Chantier extension : ossature bois

L’extension est en « poteau poutre ». Cette technique de construction paille limite l’usage du bois par rapport à une maison ossature bois et remplissage paille (même si ça stocke du carbone, moins on en coupe, mieux c’est à mon sens). L’idée, c’est de faire un « préau » (4 poteaux, un toit), ce qui permet de mettre la paille « au sec ». Ensuite, on bâtit le mur devant ou derrière cette ossature. C’est plus sécurisant je trouve comme chantier (moins de stress, de dépendance à la météo). Mais c’est plus cher que de la paille porteuse (plus de bois) et peut-être plus impactant.

Pour ma part, j’ai un débord de toit et je prolonge avec une pergola au Sud (pour se protéger de la surchauffe estivale). J’ai donc 4 poteaux à l’intérieur des murs et 4 poteaux à l’extérieur pour récupérer la portée du toit.

Je suis en limite de propriété, et ma limite n’est pas « droite », ce qui explique que le bâtiment soit biscornu. J’ai dû faire une « noue » pour récupérer les eaux de toiture qui ne doivent (légalement) pas couler chez mon voisin.

Découpe de la toiture sur la Paillourte

Une partie bien stressante alors que, finalement, ça c’est « bien mis » 🙂 Et oui, parce que faire se marier une charpente réciproque (ronde) avec un rectangle, c’était pas évident. J’aurais pu prolonger le toit végétalisé, mais ça m’aurait fait arriver vraiment bas de plafond. Et par chez moi, c’est les marais, donc c’est pas mal d’avoir « les pieds au sec », donc de relever les maisons…

Donc j’ai « coupé le toit de la paillourte » au droit. Bon après, sur une charpente réciproque (pas droite) avec du bois rond, c’était pas simple de se projeter. J’ai mis un laser sous le toit où je voulais couper, tracé sur le laser, mis un cordeau et zou…

  • J’ai retiré les végétaux de la partie de la toiture qui allait être supprimée ;
  • Relevé l’EPDM ;
  • Taillé les bottes de paille du toit qui dépassaient un peu du mur (et qui allaient se retrouver sur le trait de coupe 😐 ) ;
  • Ajouté des renforts verticaux sous certaines voliges qui allaient se trouver dans le vide (sans support de part et d’autre) après la coupe ;
  • Retiré proprement les voliges entières qui n’allaient plus être nécessaires ;
  • Coupé au trait les autres voliges ;
  • Et enfin tronçonné les morceaux de charpente réciproque qui dépassaient du trait 🙂

A noter que j’ai pas mal tergiversé sur ce point mais aucune solution n’était parfaite :

  • Prolonger la toiture végétalisée : comme dit plus haut, nous faisait arriver bien bas de plafond au bout de l’extension. Chez nous c’est les marais, on surélève les maisons plutôt qu’on les enterre…
  • Faire 4 murs + un tunnel / sas : ça fait construire 4 murs donc thermiquement c’est beaucoup moins bien. Là avec 3 murs collés à un espace chauffé, on espère ne pas avoir à chauffer cet espace supplémentaire.

Préalablement, je m’étais assuré qu’en coupant, je n’aurais pas de point bas sur une perche qui aurait créé une stagnation de l’eau pluviale entre la paillourte et l’extension. Mais la vie est bien faite : quand on tronque un cône verticalement, les points bas se trouvent de part et d’autre de la section. L’eau s’écoulera donc naturellement de part et d’autre de la coupe…

Ossature principale

Au départ, j’avais la volonté de faire beaucoup de bois rond… Parce que plus soutenable (j’en ai parlé ici), mais pfff, c’est long le bois rond… J’ai donc fait un compromis et j’ai mis du rond ou c’était « facile » au niveau des assemblages et des contraintes… et du bois scié aux autres endroits :-).

Économiquement, un poteau 150×150 en Douglas de 3m, c’est autour de 60€. A section égale (et à meilleure résistance mécanique), en rond, c’est 10 fois moins cher… 6€…

Pour faire simple, le bois rond a été utilisé :

  • Sur les 4 poteaux extérieurs (+ jambes de force) : Diamètre ~150mm
  • Au plafond, pour soutenir la paille (parce que c’est joli et ça va être facile à tailler : Diamètre 100mm

Donc après avoir été chercher mes perches de châtaigner en forêt, me voici de retour à la plane pour les écorcer (c’est un petit plaisir quand le bois est bien vert, ça part tout seul).

Pour le bois scié, j’ai opté pour du Douglas acheté dans une petite scierie qui ne pratique pas de coupe rase. Mais par chez moi, le Douglas ça pousse pas… Donc il y a eu un impact sur le transport… (éternel dilemme entre impact biodiversité VS carbone). Ceci étant, j’ai mutualisé la commande avec mon voisin pour diminuer l’impact de ce transport.

Je suis parti sur 3 sections principales :

  • 200×50 : pour toutes la partie périphérique/porteuse
  • 150×50 : quand il y a de la longueur et/ou du poids à porter
  • 100×50 : pour tout le reste (ossature de menuiserie, lisses…)

Quand les 4 premiers poteaux (intérieurs) on été mis, on a continué avec les poteaux extérieurs (pour tenir le débord de toit – la pergola, le cellier…) et finir « le gros ».

Pour le bois rond, c’est un assemblage par embrèvement avec tige filetée qui a été mis en œuvre (à la façon atelier paysan) avec des mi-bois pour le reste. Tous les assemblages de l’ossature principale ont été fait en mi-bois. C’est simple à réaliser et solide quand on dispose de la technologie qu’est la vis 🙂

Pour le bois rond, je me suis fais aidé par un camarade compagnon charpentier pendant 1/2 journée, qui m’a montré comment être efficace. Parce que sur du rond, c’est tout une histoire… tracer les axes, faire confiance à son œil et surtout savoir tracer (le coup de crayon du charpentier), se projeter… Pas simple sans expérience. C’est difficile de passer moins de 2h sur un assemblage pour moi.

A partir de ce moment-là, on a pu commencer la couverture, pour se mettre au sec. On a commencé par placer des feuilles d’OSB 12mm. Il n’y a pas de traverse intermédiaire. La chambre en intérieur (entre les poteaux) fait ~2m75 x ~3m70. J’ai donc mis les feuilles d’OSB (de 2m80) d’un seul tenant dans la longueur. C’est « osé », ça porte sur rien, enfin au début… L’idée c’est que celles-ci soit vissées par le dessous aux chevrons de la toiture (60x80mm). J’ai fait ça pour gagner l’épaisseur d’une traverse, pour pas faire « monter » l’extension plus haut que la maison principale. Et une fois que tout a été mis – OSB vissé par le dessous sur les chevrons de 80×60, eux-même vissés dans des contres chevrons de section identique, c’est plus que costaud. Bon, les chevrons sont un peu surdimensionnés, c’est vrai.

Pour la toiture, j’ai un petit problème de potentielle condensation entre l’OSB et la paille quand il fait moins de 1°C (ce qui est extrêmement rare chez moi), par rapport au fait que l’OSB n’est pas très perméable à la vapeur d’eau. Vu que ces températures sont anecdotiques chez moi, j’ai percé l’OSB de pas mal de petits trous, afin de faciliter le séchage (grâce à la lame d’air juste au-dessus). L’avenir nous dira si j’ai bien fait ou non. Des solutions pour nous éviter ce risque auraient été de :

  • « fermer/freiner » à la vapeur sous la paille, mais on a bien envie de faire un plafond en enduit terre ;
  • Ne pas utiliser d’OSB au dessus de la paille. J’ai envisagé des feuillards tendus pour faire le contreventement, mais la tenu de l’écran sous toiture et des chevrons aurait été moins évidente…
Extrait site https://www.ubakus.de/u-wert-rechner/?

Bref, ensuite, c’est plutôt classique dans les « couches » : écran sous toiture perspirant (très ouvert à la vapeur d’eau), chevrons, contre chevrons, bac acier…

J’ai fait le choix d’une toiture froide, avec ventilation sur la faîtière pour gagner en confort d’été. La couleur du bac acier a été un grand débat. Autant esthétique que pratique. Une couleur foncée chauffe plus mais (devrait) augmenter le tirage naturel de la lame d’air ; mais une couleur claire diminue la chaleur captée par la toiture… Le mieux selon cette idée serait d’avoir le dernier rang (vers la faîtière) en foncé, le reste de couleur claire… ça part en Zèbre, c’est pas foufou et sans certitude de fonctionnement. Je ne sais pas vraiment quel serait la meilleure solution pour le confort d’été, pour éviter la surchauffe, si quelqu’un a déjà fait des tests chiffrés… je suis preneur.

Je détaille pas la partie couverture… C’est classique et déjà bien documenté.

Raccord toiture

C’est (aussi) un point chaud de cette extension. Après le découpage de la toiture de la paillourte, il faut raccorder le bac acier de la nouvelle toiture à l’ancienne toiture.

Il y avait aussi un petit triangle à ajouter. Forcément, quand on raccorde un rond avec un rectangle, même si on a taillé un peu dans le rond, il est pas impossible qu’il reste des petits triangles de vide par-ci par-là. En ayant rabattu / coupé la toiture (partie ronde) j’ai minimisé ce phénomène. Malgré ça, j’avais un petit triangle de moins d’un mètre carré à rajouter dans le débord de toit (comme ça, si je me plante dans l’étanchéité, c’est moins grave).

J’ai donc rajouté quelques voliges (récupérées de la découpe du toit), que j’ai solidarisé avec l’extension, et uniquement posé sur les voliges existantes. De cette façon les deux bâtiments restent indépendants : si ça doit bouger, ça peut bouger.

Nous avons fait des chaussons (chutes d’écran sous toiture cousues) de liège en vrac pour isoler entre l’extension et la toiture isolée en paille existante de la Paillourte. En effet il fallait moins d’épaisseur à cet endroit pour pouvoir poser une rive sur le bac acier. Le liège étant un bon isolant rapporté à son épaisseur, et incompressible (pour accueillir un peu de toiture végétalisée), c’était tout indiqué. Il n’est pas impossible qu’on rajoute un peu d’isolant par le dessous à cet endroit pour avoir un R équivalent à la paille.

Il fallait bien tenir compte des descentes d’eaux pluviales pour que l’eau ruisselle toujours vers le bas. Entre l’ancienne toiture et la nouvelle, nous avons ménagé une dizaine de centimètres pour faire un chéneau, et nous y avons glissé un drain agricole pour faciliter l’écoulement des eaux

Ensuite nous sommes venus faire de la vulcanisation d’EPDM (coller un nouveau morceau d’EPDM sur l’ancien) pour prolonger l’existant. Cette EPDM est coincé sous la planche de rive de l’extension qui est elle-même vissée sur l’ossature. Cette planche est ensuite recouverte d’une rive en acier pour terminer l’étanchéité. On en a profité pour coincer le géotextile tissé. Je ne sais pas si c’était une bonne idée, il y a peut-être un risque que celui-ci fasse remonter de l’eau par capillarité sur la rive et qu’elle soit souvent mouillée. Mais il limite probablement le risque de condensation bien présent avec l’EPDM, si celui-ci n’est pas collé (ce qui est notre cas – parce que j’aime pas trop les trucs non démontables / visitables). Coller l’EPDM sur du bois, c’est en réalité la bonne pratique.

Ossature secondaire

Pour l’ossature secondaire (qui tient fenêtres et portes), rien de bien innovant. C’est plutôt à la mode MOB. Je n’ai pas fait d’ossature secondaire complète pour la grande fenêtre afin d’ouvrir l’angle d’entrée de la lumière (avec l’enduit terre).

Lisse basse

Les lisses sont en 100×50, un morceau sur l’extérieur du sous-bassement et un à l’extérieur. Le centre sera rempli de liège en vrac. La lisse a été solidarisée avec le sous-bassement par des tiges filetées scellées dans la brique (dans les jonctions des briques car il y a plus de matière), tous les 60cm en quinconce. Une bande d’EPDM pour éviter les remontées capillaires a été posée entre le bois et la brique. Dans l’idée, ici, ce n’était pas nécessaire, car nous sommes sur du cailloux drainant : à priori, l’eau ne va pas remonter tout ça. Mais comme tout bon auto-constructeur plein de peurs… ne pas mettre cet EPDM aurait peut-être été un regret, et c’est pas pour ce que ça représente dans le coût de la construction. D’autant qu’on commandait déjà un peu d’EPDM pour faire le raccord entre les 2 couvertures… D’ailleurs, pas simple de trouver des bandes d’arase de 37cm (largeur de la brique), la découpe d’une bâche EPDM était plus simple. Entre le bois et la brique (côté extérieur de la lisse seulement), j’ai mis une petite compribande pour limiter le défaut d’étanchéité à l’air.

Plafond

Pour le plafond, j’ai posé une muralière en bois sur l’ossature principale, et on est venu entailler des troncs de châtaigniers. Ceux-ci sont de taille raisonnable (autour de 10 cm) car ils ne supporteront que les bottes qui isolent la toiture et un peu d’enduit. Ils ont un entraxe de 50 cm environ. Mes bottes faisant 120 cm de long (oui, ce sont des grandes bottes, nous en parlerons plus tard), celles-ci reposeront à minima sur deux perches à chaque fois.

Les perches de châtaigner ont été positionnées face la plus plate/droite vers le haut (pour supporter les bottes) afin de maximiser la hauteur sous plafond et de minimiser le vide entre les bottes et l’OSB. J’ai ménagé 36.5cm de haut en prévision des bottes de paille qui font normalement ~35cm. Ces 36.5cm ont été ménagés de part et d’autre de la perche. Ensuite, avec une pige, je suis venu à mettre un coup de rabot aux endroits qui dépassaient de cette pige.

Il aurait été plus commode de mettre les bottes de paille avant de mettre la toiture, pour les glisser par-dessus et pas par en-dessous. Mais je n’avais pas encore les bottes et j’aurais été exposé aux intempéries (ce qui n’est pas très sécurisant, qui me fait passer de mauvaises nuits…). Les perches de châtaigner ne sont pour le moment pas fixées : on peut les faire glisser le long de la muralière, et nous allons pouvoir glisser les bottes de paille.

Timelaps

Gros gros merci à mon papa, qui m’a beaucoup aidé sur ces étapes !!!

Prochain chantier : la paille !

La paillourte ~2 ans après

Cela fait presque 2 ans maintenant que nous avons emménagé dans notre paillourte.

Globalement on est hyper content, c’est confortable, agréable à vivre, rien n’a bougé, ça ne nous est pas tombé sur la tête (c’était une peur, exprimée ici).

État des lieux

Les enduits

Hyper content des enduits, ça n’a pas bougé d’un iota, c’est beau… Autant ceux de l’intérieur que ceux de l’extérieur.

On m’avait venté les bienfaits de la terre pour la régulation hygrométrique. Ça par contre, je ne l’ai pas constaté. Notre maison est même plutôt humide… mais c’est peut-être (certainement) dû à l’environnement marécageux où nous nous sommes installés (l’eau est à 20cm sous le niveau du sol l’hiver, alors tu peux drainer autant que tu veux, c’est humide…).

La paille

Juste avant de revendre mon humidimètre pour paille (re – c.f. article « après 1er hiver« ), j’ai fait des trous dans les murs pour être sûr :-p (le parano…) et c’est (encore) plutôt positif : ~14% d’humidité (encore plus sec qu’avant)

Il aurait été vraiment bien que je retourne voir sous l’EPDM du toit, pour tester l’état de la paille en toiture. Mais c’est pas mal de travail de virer couche par couche la toiture végétalisée, je n’avais pas le courage… Je l’avais déjà fais après le premier hiver, et c’était aussi plutôt hyper encourageant.

Les portes

C’est mon principal regret sur cette maison : ne pas avoir mis le prix dans de bonnes huisseries. Ce sont des portes Lapeyre parce que c’était les seuls à faire des portes en bois non exotique (en chêne en l’occurrence) pas trop chères. Sauf que « Lapeyre y’en a pas deux » et on sait pourquoi…

Résultat : elles ont beaucoup bougé/travaillé, le bois est « si fin » qu’on avait de la condensation qui se formait (principalement sur le dormant) et qui venait tremper le seuil en douglas.

Pour palier partiellement à ce problème, j’ai isolé le dormant des portes par l’extérieur. J’ai vissé des morceaux de plaques de liège, que j’ai tramé puis enduit d’une petite couche d’enduit de finition directement.

Depuis, le problème de condensation sur le dormant a complètement disparu. L’ouvrant condense lui un peu mais beaucoup moins. La conception de ces portes reste tout de même à revoir. Le seuil est en alu, il condense, et là je ne sais pas bien ce que je peux y faire… Du coup on a aussi protégé le douglas sur le seuil. Mais cet hiver, on a pas remis de serpillière en bas de nos portes donc ce qui reste de condensation est acceptable…

Le sol

Le sol, c’est compliqué de faire quelque chose de pérenne (sans trop d’entretien) et d’écologiquement soutenable…

Dalle terre

C’est le GROS GROS point noir/pénible. Déjà la mise en œuvre n’a pas été chose simple (grosses fissures). Et elle s’est dégradée à vitesse grand V… Pourtant on est toujours en chaussettes/chaussons/pieds nus dessus… La couche de protection finissait toujours par disparaître très vite. A noter que la cire, option de protection choisie en n°1, demande de nombreuses passes pour constituer une protection résistante. Deux ou trois ne suffisent vraisemblablement pas. Résultat : plus d’étanchéité ET l’abrasion faisant (à force de marcher dessus), de petits grains de sable contenus dans la terre finissaient par se détacher puis accélérer l’abrasion du reste de la dalle… bref une sorte de boucle pas chouette… Donc après plusieurs tentatives de réparation + cire à nouveau, nous avons choisie l’option n°2 : la tempera. Nous avions fait des tests, des petits carrés de chaque option, restés cachés depuis tout ce temps sous notre paillasson. Les tests à la cire ont souffert de l’abrasion (la poussière et la terre coincés sous le paillasson qui entrent en frottement à chaque essuyage de pied). La tempera, elle, n’a pas bougé. En gros c’est de l’huile de lin, de l’œuf et des pigments (bien choisis). La recette a été tirée du livre « Les sols en terre » et les pigments on été acheté… chez Av Jord, fournisseur suédois, selon les conseils du livre.

Mise à jour 11/2021 par Marion :

Initialement, nous avions traité la dalle à la cire – en quelques couches, mais pas assez. Peut-être qu’avec 15 couches ça aurait été, mais on n’a pas testé, et la cire c’est pas donné.

Alors que ce premier essai de traitement de surface nous avait vite amenés à vivre sur de la terre presque battue – en tout cas et passés les 6 premiers mois, on avait les chaussettes oranges systématiquement – la tempera paraît bien plus prometteuse. Après une dizaine de mois :

  • nos chaussettes gardent leur couleur,
  • la serpillière peut être passée sans abîmer le traitement de surface ;
  • pas de creusement de la surface (avant, les endroits passagers étaient bien plus marqués que les autres : ils poudraient, et nous emmenions la matière derrière nos passages répétés, ce qui avaient pour effet d’accentuer le phénomène)
  • c’est facile et agréable à appliquer, en une couche d’huile de lin chauffée + 2 couches de primaire + 2 couches de finition.

C’est pas magique non plus :

  • Difficile d’éviter les poques, si un objet lourd tombe sur la dalle, il y a de grandes chances pour qu’elle s’enfonce à cet endroit.
  • Si reprise il doit y avoir, il faut éventuellement reprendre avec un peu de terre pour réparer, puis préparer la tempera à nouveau (primaire + finition) pour parfois un rien du tout. Pour m’éviter des surprise de différence de teinte, j’ai utilisé des sachets de pigments prêts à l’emploi de chez Avjord (bémol, c’est pas local, et c’est en suédois :-)), dont la créatrice semble une référence en la matière.

Conclusion : à ce jour, je pourrais bien plébisciter une dalle en terre auprès des nouveaux constructeurs… ce qui n’était pas le cas les 6 premiers mois de sa vie…

Tomettes

Nos tomettes se portent mieux que la dalle terre. Ceci-dit, par certains aspects, elles ne sont plus bien neuves. Au départ nous avons essayé de les saturer de lait entier pour éviter qu’elles ne tâchent, mais on s’est vite aperçu qu’il fallait y revenir souvent, très souvent, trop souvent….. On est donc passé à l’huile dure. Deux couches avec entretien au savon noir. Après quelques mois, la tomette nécessite une nouvelle protection. Marion, qui a traité les tomettes : « si c’était à refaire, je crois que je passerais de la bonne vieille huile de lin en un bon nombre de couches (10 ? 15 ?), une bonne fois pour toutes, pour imbiber les tomettes et ne pas les traiter qu’en surface ».

C’est sûr qu’avec une couche d’acrylique (comme c’est beaucoup pratiqué), ça n’aurait pas trop bougé… mais bon c’est cochon…

Le toit

La charpente est toujours aussi belle. Le bois (certainement plutôt les voliges) craquouillent de temps en temps, mais c’est la vie du bois, il faut s’y faire.

La toiture végétalisée a pris, tranquillement, chaque saison apporte sont lot de changements, le premier printemps, on a eu beaucoup de coquelicots, maintenant quasi plus, les plantes grasses ont pris le dessus / occupent l’espace… C’est chouette, c’est beau, voilà quelques photos :

Et si c’était à refaire

On me pose souvent cette question, et je ne sais jamais vraiment quoi répondre… C’est sûr que je ne referai pas de paillourte, mais c’est aussi parce que j’en ai déjà fait une… et j’en suis fière, je la trouve belle, c’était une aventure enrichissante. Je pense en tout cas que je mettrais les bottes à plat plutôt que sur champ comme j’ai fais (dans les livres, c’est plutôt de la paille à plat) parce que ça a occasionné beaucoup de peurs / de déformations du mur pour gagner quelques m2… le jeu n’en vaut pas la chandelle. La charpente réciproque serait aussi à questionner. Je lui trouve autant d’avantages que d’inconvénients :

  • C’est magnifique (c’est la première chose sur laquelle bloquent les gens quand il rentre dans la maison…)
  • C’est cohérent avec la paille porteuse et le fait de ne pas mettre de lisse haute (pour un rond seulement) car elle tolère de grosses différences de hauteur entre 2 perches (~1m), ce qui lui donne souplesse et tolérance par rapport au mur.

MAIS :

  • C’est très pénible à couvrir/isoler parce que plutôt tordu…
  • Cela impose beaucoup de contrainte par rapport à la couverture / l’étanchéité… d’ailleurs je ne sais pas bien ce que j’aurai pu faire d’autre qu’une toiture végétalisée là-dessus (et je ne suis pas du tout convaincu de l’aspect écologique/durabilité d’une telle toiture).

MAIS : je ne vois pas ce que j’aurais pu faire d’autre / de mieux qu’une charpente réciproque dans ce contexte…

Résultat : j’en sais rien… C’est fait !

Bonus, la paillourte sous la neige

Petit bonus exceptionnel (tous les ~10 ans), de la neige en loire atlantique :-o, ça valait bien quelques photos :

Descente de charge du toit

En construction « paille porteuse » (aussi appelée technique Nebraska), il est courant qu’après montage de la charpente, le murs de paille se tassent, c’est attendu. Il faut que le tassement ait opéré avant d’enduire les murs, pour éviter de faire porter toute la charge du toit aux enduits en question, même s’ils sont capables de compenser une charge ponctuelle (exemple : neige humide)

Il est courant en paille porteuse de pré-compresser le mur avec des sangles de camion, ça permet de pouvoir enduire les murs plus rapidement. De notre côté on a préféré attendre. Attendre que le mur se tasse naturellement en mettant le toit en charge. On a donc monté la charpente puis tout le complexe nécessaire à la végétalisation du toit (EPDM, géotextile, tuile, terre…) et enfin on a attendu la pluie (une bonne nuit à 30mm) pour que la terre, la tuile s’imprègnent d’eau, pour avoir notre « charge max « . Bien sûr il est possible que le toit encaisse une charge supplémentaire quand il y aura de la neige, mais par chez moi, si c’est 2 jours tout les 4 ans c’est bien le max, et ça tient pas longtemps… Les enduits pourront compenser…

J’ai pris des mesures à différents moment sur l’évolution voilà ce que ça donne :

Tableau de descente de charge

On observe un tassement de ~9% (soit ~20cm) qui a été progressif Tout au long de la mise en charge du toit.

Pour rappel : nos bottes sont compressé à 101kg/m3. qu’il n’y a pas de lisse haute et que les bottes sont posé à champs…

J’ai observé des déformations du mur à certains endroits depuis cette mise en charge, ça fait « la bulle » vers l’extérieur. Cela nous fait gagner de l’espace et bon, pour l’instant ça tient le coup (je vais surveiller ça quand même…).

Chantier couverture partie 1

La charpente étant posée, on passe maintenant à la couverture dans l’objectif d’être hors d’eau.

Vous trouverez le détails théorique du toit dans l’article dédié.

Les voliges

Les voliges sont faites en planches de douglas non traité, achetées en scierie. Les planches ne sont pas toutes de même largeur, parce qu’un arbre c’est rond, et quand on en fait des planches, forcément il y a de tout… Ce sont des planches de 22mm d’épaisseur jusqu’au mur (90cm d’entre axe) et après c’est de la 33mm d’épaisseur sur le débord de toit (jusqu’à 1m40 d’entre axe). Les voliges sont pointées avec des pointes annelées ou torsadées, des pointes acier pour la partie intérieure de la maison et des pointes inox pour la partie débord de toiture.

Nous avons eu accès à un atelier de menuisier afin de les raboter sur la face visible et de les dégauchir.

  • Le rabotage n’est pas obligatoire, c’est purement esthétique, ça fait que la planche est plus lisse.
  • Dégauchir c’était aussi esthétique. Vue que le bois à été livré « vert », le séchage à provoqué de la rétractation. Par exemple, j’ai constaté qu’une planches de 34cm de large ne faisait plus que 32,7cm à certains endroits. Pour rattraper ça, on dégauchit afin que les jonctions des planches soit plus belles (sinon ça fait des trous de plus d’1cm à certains endroits entre 2 planches).

Le voligeage pour une charpente réciproque c’est pas de la tarte, surtout avec mes troncs de châtaigner moyennement droits. Il doit pas y avoir 2 planches de coupées pareil, donc ça avance doucement…

  • J’ai raboté pas mal les nœuds sur le dessus de la charpente pour éviter des irrégularités et simplifier la pose des voliges
  • Aux endroits ou le dévers est important (typiquement en haut du toit, quand une perche secondaire vient se poser sur une perche primaire) :
    • Soit déligner une planche dans la longueur et en faire plein de petits tasseaux
    • Soit mettre un coup de scie en diagonale mais pas jusqu’au bout (il faut qu’il reste 2mm) afin de la faire ployer sans que la découpe se voit de l’intérieur de la maison. C’est plus propre je trouve mais ça marche pas toujours… (voir photo ci-après)

Temps passé : 8 jours-homme

Au dessous de certaines voliges, il n’y avait quasiment pas besoin d’intervenir tellement la charpente avait pris sa place dans la botte de paille, pour le reste on a comblé avec du terre-paille (barbotine + paille façonnée en poupée) :

Pare vapeur

Au dessus des voliges, on a posé un pare vapeur. C’est pas hyper satisfaisant pour moi parce que ça fait que mon toit ne va pas perspirer (réguler la vapeur d’eau) mais étant donné que je n’ai pas trouvé plus simple que la toiture végétalisée pour couvrir la charpente réciproque, je fais avec. Parce que qui dit toiture végétalisée, dit EPDM (membrane à base de caoutchouc)  et ça c’est pas perspirant… Il faut donc stopper la vapeur d’eau avant qu’elle ne monte et ne se retrouve coincé sous l’EPDM non perspirant, perle et fasse pourrir l’isolant… Et pour faire ça, il faut mettre un pare vapeur. La mise en œuvre n’est pas compliquée, j’avais un pare vapeur adhésif, ça s’est plutôt bien fait malgré l’irrégularité de la charpente : on tolère les plis. Il faut penser à rabattre le part vapeur sur les bords de l’isolant. La pose n’est pas complexe mais il faut être méticuleux car le moindre trou fait que toute la vapeur d’eau passe par là…

Temps passé : 3 jours-homme

Isolation en paille

Le toit à été isolé en paille, l’isolation s’arrête à l’aplomb du mur. Les bottes sont à plats, on a commencé par la couronne extérieure. Les bottes ont été « cousues » (ficelées avec de la ficelle agricole) les unes aux autres sur cette première couronne extérieure, puis les autres ont été mise à l’intérieur de cette couronne très très légèrement en force.  Des tasseaux ont été ajoutés en périphérie extérieure, vissés sur la volige par sécurité, pour éviter que la couronne extérieure ne glisse sous le poids de toutes les bottes de paille.

Pour monter les bottes, on s’est fabriqué une chèvre à base de palettes, de roue de brouette et de harpon :-p

En haut de la couronne c’est trop serré pour mettre des bottes, on va y mettre du terre paille, mais vous allez voir plus loin que c’est peut-être une erreur…

Bien sûr, il a fallu faire du bouchage avec des poupées de paille aux jonctions des bottes, comme dans un mur…

Temps passé : 7.5 jours-homme

Ventilation

Bien qu’il y ait un pare vapeur sous l’isolant, nous ne sommes pas à l’abri de l’humidité/de la condensation. Il est donc préférable de ventiler entre l’isolant et l’EPDM pour faciliter l’évacuation de cette humidité. Une lame d’air continue est largement préférable mais complexe à mettre en œuvre sur une telle toiture. Nous avons donc choisi de faire un chemin de drains agricoles 50mm perforés (1 par perche de charpente, 24 donc) qui partent du bas (sous le débord de toit), qui rejoignent un collecteur en haut du toit (tuyaux 100) pour terminer dans une cheminée (noir de préférence pour favoriser l’effet tirage avec la montée en température du tuyau).

 Temps passé : 1 jour-homme

Une couche de terre paille sera appliqué sur tout le toit ainsi qu’une couche épaisse dans la couronne en haut, qui ne peut être remplie de ballots de paille. Lisez bien jusqu’au bout, c’est une partie qui n’a pas fonctionné pour nous…


Pose de l’EPDM

Nous avons posé l’EPDM précipitamment car de la pluie était annoncée et on avait nos bottes toutes nues sur le toit. L’EPDM de 15mm a été livré d’un seul tenant de 12m x 12m ça pèse ~250kg :-o. C’était pas une mince affaire. Nous étions 10 personnes, on l’a déroulé pour faire une grande bande de 12m et on était positionné tous les mètres. Ça fait qu’on portait 25kg chacun, c’était faisable… On s’était fait un gros escalier avec des échafaudages pour monter en haut.

C’est juste posé, il y a encore du travail à faire (les acrotères, le pluvial…)

Problème, le terre paille de la couronne a moisi

Après 3, 4 jours passés avec l’EPDM sur le toit, je me suis aperçu en passant la main en dessous au niveau du rond central que c’était trempé. Le terre paille qu’on avait fait autour de la couronne était sec en apparence mais encore trempé en profondeur, il était en train de fermenter… Après test à l’humidimètre on était au delà des 80% d’humidité, il y avait urgence à tout retirer.

Du coup j’ai retiré tout le terre-paille. Même si le rang de bottes qui touchait le terre paille semble intact on va peut-être le retirer pas sécurité, peut-être que de l’eau à ruisselé sous la botte et/ou que les champignon sont déjà bien installé….

Pour éviter ce problème on aurait peut-être du faire le terre paille en plusieurs fines couches espacées dans le temps (en l’écrivant ça parait évident :-p ). Là on est plus trop chaud pour en refaire à cette endroit, on va réfléchir à poser un isolant en vrac qu’on a pas besoin de mouiller et donc qui n’aura pas besoin de sécher…

A noter qu’il n’y a pas forcément de problème avec le terre paille mis en fine couche sur toute la surface du toit

La suite au prochain épisode…

Et grand merci à Paul, Simon, Oscar, Camille, Patrice, Sergio, Bencho, Didier, Céline, Sylvie, Fred, Bertrand, Guy, Laura, Romane, Jean-yves, Brigitte pour leur aide précieuse.

Chantier charpente réciproque

La charpente réciproque (aussi appelée toit mandala) est une charpente auto-portée. Pour notre paillourte nous l’avons faite en châtaigner, c’est un bois qui pousse bien prêt de chez nous et qui pousse (plutôt) droit.

Notre charpente est constituée de 12 perches principales et 12 secondaires (qui reposent sur les principales). Elles font toutes entre 12 et 14 cm de diamètre au point de contact (au plus haut / au plus fin). Le diamètre fait ~8m (mur extérieur) et le rond central fait 1m50 de diamètre.

Voilà le résultat :

On trouve beaucoup plus de ressources en anglais qu’en français sur la mise en œuvre de la charpente réciproque. Donc si vous voulez vous documenter sur le sujet, préférez rechercher « Reciprocal Roof  »

Préparation

Nous avons choisi nos perches de châtaigner par une belle matinée de Février chez Marco (un voisin) qui entretien un petit taillis. Le transport s’est fait avec une grande remorque plateau, c’était une grosse journée car chaque perche pèse plus de 100kg et mesure ~6m50 de long.

Nous les avons écorcées à la plane. On a essayé d’autres outils (pelle bêche aiguisée, racloir à béton…) mais rien n’était aussi ergonomique et plaisant que la plane, donc on a plané :-). On a ensuite passé un léger coup de papier de verre pour atténuer les coups de plane.

Au départ, après écorçage, nous les avions stockées sur des bastaings de bois, sous bâche. Mais il y a eu une période très humide et il y a eu énormément de remontées tanniques :

Du coup, on a dû les rependre légèrement et on a décidé de les protéger directement. Donc on a appliqué un primaire anti-tannique et une couche d’huile de lin rapidement après écorçage afin de protéger le bois. On a aussi amélioré le stockage, on a mis une bâche en dessous (pour éviter les remontées d’humidité du sol), et une bâche par dessus (pour éviter que le bois ne grise trop rapidement avec le soleil) et on a aménagé une lame d’air pour que ça respire… Comme ça, nos perches (qui seront apparentes) sont restées belles.

Temps passé : 21 jour-homme

Mise en oeuvre

Le chantier charpente réciproque a été encadré par Gurun, car je n’avais jamais réalisé de charpente de ce type, c’était donc sécurisant d’avoir quelqu’un pour nous accompagner dans cette étape.

Étant donné que je me suis pas mal reposé sur son savoir (et que donc je ne l’ai pas complètement acquis) cette partie ne sera pas très étayée (notamment la partie calculs) mais je vais mettre des ressources en bas d’article si vous voulez approfondir…

Dans l’ordre, les étapes pour la réalisation :

  1. Tracer au sol le cercle central, y marquer les emplacements des perches principales et les reporter/projeter sur le mur avec un cordeau ;
  2. Placer un poteau à la vertical sur lequel va reposer la première perche (la perche est tangente au cercle central, le poteau est placé légèrement à l’extérieur de celui-ci);
  3. Placer la première perche en position, appuyée sur le mur et en repos sur le poteau vertical
  4. Vérifier la position de la poutre avec un fil à plomb de façon à ce que son point le plus proche du centre soit bien tangent au cercle central dessiné au sol.
  5. Ficeler le tout pour éviter que ça glisse et pour se laisser la latitude de re-régler au besoin.
  6. Fixer la perche sur le mur : nous avons mis une broche de châtaigner dans le 5ème rang de botte de paille, en haut du mur, que nous avons encerclé d’un bout de feuillard métallique (lame de fer plate pré-percée), vissé à la perche de charpente.
  7. Puis on place la seconde perche qui repose sur la première perche et qu’on fixe au mur
  8. Puis la 3ème perche qui repose sur la 2ème….et ça continue jusqu’à la 12ème perche principale
  9. Retirer le poteau central et voilà, ça tient !

La théorie c’est que ça « tient comme ça », certain font des entailles aux points de contact entre les perches pour éviter qu’elles ne glissent, d’autres mettent des tiges filetées… Nous avons choisi de mettre un tirefond au point de contact. Une fois que les voliges sont posées, le toit forme un ensemble, pas grand risque que ça bouge.

Ensuite, on place les 12 perches secondaires. Les secondaires répartissent la charge sur le murs et permettent d’avoir moins d’entraxe pour poser le toit.

Pour hisser les perches nous avons fait une « rampe » avec un tréteau/échafaudage de maçon, de façon à ce que la perche passe au dessus du mur.

On a eu quelques difficultés, les perches principales ont glissé, notamment au moment ou nous avons cherché à mettre la dernière. Le poteau vertical était peut-être mal placé, du coup quand on a cherché à la rentrer, ça a forcé et ça a tout fait bouger. On a mis un peu de temps à tout remettre. Peut-être que c’était dû au fait que nos perches étaient huilées. En tout cas, Gurun à conclu que pour une grosse charpente comme ça il faudrait peut-être s’affranchir des ficelles et mettre directement les tire-fonds pour éviter que ça bouge…

Temps passé : 10 jours hommes

Merci à Louis, Sergio, Jean-Yves, Gurun, Charlène, Franck, Yuna & Louise pour cette belle mais grosse journée de chantier !

Faux aplomb du mur en paille

Notre mur en paille n’était pas bien d’aplomb, on avait entre 5 et 15cm de faux aplomb parfois. Et après la pose de la charpente et les problèmes de glissement de perche qu’on a eu, ça c’était largement accentué (10 à 30cm). Une fois qu’on a eu posé la charpente, on a retravaillé le mur en désolidarisant les pieux de la charpente, et en tapant dessus au persuadeur. Une fois le mur « revenu », on refixait le tout ensemble. On a vraiment réussi à bien le redresser, on est maintenant entre 0 et 5cm. C’est pas parfait, mais on est content !

Ressources

Détails de la/ma paillourte – le toit

Edit 08/2018 : Suite à quelques difficultés de mise en pratique notre toiture ne ressemble plus à ça, notamment pour la lame d’air, les détails :

Je ne vais pas ici m’étaler sur la charpente réciproque, je vais détailler ce qu’il va y avoir au dessus de celle-ci, sur le toit végétalisé.

Un très bon site qui nous a bien inspiré (notamment pour l’usage de la tuile) : http://www.valleeducousin.fr/spip.php?article360

Nos couches en partant du haut et en allant vers le bas :

  • Végétation (Sedums)
  • Terre (~1cm)
  • Tuile concassée (~4cm) joue un rôle drainant et, poreuse, elle garde de l’eau et la restitue plus tard…
  • Géotextile anti-poinçonnage
  • EPDM 1,5mm
  • Lame d’aire : tuyau perforé de 5cm de diamètre (drain agricole)
  • Bottes de paille
  • Pare vapeur (l’EPDM n’étant pas perspirant, il ne faut pas que la vapeur traverse la paille et s’y arrête…)
  • Voliges en douglas
  • Charpente réciproque en châtaigner

Edit : La nouvelle version de ce schéma (la version « en place ») ce trouve ici

La ventilation sous toiture est indispensable au bon vieillissement de la botte de paille. Une lame d’aire continue est largement préférable mais complexe à mettre en œuvre. Ici nous allons faire un chemin de drain agricole 50mm perforé qui part du bas (sous le débord de toit), qui rejoint un collecteur en haut du toit (tuyaux 100) pour terminer dans une cheminée (noir de préférence pour favoriser l’effet tirage avec la montée en température tu tuyau).

La gouttière est constituée d’un drain agricole enroulé d’un géotextile qui filtre les impuretés de la terre, et qui est lui même entouré de gravier drainant. Dans les points bas de la charpente on placera les descentes d’eaux pluviales.

Voilà des photos inspirantes de réalisations existantes :

Au passage, un super calculateur  : https://www.ubakus.de/ Tout n’est pas traduit en Français mais une grande partie et c’est vraiment chouette pour calculer le confort d’été (déphasage), l’humidité, besoin en chaleur de l’hiver et plein d’autres trucs que je comprends pas…Voici le résultat pour le toit de la paillourte. Cela m’a apprit exemple que sans lame d’air, il y avait de l’eau dans la paille… Pas cool, on vas donc s’appliquer à bien mettre en œuvre la lame d’aire.

C’est complexe !

Oui et non, pour couvrir ce type de charpente je ne vois pas ce qui pourrait l’être moins. Globalement pour couvrir une toiture conique c’est pas simple…

Montage de la yourte : le grand jour

Le grand jour est arrivé, le jour du montage. Beaucoup de monde ce jour-là à nous prêter main forte :

Brigitte, Jean-Yves, Françoise, Hervé, Emmanuelle, Sergio, Marina, Florian G, Florian J, Fanny, Julie, Édith, Geoffrey, Élise, Nicolas G, Mélanie, François, Carole, Jean-Marie, Aurélie, Anne-Laure, Laurent, Chantal, Roland, Annie, Pascal, Patrick, Sylvie, Franck, Alice, Benjamin, Alexandra, Nicolas T, Louisa, Sylvain un grand, que dis-je, un immense ou mieux, un pachydermique MERCI pour cette magnifique journée de montage. Merci à chacun de vos bras pour tous ce qu’ils ont porté, à chacun de vos doigts pour tout ce qu’ils ont noué et à votre générosité pour tout ce qu’elle nous a donné.

Portes & murs

On apporte toute la charpente au centre (couronne, perches de toits, poteaux) afin que tout soit accessible facilement quand les murs seront montés. Ensuite on commence par poser les portes, les murs puis la corde de compression.

On en a aussi profité pour apporter le poêlito dans la yourte (pas une mince affaire) :
IMG_0013

A 8, on était pas de trop…

Couronne & perches

Assemblage des poteaux sur la couronne

Habillage mur

Au premier montage le mur est d’un seul tenant. Ayant 2 ouvertures il a fallu découper le mur et ce, pour toutes les couches (toile déco, isolant, toile extérieure)

Toile de décoration

Cette belle toile déco en drap recyclé.

Isolation

Par ici les 12 cm de laine de mouton. La belle surprise : un petit trou de souris dans un ballot de laine… Elles n’ont pas traîné…

Toile extérieure

Accrochée sur la corde de compression, la seule difficulté réside dans la jonction entre les portes et les murs qui se fait en enroulant le surplus autour d’une baguette de bois maintenue plaquée sur la porte par 2 cordes faisant le tour de la yourte.

Habillage du toit

Toile de décoration

Très simple, juste à déplier et hop :

Isolation

4 ballots de laine de mouton préalablement assemblé en quart constitue l’isolation de notre toit.

Toile extérieure

Très rapide, on déplie, on bascule et on serre le galon… trop facile !

Le dôme provisoire

Note dôme en plexiglas n’étant pas prêt nous avons une bâche transparente sur la couronne pour voir quand même les étoiles…

L’équipe de montage

Certain était déjà partis, mais une bonne partie était présente pour la photo de fin de chantier :

Retours

Je met à disposition notre « todo 1er montage » pour ne rien oublier… Elle est spécifique à notre yourte mais peut servir de bonne base pour une autre…

Nous avons quand même eu un problème durant le montage. Les poteaux ne se sont pas levés quand nous avons mis les perches de toit. Ce qui aurait dû être le cas. Pourtant nous avions mis la même tension dans la corde de compression que durant notre montage test. Nous avons continué ainsi, et fini par couper les poteaux. Après calcul, ça a eu pour effet de diminuer notre pente de toit à ~25° (27 à l’origine) mais la structure est toujours auto-portante (les yourtes mongoles ont une pente de 23°…). Il aurait cependant été préférable de retirer les perches, en laisser 6 et augmenter la tension de la corde de compression jusqu’à lever de quelques centimètre les poteaux.

Nous avons aussi monté les toiles de murs un peut haut mais c’est largement rattrapable à posteriori.

Merci à Laurent & Brigitte pour les souvenirs photographiques

Merci à Marion pour la relecture

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