Chantier mur en paille porteuse

C’est le temps de la moisson qui annonce les murs en paille.

Aller hop au champ, chargement, déchargement

Au départ nous devions avoir des bottes d’un champ bio mais celui-ci s’est fait enherbé, ça n’aurait pas fait de la bonne botte de construction.

Nous sommes allés chercher nos bottes qui avaient été bottelées la veille. Nous avions mobilisé un tracteur avec plateau pour transporter les bottes jusque chez nous.

Nous étions 7 et c’était pas de trop. Les petites bottes se chargent à la fourche. Il faut les piquer, lever la fourche avec la botte au dessus de la tête, bras tendu vers le haut, et les déposer sur la remorque du tracteur. J’ai pas pris de photo du chargement mais c’était sport. Voici une vidéo pour vous montrer comment ça se passe en temps normal. Sauf que là, l’agriculteur qui nous a fourni les bottes avait réglé (sur notre demande) sa machine pour faire des bottes de forte densité (nécessaire pour monter des murs en paille porteuse). Du coup les bottes ne faisaient pas ~10Kg comme en temps normal mais plutôt entre ~16 et 20… A bout de bras, quand il faut les monter à 2m50 tout en haut du chargement et au bout de la 370ème botte je peux vous dire qu’on était fatigué :-p A la fin on se mettait 2 par botte, synchronisés de la fourche, c’était plus reposant. On a mis 2h à charger nos 370 bottes de paille à 7.

Le déchargement était tout aussi fatiguant car le soleil commençait à taper fort…

Pour le stockage nous avons utilisé une structure de barnum de 40m² (ça rentrait juste juste) que nous avons bâché avec une bâche agricole. Nous avions préalablement installé un lit de palettes pour que les bottes ne soient pas en contact avec le sol. Pour le stockage il est primordial d’accorder de l’attention à l’étanchéité de l’édifice mais aussi à la ventilation. En effet la condensation qui ruisselle sur les bottes les fait pourrir tout autant que la pluie… Il faut donc veiller à ce que la bâche ne soit pas en contact avec les bottes pour que la condensation puisse ruisseler.

Sélection des bottes pour les murs

Avant de commencer à monter le mur il faut choisir les meilleures bottes. En effet en paille porteuse il nous faut de la bottes très dense pour porter les murs. Les autres bottes seront utilisées pour isoler le toit.

Nous avons utilisé pour le mur uniquement des bottes :

  • de plus de 16kg (entre 16 et 20kg pour nous)
  • de moins de 12% d’humidité (entre 8 et 11% pour nous)

Pour ça nous avions un humidimètre pour foin et paille (merci Jean-Marc pour le prêt) et un peson (merci Pascal pour le prêt)

L’humidité fait varier considérablement le poids d’une botte. Une botte de paille à 14% d’humidité c’est limite, au delà de 18% il ne faut pas la mettre en œuvre (elle finira par pourrir et faire pourrir ses voisines etc… en paille porteuse ça peut être très problématique…)

En paille porteuse il faut que la densité des bottes soit comprise entre 96 et 120Kg / m³ sèche. Pour calculer cette masse volumique voici la formule :

masse de la botte / [ volume de la botte x (1 + % d’humidité / 100 ) ]

Nos bottes font 90*45*35cm, pour une botte de 16Kg à 11% d’humidité j’ai :

16 / 0,14175 x (1 + 11 / 100) ] = 101,69 kg/m³

Voici un petit tableur pour le calcul de la formule.

101 kg/m³ c’est une bonne densité pour nos murs ! et 11% c’est un taux d’humidité acceptable, c’est parti !

Cette formule est extraite du livre « Concevoir des bâtiment en botte de paille ».

Montage des murs

Nous avons mis 5 rangs de bottes pour arriver à la hauteur de mur de ~2m20. Les bottes sont posées sur champ (sur les 35cm).  Sur champ ou à plat c’est le grand débat :

A champ c’est mieux, on a besoin de moins de bottes…

oui MAIS, à plat on peut casser les ficelles et miser sur l’effet contreventant de la paille…

oui MAIS, à champ les murs sont moins épais, on ne perd pas autant de SHON

oui MAIS, à plat c’est bien, on a une meilleure surface d’accroche pour les enduits..

oui MAIS à champ les brins de paille de la botte supérieure pénètre la botte inférieure et il y a moins de risques de ponts thermiques…

oui MAIS à plat le mur est plus épais donc plus d’isolation…

oui MAIS à champ les fibres sont verticales et donc perpendiculaire au sens des transferts de chaleur…

…etc   (source)

De notre côté, les bottes sont toutes cousues et brochées les unes aux autres :

  • Cousues : la première est cousue au pré-cadre de porte, la seconde à la première, etc.
  • Brochées : le premier rang est broché sur la lisse, ensuite (les autres rangs) chaque botte (posée en quinconce) est brochée au deux bottes d’en dessous.

La 1ère broche (celle qui est sur la lisse) est faite en châtaigner (~4 cm de diamètre) qu’on a taillé en pointe à la scie sauteuse avec une équerre de fixation faite en chute de contreplaqué marine issu de la lisse basse.  Cette première broche est vissée au dernier moment sur la lisse à 1/3 du début de la botte (les bottes ayants des longueurs variables) afin qu’au moment de la couture elle puisse « prendre une courbe » avec la tension de la ficelle dans les 2/3 restants… Des petits cache-vis en plastique on été utilisés afin d’éviter tout contact entre la vis et la paille (par rapport au point de rosée).

Les autres broches sont en bambou (c’est solide, ça se trouve partout, c’est gratuit et c’est bien droit…) Les bambous font environ ~3 à 5 cm de diamètre, ~85cm de longueur (hauteur de 2 bottes de 45 sur champ). Ils sont biseautés pour une meilleure pénétration dans la paille et on a essayé de faire la découpe à l’extrémité frappée près d’un nœud, pour une meilleure résistance quand on va le faire rentrer à la massette. Les bambous n’ont pas besoin d’être complètement secs pour être mis en œuvre dans la paille visiblement (source).

Il y a aussi des broches en châtaigner à l’horizontal au niveau des pré-cadres aux rangs 2, 3 & 4.

Les bottes sont cousues avec de la ficelle de big ball. On attache la ficelle sur la précédente botte (ou sur le pré-cadre de porte), on fait une boucle, et avec la seconde ficelle, on vient serrer. Dans la théorie, je devais faire le nœud à l’intérieur de la maison pour maximiser la tension et faire prendre la courbe. Dans la pratique, mes bottes avait déjà un galbe suffisant par rapport à la courbure du mur (je ne sais pas si ce galbe était dû aux manipulations / à la forte densité des bottes en sortie de machine). Quoi qu’il en soit, on a même fini par faire le nœud à l’extérieur du mur pour ne pas trop accentuer le galbe. Une entaille est faite dans le pré-cade de porte pour accueillir les ficelles, c’est purement esthétique, ça permettra de les cacher avec un habillage par exemple…

Retour

Les broches à l’horizontale, dans les pré-cadres ne sont pas simple à mettre en œuvre, vue qu’on est pas dans le même sens que la fibre, il faut pré-percer avec une tige en fer ou autre… et encore ça reste pas compliqué.

Il ne faut pas chercher à trop rentrer les bottes en force sinon ça déforme le mur et ça met le bazar. Une fois qu’il est en tension excessive si on tente de le reformer, ce qu’on pousse à gauche on le récupère à droite et on s’en sort pas…

Il faut être très vigilant à l’aplomb du mur dès le début. Nous on en a un petit bout qui ne l’ai pas vraiment mais c’est pas dramatique structurellement sur du rond.

Nos pré-cadres de porte étant de biais à l’inverse de la courbe du rond pour faire entrer la lumière, on a une boursouflure/bosse avec la 1ère botte de paille autour de celui-ci, c’est pas dramatique mais c’était pas simple de faire mieux.

Si c’était à refaire, je ne ferais pas le chantier mise en œuvre de la paille le lendemain d’avoir tout chargé/déchargé, même si on diminue les risques climatiques… c’était épuisant :-p

Temps passé : 3.5 jour-homme de transport de botte + 15 jour-homme de montage de mur

Merci à Sergio, Alice, Toto, Aurélie, Julie, Martin, Jean-Yves, Brigitte, Françoise, Jean-Michel, Charlène, Nico, Juliette, David, Antoine, Hugues pour votre participation à cette belle étape.

 

Chantier pré-cadre de portes

Dans une maison en paille (molle), pour pouvoir fixer les menuiseries, il faut du dur, un pré-cadre en bois en l’occurrence. Dans mon cas (paille porteuse) il faut qu’il soit suffisamment résistant pour porter le bout de charpente qui lui reposera dessus (c’est rond, donc la charge est bien répartie, mais charge il y a quand même…)

Nous n’avons que des portes vitrées (2 simples à l’Est et à l’Ouest, et une double au Sud). Ça simplifie la mise en œuvre par rapport à des fenêtres (surtout en paille porteuse), et dans un petit espace, on cherche la lumière et la circulation. Les portes seront fixées en applique extérieure sur le pré-cadre. C’est à dire pas à l’intérieur du pré-cadre. Si jamais le bois du pré-cadre travaille trop, qu’on ne peut plus ouvrir la porte, on peut potentiellement démonter la porte pour la remettre correctement. Le fait de la mettre à l’extérieur fait gagner quelques m² et simplifie la gestion de l’eau sur le seuil de la porte… (l’eau/les infiltrations, c’est l’ennemi de la paille…)

Les pré-cadres ont été faits en douglas de section 8cm x 20cm. Un angle cassé à été fait pour « ouvrir » vers l’intérieur. Ça permettra d’ouvrir la porte plus grand qu’à 90° (confortable) et ça fait entrer plus de lumière…

Au dessus des pré-cadres sera fixé un linteau (même morceau de 8×20 mis sur la tranche). Le linteau permet de répartir la charge du toit :

  • Au dessus de la double porte il dépassera de ~40 cm de chaque côté du pré-cadre pour que le mur reprenne une partie de la charge
  • Au dessus des 2 portes simples il ne dépassera pas. Il est là uniquement pour simplifier la mise en œuvre de la paille (pas de rajout à faire à cette endroit), et on tâchera de faire tomber les poutres de charpentes sur le côtés des pré-cadres (pour que la portée se fasse au dessus d’un montant vertical)

Les pré-cadres sont tenus avec des triangles d’OSB (de la poubelle du menuisier) le temps du transport, de la mise en œuvre de la paille, pour bien maintenir à l’équerre. Ils ont été assemblés avec des vis inox 8×160.

Sous le pré-cadre, comme pour la lisse : bande d’arase pour la rupture capillaire, compribande pour compenser les irrégularités, goujon pour fixer…

Les pré-cadres seront isolés après la mise en œuvre de la paille.

Merci à Sergio pour son aide précieuse !!!

Chantier lisse basse

La lisse basse est constituée de contreplaqué marine 22mm sur 2 étages, en quinconce. La lisse sera fixée au sous bassement à l’aide de goujons (inox). Les goujons sont fixés dans les joints entre les blocs ponce, étant donné que ceux-ci sont creux. Entre le sous bassement et la lisse, il y a une bande d’arase (pour éviter toute remontée capillaire) ainsi qu’une compribande (~bande de mousse) pour compenser les irrégularités du sous bassement, ça évite les courants d’air 🙂

La marche que nous avons suivie :

  1. Assemblage des ‘lunes’ de contreplaqué au dessus du sous bassement en poncebloc, histoire de suivre celui-ci. Elles sont posées sur 2 étages, en quinconce, vissées (inox 4*40) et collées (colle à bois) entre elles. Les vis sont mises sous la lisse pour éviter autant que faire se peut le contact avec la paille (point de rosée)
  2. On perce la lisse (trou + chapelle) au niveau des joints de béton
  3. On retire la lisse
  4. On pose notre bande d’arase découpée en trapèze (j’ai du scotch pour faciliter la pose)
  5. On place la compribande
  6. On met les goujons, un petit joint de silicone autour (c’est peut être du zèle mais dans ma tête ça confirme l’étanchéité de la bande d’arase)
  7. On replace la lisse, on sert les goujons
  8. Bonus : casser le filetage du goujon avec une pointe pour éviter qu’ils ne se dévisse + un petit coup de silicone sur les têtes en inox (toujours pour le point de rosée)
  9. Apéro ! (c’est plus vite écrit que ça n’a été fait…)

Temps passé : découpe des « lunes » 1 jour-homme + 3,5 jour-homme pour la pose

A l’arrachement, le joint de béton isolant (pierre ponce) c’est pas foufou… Juste au serrage je penses que je pouvais quasi sortir un goujon sur trois mais bon c’est pas fait pour l’arrachement, c’est plutôt fait pour les déformations horizontales (glissements), donc ça va tenir la route. Et vu le nombre que j’ai mis (un tout les 45cm, à chaque joint), ça devrait tenir.

Merci Sergio pour ton aide sur ce petit chantier 🙂

Hérisson, isolation du sol, ventilation

Sous notre dalle (qui sera en béton de terre coulée), nous avons choisi de faire un hérisson isolé.

Selon Wikipédia, un hérisson :

En construction, un hérisson est une couche de moellons placés sur chant, ou de pierres concassées ou roulées sur une épaisseur avoisinant les 25 cm, posé sur un sol en terre battue recouvert d’un centimètre de chaux hydraulique.

Il sert d’assise à une dalle sur terre-plein.

Il sert également à bloquer les remontées d’humidité, en remplacement d’un vide sanitaire.

On appelle cette technique « hérisson » parce que les pierres sont dressées à la verticale un peu comme les piquants d’un hérisson. Les vides entre les pierres, le faible nombre de points de contact entre elles fait que l’eau, s’il y en a un peu sous la maison, ne peut pas remonter par capillarité

Ventilation

Ce hérisson est ventilé par un drain d’air. Il y aura une entrée basse et une sortie haute, noire, pour favoriser le tirage naturel. Le drain d’air permet d’éviter les remontées capillaires dans les murs. Il libère les soubassements d’un excès d’humidité. Le drain d’air doit être placé largement au dessus du drain d’eau afin qu’il ne devienne un drain d’eau. Le drain d’air doit se trouver sous la couche isolante (sinon c’est comme si on avait pas isolé…) Il existe une très bonne documentation sur le drainage air/eau sur le site d’alliance4. Des baissières seront installées en amont de la maison afin de canaliser le ruissellement des eaux (l’eau venant des champs situés en amont).

Des petits schémas :

La mise en œuvre du drain d’air  :

Ce drainage d’air limiterait aussi le risque de gaz Radon dans l’habitat (valable dans les zone à risque).

Isolation

Ce hérisson sera aussi isolé avant de poser la dalle. Pour ceux qui doutent de la pertinence d’isoler le sol en pensant que c’est bien de profiter de l’inertie de la terre : oui c’est vrai, mais ça se fait pas comme ça, il faut mettre beaucoup d’isolation en profondeur sur la périphérie pour que ça fonctionne (du détail dans cette discussion), c’est pas simple. Et après avoir discuté avec des gens qui n’avaient pas mis d’isolation du tout au sol, ils m’ont avoué que c’était peu confortable l’hiver…

Pour faire un hérisson et l’isoler, la méthode la plus conventionnelle, c’est : cailloux + polystyrène. La méthode plus conventionnelle avec des matériaux moins cacaboudin, c’est cailloux + liège ou dalle chaux chanvre.

De notre côté nous avons choisi de le faire en Misapor. C’est un produit issu du recyclage du verre. Il a l’avantage d’être drainant, non capillaire et isolant. Du coup ça m’évite d’avoir à mettre des cailloux + du liège, et économiquement je m’y retrouve… Le Misapor arrive de Suisse, le liège du Portugal, là encore niveau bilan carbone, ça doit être kiff kiff bourricot…

Pour le comparatif prix Misapor VS Cailloux + liège:

  • Prix Misapor  (40m² x ~0,30 d’épaisseur) = ~1 400 € pour un R > 3
  • Prix Cailloux + panneaux liège 12cm R de 3 : (43,7€ * 50m² = ~1700€ pour le liège) + 60€ de gravier…

La mise en œuvre en est très simple, on balance le misapor, on dame, c’est fait. En plus c’est beaucoup plus léger que le cailloux (~200Kg/m3) donc à brasser, c’est plus chouette.

Pour remplir nos 40m² sur ~30cm il nous en a fallu 12m3. On l’a acheté en big bag de 2m3 et on a été chercher ça avec une petite benne qu’on a louée (c’était bien moins cher qu’un transporteur) :

On a loué une petite plaque vibrante 30€ la journée à un maçon, et voilà le travail. Reste plus qu’à faire la dalle en terre mais ça, c’est une autre histoire et ça sera plus tard…

Rond VS carré : 11% d’économie de matériaux en construisant du rond

Oui, construire en rond, c’est pas seulement beau (de mon point de vue), c’est pas seulement harmonieux (pareil), ça semble aussi plus économique/écologique.

La démonstration mathématique

Pour le vérifier, on cherche à définir les périmètres respectifs d’un carré et d’un cercle de même surface.

Prenons une surface de 100m².

Voici une formule pour trouver le périmètre d’un carré avec sa surface : P = 4 √x (où x est la surface).
Dans notre cas, P = 4 √ 100 = 40m

Voici une formule pour trouver le périmètre d’un cercle avec sa surface : P = 2 π √( x/π ) (où x est la surface).
Dans notre cas P = 2 π √( 100/π ) = 35,45m

Construire en rond fait économiser 11% de matériaux.

Petit tableau avec différentes surfaces :

Source du document au format ODS

Alors quoi, les animaux et les peuples qui construisent en rond (nid, terrier, tipi, igloo, yourte, grotte, case…) ont (in)consciemment compris ça et pas nous ?

Cela veut aussi dire qu’il y a moins de déperdition thermique sur un bâtiment rond que sur un bâtiment carré (à surface égale) vue qu’il y a moins de surface de mur en contact avec l’extérieur… Cela veut donc dire économie de chauffage pour le rond (théorique bien sûr et c’est en comparant 2 bâtiments à performance énergétique identique)

Le bémol

Le bémol c’est qu’on vit dans un univers carré, les industriels produisent du carré, des parallélépipèdes. Donc a moins d’optimiser, d’utiliser au maximum des matériaux qu’on peut contraindre à faire du rond (bambou, paille…) ou qu’on peut façonner (la terre) il y a de la perte quand on fait un rond avec du carré. Par exemple, mon plancher de yourte est constitué de lames de parquet rectangle : quand on coupe le rond, ça fait un peu de perte… Par contre, les murs en paille enduits de terre forment un rond parfait, sans perte (la botte de paille étant « souple », elle se contraint à la courbe).

Spéciale dédicace à Nico et Juliette 😉 qui m’ont donné ce tuyau. Merci à Marion pour les calculs mathématiques.

Détails de la/ma paillourte – le toit

Edit 08/2018 : Suite à quelques difficultés de mise en pratique notre toiture ne ressemble plus à ça, notamment pour la lame d’air, les détails :

Je ne vais pas ici m’étaler sur la charpente réciproque, je vais détailler ce qu’il va y avoir au dessus de celle-ci, sur le toit végétalisé.

Un très bon site qui nous a bien inspiré (notamment pour l’usage de la tuile) : http://www.valleeducousin.fr/spip.php?article360

Nos couches en partant du haut et en allant vers le bas :

  • Végétation (Sedums)
  • Terre (~1cm)
  • Tuile concassée (~4cm) joue un rôle drainant et, poreuse, elle garde de l’eau et la restitue plus tard…
  • Géotextile anti-poinçonnage
  • EPDM 1,5mm
  • Lame d’aire : tuyau perforé de 5cm de diamètre (drain agricole)
  • Bottes de paille
  • Pare vapeur (l’EPDM n’étant pas perspirant, il ne faut pas que la vapeur traverse la paille et s’y arrête…)
  • Voliges en douglas
  • Charpente réciproque en châtaigner

Edit : La nouvelle version de ce schéma (la version « en place ») ce trouve ici

La ventilation sous toiture est indispensable au bon vieillissement de la botte de paille. Une lame d’aire continue est largement préférable mais complexe à mettre en œuvre. Ici nous allons faire un chemin de drain agricole 50mm perforé qui part du bas (sous le débord de toit), qui rejoint un collecteur en haut du toit (tuyaux 100) pour terminer dans une cheminée (noir de préférence pour favoriser l’effet tirage avec la montée en température tu tuyau).

La gouttière est constituée d’un drain agricole enroulé d’un géotextile qui filtre les impuretés de la terre, et qui est lui même entouré de gravier drainant. Dans les points bas de la charpente on placera les descentes d’eaux pluviales.

Voilà des photos inspirantes de réalisations existantes :

Au passage, un super calculateur  : https://www.ubakus.de/ Tout n’est pas traduit en Français mais une grande partie et c’est vraiment chouette pour calculer le confort d’été (déphasage), l’humidité, besoin en chaleur de l’hiver et plein d’autres trucs que je comprends pas…Voici le résultat pour le toit de la paillourte. Cela m’a apprit exemple que sans lame d’air, il y avait de l’eau dans la paille… Pas cool, on vas donc s’appliquer à bien mettre en œuvre la lame d’aire.

C’est complexe !

Oui et non, pour couvrir ce type de charpente je ne vois pas ce qui pourrait l’être moins. Globalement pour couvrir une toiture conique c’est pas simple…

Chantier sous bassement, drain

On ne s’est pas arrêté aux fondations, on continue… 🙂

On a fait venir une petite pelle pour décaisser la terre végétale qui se trouve à l’intérieur des fondations, histoire que notre future dalle en terre ne se tasse pas trop… Elle en a profité pour creuser la tranchée périphérique extérieure pour poser un drain. Cette tranchée descend sous le niveau de la fondation, afin que celle-ci reste au sec. La terre décaissée sera utilisée pour le toit végétal.

Pour remplir l’intérieur, j’ai fait venir du rebut de carrière (un truc dont personne ne veut visiblement vu le prix, mais qui va très bien pour remplir un trou et faire du dur pour accueillir le hérisson puis la dalle). Ce rebut de carrière va être damé. J’en ai fait venir 15m3 pour remplir mon trou, soit 22 tonnes, qu’il a fallu étaler… Une grosse journée & un paquet de coups de pelle plus tard, c’était fait :

Le temps passé pour cette étape : 1.5 jour-homme + 1 heure de mini pelle pour décaisser

Drain périphérique

Sur notre terrain, l’eau vient surtout du sol – des nappes, nous avons donc opté pour la pose d’un drain agricole (tuyau percé). Si vous n’avez pas un sol gorgé d’eau, et que vous voulez drainer l’eau de ruissellement, il faut préférer un drain routier (rainuré uniquement sur le dessus). Autour de ce tuyau, nous avons mis un peu de gravier drainant (granulométrie 8-16), le tout enveloppé dans un géotextile. Il faut ici privilégier du géotextile non tissé, afin d’évité qu’il ne s’obstrue. Par dessus cette poche, nous avons mis du gravier jusqu’au niveau du sol fini afin que l’eau de ruissellement finisse aussi dans la tranchée et soit captée par le drain.

Le temps passé pour cette étape : ~8 jours-homme + 1 heure de mini pelle pour la tranchée

Mise à jour : c’est une erreur ! Le drain agricole est maintenant déconseillé (pas conforme à la NF P16-379 et au DTU 20.1) il aurait tendance à répartir l’eau autour du bâtiment, sans l’évacuer…

Sous bassement

(comme je disais) Le sous bassement est en blocs de pierre ponce (en PonceBloc© pour être précis). Au départ, j’étais parti sur de la brique type monomur. Écologiquement parlant c’est discutable car la pierre ponce vient, au mieux d’Italie, au pire de Turquie. Ceci étant, la fabrication des blocs de ponce ne nécessite pas de cuisson, contrairement à la brique de terre cuite type monomur. La brique peut difficilement être installée au sol vue qu’elle est poreuse (risques d’éclatement avec le gel…). Le bloc de pierre ponce minimise les remontées capillaires. De mon côté, j’ai eu des blocs de pierre ponce à moins de 3€ le bloc (45x30x25), avec un R de 2,72, ce qui est moins cher qu’une monomur. C’était à un prix intéressant car le fabriquant n’arrive pas à les écouler, donc il les brade. Sinon ça peut bien coûter 8-10€ pièce. Si vous voulez relire une partie du cheminement qui m’a mené jusque là, c’est sur le forum des compaillons.

Pour la pose, Jean-Yves nous a préparé un gabarit qui a permis d’avoir quelque chose de constant, de rond, c’était bien pratique. On a posé le premier bloc sur la fondation, à l’endroit le plus haut (on avait pas vraiment fait d’arase sur la fondation cyclopéenne, c’était à 2 – 3cm près) et c’était notre référence pour tout le reste. Pour le mortier j’ai suivi les consignes du fabriquant de blocs de pierre ponce, donc dans la bétonnière, j’ai mis :

  • 0,5 volume de chaux
  • 0,5 volume de ciment
  • 4 volumes de sables (0-4)

Bien conscient que le mortier n’est pas isolant, une plaque de liège sera placée à l’intérieur – derrière le bloc ponce comme détaillé ici – pour éviter un pont thermique.

Les ‘triangles’ vides entre les blocs ont été comblés avec du béton isolant à base de pierre ponce en vrac pour (quand même) maximiser l’isolation. Ce béton de pierre ponce à été fait comme tel :

  • 1 volume de ciment
  • 3 volumes de sable (0-4)
  • 2 volumes de ponce (~4-10)

Voici le tableur pour la recette avec les quantités estimé pour notre cas : SousBassementDosage

Le temps passé pour cette étape est de ~8 jours-homme

En parallèle

On continue d’écorcer le châtaigner (préparation de la charpente), de concasser la tuile (issue de la démolition, qui servira de support drainant sous la terre de la toiture végétalisée) et d’autres trucs…

Merci à Brigitte, Jean-Yves, Juliette, Nico, Ion, Valentin, Sergio, Aurélie, Céline, Myriam, Bertrand, Émeline, Erwan, Diane, Céline (une autre) pour votre participation !

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