Chantier extension : paille (mur et plafond)

Merci à Julien, Andréa, Thierry, Laurent, Mélina qui étaient présents pour ce chantier efficace et joyeux !

Pour la théorie, le détail des choix, le schéma 3D… j’ai fait un article que je vous laisse consulter par ici : Détails de l’extension – les murs. Extrait pour rappel :

Préparation

Pour préparer ce chantier paille, nous avons commencé par aller chercher du bambou. Nous vivons dans les marais il n’est donc pas bien difficile de trouver une bambouseraie. Nous avons d’ailleurs un voisin qui en a une gigantesque.

Ces bambous vont nous servir pour brocher les bottes de paille les unes dans les autres : la botte du rang 2 est brochée avec ses deux petites sœurs ( deux, parce que posées en quinconce) du rang 1. Ainsi, on crée un ensemble.

J’ai aussi préparé les pieux du premier rang. En effet, pour solidariser les premières bottes avec la lisse, je me suis appuyé sur les entretoises de celle-ci. Avec une scie cloche, je suis venu percer l’entretoise (le côté femelle). Ensuite, avec des branches de châtaignier, je suis venu créer la partie mâle avec mon tour à bois. J’ai ensuite tailler en pointes les branches de châtaignier à la tronçonneuse. Je suis venu coller mes branches de châtaignier dans les entretoises. Nous allons brocher chaque botte du 1er rang à l’aide de deux de ces pieux (les bottes faisant 120 cm de long), afin d’éviter que le mur ne « glisse » du soubassement, d’un côté ou de l’autre de celui-ci.

Ces pieux, c’est un petit truc qui paye pas de mine, mais ça m’a pris pas mal de temps – surtout la partie scie cloche sur 50 mm d’épaisseur… il faut prendre son temps… Malgré ça je suis plutôt satisfait de la robustesse. En tout cas, j’en suis bien plus content que ce que j’avais fait pour la Paillourte.

Arrivée de la paille

Je n’ai pas fait appel au même agriculteur que pour la Paillourte, parce que celui-ci n’avait pas pu semer son blé à cause des intempéries. On est passé par des agriculteurs non loin de chez nous : la ferme de l’Anfrenière. Ils proposent désormais de la botte pour de la construction (notamment). Le fils fait du pain, des pâtes… Bref, il cultive pas mal de céréales et, de ce fait, a de la paille. De plus, celui-ci avait du stock de l’an passé. Une aubaine pour nous. Ça nous permet de ne pas attendre juillet (la moisson) pour mettre la paille en œuvre. Ainsi on avance le chantier de plusieurs mois. Nous allons ainsi pouvoir mettre la paille en œuvre en avril, poser les enduits le corps, et pouvoir faire les enduits de finition en septembre (après séchage durant l’été). Ça nous évite de faire traîner le chantier sur plus d’un an – entre les étapes terre, il faut pas mal de temps de séchage….

Cet agriculteur a fait quelque chose de plutôt malin je trouve. Il fait des longues bottes en 120cm de long (la largeur et la hauteur étant invariables sur des botteleuses : 45, 35), et derrière sa botteleuse, il a un « groupeur » qui groupe ses bottes par 14 (7 côte à côte à chant, et sur deux niveaux). Ce groupe est ensuite ficelé et on arrive à une « grosse botte » de 120cm × 90cm × 245cm, constituée de 14 petites bottes. Ce qui est beaucoup plus facile à charger / décharger avec un tracteur.

Aller ramasser les petites bottes dans les champs, c’est très marrant. On l’a fait pour la Paillourte. Par contre, c’était une journée éprouvante (les bottes pour la construction sont très denses, les avoir à bout de bras, au bout d’une fourche pour les déposer sur un plateau de tracteur en marche… C’est un métier… Un métier éprouvant…). Et quand c’est chargé, il reste encore à les décharger… (on parle de ~7 tonnes à charger, décharger, ça nous a pris la journée à 7 pour la Paillourte et on était bien cuit à la fin.

Cette fois-ci, il a donc pu me charger et me décharger les bottes. Le déchargement a pris 15 minutes. Les groupes de bottes ont été rangés (au chausse-pied) sous le carport, que j’ai pu bâcher en attendant la pluie. On a eu du vent et beaucoup de pluie et ça n’a pas bougé sous le carport c’était top.

Montage des murs

On commence donc par visser les entretoises sur lesquelles sont fixées les broches de châtaigner. Le vide dans la lisse est comblé par du liège en vrac (incompressible, non capillaire). Ensuite nous venons y brocher la botte en la présentant par le dessus. L’idée ici est que la botte arrive à fleur de la lisse côté intérieur (voir schéma).

Pour le second rang, on pose les bottes en quinconce par rapport au premier rang. Chaque botte à deux broches (chacune liant celle-ci à une botte différente du 1er rang).

Comme pour toutes les constructions, on commence par les angles afin que les découpes (ici des coupes de bottes) ne s’y retrouvent pas. En effet, dès qu’il y a des angles, il y a des points de fragilité, et il convient de les minimiser.

On a « cousu » les bottes à l’ossature bois, pour les angles (au 4 poteaux) et les départs (autour des ouvertures, portes). On a fait ça avec des crampaillons (les cavaliers pour clôture) sur le bois et une ficelle qui entoure ou traverse la botte.

Pour le dernier rang, j’ai démonté le morceau de toiture (bac acier), j’ai percé la lisse haute à la scie cloche et j’ai broché un bambou en l’attachant avec un feuillard sur une entretoise. Ensuite, j’ai mis du liège en vrac pour remplir la lisse…

Jonction Paillourte

Pour la jonction avec la Paillourte, j’ai meulé (disque diamant) l’enduit extérieur sur l’épaisseur de la botte. Je ne suis pas aller jusqu’à la botte mais j’aurai dû pour éviter tout pont thermique… Ensuite nous avons appliqué une barbotine sur la botte et sur le mur de la Paillourte afin de les « coller ensemble ». Coller est un bien grand mot ici mais, de toute manière, les deux bâtiments doivent pouvoir travailler de façon indépendante (donc être le moins solidaires possible).

Ici, je n’ai pas ajouté de matériaux souples pour la dilatation des 2 bâtiments (comme pour le sous-bassement), considérant que la paille c’est déjà souple et que les enduits aussi… Donc ça devrait pouvoir vivre/bouger un peu sans mettre en péril l’ensemble.

Pour joindre le mur rond, il fallait couper des bottes en diagonales. Pas simple même avec l’aiguille en métal parce qu’on traverse pas les fibres tout droit et parce que ça fait de la distance. Avec un participant (@Julien), on a trouvé une solution magique à base de tige filetée sur la visseuse (épointée).

  • On fait un pré-trou avec une aiguille normale sur quelques centimètres ;
  • On met notre tige filetée (taillée en pointe) sur la visseuse, et on avance dans la botte en marche avant ;
  • Quand la tige est sur le bord de la botte, on enroule la ficelle qui doit traverser…
  • On se met de l’autre côté de la botte et fixe l’autre bout de la tige sur la visseuse… et on tire en passant la marche arrière doucement…

Le plafond

Pour le plafond, (l’ossature du plafond est détaillée ici), nous avons repoussé les perches de châtaignier (qui n’était pas fixées) au plus loin. Nous en avons laissé deux et nous avons glissé nos bottes entre l’OSB et le châtaignier. Puis nous rajoutions une perche, la fixions et continuions d’ajouter des bottes…

Nous avons tissé une toile d’araignée avec des ficelles de bottes, afin d’éviter que les bottes qui sont en porte-à-faux ne tombent trop. À noter que normalement, chaque botte repose sur au moins deux perches, donc elle tombe peu. Aussi, ces ficelles assurent une meilleure planéité du plafond et nous permettront de faire un enduit propre, plus droit, plus facilement… (et malgré ça, c’était pas simple…).

Pour tenir les ficelles de la toile d’araignée dans le châtaignier, nous avons utilisé des crampaillons (les cavaliers pour clôture).

Pour cette partie, nous avons utilisé de la ficelle haute densité, même si c’était peut-être un peu de la gourmandise. Peut-être qu’avec le temps et les légers mouvements, certaines ficelles – si elles avaient été plus fines – auraient fini par se rompre avec les frottements sur le châtaignier ?

Nous avons préalablement « barbotiné » la face des bottes qui sera enduite au sol, avant de les monter. C’était pour éviter d’avoir à appliquer de la barbotine au plafond… Déjà qu’un enduit (qui colle vs qui coule) à mettre au plafond, ça a tendance à tomber avec la gravité, alors la barbotine… tu termines la journée très très terreux…

Je suis plutôt content, ça c’est « bien mis » : on a mis 1 journée à 2 pour mettre les bottes au plafond. Évidement, ça aurait été encore plus rapide et plus simple de le faire par le dessus, mais on n’aurait pas eu de toit au dessus de la tête. On aurait du attendre une fenêtre météo, on aurait stressé le temps de poser le toit que la paille prenne l’eau… Au final, je suis satisfait du compromis.

Détails de l’extension – les murs

Contrairement à la Paillourte, qui était en technique « paille porteuse/Nebraska », j’ai choisi ici de me rapprocher de la technique « poteau-poutre ». Le poteau poutre parce que :

  • Pour du « pas rond », la paille porteuse c’est plus délicat ;
  • Le poteau poutre me permet de faire la charpente et la couverture avant de faire les murs en paille, les enduits (bref tout ce qui craint l’eau), et donc d’être au sec pour ces étapes… et ça retire une bonne épine du pied : la dépendance météorologique (et donc du stress…).

En gros, la technique poteau poutre, c’est construire un préau et monter les rangs de botte des murs devant ou derrière les poteaux…

Il y a donc des poteaux (4) qui se cachent le long du mur, et qui seront partiellement noyés dans l’enduit. Ceux-ci reposent sur un plot de 40×40 sur 60cm de profondeur. Ces poteaux ne portent que le toit.

Les murs reposent sur des fondations « à la Gurun » (détails en vidéo), c’est-à-dire une tranchée de ~95cm de large sur 60cm de profondeur (pour atteindre la même profondeur que les fondations de la paillourte), avec un drain en fond de tranchée extérieure pour récupérer l’eau. Cette tranchée est remplie de cailloux 20-40 (non capillaire au vu de leur taille).

Sur cette tranchée drainante, je vais venir poser un sous-bassement en brique mono’mur de 37,5 (Rth = 3,25), et j’ajouterai 60mm de panneaux de liège derrière pour atteindre un R de ~4.5 : on se rapproche de la botte de paille, on limite le pont thermique… Il y aura 2 rangs de briques ; parce qu’une maison en paille, c’est un bon chapeau (= débord de toiture) et des bonnes bottes (= sous-bassement).

Là-dessus, il y aura une rupture capillaire en EPDM, puis une lisse en bois (section 50×100) sur 2 rangs, avec un peu de liège en vrac au milieu des 2 morceaux de bois (pour toute l’extension, ça représente 0,16m3… on va pas se priver pour si peu si ça évite un pont thermique).

La paille sera brochée par des broches fixées sur la lisse, puis chaque botte sera brochée avec les bottes du dessous. Chaque botte sera enduite côté intérieur et extérieur.

Une lisse haute sera fixée sur l’ossature bois et une broche sera enfoncée dans celle-ci pour la solidariser avec le mur de bottes.

Globalement, on a rien révolutionné par rapport à la Paillourte (Détails des murs de la Paillourte).

Extension de la Paillourte

Après pas mal de tergiversations, on s’est décidé : on fait une extension à notre Paillourte ! Et ce pour faire une chambre (un vrai espace séparé d’une porte) à notre fille.

On en profite pour y accoler un cellier de 4m2, espace non chauffé et non isolé au Nord. Principalement pour :

  • Mettre les toilettes sèches (qui auront leur propre ventilation en circuit fermé)
  • Un garde-manger (qui aura sa propre ventilation en circuit fermé)

Pourquoi tergiverser ?

Dans le monde, quelle est la part d’enfants ayant accès à une chambre individuelle ? Une camarade m’a dit une fois 7 % (je ne parviens pas à trouver de source là-dessus). Ce qui est sûr, c’est que c’est peu. C’est un confort récent de nos riches sociétés occidentales. Récent, car si vous regardez dans le passé, à l’échelle de nos grands-parents et même de nos parents, rares étaient ceux qui avaient accès à une chambre individuelle. Alors pourquoi désormais n’imaginons-nous pas cela possible ?

Ceci-dit, nous acceptons notre condition de riches occidentaux bourgeois 🙂 Et on passe le cap de séparer l’espace parent de l’espace enfant (actuellement, nous n’avons qu’une seule pièce).

Aussi, pour moi, le principal critère qui définit une maison « écologiquement soutenable« , c’est sa taille. J’ai déjà fait un article qui s’intitule « Ode aux petites maisons : C’est la taille qui compte !« , je vous propose de vous y référer. Ici, on parle d’une extension de 11 mètres carrés habitables, ce qui donnera un espace de vie à chauffer de 51 mètres carrés pour 3 personnes… On est encore loin de la moyenne nationale…

Le cheminement de la réflexion

Démontable ?

On s’est d’abord dit : parce qu’on ne détruit jamais les bâtiments, on a qu’à faire démontable ! En général, quand les enfants partent, on continue d’entretenir, chauffer des pièces vides… ou avec un rameur dedans… Là, nous aurions l’opportunité de lui offrir une seconde vie, ou même de laisser notre fille partir avec sa chambre comme première maison…

Sauf que démontable, on s’est dit :

  • Est-ce qu’on va le démonter? Parce qu’on a quand même cette tendance à remplir le vide et à se créer des besoins… Si c’est là, c’est difficile de s’en séparer…
  • Faire démontable, c’est souvent moins bien isolé qu’un bâtiment en dur / définitif (pour des raisons de poids, la structure et l’isolant sont minorés), donc il allait très probablement falloir un moyen de chauffage dédié pour cet espace. Ça implique aussi des contraintes techniques qui, selon moi, rendent plus difficile l’utilisation de matériaux brutes/écologiquement soutenables (terre, paille…) parce qu’il faut du léger…
    • La laine de bois, par exemple, n’est pas biodégradable. Parce que du bois ça ne pousse pas sous forme de panneaux souple, pour arriver à ce matériau, il y a transformation, ajout de petits produits non biodégradables. Pour moi, ce n’est donc pas complètement satisfaisant. Oui, ça stocke du carbone, mais est-ce le seul critère?
  • Faire démontable (du léger donc), c’est aussi s’exposer à de la surchauffe en été, car il est très difficile d’obtenir de l’inertie dans un habitat démontable (l’inertie: c’est du poids, de la masse…). Demandez à quelqu’un qui vit en Tiny ou en yourte s’il passe un bon moment pendant les canicules… Je l’ai fait, et je peux témoigner qu’on est mieux sous un arbre que dans son habitat léger.

Pourtant, j’aime beaucoup cette idée que la chambre de ma fille soit adossée à la maison quand elle est petite. Et que cette chambre puisse être déplacée au fond du jardin à son adolescence pour plus d’indépendance…

Mais ça sera : non démontable, en dur, en lourd !

Usage future de cette chambre

Un enfant grandit, et un jour s’envole… Si on part sur un bâtiment en dur (non démontable), on s’est attaché à réfléchir aux usages futurs de celui-ci, et donc à penser le bâtiment aussi pour ces usages futurs (mettre des gaines, réseaux en attente un peu partout…).

Bon, des usages c’est pas les idées qui manquent : Accueillir un parent vieillissant, un migrant…

Contraintes techniques

Parmi les contraintes avec lesquels il fallait jouer, il y a :

  • La limite de propriété avec le voisin. Notre terrain est une sorte de grand couloir étroit (c’est pour ça qu’il était pas cher), et nous avons posé notre Paillourte en plein milieu. Ce qui fait que nous étions à 3 m du premier voisin et 3 m de l’autre voisin. Et il faut construire soit à 3 m, soit en limite de propriété (0 m). Et cette limite de propriété ne dessine pas une ligne droite :-/ il a fallut donc composer un truc un peu biscornu…
  • La jonction avec la charpente réciproque ne s’annonce pas des plus aisées. En effet, le plus simple aurait été de prolonger le toit par en dessous de la toiture existante. Mais on se serait retrouvés avec une hauteur sous plafond plutôt faible et moi je suis plutôt grand…

Le plus simple pour résoudre le deuxième point (et peut-être le premier) aurait été de faire un bâtiment non mitoyen et de relier ces deux bâtiments par un couloir. Sauf que thermiquement, ça n’est vraiment pas la panacée. On augmente la surface de contact des murs avec l’air et c’est cette surface de contact mur-air extérieur qui fait les déperditions thermiques, et qui augmente notre besoin de chauffage. Thermiquement, il est plus pertinent de limiter les surfaces de mur et adosser une extension sur la maison existante par trois murs est donc le plus pertinent. C’est ce que j’ai cherché à faire, et j’espère ainsi ne pas avoir besoin de chauffer cet espace supplémentaire. J’espère que le MiniMasse suffira (l’avenir nous l’apprendra). En effet, il n’est pas simple de chauffer de – très – petits espaces avec un chauffage au bois.

Choix techniques

Pour cette extension de Paillourte, nous avons choisi :

  • Technique « poteau poutre » avec un mix bois rond, bois carré (pour gagner de la place à certain endroit).
  • Pour la partie chambre (11m2) : Murs en paille enduits en terre-paille intérieur, terre-paille-chaux à l’extérieur (on change pas une équipe qui gagne)
  • Pour la partie cellier (4m2) : Murs en briques d’adobe
  • Pas de fondations sous les murs, juste du gravier drainé « à la Gurun« , d’autant que les murs ne supportent que leur propre poids. La toiture est portée par l’ossature poteau poutre.
  • Toiture isolée en paille avec bac acier de couleur ~beige et une belle lame d’air entre la paille et le bac acier pour augmenter le confort d’été (qui est à mon avis désormais prépondérant au confort d’hiver car il est plus facile de chauffer un espace que de le refroidir..)
  • Dalle en terre isolée en Misapor (pareil, on change pas une équipe qui gagne)

[terminé] Chantier participatif début 2024 (dans le 44)

On se remet la tête dans le chantier pour faire une extension de 14m2 (plus de détails sur cette construction). Au programme :

  • Murs en paille (poteaux poutres)
  • Un peu de bois rond
  • Pas mal d’enduits terre, une dalle en terre
  • Murs en adobes (briques de terre « crue » et paille, non compressées)

On va ouvrir quelques étapes en mode chantiers participatifs. Pas tant parce qu’on a besoin de bras (ça va être un petit chantier) que parce que c’est chouette de partager, rencontrer, transmettre… ça va être un chantier à la cool, au fil de l’eau, et en petit comité.

Planning

A la louche américaine, pour l’instant (en fonction de la météo, des approvisionnements en matériaux, ça risque de bouger) :

C’est fini…

Venez sur toute la période d’un chantier (souvent 2 jours…) ça nous nous de moins radoter, de créer une petite cohésion de groupe, de mieux se connaître…

Pour être tenu au courant des changements de dates :

Sélectionnez les informations que vous souhaitez reçevoir :

On limite l’accueil à ~3-4 participants max (sauf pour les enduits) pour que ça soit agréable pour tous.

On est à Rouans (44640) – entre Nantes et la mer – si vous venez en transport en commun, on peut venir vous chercher à :

  • Bus Alleop : ligne 301 Paimboeuf – Saint Père en Retz – Nantes, arrêt Chaussée le Retz
  • Bus TAN « Véloparcs le Pellerin » ligne 78 ou E8 depuis Nantes

Détails pratiques

Une petite boisson chaude avec des plantes dedans/café sera servie vers 8h30. Il sera apprécié que vous arriviez maximum à 8h45 pour qu’on commence tous ensemble par un petit tour de bonjour, etc…

Pour le repas du midi, on vous propose de manger ensemble. Nous l’assurons mais si l’envie vous prend de nous faire goûter votre recette préférée, vos super légumes du jardin, etc., toute participation volontaire est la bienvenue. Le repas sera bio & végétarien.

Le chantier est sans alcool en journée.

Le repas du soir n’est pas assuré par nos soins mais on peut aussi cuisiner ensemble avec ce que chacun apporte… C’est une proposition, c’est ouvert…

Douche bassine dans notre paillourte ou en extérieur (apporter vos gants de toilette, serviette…). Toilettes sèches (sans eau potable) dans la cacabane. Il y a de quoi poser la tente, garer un camion…

Enfin, prévoyez une tenue adaptée à la météo et au travail de la terre…

On fait des « bonnes journées » parce que je suis plutôt sprinteur et pas fou de l’endurance (surtout pour un chantier…) on s’arrête généralement vers ~17h30. Si vous avez des impératifs, merci de nous le signaler.

Pour les photos :

  • Une timelaps tourne en permanence (c.f. ci-après). En venant sur le chantier vous acceptez d’être pris en photo par elle (photo prise de loin, défilement rapide…)
  • Certaines photos « techniques » pour illustrer ce blog seront prises, mais je tâche de ne pas faire apparaître de visage.
  • Les autres photos éventuelles qui seraient prises (en gros plans, avec des visages) ne seront pas diffusées (conservées pour notre bon souvenir de vous), mais vous pouvez refuser d’y être.

Timelaps

Une timelaps prise au fil de l’eau (dernière mise à jour dans le titre…)

Petit mot sur la réalisation de la timelaps : Réalisé avec une GoPro 7 d’occasion, chaque jour est archivé avec la date (2024-01-01 + un titre qui va ensuite apparaître en sous titre de la vidéo. Voici le script bash qui génère la vidéo :

#!/bin/bash

# On liste les répertoire commenaçant par 20*
for rep in ./20*; do
	echo "$rep"
	cd "$rep"
	# On génère le fichier text.txt avec le sous titre si celui-ci n'existe pas déjà
	if ! [ -f 'text.txt' ] ; then
		result=${PWD##*/}
		echo -n $result  | awk '{a[++n]=$0}END{for(i=1;i<n;i++)print a[i]; printf a[i]}' > text.txt
	fi
	cat text.txt | awk '{a[++n]=$0}END{for(i=1;i<n;i++)print a[i]; printf a[i]}' > text2.txt
	mv -f text2.txt text.txt
	# On génère la vidéo du sous répertoire si celle-ci n'existe pas déjà
	if ! [ -f 'output.webm' ]; then 
		ffmpeg -framerate 10   -pattern_type glob -i '*.JPG' -r 30 -vf 'drawtext=textfile=text.txt:fontsize=140:box=1:boxcolor=black@0.5:boxborderw=5:fontcolor=white:x=(w-text_w)/2:y=(h-300)' output.webm
	fi
	cd ..
done

# Concaténation de toutes les vidéos 
# On liste dans le fichier list-concat.txt
rm -f list-concat.txt
for fichier in ./*/*.webm; do
  echo "file '$fichier'" >> list-concat.txt
done
# On concatène 
ffmpeg -f concat -safe 0 -i list-concat.txt   -c:v copy   output.webm

A l’heure ou j’écris ces lignes j’ai ~9500 photos de 2,5M (soit ~23Go) et ça me fait une vidéo final webm de ~100M (ce qui est plutôt foufou je trouve)

Articles en liens avec ce chantier

La paillourte après 1 an de chantier

Mise à jour : retour d’expérience 5 ans après

Petite z’images de notre maison ~1 an et 1 mois après le début du de chantier… Et bien nous sommes en train d’emménager ! 🙂

En vidéo :

En image :

J’ai des articles en retard sur le lit mezzanine, la cuisine… ça viendra…

Merci encore à toutes les personnes qui on contribué de prêt ou de loin à notre petit cocon tout rond…

Après le 1er hiver…

D’autres constats 5 ans après

La paillourte a passé son premier hiver, avec lui nous avons eu des déconvenues (plus ou moins pénibles) et des bonnes surprises. Commençons par le positif :

La paille du toit

L’isolation paille en toiture m’avait été déconseillée par certain, d’autres m’avaient dit c’est ok avec un système de ventilation, d’autres que c’était ok mais surtout pas de ventilation… Mais aucune des personnes que j’ai contactées avec une toiture similaire (végétalisée/EPDM, isolée en paille avec ou sans ventilation) n’était capable de me dire comment était la paille après plusieurs années, personne n’avait eu la curiosité de soulever l’EPDM…

Et bien j’y suis allé, avec beaucoup de stress / appréhension. Ça allait être une heure de vérité, soit tout était ok et c’était une victoire, soit c’était tout une toiture à refaire / revoir… et j’avoue que ça m’aurait plombé le moral, car je commençais juste à entrevoir la fin du chantier… ça l’aurait sacrément rallongé…

Le verdict : C’est OK !!!

Le bémol c’est bien sûr que ça ne fait que ~9 mois de vie, mais pour le moment la paille est en très bon état, très sèche, peut être même plus sèche qu’au moment de la pose (étrange…). Tellement sèche que l’humidimètre affiche « LO », traduisez : « taux d’humidité trop bas pour être mesuré » (donc <8% de mémoire sur la notice)

La paille des murs

Là, c’est un peu plus étrange. Elle semble plus humide qu’au moment de la pose. En effet à la pose on était <12% d’humidité et là on est entre 15 et 18% (testé uniquement à 2 endroits du mur). Rien d’alarmant cependant c’est peut être dû au fait que l’enduit n’est pas complètement sec (après 6 mois de pose + le fait que ça soit l’hiver…) Si vous avez un éclairage, je suis preneur. En tout cas je surveillerai ça…

Descente de charge

J’avais fait un article sur la descente de charges observée (tassement des bottes avec le poids du toit). J’ai continué à prendre des mesures, parce que ça a continué à descendre après l’article… De pas grand chose (~2cm contre ~20cm évoqué dans le premier article)

Condensation EPDM / clocheton

Au niveau du clocheton, la jonction entre l’isolant et l’EPDM n’est pas franche, vue la forme de la charpente réciproque à cet endroit-là, c’est pas simple… De ce fait, quand on a jouté le clocheton, la lisse à fait « remonter » l’EPDM à certains endroits autour du clocheton. Ce qui fait qu’il y a de l’air qui circule côté intérieur sous l’EPDM et celui-ci peut être d’une température nettement différente à l’air qui circule au dessus de l’EPDM = condensation. Cet endroit étant très pénible à isoler on a opté pour une petite isolation par l’extérieur. On a fait des « chaussettes » remplies de liège en vrac, et on a entouré la périphérie du clocheton avec. On a remis les cailloux autour et voilà, plus de condensation. Le liège a été utilisé ici pour ses propriétés imputrescibles. Le liège a aussi la particularité de garder son pouvoir isolant même trempé (ce qui n’est vraiment pas le cas de beaucoup d’isolants).

Je confirme que ça nous a réglé le problème ! Depuis, plus de condensation à cet endroit.

Condensation rampant clocheton

Toujours la condensation… Définitivement c’est pas simple à gérer… Quelques semaines après avoir terminé le clocheton, je me suis aperçu qu’il y avait des traces d’humidité sur un montant. J’ai démonté le contreplaqué de « parement » et je n’ai pu que constater de la condensation sur le frein vapeur en papier kraft (deux épaisseurs).

En démontant, j’ai constaté que la condensation s’est formée là ou le contreplaqué ne touchait pas l’isolant (donc que de l’air circulait). J’ai démonté une plaque d’isolant pour être certain que ça ne provenait pas d’une infiltration d’eau… Et non c’est bien de la condensation : l’isolant est ok et les rampants étaient bien sec, sans trace de quoi que ce soit d’anormal (à la limite, je préfère ça…)

Pour le moment, ce problème n’est pas réglé. Pour éviter la condensation, de ce que j’en sais, il faut soit une lame d’air pour qu’elle puisse sécher, soit pas du tout de circulation d’air. Dans mon cas, la 1ère option parait plus faisable… Si vous avez une suggestion je suis preneur !

Chantier couverture partie 1

La charpente étant posée, on passe maintenant à la couverture dans l’objectif d’être hors d’eau.

Vous trouverez le détails théorique du toit dans l’article dédié.

Les voliges

Les voliges sont faites en planches de douglas non traité, achetées en scierie. Les planches ne sont pas toutes de même largeur, parce qu’un arbre c’est rond, et quand on en fait des planches, forcément il y a de tout… Ce sont des planches de 22mm d’épaisseur jusqu’au mur (90cm d’entre axe) et après c’est de la 33mm d’épaisseur sur le débord de toit (jusqu’à 1m40 d’entre axe). Les voliges sont pointées avec des pointes annelées ou torsadées, des pointes acier pour la partie intérieure de la maison et des pointes inox pour la partie débord de toiture.

Nous avons eu accès à un atelier de menuisier afin de les raboter sur la face visible et de les dégauchir.

  • Le rabotage n’est pas obligatoire, c’est purement esthétique, ça fait que la planche est plus lisse.
  • Dégauchir c’était aussi esthétique. Vue que le bois à été livré « vert », le séchage à provoqué de la rétractation. Par exemple, j’ai constaté qu’une planches de 34cm de large ne faisait plus que 32,7cm à certains endroits. Pour rattraper ça, on dégauchit afin que les jonctions des planches soit plus belles (sinon ça fait des trous de plus d’1cm à certains endroits entre 2 planches).

Le voligeage pour une charpente réciproque c’est pas de la tarte, surtout avec mes troncs de châtaigner moyennement droits. Il doit pas y avoir 2 planches de coupées pareil, donc ça avance doucement…

  • J’ai raboté pas mal les nœuds sur le dessus de la charpente pour éviter des irrégularités et simplifier la pose des voliges
  • Aux endroits ou le dévers est important (typiquement en haut du toit, quand une perche secondaire vient se poser sur une perche primaire) :
    • Soit déligner une planche dans la longueur et en faire plein de petits tasseaux
    • Soit mettre un coup de scie en diagonale mais pas jusqu’au bout (il faut qu’il reste 2mm) afin de la faire ployer sans que la découpe se voit de l’intérieur de la maison. C’est plus propre je trouve mais ça marche pas toujours… (voir photo ci-après)

Temps passé : 8 jours-homme

Au dessous de certaines voliges, il n’y avait quasiment pas besoin d’intervenir tellement la charpente avait pris sa place dans la botte de paille, pour le reste on a comblé avec du terre-paille (barbotine + paille façonnée en poupée) :

Pare vapeur

Au dessus des voliges, on a posé un pare vapeur. C’est pas hyper satisfaisant pour moi parce que ça fait que mon toit ne va pas perspirer (réguler la vapeur d’eau) mais étant donné que je n’ai pas trouvé plus simple que la toiture végétalisée pour couvrir la charpente réciproque, je fais avec. Parce que qui dit toiture végétalisée, dit EPDM (membrane à base de caoutchouc)  et ça c’est pas perspirant… Il faut donc stopper la vapeur d’eau avant qu’elle ne monte et ne se retrouve coincé sous l’EPDM non perspirant, perle et fasse pourrir l’isolant… Et pour faire ça, il faut mettre un pare vapeur. La mise en œuvre n’est pas compliquée, j’avais un pare vapeur adhésif, ça s’est plutôt bien fait malgré l’irrégularité de la charpente : on tolère les plis. Il faut penser à rabattre le part vapeur sur les bords de l’isolant. La pose n’est pas complexe mais il faut être méticuleux car le moindre trou fait que toute la vapeur d’eau passe par là…

Temps passé : 3 jours-homme

Isolation en paille

Le toit à été isolé en paille, l’isolation s’arrête à l’aplomb du mur. Les bottes sont à plats, on a commencé par la couronne extérieure. Les bottes ont été « cousues » (ficelées avec de la ficelle agricole) les unes aux autres sur cette première couronne extérieure, puis les autres ont été mise à l’intérieur de cette couronne très très légèrement en force.  Des tasseaux ont été ajoutés en périphérie extérieure, vissés sur la volige par sécurité, pour éviter que la couronne extérieure ne glisse sous le poids de toutes les bottes de paille.

Pour monter les bottes, on s’est fabriqué une chèvre à base de palettes, de roue de brouette et de harpon :-p

En haut de la couronne c’est trop serré pour mettre des bottes, on va y mettre du terre paille, mais vous allez voir plus loin que c’est peut-être une erreur…

Bien sûr, il a fallu faire du bouchage avec des poupées de paille aux jonctions des bottes, comme dans un mur…

Temps passé : 7.5 jours-homme

Ventilation

Bien qu’il y ait un pare vapeur sous l’isolant, nous ne sommes pas à l’abri de l’humidité/de la condensation. Il est donc préférable de ventiler entre l’isolant et l’EPDM pour faciliter l’évacuation de cette humidité. Une lame d’air continue est largement préférable mais complexe à mettre en œuvre sur une telle toiture. Nous avons donc choisi de faire un chemin de drains agricoles 50mm perforés (1 par perche de charpente, 24 donc) qui partent du bas (sous le débord de toit), qui rejoignent un collecteur en haut du toit (tuyaux 100) pour terminer dans une cheminée (noir de préférence pour favoriser l’effet tirage avec la montée en température du tuyau).

 Temps passé : 1 jour-homme

Une couche de terre paille sera appliqué sur tout le toit ainsi qu’une couche épaisse dans la couronne en haut, qui ne peut être remplie de ballots de paille. Lisez bien jusqu’au bout, c’est une partie qui n’a pas fonctionné pour nous…


Pose de l’EPDM

Nous avons posé l’EPDM précipitamment car de la pluie était annoncée et on avait nos bottes toutes nues sur le toit. L’EPDM de 15mm a été livré d’un seul tenant de 12m x 12m ça pèse ~250kg :-o. C’était pas une mince affaire. Nous étions 10 personnes, on l’a déroulé pour faire une grande bande de 12m et on était positionné tous les mètres. Ça fait qu’on portait 25kg chacun, c’était faisable… On s’était fait un gros escalier avec des échafaudages pour monter en haut.

C’est juste posé, il y a encore du travail à faire (les acrotères, le pluvial…)

Problème, le terre paille de la couronne a moisi

Après 3, 4 jours passés avec l’EPDM sur le toit, je me suis aperçu en passant la main en dessous au niveau du rond central que c’était trempé. Le terre paille qu’on avait fait autour de la couronne était sec en apparence mais encore trempé en profondeur, il était en train de fermenter… Après test à l’humidimètre on était au delà des 80% d’humidité, il y avait urgence à tout retirer.

Du coup j’ai retiré tout le terre-paille. Même si le rang de bottes qui touchait le terre paille semble intact on va peut-être le retirer pas sécurité, peut-être que de l’eau à ruisselé sous la botte et/ou que les champignon sont déjà bien installé….

Pour éviter ce problème on aurait peut-être du faire le terre paille en plusieurs fines couches espacées dans le temps (en l’écrivant ça parait évident :-p ). Là on est plus trop chaud pour en refaire à cette endroit, on va réfléchir à poser un isolant en vrac qu’on a pas besoin de mouiller et donc qui n’aura pas besoin de sécher…

A noter qu’il n’y a pas forcément de problème avec le terre paille mis en fine couche sur toute la surface du toit

La suite au prochain épisode…

Et grand merci à Paul, Simon, Oscar, Camille, Patrice, Sergio, Bencho, Didier, Céline, Sylvie, Fred, Bertrand, Guy, Laura, Romane, Jean-yves, Brigitte pour leur aide précieuse.

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