Paillourte : maison en paille ronde, charpente réciproque

Je vais me lancer dans la fabrication d’une Paillourte. Mais quéqueché une paillourte ? C’est ni plus ni moins qu’une maison en paille ronde. Il va s’agir d’un projet modeste, de 50m², pour ces raisons :

  1. A mon sens, c’est aussi ça la sobriété, vivre dans un espace suffisant. Un bâtiment d’une surface modeste demande moins de matériaux, moins d’argent, d’énergie à chauffer….
  2. Un bâtiment d’une surface <= 50m² n’est pas soumis à la RT2012 mais à la RT existant par éléments. Au regard de mes choix, je pense que le bâtiment sera plus performant que ce qu’impose la RT2012, mais ne pas y être soumis satisfait mon besoin de liberté car certaines contraintes ne me semblent pas pertinentes et coûteuses ;
  3. J’ai besoin d’un projet qui aboutisse dans un délai raisonnable (1, 2 ans max). Au cours de mes chantiers participatifs, j’ai souvent constaté que l’auto-constructeur se lançait dans des gros projets. Souvent parce que l’auto-construction c’est pas cher… Mais ces auto-constructeurs étaient aussi épuisés par la longueur du chantier. Après 3, 4, 6 ans, l’énergie n’est plus la même qu’au début ; le couple et la famille en font souvent les frais… ;
  4. Cette maison de 50m² à été prévu pour être agrandie au besoin, et si l’énergie et les moyens sont là…

Petit à petit l’oiseau fait son nid

Pourquoi rond ?

Et pourquoi carré ? Dans le régne animal, à ma connaissance, il n’y a pas d’animaux qui habitent dans du carré. Les nids, les terriers, les grottes… C’est rond… Il n’y a que l’abeille qui fait des hexagones (ça s’approche quand même pas mal du rond). Les habitats humains primaires sont ronds : les igloos, tipis, yourtes…  Donc pourquoi pas du rond ? Et puis après y avoir goûté avec la yourte, ça va être difficile de retourner dans un carré… pour plusieurs raisons :

  • Je m’y sens bien, c’est plus beau (c’est très personnel) ;
  • 11% d’économie de matériaux en construisant du rond
  • Bonne tenue au séisme. La forme géométrique est primordiale pour la tenue au séisme. Le terrain où va être construit la paillourte est en zone sismique de niveau 3/5 et donc soumis à des normes sismiques. Les normes parlent énormément des angles… J’en déduits que pas d’angle = pas de problème.
  • Structurellement, c’est pertinent (ça rejoint la tenue au séisme), les descentes de charge sont uniformément réparties autour d’un rond. Ainsi, le toit est porté par plein de petit éléments et non quelques gros comme dans un carré.
  • La circulation de chaleur se fait mieux (le flux ne se coince pas dans un angle), on dépense alors moins de calories en chauffage. Cet argument ne vaut pas s’il y a des cloisons dans un bâtiment rond.
  • J’ai très envie de conserver le dôme zénithal (comme sur la yourte) sur un toit conique, ça apporte un confort lumineux dingue…
  • Il est à mon sens plus simple d’agencer un espace modeste rond que carré.

Dans les grandes lignes

Charpente réciproque
  • Fondations à l’ancienne (pierre + chaux)
  • Technique constructive paille porteuse (sans ossature bois) souvent appelée Nebraska (parce que ça nous vient de là bas)
  • Enduit en terre (bien sûr)
  • Dalle en terre
  • Charpente réciproque
  • Toiture végétalisée (faible substrat ~5cm)
  • Plein d’autres trucs : autonomie électrique, phytoépuration (assainissement autonome par filtre planté)

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Les sources d’inspirations

Gurun (Monsieur Paillourte)

Paillourte de pierre :

Clémence :

Brichtuban :

Courdemière sur le site de Terre paille & Co :

arquiteututecnicu.com (pour la charpente réciproque et le voligeage)

La liste n’est pas exhaustive…

Mais alors c’est fini la yourte ?

Non, on va la déplacer sur le terrain où nous allons construire la paillourte et ça va être notre habitat de chantier pour les X prochaines années… Elle a encore de beaux jours devant elle…

Installation/finitions du Poêlito

Pour vos questions poêles de masses : un forum dédié aux poêles de masses open source existe ! Venez discuter du MiniMasse, du poêlito et compagnie…
forum.poeledemasse.org

La yourte est montée, le poêle est construit, mais il manquait quelques petits assemblages à faire avant l’hiver.

Sous le poêlito

J’avais des plaques de lièges de reste de l’isolation du plancher de la yourte, le liège ayant des qualités thermiques et mécaniques (pas d’écrasement), j’en ai posé une au sol et j’ai récupéré une plaque d’un alliage étrange de 15mm d’épaisseur… ça va avoir le mérite d’ajouter de la masse et de répartir un peu plus la charge sur le plancher

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Petit support pour soulager l’évacuation

La yourte, c’est souple, quand le dôme bouge, le tuyaux d’évacuation aussi, j’ai pris les devants en faisant un petit support pour que le tuyau d’évacuation des fumées qui sort du poêle ne soit pas trop sollicité.

Scellement au mortier

Le poêlito a été déplacé de son lieu de construction à la yourte, le déménagement n’a pas été de tout repos :

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Mais celui-ci étant fait, il restait à sceller la cloche et le tuyau d’alimentation. Aucun rôle structurel, c’est juste pour éviter que le sable ne fuit par les espaces entre les ailettes.

Dans le manuel du poêlito il est dit :

Mortier de terre : c’est simple c’est de la terre argileuse (qui colle) et du sable en proportions variables. Généralement 1 argile pour 3 à 5 sable, avec ce qu’il faut d’eau pour en faire des boules qui se tiennent et qui collent. Si pour un enduit ou de la maçonnerie il vaut mieux s’assurer d’avoir les proportions idéales, ici ça n’a aucune importance ! Alors ne te prends
pas la tête sur les dosages 😉

Donc je ne me suis pas pris la tête. Lors du montage du sous lambourdage, j’avais trouvé une petite veine d’argile que j’ai réussi à localiser de nouveau.

Pour en savoir plus sur les tests de base pour déterminer la teneur en argile de votre terre c’est par ici.

Remplissage de sable

Le poêlito a une masse (inertie) semi-démontable, la partie haute du bidon est à remplir de sable et à vider quand on déménage (c’est là sa force). J’ai donc rempli le mien avec du sable et ajouté la tresse minérale (joint de porte d’insert) autour de la cloche.

Contemplation

Voilà des petites photos du (gros) bébé terminé / installé pour l’hiver :

Première flambée

Première flambée après la fin de l’installation ou vous pourrez admirer le rendu de la flamme sur la plaque vitro céramique :

Petit mot sur le bois

Le poêlito, comme tout poêle, consomme du bois sec. Dans une yourte il n’est pas nécessaire de mettre de grosses bûches de chaînes centenaires pour avoir bien (trop ?) chaud. De la palette ou du petit bois convient très bien. Personnellement, j’ai récupéré du bois sec à droite à gauche et coupé du bois mort, mais il ne rentrait pas dans le poêlito (car trop gros). J’avais beaucoup de travail pour ce qui était de fendre le bois. Le merlin j’ai essayer et pifffiiiouuu c’était pénible et fastidieux. Du coup je me suis payé un Smart-Splitter, et là je dois dire que c’était limite du plaisir (toutes proportions gardées) de fendre du bois. Avec cet engin, il est très facile de faire « des allumettes » parfaites pour le poêlito.

Aller, une petite vidéo pour vous montrer l’engin :

Note : la vidéo est ce qu’elle est…  et je précise que je n’ai aucune action dans l’entreprise qui fabrique cet outil.

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Évier/lavabo sans eau courante ni électricité

Pour que même sans eau courante, ça soit quand même confortable, j’ai bricolé un robinet avec une pompe à pied de bateau. Le principe, c’est un bidon d’eau propre qui se vide dans un second bidon d’eau sale. Ce sont des bidons de 20 litres car au delà ça commence à faire lourd pour moi quand c’est plein. Pour la pompe c’est une pompe à pédale WHALE « Gusher MK3 » achetée ~60€ sur un site de petites annonces d’occasion. Il y a bien d’autres modèles : à mains, moins cher (moins de débit). Je ne regrette pas ce choix, elle reste amorcée, le débit est bon et ajustable selon la pression exercée. Je rajouterais que c’est quand même hyper pratique d’avoir les mains libres pour un évier, je ne comprends plus pourquoi ça n’est pas plus généralisé.

Le meuble en palette pour accueillir l’évier :

Le meuble à été traité au vernis alimentaire. Il reste des finitions à faire : des étagères dans le meuble, un petit rideau en tissu mais l’idée est là…

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Pourquoi pas d’eau courante ?

Le parti pris pour l’eau dans la yourte est : pas d’eau courante. Pour une raison simple, c’est que quand j’ai accès à l’eau courante j’ai tendance à l’utiliser bien trop. En tout cas plus que si je dois aller chercher l’eau (même tout près). Et le problème n’est pas tant l’arrivée d’eau que l’évacuation / le traitement des eaux souillées. N’ayant pas l’envie/le temps de mettre un système d’épuration en place (qui est en plus difficilement nomade donc pas très compatible avec la vie en yourte), le choix d’avoir l’eau courante juste devant la yourte et de remplir des jerricans pour amener l’eau dans la yourte s’est imposé. Le bidon d’eau propre se vide dans le bidon d’eau sale qui est ensuite utilisé pour arroser le jardin… Il est donc impératif de ne pas utiliser de produits néfastes pour l’homme, la nature et les animaux. Même si, en l’occurrence ça permettrait de constater leur effet direct… :-/

Construction de la yourte : couronne, poteau, montage test & FIN

Dernière semaine passée à l’atelier de la Frênaie où nous avons terminé quelques morceaux de yourte, et fait un test de montage.

Couronne

Nous avions déjà commencé la couronne la semaine d’avant. Nous l’avons passée à la toupie en ayant préalablement vissé un gabarit sur le dessus afin d’égaliser les bords. Puis nous avons fait les 63 mortaises pour accueillir nos 63 perches de toit. Nous avons cassé les angles à la défonceuse et terminé en bouchant des imperfections à la pâte à bois et en ponçant l’ensemble.

Poteaux

Les poteaux sont utilisés pour faciliter le montage de la yourte. Ils peuvent être démontés l’été, mais il est conseillé de les remettre en hiver pour plus de solidité face au vent. Nous allons aussi les fixer au plancher afin d’éviter un soulèvement du toit par dépression.

Nos poteaux sont en frêne, il fond 3m40 (la hauteur de la yourte au centre), les chapiteaux en sapin.

Montage test

Nous avons effectué un montage test à l’atelier pour vérifier que tout s’emboîte bien. Il est aussi nécessaire pour l’ajustement de la toile extérieure (dernière couture & découpe du centre)

Des finitions

Il reste des petites choses à faire : derniers passages d’huile de lin, cordages etc…

Notre dôme ouvrant n’est pas prêt, nous avons donc improvisé un dôme avec bâche le temps de son arrivée.

Chouette aventure que celle de s’approprier son logement…

Construction de la yourte : lambourde, plancher…

Encore une semaine passée à l’atelier de la Frênaie où nous nous sommes concentrés sur ce qu’il va y avoir sous nos pieds.

Le plancher

Il est constitué (en partant du bas) d’un sous-lambourdage, d’un lambourdage vissé au sous-plancher, d’une couche d’isolant (liège 4cm) et d’un sur-plancher sur lequel est fixé le parquet.

Sous-plancher & lambourdes

Constitués de douglas pour les lambourdes & de MPF pour le sous-plancher, ils sont assemblés avec des vis.

Le sous-lambourdage

Il a été construit sur le sous-plancher (alors que sa position sera en dessous) pour faciliter sa construction. Les morceaux de douglas qui le constituent seront ensuite boulonnés.

Sur-plancher & parquet

Le sur-plancher est constitué de panneaux de MPF sur lesquelles sont agrafées les lattes de parquet de façon à ce qu’elles soient démontables.

Début de la couronne

On a aussi eu le temps de traiter les portes & commencer la couronne (pièce centrale qui accueille les perches de toit) :

Construction de la yourte : couture isolant, perche de toit

De retour pour une semaine à l’atelier de la Frênaie où nous nous sommes principalement consacrés à la couture de l’isolant & les perches de toits.

Couture de l’isolant (laine de mouton 12cm)

Pour l’isolant dans le toit, on a procédé presque comme pour la toile intérieure, on a fait 4 quarts de cercle avec des longues bandes préalablement coupées grossièrement puis assemblées. Nous avons ensuite tracé la courbe pour finir par découper notre « quart de gâteau ». La couture est très grossière avec une grande aiguille et de la ficelle tous les ~15cm. L’idée c’est que la couture soit suffisamment serrée pour ne pas faire de pont thermique, mais pas trop compressée pour que la laine conserve un maximum de volume (et conserve sa propriété isolante)

Pour la couture des murs, les bandes de laine faisaient 1m80 de haut. Notre mur fait 2m, il a donc fallu rapiécé… Il a aussi fallu agrafer des liens (corde cousue sur un bout de toile) pour que l’isolant soit noué en haut du mur à la corde tour.

Perches de toit

Nous avons 63 perches de toit (en frêne) qu’il a fallu poncer, tenonner (pour qu’elles rentrent toutes dans la couronne) puis traiter à l’huile de lin. Comme ça, ça parait rien, mais ça prend beaucoup de temps.

Fabriquer un petit toilette sèche + charnière maison

Nouvel article sur les toilettes sèches avec plus de détail : https://david.mercereau.info/toilettes-seches-a-litiere-theorie-et-pratique/

Un petit toilette sèche compact pour l’intérieur, histoire de pas avoir à sortir les nuits d’hivers… Il a été entièrement fait de récupération (hors visserie) :

  • Lunette récupéré : elle n’a plus d’attache pour se fixer sur un toilette, je l’ai donc fixé sur le ‘meuble’ ;
  • Bois de palette ;
  • Charnière fabriqué avec des pointes de palettes et des chutes de taule ;
  • Une marmite en alu d’environ 15L pour recevoir ce que notre corps refuse de garder ;
  • Un seau en plastique de cantine (fromage blanc) pour la bavette à pipi ;

Je passe sur l’étape de conception de la « boîte en bois » voici quelques images :

Pour la charnière avec des chutes de taules, l’idée vient de ce blog :

Petite plus, la bavette en plastique découpé dans un seau à fromage blanc histoire de pas mettre du pipi ailleurs que dans la marmite en alu :

Voilà voilà, il n’y a plus qu’a trouver le sciure de bois (déchet de scierie) pour remplacer l’eau potable…

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