai eu par téléphone.
Four à pain calqué sur celui-ci de Valérie, avec pour nuances : proportion à +1,1, 1,2 ; enduit terre chaux sur le dessus (avec toiture) ; trappe à l’avant pour les braises.
Pour vous résumer l’échange :
Il est content d’avoir augmenté les proportions mais, avec le recul, l’aurait encore augmenté d’un chouilla plus pour avoir plus de place pour les pizzas (elles sont vites en contact avec les braises) ;
La trappe pour les braises, c’est une tomettes non scellée à l’avant du four, avec un seau en métal en dessous, il trouve ça hyper pratique ;
L’enduit du dessus a fissuré, mais rien de dramatique. Il me dit que ça travaille beaucoup la première année, après ça ne semble plus trop bouger ;
Il a mis une cheminée et il est content du tirage ;
L’entrée de la porte est trop « fin » / fragile, ça tape beaucoup avec les outils, donc ça s’effrite. Du coup, il faudrait que ce soit au moins de la même épaisseur que le reste voir en brique.
Fabrication
Et bien ça semble tenir la route sur du long terme, alors go pour la terre !
Je suis principalement parti du four de Nicolas MOUSSU qui propose un four 3kg de pain (5kg de bois par flambée), et j’ai suivi les conseils de Jean-Marie en ajoutant un conduit pour limiter la fumée dans la figure + augmenter le tirage et j’ai légèrement augmenter la taille de la sole pour plus d’aisance à faire les pizzas 🙂 (toujours sur les conseils de Jean-Marie).
Il est important de conserver une géométrie identique du four. Personnellement, mon four est 1,1 fois plus grand que le modèle de Nicolas. A ce propos, j’ai fait un tableur pour faire varier par « facteur » les dimensions/proportions du four :
Récupérer de la terre chez des copains qui en avait suite à leur chantier ;
Récupérer quelques tomettes d’occasion pour faire la sole ;
Récupérer 2 bottes de pailles chez un copain qui construit en paille (au final j’ai eu besoin de 1,2) ;
Récupérer une remorque de sable pour éviter de (trop) taper dans le bac à sable de ma fille…
J’ai fais l’effort de faire un peu de vélo quand même 🙂
Les tomettes pour la sole (c’est lourd mine de rien)La paille
Ensuite j’ai préparé la paille (hachée à la tondeuse) et fait quelques tests grandeur nature pour la terre (prenez le temps de la caractériser + de faire des tests mêmes épaisseurs + sur 80x80cm). J’avais déjà une indication de ses qualités, étant donné que les copains chez qui je l’avais récupérée avaient fait des enduits avec. Mais je voulais assurer une couche qui ne fissure pas et qui ne poudre pas (trop) à minima pour la première couche du dôme (celle en contact avec les flammes).
Préparation de la terrePaille hachée à la tondeuseTest enduit (1 terre, 1 sable & 1 terre, 2 sables)
Attention : ne reproduisez aucune recette de béton de terre sans test préalable (lire ici pour comprendre)
Support
J’ai fabriqué le support du four à l’aide de poteaux en chêne (récup’ d’atelier d’un copain), et des restes de planches de terrasse en chêne également. J’ai fait un petit assemblage mi-bois histoire de bien répartir la charge. J’ai essayé de positionner le support au maximum sous le périmètre du four pour récupérer la charge.
Là-dessus, j’ai récupéré chez mon voisin des morceaux de plaque de béton vibré/ferraillé de ~4cm d’épaisseur. Ces morceaux sont à la base des clôtures, et il en a démonté quelques mètres… ça servira de base pour le four.
J’ai posé tout ça sur des « plots » composés de parpaings de récupération enterrés, de morceaux de clôture béton découpés… bref, de ce que j’avais sous le coude.
Le support du fourPetit « mi-bois »C’est de niveau !Avec les plaques de béton qui vont accueillir le fourJe prends le centre (point important d’une construction ronde…)
La sole
La sole est constituée de
Une couche isolante : 10cm de paille-terre avec beaucoup de paille, et juste ce qu’il faut de terre pour tenir le tout (à savoir, une barbotine : de la terre et de l’eau jusqu’à avoir un « gant » de terre qui se forme sur la main) ;
D’une couche intermédiaire : 5cm de terre-paille ;
De la sole : 5cm de tomette. J’ai récupéré quelques tomettes d’occasion pour faire une sole qui résiste mieux aux chocs. J’ai collé les tomettes (de ~2,5cm) sur un mortier terre-sable de ~2,5cm)
10 cm de paille-terreDu terre-pailleCalepinage pour les tomettes qui constitueront la soleLa sole en tomettes découpées Collage des tomettesAvec une « pige d’épaisseur » pour le niveau finiRemplissage des joints à la terreLa sole terminée
Le dôme
La constitution du dôme :
La forme du dôme est façonnée en sable mouillé. Ce sable sera ensuite retiré une fois le dôme sec et donc stable.
Ensuite, on dépose du papier journal humide pour que les couches suivantes ne se mêlent pas au sable.
5cm de terre-sable pour le côté inertie + ignifuge
5cm de terre-paille pour l’inertie + structure
10cm de paille-terre (comme pour la sole) pour l’isolation
~3cm d’enduit de finition – sur ce point, il semble pertinent de patienter 1 an d’utilisation avant de faire la « vraie » couche de finition, pour laisser apparaître les fissures dues à la cuisson de la terre, et les reboucher ensuite. Ce que je ferai…
J’avais un vieux morceau de conduit émaillé, je me suis dis que ça allait faire office de buse de sortie pour connecter le conduit. Le conduit d’évacuation n’est pas forcément nécessaire mais les retours d’expériences collectés m’ont fait me dire que c’était intéressant tout de même pour :
Faciliter/augmenter le tirage ;
Ne pas se prendre trop de fumée dans la figure quand on se penche devant le four pour conduire le feu ;
Sur cette phase, j’ai bêtement omis de faire un gabarit de porte (cette Partie est bien visible sur le document de Valérie Calvat). Ça aurait été pertinent pour que la forme de la porte soit « parfaite ». Là, l’entrée à été faite à l’œil, et la porte à donc été faite sur mesure a posteriori.
Le dôme de sableLe papier journal La première couche en terre-sableAvec des marques pour l’adhésion de la couche suivanteLe mélange terre-paille à la brouettePremière couche de paille-terre isolanteC’est suffisamment sec, je retire le sableSéchage en douceur…Le paille-terre toujours (plusieurs couches)La couche de finition terre-sableça pousse dans l’enduit… quand ça jaunit, c’est que c’est sec 🙂
La partie isolation paille-erre n’était pas simple et je ne l’avais pas vu venir… ça ne tient pas bien… Du coup j’ai fais des poupées/mèches de paille (comme pour le torchis mais en plus long) les plus longues possibles (paille non coupée), et je les plaçais de haut en bas.
Toiture / évacuation
Ce petit four en terre, il fallait le protéger de l’eau. Je lui ai construit un petit abri sans prétention fait de trucs récupérés / de chutes, j’ai simplement acheté les 2 supports de poteaux et le conduit avec son chapeau.
Je regrette de n’avoir pas fait plus de débord de toiture ou de ne pas avoir mis la toiture plus basse. En l’état, s’il pleut et qu’il y a du vent d’est, le four mouille… Et en même temps, un débord de toit ou un toit plus bas, ça aurait été pénible pour enfourner.
Pour la traversée de toiture, j’ai bricolé un solin. Ça fonctionne, mais vu le temps que j’y ai passé, j’aurai peut-être dû l’acheter… Dans l’ordre :
Découper le bac acier et le marteler pour le relever, ainsi l’eau de ruissellement fera le tour ;
Tracer le cône qui ira autour du conduit sur un papier : trahttps://fr.planetcalc.com/3831/?r1=12&H=25&r2=7
Découper celui-ci dans un morceau d’inox de récup’
Assembler le cône (riveté)
En place, tracer la pente de toiture puis découper celle-ci
Ensuite, bourrer de mastique haute température partout ou je pouvais :-p
Le petit abriLe bac acier percé + martelé pour le ruissellementTracer le côneAssemblage du côneTracé de la pente de toitça marche bien !Le résultat
Outillage
Je me suis motivé pour fabriquer l’outillage pour le four. L’avenir nous dira si c’était une bonne idée, je vous mets quelques ressources sur le sujet :
J’ai de quoi tourner le manche (en chêne), j’ai fait un plat sur le manche et j’ai découpé la pelle dans un morceau de contre plaqué :
Tournage du mancheLa pelle arriveAssemblage de la pelle et du mancheLa pelle à enfourner terminée
Pelle à défourner
Pour défourner, tourner les pizza, j’ai fait une petite pelle (20cm) en Inox (avec le reste de la récup’ pour le cône d’évacuation des fumées)
Découpe à la scie sauteuseAssemblage avec le mancheLa pelle terminée
Racloir/balayette
Alors là, j’ai fait simple : j’ai plié un vieux racloir à béton dont je ne me suis jamais servi ; et j’ai découpé une vieille balayette que j’ai assemblé de l’autre côté du racloir… et hop 2 en 1
Conclusion
En coût (en argent), c’est pas rien mais pas grand chose : quelques tomettes d’occasion (~20€), du sable (~20€), un conduit simple peau d’1m (32€), un chapeau inox (27€)… bon après j’ai fais pas mal de récup’… En « tout neuf » c’est plus chère…
En temps, ça fait quelques heures mais ça s’est étalé (au moins 1 semaine entre chaque étape parce que les enduits ont besoin de sécher) mais à la louche, 4-5 jours pour l’ensemble du travail :
1,5 jours fondation+support
1/2 journée récup matériaux
3h première couche isolation
2h couche sole
2h dôme + première couche terre-sable
1/2h seconde couche sur le dôme
1h couche isolante du dôme
1/2h couche de finition
1j d’abri
3h d’outillage
La construction c’était sympa, pas de grande difficulté. Je suis surtout satisfait de ne pas avoir eu de trop grosse fissures, car j’avais pris le temps de tester ma terre préalablement. La construction s’est étalé dans le temps pour que chaque couche soit bien sèche avant de commencer la suivante.
Si vous cherchez du conseil, je vous suggère de vous rendre par ici : https://www.auxfoursapain.com/ (une mine d’or, et des gens passionnés).
Pour le moment, je ne l’ai pas utilisé, il sèche… mais je ne manquerai pas de vous faire un retour d’expérience à son sujet…
Je vous partage une flambée typique ou on exploite au maximum pour la cuisson… En plus, bien sûr, d’avoir chauffé la maison et d’avoir produit un peu d’eau chaude sanitaire. Ce soir là, avec 3kg de bois nous avons :
Cuit à la vapeur des poireaux, betteraves, patates douces pour le repas ;
Un pain de 500g ;
Des cookies ;
Fait chauffer un peu d’eau chaude pour la tisane…
Préalablement, j’ai préparé mon pâton de pain. Je ne détaille pas ici ma recette de pain au levain, ni le façonnage : vous trouverez plein de recettes plus ou moins pertinentes à droite, à gauche (le mieux à mon sens étant d’en discuter avec des personnes autour de vous qui font déjà leur pain, c’est plus sympa…).
Fin de pousse, prêt à enfourner
Ici, je fais mon pain dans un moule en céramique spécial fermé par un couvercle (couvercle percé de 2 trous pour que de l’humidité puisse sortir un peu mais pas trop…). Le moule diminue un peu la taille des « bulles dans le pain » mais je trouve que la croûte est meilleure. Il est possible de le faire directement dans un plat si vous voulez une boule.
Je laisse pousser mon pain dans du papier sulfurisé, dans un moule en bois qui fait environ la même taille que le moule en céramique.
Là, mon pain est en fin de pousse (dernière étape avant la cuisson).
Début de la flambée
On lance le feu, le cuiseur vapeur est sur le poêle : le temps qu’on épluche, l’eau n’est pas encore chaude…
Sur le poêle, on utilise notre cuiseur vapeur (le « vitaliseur de Marion 3 – ça permet de compartimenter, d’étager…). La vapeur sur le poêle, c’est pratique vu qu’on ne peut réguler la puissance du feu (quoi que possible de placer un diffuseur de chaleur entre la poêle et la plaque si c’est trop chaud). Ce soir là, il y avait cuisson betterave, poireaux et patates douces sur le poêle (on a pas exploité l’étage du dessous mais potentiellement tu peux faire des patates, des céréales ou autre en même temps).
Je profite de la chaleur de la plancha pour faire préchauffer mon moule à pain en céramique pour qu’il soit bien chaud. Ainsi, quand je vais y mettre le pain il va être saisi.
Cuiseur vapeur pleinMoule à pain en pré-chauffage
La flambée n’est pas terminée mais c’est déjà bien cuit dans le cuiseur vapeur. On a le temps de mettre une bouilloire pour la tisane de fin de soirée et, même si le feu s’éteint, l’eau continue de chauffer doucement sur la plaque de cuisson encore chaude…
Quand la flambée est terminée (que les flammes réduisent, qu’elles sont orange-bleu) :
Je ferme l’arrivée d’air et je place les 2 briques sur les braises, au fond du foyer ;
Je prends mon pâton par le papier sulfurisé que je mets dans mon moule en céramique (chaud) pour le saisir ;
Je place mon moule en céramique dans le foyer, sur les briques durant 1/2h ;
Au bout d’1/2h je le retourne (le fond du foyer en brique est plus chaud que la vitre, ça cuit moins bien vers la vitre) pour encore 1/2h ;
Au bout d’une heure dans le poêle, le pain est prêt
2 briques sur les braises, au fond du foyerPâton dans mon moule en céramique (chaud) Moule en céramique dans le foyer, sur les briques durant 2*1/2hTadaaaaaaa
Si le dessus du pain n’est pas suffisamment doré sur le dessus (la chaleur vient du dessous/des côtés et il n’y a rien pour rayonner du chaud par le dessus)* je le sors du moule et je le place la tête en bas, au dessus des braises (éteintes mais chaudes) environ 2 minutes, et il dore très rapidement…
Et après le pain, on a encore profité de la chaleur des briques pour faire des cookies dans un plat sur mesure pour le MiniMasse en plaque offset pliée (Merci Dominique).
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