Le four solaire Atominique

Depuis peu, j’ai a mis en ligne un wiki dédié au four solaire Atominique. C’est un projet que je mijote avec Dominique Loquais depuis un moment, et ça y est : il existe enfin un endroit clair, structuré, libre, pour expliquer comment fabriquer et utiliser ce four.

Dans ce wiki, on trouve notamment :

Le tout est sous licence Creative Commons Zero (domaine public) : vous pouvez reprendre, adapter, utiliser dans des ateliers, des formations… sans vous prendre la tête sur les droits.

👉 Le wiki du four Atominique : https://four-atominique.retzien.fr/

L’idée de ce wiki, c’est de capitaliser ce travail d’expérimentation, et pas seulement de publier “un plan de plus”. On documente le pourquoi autant que le comment.

Le changement avec ce four Atominique

Un jour, Dominique est passé à la maison via une connaissance commune, a vu mon petit four solaire et m’a dit en gros : « Si tu veux, je t’en prête un autre… ».

Il m’a laissé un four Atominique 45°. Et là, j’ai compris la différence… On a fait comme d’habitude avec l’autre four, on met un gâteau et on s’en va pour l’aprèm’… On est revenu le gâteau était cramé.

Avec mon ancien four type boîte, ça n’aurait jamais été possible, même en plein été. La surface de réflexion est bien plus importante, la géométrie capte beaucoup plus de soleil.

Depuis, ce four est devenu un outil du quotidien :

  • il est installé dehors à demeure, avec une simple capote de protection ;
    • il est à deux pas de la cuisine, on n’a plus qu’à ouvrir la porte-fenêtre pour l’utiliser ;
  • dès que la météo s’y prête, on y met :
    • des tartes, cakes, gâteaux ;
    • des plats mijotés (légumineuses, betteraves, ratatouille…) ;
    • des bocaux à stériliser ;
    • et, quand il reste de la place, de l’eau à chauffer pour la tisane ou la douche (chez nous le ballon est coupé en plein été pour éviter de chauffer inutilement l’espace de vie).

On a une organisation qui va bien avec notre mode de vie plutôt « à la maison » (notre lieu de travail) :

  • le matin, ou quand le soleil se pointe, on prend une demi-heure pour lancer la cuisson ;
  • on laisse le soleil bosser ;
  • à midi ou le soir, c’est prêt.

On l’utilise même bien plus que le tube / concentrateur solaire qui est super pour faire du pain, mais pour le quotidien c’est plus contraignant en terme de volume, pour les bocaux c’est « petit à petit »…

Un modèle libre, reproductible… et améliorable

Ce que j’aime dans ce projet Atominique :

  • il est pensé pour être fabriqué en atelier partagé, en club, en chantier participatif ;
  • la doc est ouverte (plans, 3D, explications, retours d’expérience) ;
  • chacun peut :
    • adapter les dimensions,
    • tester des variantes,
    • renvoyer ses remarques, ses mesures, ses photos pour améliorer encore le modèle.

Retours d’expérience et comparaison avec mon ancien four solaire

Avant l’Atominique, j’avais fais un tuto de mon four solaire type boîte, d’ailleurs le Low-Tech Lab m’avais demandé de leur fabriqué ce four pour en faire une vidéo.

À l’époque, j’en étais fier. Et honnêtement, il fonctionne : on a fait des gâteaux, de l’eau chaude, des petits plats dedans… Mais des petits, et en cuisson « mole » (très lente…)

Mais avec le recul (et l’expérience de l’usage du four Atominique), je vois surtout ses limites.

Un four trop petit, sous-dimensionné

Le four sous sa bâche de protection

Je vivais en mode semi-nomade, en yourte, avec un critère fort : il fallait que le four soit facilement transportable, que je puisse le ranger à l’abri.

Résultat : j’ai fait un petit four, compact. Le problème étant que ça occasionne très peu de surface de réflecteur = on capte peu d’énergie ;

Alors que cet argument ne tient pas trop. Le four Atominique est toujours dehors, il est conçu en matériaux qui peuvent tenir dehors, à l’abri sous une bâche de protection (faite sur mesure) donc pas besoin « d’espace de rangement ».

Un four trop petit = une surface de réflecteurs trop petite

Dans l’interview, Dominique rappelle un point de départ simple : on ne pourra jamais avoir, dans un four solaire, les 3–4 kW d’un four électrique ou gaz classique. On joue plutôt dans la cour de la petite centaine de watts.

En gros, dans de bonnes conditions (ciel bleu, soleil haut) on a environ :

  • 1000 W/m² de puissance solaire au sol,
  • dont on récupère au mieux environ 200 W/m² pour la cuisson, une fois qu’on a compté les pertes, les réflexions imparfaites, la vitre, etc.

Si la vitre fait par exemple 0,5 m², on a donc :

  • 0,5 m² × 200 W/m² ≈ 100 W utiles qui passent par la vitre,
  • puis on ajoute ce que les réflecteurs renvoient en plus, pour monter autour de 100–150 W de puissance de cuisson.

C’est cohérent avec ce qu’on observe : on n’est pas sur un four de cuisine « boosté », mais sur un four lent, efficace si on dimensionne bien les surfaces.

À partir de là, deux choses deviennent très importantes dans la conception.

1. La taille de la vitre et des réflecteurs vont ensemble

Plus la vitre est grande, plus on a :

  • une surface “de base” qui laisse entrer le rayonnement,
  • de la place autour pour accrocher des réflecteurs de bonne taille.

Les réflecteurs, c’est ni plus ni moins que de la surface de collecte supplémentaire d’énergie : ils interceptent de la lumière sur une plus grande zone et la renvoient vers la vitre. Plus on a de réflecteurs (au-delà de la surface de la vitre), plus on augmente le nombre de watts qui arrivent dans la boîte.

2. On ne peut pas mettre 4 m² de réflecteurs sur une mini-boîte

On entend parfois : « il suffit d’ajouter des réflecteurs partout ».
En pratique, sur une conception type boîte, il y a une limite géométrique.

On ne peut pas raisonnablement :

  • faire un four de 50 cm × 50 cm (0,25 m² de vitre),
  • et lui coller 4 m² de réflecteurs autour,
  • tout en gardant quelque chose de stable, manipulable, qui s’oriente facilement et qui ne se retourne pas au premier coup de vent.

Ce genre de très grand rapport entre réflecteurs et vitre relève plutôt du concentrateur (parabole, Fresnel, etc.) : c’est une autre famille d’objets, plus complexe à construire, plus pointue à utiliser, avec d’autres compromis (point chaud, suivi du soleil plus fin, etc.).

Le choix de l’Atominique, c’est l’inverse :

  • une boîte de taille “humaine”, grosso modo gabarit four de cuisine ;
  • une vitre suffisamment grande pour accueillir des plats usuels ;
  • des réflecteurs proportionnés à cet ensemble, qui augmentent nettement la puissance sans basculer dans la logique du concentrateur.
  • facilité de construction.

C’est ce dimensionnement cohérent volume / surface vitrée / surface réflective qui lui permet d’atteindre cette fameuse petite centaine de watts utiles… et de rendre la cuisson solaire vraiment praticable au quotidien.

Des matériaux réfléchissants pas terribles

Le papier aluminium c’était pour la vidéo du LowTech Lab, en vrai perso j’ai toujours eu un doute là dessus.

Par contre l’adhésif miroir, j’ai testé, ça marche… mais 1 ou 2 ans, après ça blanchit, ça s’altère (c’est pas fait pour être au soleil) et du coup ça marche de moins en moins bien. Après c’est chouette pour expérimenter sans dépenser trop de sous…

Mais depuis que je suis passé à l’alu miroir, c’est le jour et la nuit ! C’est durable, ça ne s’altère pas (sûrement un peu mais pas visiblement). Il y a une page dédiée sur le wiki si vous voulez creuser la question des réflecteurs.

Un système 30° / 60° pas si malin que ça = ouverture par le haut vraiment pas malin

J’avais imaginé un système avec deux inclinaisons : 30° pour l’été, 60° pour l’hiver.
Sur le papier, ça fait sérieux : le four “s’adapte” au soleil. Et quand je dis « j’avais », c’est typiquement un truc que j’ai vu sur internet et je me suis dit « mais oui, trop la bonne idée »… finalement non…

En pratique :

  • en hiver on l’utilise très peu, fenêtre d’ensoleillement trop courte ;
  • en intersaison, les angles ne sont pas favorables ;
  • ça oblige à mettre l’ouverture sur la vitre, en haut. Sauf que sur ces fours sans inertie, dès qu’on ouvre en haut, toute la chaleur s’en va…

Avec l’Atominique, Dominique est revenu à quelque chose de plus simple et plus cohérent : un angle fixe à 45°, adapté à nos latitudes, qui marche mieux une plus grande partie de l’année.

Donc : pourquoi je ne recommande plus ce petit four

Toutes ces petites limites mises bout à bout font que, aujourd’hui, je ne recommande plus de fabriquer ce modèle type boîte :

  • il donne une image un peu “molle” de la cuisson solaire ;
  • on risque d’être déçu, voire de se dire : « la cuisson solaire, c’est sympa sur le papier, mais en pratique ça ne marche pas si bien ».

C’est d’ailleurs indiqué noir sur blanc sur mon article :

Ne faites plus ce four !!!

Si vous voulez vous lancer maintenant

Si vous arrivez ici avec l’envie de construire un four solaire, voilà ce que je conseille aujourd’hui :

  1. Prenez l’Atominique comme base. https://four-atominique.retzien.fr/
  2. Écouter l’Interview de Dominique pour comprendre le fonctionnement et éviter les écueils/fausses bonnes idées que j’ai pu avoir en glanant sur internet : https://four-atominique.retzien.fr/index.php?title=Interview_Dominique
  3. Venez papoter sur le forum cuisson solaire si vous avez des questions, des idées, des doutes : https://forum.cuisson-solaire.fr

Mon ancien four type boîte m’a permis d’apprendre, de rencontrer le Low-tech Lab, de faire parler de cuisson solaire.
Mais si je peux éviter à d’autres de refaire les mêmes erreurs, tant mieux.

Si vous devez investir du temps, du bois, de l’isolant et quelques heures de bricolage, faites-le sur un four qui en vaut vraiment la peine : aujourd’hui, pour moi, c’est clairement le four solaire Atominique (et j’ai rien à gagner en vous disant ça !).

Four à pain en terre

Retour expérience : Après 1 saison de chauffe je suis un peu déçu de la qualité de la flambée qui n’est pas au rendez vous. Les pizza, le pain est bon… mais la qualité de la combustion laisse à désirer (pollution) je tâche de faire un article plus détaillé mais il semble que ce type de four ne puisse (par leur géométrie) être « propre ». Bon ça fonctionne pour un usage « récréatif/occasionnel », et je tâche de faire mon pain au soleil tant que faire ce peu…

J’ai commencé à m’intéresser au four à pain pour plusieurs raisons / usages :

  • Personnelle : dans mon jardin, pour nos soirées pizza, pour le pain, et pour mes voisins/copains quand le four est chaud (mutualisation d’une cuisson) ;
  • Collective (à plus long terme) : monter un four à pain collectif pour mon village, pourquoi pas… Je pense que pour être solidaire, il est nécessaire de se connaître, d’avoir confiance les uns dans les autres. En ce sens, avoir un rendez vous hebdomadaire ou mensuel autour du feu, d’une flambée qui permet à chacun de faire son pain, sa tarte, ses pizzas, ses gâteau, ses fruits séchés, etc. me paraît intéressant pour se croiser, discuter, échanger et, ainsi, gagner en confiance les uns dans les autres. Ça me semble qui plus est répondre à un besoin inter-générationnel (ho la vache, je devrais peut être remplir un dossier de subvention, j’ai plein de mots-clé).

Actuellement, je fais mon pain l’hiver dans mon poêle de masse (à la fin de la flambée), et je me suis fais une petite boisinière (pas que pour le pain) pour le reste de l’année. Le résultat dans la boisinière est correcte mais il y a certaines contraintes :

  • Quantité de pain limitée par flambée ;
  • Cuisson « à la flamme » avec alimentation en bois toutes les 10-15 minutes durant l’heure de cuisson (nécessite donc d’être très disponible) ;

Pour corriger ça – et aussi parce que j’aime bien expérimenter des nouveaux machins avec du feu dedans – j’ai voulu me construire un four à pain, un vrai…

Mes besoins

  • Taille de four/sole familiale pour ~2-3kg de pain, de quoi entrer une pizza… Soit une sole de ~65cm de diamètre
  • Pas d’envie que ce soit déplaçable (trop contraignant par rapport au besoin réel)
  • En matériaux peu coûteux pour mon bilan environnemental.

Recherche

Mon regard s’est très vite porté vers les fours en terre, parce que la terre c’est chouette, c’est gratuit, y’a qu’a se pencher ; et le bilan environnemental de ce type de four est plutôt très faible…

Je suis rapidement tombé sur les plus connu/documenté :

Mais je me suis aussi rapidement confronté à un gros manque : le retour d’expérience à moyen/long terme… Comme pour les maisons en paille, j’ai trouvé plein de blogs d’auto-constructeur, qui tentent des trucs plus ou moins innovants, plus ou moins osés, mais souvent ça s’arrête à la fin du chantier ou de la première flambée. Difficile de trouver des retours à +1, +4, +10 ans. Savoir ce qu’ils recommenceraient, et ce qu’ils ne recommenceraient pas…

Parce qu’autant je suis content de passer du temps à faire un four à pain à faible impact environnemental (en terre), autant si ce type de four a une durée de vie limitée (<2 ans), je suis prêt à mettre des rangs de briques réfractaires.

Retour d’expérience

Jean-Marie

Qui a fait cette construction : http://jm69.free.fr/four/

Bonsoir,

non je ne l’ai plus, car entre temps je suis devenu… Boulanger ! Autant dire que le four ‘remplaçant’ est un poil plus performant (au bois) (voir www.jmlepain.fr).

oui je l’ai utilisé qq années après la fabrication, et il tourne encore chez un copain.

c’est un four qui craint pas mal l’humidité, il est un peu petit pour faire plus de 3 ou 4 kg de pain, et plutôt en pains pas trop gros (moins de 1 kg). La chauffe est relativement longue (2-3 heures), on pourrait y ajouter un avaloir et une cheminée pour améliorer le tirage… Ne pas lésiner sur le temps de séchage, au risque de le voir se fissurer (mais finalement il marche bien qd mm)

pour y garder des braises et cuire des pizzas (une à la fois), c’est presque petit. Mais après s’il doit être mobile, plus grand ça pèse encore plus..

Je pense que tu trouveras sur le web bcp d’autres réalisations qui peuvent t’aider aussi. Sans compter les stages four terre paille.. Un qui me vient à l’esprit c’est celui du génial Barnabé Chaillot (chaine youtube, attention, addiction !), il chauffe bcp bcp plus (et probablement plus vite), ça a l’air d’être un concept intéressant.

Et donc attention au risque de devenir boulanger ensuite !

bonnes cuissons

Valérie

Valérie qui a fait ce four : http://www.creation-ceramique.com/galerie/fourapain/, a pris le temps de me répondre :

Bonjour David,

Il y a un an nous avons vendu la maison où était implanté le four, aussi à l’heure actuelle je ne sais pas dans quel état il est. Cependant lorsque nous l’avons quitté, il fonctionnait très bien.
Nous l’utilisions depuis 2011.
Quelques fissures sont apparues que nous avons laissé telles quelles alors qu’il aurait été possible de les combler. Pendant le confinement nous l’utilisions chaque semaine. En dehors de cette parenthèse, c’était plutôt une moyenne d’une fois par mois.
J’aimerai en refaire un ! Je ferai alors plus attention à la phase de retrait du sable au moment de la fabrication, de sorte que la voûte ne s’affaisse pas ….
Je conseille vivement ce type de four!!

Valérie

Pierre

Que j’ai eu par téléphone.

Four à pain calqué sur celui-ci de Valérie, avec pour nuances : proportion à +1,1, 1,2 ; enduit terre chaux sur le dessus (avec toiture) ; trappe à l’avant pour les braises.

Pour vous résumer l’échange :

  • Il est content d’avoir augmenté les proportions mais, avec le recul, l’aurait encore augmenté d’un chouilla plus pour avoir plus de place pour les pizzas (elles sont vites en contact avec les braises) ;
  • La trappe pour les braises, c’est une tomettes non scellée à l’avant du four, avec un seau en métal en dessous, il trouve ça hyper pratique ;
  • L’enduit du dessus a fissuré, mais rien de dramatique. Il me dit que ça travaille beaucoup la première année, après ça ne semble plus trop bouger ;
  • Il a mis une cheminée et il est content du tirage ;
  • L’entrée de la porte est trop « fin » / fragile, ça tape beaucoup avec les outils, donc ça s’effrite. Du coup, il faudrait que ce soit au moins de la même épaisseur que le reste voir en brique.

Fabrication

Et bien ça semble tenir la route sur du long terme, alors go pour la terre !

Je suis principalement parti du four de Nicolas MOUSSU qui propose un four 3kg de pain (5kg de bois par flambée), et j’ai suivi les conseils de Jean-Marie en ajoutant un conduit pour limiter la fumée dans la figure + augmenter le tirage et j’ai légèrement augmenter la taille de la sole pour plus d’aisance à faire les pizzas 🙂 (toujours sur les conseils de Jean-Marie).

Il est important de conserver une géométrie identique du four. Personnellement, mon four est 1,1 fois plus grand que le modèle de Nicolas. A ce propos, j’ai fait un tableur pour faire varier par « facteur » les dimensions/proportions du four :

Préparation

J’ai été faire les « courses » :

  • Récupérer de la terre chez des copains qui en avait suite à leur chantier ;
  • Récupérer quelques tomettes d’occasion pour faire la sole ;
  • Récupérer 2 bottes de pailles chez un copain qui construit en paille (au final j’ai eu besoin de 1,2) ;
  • Récupérer une remorque de sable pour éviter de (trop) taper dans le bac à sable de ma fille…

J’ai fais l’effort de faire un peu de vélo quand même 🙂

Ensuite j’ai préparé la paille (hachée à la tondeuse) et fait quelques tests grandeur nature pour la terre (prenez le temps de la caractériser + de faire des tests mêmes épaisseurs + sur 80x80cm). J’avais déjà une indication de ses qualités, étant donné que les copains chez qui je l’avais récupérée avaient fait des enduits avec. Mais je voulais assurer une couche qui ne fissure pas et qui ne poudre pas (trop) à minima pour la première couche du dôme (celle en contact avec les flammes).

Attention : ne reproduisez aucune recette de béton de terre sans test préalable (lire ici pour comprendre)

Support

J’ai fabriqué le support du four à l’aide de poteaux en chêne (récup’ d’atelier d’un copain), et des restes de planches de terrasse en chêne également. J’ai fait un petit assemblage mi-bois histoire de bien répartir la charge. J’ai essayé de positionner le support au maximum sous le périmètre du four pour récupérer la charge.

Là-dessus, j’ai récupéré chez mon voisin des morceaux de plaque de béton vibré/ferraillé de ~4cm d’épaisseur. Ces morceaux sont à la base des clôtures, et il en a démonté quelques mètres… ça servira de base pour le four.

J’ai posé tout ça sur des « plots » composés de parpaings de récupération enterrés, de morceaux de clôture béton découpés… bref, de ce que j’avais sous le coude.

La sole

La sole est constituée de

  • Une couche isolante : 10cm de paille-terre avec beaucoup de paille, et juste ce qu’il faut de terre pour tenir le tout (à savoir, une barbotine : de la terre et de l’eau jusqu’à avoir un « gant » de terre qui se forme sur la main) ;
  • D’une couche intermédiaire : 5cm de terre-paille ;
  • De la sole : 5cm de tomette. J’ai récupéré quelques tomettes d’occasion pour faire une sole qui résiste mieux aux chocs. J’ai collé les tomettes (de ~2,5cm) sur un mortier terre-sable de ~2,5cm)

Le dôme

La constitution du dôme :

  • La forme du dôme est façonnée en sable mouillé. Ce sable sera ensuite retiré une fois le dôme sec et donc stable.
  • Ensuite, on dépose du papier journal humide pour que les couches suivantes ne se mêlent pas au sable.
  • 5cm de terre-sable pour le côté inertie + ignifuge
  • 5cm de terre-paille pour l’inertie + structure
  • 10cm de paille-terre (comme pour la sole) pour l’isolation
  • ~3cm d’enduit de finition – sur ce point, il semble pertinent de patienter 1 an d’utilisation avant de faire la « vraie » couche de finition, pour laisser apparaître les fissures dues à la cuisson de la terre, et les reboucher ensuite. Ce que je ferai…

J’avais un vieux morceau de conduit émaillé, je me suis dis que ça allait faire office de buse de sortie pour connecter le conduit. Le conduit d’évacuation n’est pas forcément nécessaire mais les retours d’expériences collectés m’ont fait me dire que c’était intéressant tout de même pour :

  • Faciliter/augmenter le tirage ;
  • Ne pas se prendre trop de fumée dans la figure quand on se penche devant le four pour conduire le feu ;

Sur cette phase, j’ai bêtement omis de faire un gabarit de porte (cette Partie est bien visible sur le document de Valérie Calvat). Ça aurait été pertinent pour que la forme de la porte soit « parfaite ». Là, l’entrée à été faite à l’œil, et la porte à donc été faite sur mesure a posteriori.

La partie isolation paille-erre n’était pas simple et je ne l’avais pas vu venir… ça ne tient pas bien… Du coup j’ai fais des poupées/mèches de paille (comme pour le torchis mais en plus long) les plus longues possibles (paille non coupée), et je les plaçais de haut en bas.

Toiture / évacuation

Ce petit four en terre, il fallait le protéger de l’eau. Je lui ai construit un petit abri sans prétention fait de trucs récupérés / de chutes, j’ai simplement acheté les 2 supports de poteaux et le conduit avec son chapeau.

Je regrette de n’avoir pas fait plus de débord de toiture ou de ne pas avoir mis la toiture plus basse. En l’état, s’il pleut et qu’il y a du vent d’est, le four mouille… Et en même temps, un débord de toit ou un toit plus bas, ça aurait été pénible pour enfourner.

Pour la traversée de toiture, j’ai bricolé un solin. Ça fonctionne, mais vu le temps que j’y ai passé, j’aurai peut-être dû l’acheter… Dans l’ordre :

  • Découper le bac acier et le marteler pour le relever, ainsi l’eau de ruissellement fera le tour ;
  • Tracer le cône qui ira autour du conduit sur un papier : trahttps://fr.planetcalc.com/3831/?r1=12&H=25&r2=7
  • Découper celui-ci dans un morceau d’inox de récup’
  • Assembler le cône (riveté)
  • En place, tracer la pente de toiture puis découper celle-ci
  • Ensuite, bourrer de mastique haute température partout ou je pouvais :-p

Outillage

Je me suis motivé pour fabriquer l’outillage pour le four. L’avenir nous dira si c’était une bonne idée, je vous mets quelques ressources sur le sujet :

Pelle à enfourner

J’ai de quoi tourner le manche (en chêne), j’ai fait un plat sur le manche et j’ai découpé la pelle dans un morceau de contre plaqué :

Pelle à défourner

Pour défourner, tourner les pizza, j’ai fait une petite pelle (20cm) en Inox (avec le reste de la récup’ pour le cône d’évacuation des fumées)

Racloir/balayette

Alors là, j’ai fait simple : j’ai plié un vieux racloir à béton dont je ne me suis jamais servi ; et j’ai découpé une vieille balayette que j’ai assemblé de l’autre côté du racloir… et hop 2 en 1

Conclusion

En coût (en argent), c’est pas rien mais pas grand chose : quelques tomettes d’occasion (~20€), du sable (~20€), un conduit simple peau d’1m (32€), un chapeau inox (27€)… bon après j’ai fais pas mal de récup’… En « tout neuf » c’est plus chère…

En temps, ça fait quelques heures mais ça s’est étalé (au moins 1 semaine entre chaque étape parce que les enduits ont besoin de sécher) mais à la louche, 4-5 jours pour l’ensemble du travail :

  • 1,5 jours fondation+support
  • 1/2 journée récup matériaux
  • 3h première couche isolation
  • 2h couche sole
  • 2h dôme + première couche terre-sable
  • 1/2h seconde couche sur le dôme
  • 1h couche isolante du dôme
  • 1/2h couche de finition
  • 1j d’abri
  • 3h d’outillage

La construction c’était sympa, pas de grande difficulté. Je suis surtout satisfait de ne pas avoir eu de trop grosse fissures, car j’avais pris le temps de tester ma terre préalablement. La construction s’est étalé dans le temps pour que chaque couche soit bien sèche avant de commencer la suivante.

Si vous cherchez du conseil, je vous suggère de vous rendre par ici : https://www.auxfoursapain.com/ (une mine d’or, et des gens passionnés).

Pour le moment, je ne l’ai pas utilisé, il sèche… mais je ne manquerai pas de vous faire un retour d’expérience à son sujet…

De même pour l’usage…

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